philou3 a écrit:J'ajoute que , selon mon expérience d'une quarantaine d'années , l'écoute des enceintes encensées comme neutres-très neutres-extrêmement neutres par la critique spécialisée et les audiophiles des forums me paraissait , le plus souvent , singulièrement peu vivante et transmettant bien peu la chaleur et l'émotion de la musique ...
Je possède justement un de ces modèles "ultra-neutres" (Neumann KH120).
La première chose qui m'a frappée à leur écoute est qu'elles ne sont pas faites pour s'intégrer dans une acoustique non traitée. Comme ce sont des moniteurs actif, il y a des réglages à l'arrière, et le premier à activer, si on a une acoustique réverbérante, est le "treble" à -1.
C'est même indiqué dans le manuel : 0 pour une "pièce traitée", -1 pour une "pièce non traitée".
C'est un premier point qui pose des questions sur la "neutralité". La vraie neutralité ne serait pas optimale, mais l'optimal serait une "neutralité adaptée".
Ensuite, dans le grave il faut égaliser. Ce sont des bibliothèques pour petites pièces (ou écoute de proximité dans grande pièce, éventuellement), mais avec un grave neutre jusqu'à 50 Hz. Ce qui, en hifi, ne se trouve que sur des enceintes moyennes / grandes.
Or la neutralité à 50 Hz n'est pas du tout adaptée aux petites pièces, avec une disposition proche des murs.
Et l'égalisation du grave a une grande influence sur la "chaleur", le côté "vivant". On rate la courbe cible d'un chouia, et la restitution devient creuse, sans assise... une platitude que l'on a vite fait d'attribuer, à tort, à une neutralité trop clinique, un appareil de laboratoire, alors qu'il s'agit simplement d'un ratage dans le choix du niveau de grave.
L'égalisation des "trous" dans la courbe de réponse peut également être problématique. J'ai un grand trou acoustique à 100 Hz très difficile à corriger, car il a un côté très raide et l'autre moins pentu. Une correction trop peu précise donne un son artificiel, avec un grave qui semble rajouté à part pour "faire neutre", et un résultat global qui manque de texture et de timbre.
Un ajustement beaucoup plus soigné de la courbe d'égalisation donne un impact et une matière sans comparaison.
Tout ça pour dire qu'avec des enceintes "neutres", on arrive à toutes sortes de rendus différents dans une même pièce en fonction de la distance aux murs et de réglages qu'on pourrait croire accessoires.
guyniol a écrit:j'ai cru comprendre que les restituteurs neutres étaient à aller chercher dans les studios ? non ?
les écoutes moyennes distances de TAD, JBL, GENELEC, NEUMANN, KS DIGITAL et consort ne seraient elles pas (entre autre) les enceintes neutres dont on parle ?
C'est ce qu'il semble.
Mais ce n'est pas toujours une solution "clés en main".
indien29 a écrit:Pour le plaisir de l'écoute, ce n'est pas la neutralité qui compte, mais une réponse en fréquence linéraire qui tient dans un dé à coudre, c'est là le critère qualitatif d'un système, et cela au point d'écoute, ça veut dire champ direct et diffus.
Si je comprends bien ce que tu veux dire par linéaire, ou droit, Indien29, c'est que la courbe est sans variation brusque, mais pas forcément horizontale, c'est bien ça ?
Au point d'écoute, c'est clair et net, la courbe de doit surtout pas être horizontale. Il est bien connu qu'un égaliseur automatique qui aplatit tout au point d'écoute donne un résultat affreux. La courbe doit être descendante vers l'aigu.
Je préfère parler de courbe "homogène", ou "régulière", car les mots "droit" ou "linéaire" portent à confusion.
Pour ce qui est d'équilibrer champ direct et champ diffus, ce n'est pas l'égaliseur qui peut faire cela, mais plutôt la distance enceintes / auditeur, ou la quantité de matériaux absorbants dans la pièce.
indien29 a écrit:Une enceinte qui n'est pas neutre mais qui présente une belle courbe linéraire "axe et hors axe" sera qualitative et sa neutralité sera facile à obtenir par une simple egalisation, il faut donc avec un système pour égaliser....
Le sujet est plus compliqué qu'on ne le pense. D'abord, en dehors des enceintes coaxiales, avec le tweeter au centre du woofer, toutes les enceintes ont un horrible accident de courbe de réponse dans leur réponse verticale. Un trou gigantesque vers 2000 Hz, dû au fait que le tweeter et le woofer sont disposés l'un au-dessus de l'autre. Cela ne semble gêner nullement la réputation d'enceintes JBL, Dunlavy ou autres, qui ne sont pourtant pas coaxiales.
On en parle pas tout simplement parce que personne ne mesure jamais la directivité verticale (courbe de réponse au-dessus et en-dessous de l'enceinte).
Ensuite, dire que la réponse hors axe doit être régulière ne suffit pas, il faut impérativement qu'elle ressemble à la réponse dans l'axe. Si elle est bonne, mais différente de la réponse dans l'axe, qui est bonne aussi, les résultat sera absurde : le champ diffus sera en conflit avec le champ direct. Autrement dit, les notes de musique auront un double timbre : il sera différent lors des attaques (son direct en majorité) et lors des réverbérations (son direct + diffus).
Floyd Toole et Sean Olive ont même inventé une nouvelle mesure pour cela : l'indice de directivité.
indien29 a écrit:Quand j'entends parler de système HiFi alors que ces systèmes n'ont aucun moyen pour égaliser la réponse en fréquence de l'enceinte, puis la réponse au point d'écoute, je doute que ce soit très HiFi....
Note que les moniteurs actifs dont on parle (Neumann et autres) sont livrés déjà égalisés à l'aide de leurs circuits internes.
La moitié du boulot est faite.
xephren a écrit:--> on peut donc prédire la qualité d'une enceinte, ou plutot, le score qu'elle va obtenir en double blind test, sur bases de mesures objectives en chambre anéchoïque.
http://www.aes.org/e-lib/browse.cfm?elib=12847
Ah ! ENFIN il y a des noms en face des mesures ! J'ai toujours vu ce genre de diagramme avec indiqué A, B, C et D comme marque d'enceinte.
L'Infinity, c'est une Infinity Primus, n'est-ce pas ? On sait de quel modèle de Primus il s'agit ?