Podcast HCFR : Smyth Realiser A16 – transcription en Français de l’interview de Stephen Smyth

Podcast HCFR : Smyth Realiser A16 – transcription en Français de l’interview de Stephen Smyth

 

Hugo (29:29 -> 29:58)

Dans votre documentation il est indiqué qu’il existe un 2ème niveau de filtre HPEQ appelé « causal filter structure »  à quoi cela correspond-il ? Sachant que j’ai également lu qu’un 3eme niveau de filtre  HPEQ existe également.

Quels sont les raisons et les objectifs de ces filtres complémentaires?

 

Stephen (29:58->33:34)

En fait un filtrage « normal » correspond à un filtre que l’on pourrait appeler filtre symétrique. En d’autres termes ceci correspond à ce que l’on pourrait faire lorsqu’on égalise une pièce, où un pic à 2kHz (par exemple) sera atténué, et avec un autre éventuel creux à 3kHz, lequel sera boosté par un filtre spécifique.

Ca c’est que l’on appellerait en terme d’ingénieur un filtrage symétrique. Ceci ne change en rien la phase du signal, mais modifie simplement l’amplitude de la fréquence ciblée. C’est ce que nous faisons, puisque ceci ne modifie en rien la phase du signal que l’on cherche à reproduire au niveau du tympan de l’oreille.

Maintenant le souci avec un filtre symétrique, c’est qu’il ne corrige pas toutes les déficiences du casque lui-même, ou tout du moins, il y a un nombre élevé de potentielles déficiences du casque, qui ne sont pas corrigées. Et en fait la seule façon de pouvoir corriger ces déficiences précitées, c’est de créer un filtre que nous appellerons : filtre causal. Un filtre qui n’est pas symétrique.

Sachant que ce filtre causal est toujours linéaire en phase. En d’autres termes ce filtre causal est conçu pour essayer de restaurer la réponse du casque de façon plus précise.

En fait un filtre causal est asymétrique, il reproduit la réalité de façon plus précise. Ceci par comparaison à un  filtre symétrique qui est non causal et qui est moins précis quant à sa perception.

C’est ce qui correspond à ce 2nd niveau de filtrage, qui a pour objectif d’encore mieux corriger et neutraliser les imperfections d’un casque.

Quant au 3eme niveau de filtrage évoqué, il a pour vocation de corriger les écouteurs intra-auriculaire. En effet les écouteurs intra-auriculaire, si on doit les utiliser, la question évidente est : comment va-t-on pouvoir les corriger ? Puisqu’il faudrait introduire un micro encore plus profondément dans l’oreille.

Bien sûr, ceci correspond à un sujet spécifique en soi, mais c’est quelque chose de nouveau, que nous introduisons avec le Smith Realizer A16.

En fait ce type de filtrage (du 3ème niveau) est du type psycho acoustique. Où l’on va mesurer un certain nombre de seuils (thresholds) d’audition.

En d’autres termes on demande à une personne de tester et d’apprécier le niveau du seuil à partir duquel cette personne commence à entendre (ou ne plus entendre) une  fréquence spécifique. Puis on passe à la fréquence suivante…etc… Ceci en vue d’étalonner les individuels niveaux des seuils d’audition des fréquences, propres à chacun.

C’est comme si on réalisait des tests d’audition.

C’est de cette façon qu’on réalise ce 3ème niveau d’égalisation évoqué plus haut. Ce qui est principalement destiné à corriger des écouteurs intra-auriculaires, où l’on va mesurer des niveaux de seuils d’audition, par opposition à des mesures directes.

 

Hugo (33:35 -> 34:27)

Vous avez mentionné la psycho acoustique. Or dans certains systèmes de correction acoustique, comme par exemple le système Audyssey  MultEQ XT32, qui est incorporé dans certains processeurs, il existe quelque chose qui s’appelle le Dynamic EQ. Ce qui correspond à une correction physiologique dynamique. Est-ce que vous prévoyez l’implémentation de quelque chose de similaire dans le A16 ?

