Podcast HCFR : Smyth Realiser A16 – transcription en Français de l’interview de Stephen Smyth

Podcast HCFR : Smyth Realiser A16 – transcription en Français de l’interview de Stephen Smyth

Hugo (19:26 -> 20:55)

En fait Stephen vous avez brièvement mentionné la notion de HRTF, ce qui l’acronyme de Head Related Tranfert Fuction. Aussi on va commencer par les questions concernant cette notion de HRTF, ce qui va permettre au Realiser A8 et A16 de créer une PRIR, l’acronyme de Personal Room Impulse Response.

Maintenant et précédemment, vous avez mentionné le positionnement des micros à l’intérieur des oreilles. Aussi quel est l’ordre de magnitude d’une variation plus ou moins grande, du positionnement physique de ces micros à l’intérieur des oreilles.

Ainsi par exemple, si l’on positionne ces micros de façon non optimale, quel en est l’impact sur la prise de mesure ? Ce positionnement non optimal, permettra-t-il toujours une appréciation optimisée de la HRTF ? Ou ceci va-t-il potentiellement négativement impacter l’appréciation de la HRTF ?

 

Stephen (20:56->24:55)

OK . Oui effectivement,  une HRTF se décompose en 2 éléments majeurs :

Le premier élément : c’est la tête elle-même. Ainsi la HRTF va par exemple décrire la façon dont les hautes  fréquences sont départagées par la tête. Ainsi si elles arrivent par la gauche, l’oreille droite n’entend pas ces fréquences de la même façon que l’oreille gauche. De même que le timing d’arrivée aux 2 oreilles sera différent.  Toutes ces informations sont décrites au sein de la HRTF.

Le second élément ou aspect de la HRTF, est la forme de l’oreille externe, du pavillon de l’oreille. En fait lorsqu’on regarde cette forme, on s’aperçoit que le son est « plus ou moins travaillé » par cette forme. En d’autres termes plus simple, ce son est filtré par la forme de l’oreille. Et comme il est ainsi filtré, il va à l’intérieur du canal de l’oreille externe jusqu’au tympan, et le cerveau perçoit la direction de ce son en se basant sur l’effet de filtrage de l’oreille, ainsi que du différentiel du temps d’arrivée du son, aux  2 oreilles.

Et le 3eme élément ou aspect c’est : l’effet de masquage de la tête (shadowing effect).

Ce sont les 3 principaux aspects.

D’autres aspects peuvent également exister. Les épaules par exemple, qui peuvent impacter la perception, de même que les cheveux  Mais globalement, les 3 premiers decrits, sont les aspects principaux

Toujours est il que de très loin, le plus gros impact, la plus grosse différence quant à la perception de la direction de provenance (du son) est produit par la forme du pavillon de l’oreille.

Ainsi si lorsque l’on met un micro à l’intérieur de l’oreille, et lorsque l’on capture cet effet de filtre, il faut que le micro soit positionné a l’entrée du canal externe de l’oreille. En d’autre terme lorsque le son s’approche de l’oreille, il est filtré par l’oreille, et il passe à l’intérieur du canal de l’oreille externe,et en passant à l’intérieur, il n’y a pas d’autre information de directionalité qui sont effectués. De ce fait, il suffit de mesurer le son à l’entrée du canal externe de l’oreille.

Ceci est la théorie.

Maintenant si on place un micro à l’intérieur de l’oreille pour effectuer les mesures, il est souhaitable que ce micro soit positionné à l’entrée du canal externe de l’oreille. C’est l’idée .

Maintenant que se passe-t-il si on ne place pas le micro à l’entrée du canal externe, ou si le micro est placé légèrement à l’extérieur de l’entrée de l’oreille ?  Dans mon expérience,  on perd progressivement la précision de la localisation. En d’autres termes la directionalité est progressivement moins claire (précise) lorsque le micro s’éloigne de sa position optimale.

Maintenant et dans mon expérience, nous avons effectué des milliers et des milliers de demos, et je me dois de dire que le niveau de sensibilité est relativement faible. Il nous est effectivement arrivé très, très peu souvent, de (devoir) reprendre des mesures, ceci sur la totalité de ces très nombreuses démos effectuées jusqu’à présent. (Devoir refaire des mesures) Je dois très, très rarement le faire. C’est seulement quand le micro tombe de l’oreille, qu’il devient nécessaire de reprendre une mesure.

Alors oui, théoriquement il y a une sensibilité quant au positionnement du micro dans l’oreille, mais cette sensibilité est en réalité faible.

