Introduction
Altec Lancing a commencé par faire des enceintes de monitoring studio coaxiaux dès 1943 avec le Duplex 601 nous dit Wikipédia. Tannoy a emboîté le pas en 1947 pour l’Europe.
Autant dire que cela fait longtemps qu’on en fait, et que la technologie est depuis des décennies bien maîtrisée. Pendant un temps réservés aux studios, ils ont été mis à disposition du grand public assez vite. Tannoy, KEF, Fyne, Cabasse et bien d’autres su peaufiner et apporter leurs améliorations.
Ceci étant dit, pour ma part, j’ai toujours été sceptique, car je trouve qu’on a voulu résoudre un problème maîtrisé (la synchro temporelle des hauts-parleurs dans une enceinte), en introduisant une solution mécaniquement complexe et en accentuant les problèmes de diffraction. Mais passons.
Au final, Tannoy, qui avait déserté un peu le marché pro, a sorti en 2019 trois modèles d'enceintes de monitoring de proximité les Gold 5, 7 et 8. Leur nom vient de la taille du boomer qui est de 5, 6.5 et 8 pouces respectivement. Ici, je teste le petit de la famille, le Gold 5.
Installation
Les Tannoy sont vendues à l’unité (159€ chez Thomann, par exemple, actuellement). Chaque paquet contient l’enceinte, un câble secteur de 2m, un câble aux mini de 5m (!) et le mode d’emploi.
La construction est solide (made in China) et agréable au toucher. Elles ont un revêtement anti-dérapant sur la face de pose.
J’ai installé les Gold 5 sur mon bureau de PC, de chaque côté de l’écran, sur des plaques absorbantes studio (Adam Hall SPADECO1, 18€ les deux).
Sur le derrière, elles disposent d’un réglage de basses pour le local (réglé à 0dB pour ce test) et un interrupteur de mise en veille automatique qui les met en veille s’il n’y a pas de signal pendant un certain temps (réglé sur ON pour ce test). Très utile cet interrupteur, car l’interrupteur de mise sous tension est à l’arrière et compliqué à accéder individuellement chaque fois.
Sur le devant, il y a un bouton de volume (réglé sur minimum pour ce test) et un réglage des aigues de -2 à +2 (réglé à 0 pour le test).
Les enceintes sont amplifiées avec deux amplificateurs (un pour l'aigu, un pour le boomer) de 200W chacune. Elles disposent d'une protection court-circuit et thermale.
Il est à noter que les Gold 5 ont l'évent bass reflex à l'avant, ce qui les rend plus faciles à placer (du moins dans mon cas).
J’ai connecté l’enceinte de droite à ma carte externe Sound BlasterX G6 et l’enceinte de gauche à la droite avec les câbles aux fournis.
Note : Pour le test de la carte son voir https://www.audiosciencereview.com/foru ... x-g6.7016/
- Tannoy Gold 5 - Yamaha HS5 frequency response.png (95.72 Kio) Vu 4734 fois
Voici la réponse en fréquence de la Tannoy (avec celle de la HS5 pour comparaison). Ce qui me gêne le plus c’est le pic à 1800Hz que j’ai corrigé au test. Le creux des 450Hz est sans importance. Le reste est plus qu’acceptable à mes oreilles.
La distorsion reste bonne au-delà des 80Hz, entre 0.3% et 0.5%. Le pic de 70Hz est sans importance. Ça s’annonce pas mal, vu que je n’écoute pas fort.
J’ai utilisé Roon pour le test. Voici le réglage à 1800Hz.
A 50Hz j’ai voulu forcer un peu, plus pour voir la réaction de l’enceinte que parce qu’elle manquait du bas. Elle se comporte normalement, je me tâte si je vais garder ce réglage à long terme. Je pense que non.
Enfin, le chemin du signal (pour ceux qui se posent la question).
L'écoute
J’ai commencé par Joe Dassin et son Petit Pain au Chocolat, et soudain Joe est apparu…
Coupez !
Bon, je la refais :
Dans l’ensemble, l’écoute des Tannoy Gold 5 est un assez différente d’une écoute d’enceintes « classiques » dans un salon, dans le sens où les instruments sans reverb sont scotchés sur le plan d’écoute alors que les effets de reverb sont bien détachés.
Les violons sont somptueux, les guitares électriques avec le grinçant qu’il faut (pas trop polies), les congas ne se diluent pas. Les mixages retiennent leur essence principale, on voit qu’on a affaire avec des enceintes de monitoring. Au prix doux, bien entendu.
Après deux jours d’écoute attentive, je peux affirmer que ces Gold 5 font honneur à la marque. Jamais agressives, toujours honnêtes. Le timbrage est bon (je ne m’attendais pas à moins) et suffisamment précises et rapides sans être chirurgicales. C’est un vrai régal à l’écoute, elles sont faites pour une écoute prolongée, de qualité, sans fatigue auditive.
Annexe : albums/extraits écoutés (par ordre alpha)
Alain Bashung – Osez Joséphine
Amon Düül – Hijack
Art Mengo – Live au Mandala
The Beatles – Magical Mystery Tour
Blood, Sweat & Tears - Blood, Sweat & Tears
Dire Straits – Dire Straits
ELO – A New World Record
Elton John – Captain Fantastic
ELP – Brain Salad Surgery
Mussorgsky – Pictures at an exhibition - Fritz Reiner & Chicago Symphony Orchestra (Living Stereo)
Genesis – Selling England by the Pound (Jap Hybrid SACD)
Lyle Lovett – Pontiac
Beethoven – Symphonies – Osmo Vänskä (Hybrid SACD)
Pink Floyd – The piper at the gates of dawn (mono)
Porcupine Tree – Fear of a Blank Planet
Prince – Parade
Stevie Wonder – Talking Book
Yes – The Yes Album
(en fait c’est beaucoup plus, mais je n’allais pas non plus lister tous les morceau de Dassin écoutés)
En conclusion
En conclusion, au vu du prix, je conseille chaleureusement ces enceintes. Elles sont faites pour accompagner fidèlement des écoutes prolongées. Elles ne nécessitent pas de réglage de DSP lourd. Une réussite.
Pour ma part, je vais les garder très longtemps.
Alors pas de défauts ? Si. Il y a au moins deux, mineurs il est vrai :
D’abord le fameux haut à 1800Hz qui met les voix un peu trop « en avant » à mon goût. On n’est pas dans la nette exagération montante qu’on retrouve sur les Yamaha (par exemple), mais on n’est pas dans l’honnêteté absolue non plus sur ce point.
Ensuite, ces enceintes sont sensibles aux effets de masse de l’équipement. C’était mon cas, j’ai dû mettre un filtre (comme celui-là: https://www.amazon.fr/gp/product/B07KDQT9Z4) après le dac pour éliminer un très léger (mais gênant) effet radiophonique. Ce n'est pas grand-chose, mais je considère que Tannoy aurait pu prévoir ça dans l'enceinte.