En effet la correction physiologique dynamique est directement liée à la détermination de certains niveaux de reproduction sonore prédéterminés. Maintenant avec les mesures issues des corrections HPEQ, il y a une détermination de niveaux sonores spécifiques de reproduction, ainsi il serait très facile d’implémenter ce type de correction physiologique dynamique.

Aussi est ce que vous prévoyez quelque chose de la sorte ?

 

Stephen (34:28->36 :41)

Oui. Ca c’est ce qui correspond à ce que je disais, puisque cette notion là, je la décris moi-même comme la mesure des seuils d’audition.

En fait ce qui est fait, correspond à l’audition humaine qui possède sa propre courbe de niveau d’audition, individuellement variable en fonction des personnes, y compris de leur âge.

Maintenant à cause de la fréquence de résonance du canal interne de l’oreille externe, nous avons tous une sensibilité élevée et spécifique, aux environs de 4kHz, avec de chaque coté, dans le grave et dans l’aigu, des sensibilités beaucoup moins élevées.

Ceci parce que le tympan est situé à l’intérieur d’un tube ouvert, ce qui fait que les fréquences qui sont situées de chaque coté de cette fréquence de résonance (@ 4kHz) ont tendance à être atténuées, et du coup, on a une sensibilité moindre pour ce type de fréquences .

Alors cette sensibilité à 4kHz est bien connue en physiologie. Et ce que l’on fait (en fonction de ça et pour les autres fréquences), c’est demander aux personnes d’identifier des niveaux de seuils d’audition, pour d’autres fréquences, ce qui va permettre de déterminer la propre et individuelle courbe de fréquence variable des niveaux.

En l’occurrence, en utilisant certaines fréquences, on va déterminer  des niveaux, de telle façon à ce que cette fréquence soit entendue ou pas, et si on fait ça pour des fréquences différentes, ceci va créer des niveaux différents élaborant une courbe d’audition personnelle.

Ainsi, si on compare cela à la courbe normalisée, il devient possible d’amplifier certaines fréquences que la personne n’entend pas de façon normalisée. Par exemple, lorsqu’on est plus âgé, on a tendance à perdre la capacité d’entendre les fréquences élevées, aiguës et c’est un phénomène naturel.

Mais avec ces relevés de niveaux de seuils, on pourra s’en servir pour directement améliorer le rendu de reproduction globale, de façon individualisée et propre à chacun.

 

Hugo (36:42 -> 36:45)

C’est ce que vous appeler ageing correction, une correction en fonction de l’âge ?

 

Stephen (36:46->37 :50)

Bien sûr, oui. Ceci peut être utilisé pour cela, mais ceci peut également être utilisé dans les cas où l’audition a été abîmée au cours de la vie. En fait c’est essentiellement une courbe, qui permet d’individuellement échantillonner l’audition de quelqu’un, ceci pour la comparer à une courbe moyenne normalisée.

Ce qui permet individuellement de corriger un signal audio de telle façon à que ce que j’entends personnellement, se rapproche le plus possible de cette courbe moyenne normalisée.

Bien entendu pour les personnes qui perdent l’audition ou avec une forte atténuation de leur propre capacité d’audition, certain cas peuvent s’avérer extrêmes et il faudra une correction trop importante. Et du coup il devient pratiquement impossible de corriger ce type de déficience.

Toujours est il, que s’il n’est pas possible de corriger (perte totale d’audition), il est toutefois possible de corriger certaines déficiences spécifiques, comme justement et par exemple, les déficiences (naturelles) dues à l’âge.

 

Hugo (37:42 -> 38:15)

Waouh, ceci est bien, bien plus impressionnant que ce que je pensais au départ, car ceci nous amène vers de potentiels contextes de reproduction, qui sont vraiment fabuleux.

Mais continuons les questions, mais (avant) quelqu’un souhaite-t-il ajouter quelque chose ?

 

Jeff  (38:15 -> 38:39)

Oui, j’ai une petite question : en fait vous avez soulevé la question concernant certains casques qui ne sont pas neutres ou qui ont des façons spécifiques de reproduire le son. Maintenant, et en fonction de votre expérience, que conseilleriez  vous comme casque préférentiel  pour le Realizer A16 ou éventuellement le A8 ?

 

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