En d’autres termes s’il est possible de positionner le micro à l’intérieur de l’oreille, comme on le ferait avec un « petit bouchon d’oreille » c’est suffisant. Maintenant si on devait positionner le micro encore plus à l’intérieur de l’oreille, ceci améliorait-il le résultat de la mesure ?Probablement un tout petit peu.

Aussi oui il y a effectivement, il y a une petite sensibilité quant au positionnement du micro à l’intérieure de l’oreille.

 

Hugo (24:55 -> 25:01)

Mais ce n’est pas significatif en soi, pour que ceci doive être obligatoirement pris en compte.

 

Stephen (25:02->25:02)

Oui.

 

Hugo (25:02 -> 25:54)

J’ai une question similaire concernant la réalisation de la HPEQ qui l’acronyme de Headphone EQ. Car pendant la prise de mesures lors de notre expérience d’écoute à Paris, les premières mesures avec les micros à l’intérieur de l’oreille, ont consisté à mesurer la pièce elle-même.

Et puis dans un second temps, toujours avec les micros en position à l’intérieur de l’oreille, une 2eme série de mesures a été effectuée, (cette fois-ci) en posant le casque sur la tête. Et en prenant les mesures de la reproduction des sons initiaux à partir des enceintes, effectuée cette fois-ci, seulement par le casque lui-même, et donc directement entendus par les oreilles. Ceci en vue d’égaliser le casque, pour le rapprocher d’une courbe linéaire ou d’une courbe cible.

Comment faites vous ça ?

 

Stephen (25:55->29:01)

Bien. A nouveau  la théorie est très simple. Ce qui a été fait, c’est que 2 micros ont été mis à l’intérieure des oreilles, et ce qui a été mesuré c’est la HRTF correspondante à la personne en question. Une autre façon de le dire est qu’une réponse impulsionnelle spécifique a été établie.

En fait une enceinte produit un « clic ». Et ce « clic » va probablement aller directement de l’enceinte jusqu’à l’oreille, où il est capté par le  micro. Ceci correspond à une mesure. Cette réponse impulsionnelle, produit ce que nous appelons un filtre, qui décrit une HRTF.

Des termes d’ingénieur pour décrire ce qui se passe lorsque le son quitte l’enceinte et entre à l’intérieur de l’oreille. C’est ce que décrit ce filtre.

Maintenant ce que l’on cherche à faire, c’est prendre cette HRTF ou réponse impulsionnelle, qui va filtrer l’audio, et au lieu d’envoyer ce signal audio aux enceintes, on va filtrer ce signal audio, avec ce filtre numérique.

Puis nous allons faire reproduire par le biais d’un casque, ce signal audio filtré. Ceci afin qu’il soit perçu par l’oreille à l’intérieur de laquelle se situe notre micro.

Or un casque n’est, par définition, pas totalement transparent. Singulièrement d’un point de vu de sa réponse impulsionnelle. Il va donc plus ou moins amortir cette réponse. D’où une forme de coloration indésirable .

Pour pallier à ce problème potentiel, on comparera donc ensuite la différence de reproduction par le casque, à la reproduction directe par les enceintes. Tout écart de reproduction par le casque, sera ensuite ré-égalisé de telle façon à la (cette reproduction au casque) rapprocher le plus possible de l’idéal théorique (référentiel) correspondant à la reproduction optimale des enceintes.

Il est ainsi possible de potentiellement rendre un casque, totalement transparent quant à la reproduction finale perçue. Ainsi ce qui est fait dans la seconde série de mesure, c’est la création d’un filtre complémentaire, qui inverse la réponse spécifique propre au casque, afin de la faire correspondre au signal cible, que l’on cherche à reproduire .

En fait chaque transducteur, casque ou haut-parleur par exemple, ajoute sa coloration propre au signal reproduit, d’où cette ré-égalisation, qui correspond à la création de ce filtre, qui permet d’inverser cet effet, de façon a ce que la sonorité finale du casque, soit finalement aussi neutre que possible. Donc débarrassé de toute coloration ou caractéristique qui li serait propre.

 

Hugo (29:02 -> 29:28)

Ceci veut-t-il dire qu’au travers de ce type de mesures, le Realiser devient agnostique par rapport à un casque spécifique?

En effet quel que soit le casque, cela a peu d’importance, puisque sa reproduction finale sera toujours la même, puisqu’il est en effet possible de plus ou moins corriger, la réponse perçue d’un casque, en gommant ses imperfections éventuelles, et afin de  faire correspondre sa réponse à une certaine forme de courbe cible .

 

Stephen (29:28->29:28)

Correct.

 

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