Test HCFR : Sony WH-1000XM4, casque nomade & anti-bruit

Test HCFR : Sony WH-1000XM4, casque nomade & anti-bruit

Les écoutes de Jeff_jacko :

 

Le contexte :

Le WH-1000XM4 étant un casque fondamentalement nomade ayant comme prédilection une connexion de haute qualité en Bluetooth LDAC, j’ai reproduit chez moi des conditions typiques par l’intermédiaire de l’astuce via un DAP compatible (cf. la vidéo des connexions du WH-1000XM4), un Shanling M0 dans mon cas.

Ma musique lue sur PC par Audirvana sera donc retransmise au casque par le DAP Shanling M0. Un usage particulier qui me permettra d’accéder facilement à l’ensemble de ma musique stockée sur mon NAS.
Une approche qui concilie finalement un usage résidentiel et nomade à la fois, car il est possible de se déplacer sans contrainte filaire.
De plus, si la musique était lue directement à partir du DAP ou d’un  téléphone compatible LDAC, le rendu qualitatif aurait été le même. Le ressenti musical ne sera donc pas biaisé par un quelconque artifice technique.
Je commencerai mes écoutes en coupant les processings d’amélioration, j’y reviendrai cas par cas par la suite.

 

 

Sur les genres musicaux :

Les mesures que nous avons effectuées ont indiquées une réponse en fréquence assez neutre avec une très légère dominance dans le grave, mais rien qui ne s’éloigne de trop de la tendance moyenne.
Cela implique une restitution en somme assez neutre avec une petite tonalité chaleureuse grâce au registre basse fréquence rehaussé.
Nous pouvons donc nous attendre à une polyvalence tonale qui devra aussi être appuyée par d’autres qualités comme la rapidité des transducteurs, un critère directement lié à la dynamique.

 

Il conviendra donc d’écouter de nombreux genres musicaux afin de mettre à l’épreuve le WH-1000XM4 et de définir si il s’agit d’un bon casque et cela indépendamment des technologies qui l’équipent.
Sur ce type d’exercice, une écoute de musique classique est assez révélatrice.
Si d’autres casques sont plus expressifs et flamboyants sur cette catégorie musicale, il faut déjà reconnaître au petit SONY sans fil des qualités évidentes.
A commencer par le confort, le casque est vraiment facile à porter, mais aussi à écouter. En effet, peu importe la dominance instrumentale, que les graves soient conséquent ou les aigus mis en exergue, tout le registre passe à merveille et sans la moindre prise de risque dans la reproduction.
L’écoute des samplers 2L est un bon exercice qui permet de couvrir presque tous les genres en passant par des vocales masculines ou féminines, du piano, des instruments à cordes et des percussions.
Le WH-1000XM4 sait rester à la fois extrêmement doux et agréable à l’écoute tout en procurant le nécessaire en réalisme et en immersion.
La précision, sans excès ne cherche pas les extrêmes, mais conserve la teneur nécessaire à la perception d’un son exacte et réaliste.
La vivacité est également bien dosée entre recherche du confort et performance. Ainsi la dynamique perçue se ressent en équivalence sur l’ensemble du spectre sans imposer de dominance ni de déséquilibre.

 

 

Sur du Jazz, là où les morceaux prennent en complexité et diversité, le WH-1000XM4 se montre également parfaitement capable. Une écoute posée de l’excellent album de Aaron Diehl « The Vagabond » est une bonne entrée en matière transitoire depuis les écoutes du classique.
Le petit SONY s’avère tout aussi plaisant et surprenant de qualité.
L’écoute certes facile compte tenu de la composition, est toujours aussi agréable et fourni sans effort le nécessaire pour apprécier le talent et le travail de l’artiste.
Chaque subtilité est reproduite, aussi bien sur l’intelligibilité que la position spatiale, car le WH-1000XM4 est un casque aussi très immersif capable de reproduire une scène sonore ouverte, riche et enveloppante y compris lorsque l’exécution musicale prend en complexité et arpente des rythmes plus soutenus.

 

 

.Le très énergique et moderne Jazz Electro Funk Electro Deluxe « Appolo » donne alors un autre ton aux écoutes et table sur une mise à l’épreuve drastiquement différente. On entre certes déjà dans un registre plus Pop que Jazz …
Soyons clairs, le WH-1000XM4 se prête parfaitement à ce genre de musique qui prend en ampleur et en rythmes. Les morceaux oscillent entre différents genres (presque de la fusion), le petit SONY suit sans aucun problème les variables avec une aisance presque isolante, car dans l’absolu il s’agit d’un casque perçu comme ayant une conception technique de base modeste.
Ceci prouve que les transducteurs et les coques ont été très bien étudiés et affichent une performance native excellente.

 

 

Egalement peu conventionnel Gogo Penguin « Gogo Penguin » impose à nouveau une mise à l’épreuve par la complexité, la vivacité et la variable du rythme de ses compositions.
Le WH-1000XM4 s’en sort à nouveau avec les honneurs et s’affirme comme un casque très à son aise sur les morceaux rapides qui sollicitent sa dynamique et sa capacité à basculer d’une fréquence à une autre.
La complexité musicale n’est décidément pas un obstacle pour ce casque nomade.

 

 

Passons à un autre genre, du rock et du métal si vous le voulez bien ! L’album AC/DC « The Razors Edge » qui a été récemment remasterisé en Hires 24 bits 96 kHz (excusez du peu) ainsi que la quasi intégralité de l’immense discographie du groupe mythique australo-britannique.
Un album qui contient quelques hits incontournables pour les fans, comme « Thunderstruck » ou « Moneytalks » et bien entendu le titre éponyme de l’album …
C’est du lourd messieurs, dames et rien qui ne soit impossible au WH-1000XM4 qui semble même apprécier démontrant une forte capacité à s’adapter aux caprices de son utilisateur.
Un cas musical sur lequel on sera tenté de jouer avec l’EQ de l’application Sony Headphones Connect et d’insister sur le rendu Hard Rock inscrit dans l’ADN de cet album.
Le petit SONY suit à nouveau sans le moindre mal et donne à son audience ce que l’on est en droit d’attendre de ce genre d’écoute : une puissance et une énergie sortie des tréfonds de l’enfer, presque primaire et tellement jouissive.

 

 

Tant qu’on y ait autant rester dans le genre et passer à une icone plus récente et plus controversée : Marilyn Manson sur son album le plus célèbre et parmi les plus complexe à l’écoute « Antichrist Superstar ».
Entre distorsions, sons stridents, voix torturée … C’est le MM qu’on a peut-être découvert à ce moment de sa carrière et dont le style si particulier est arrivé au point culminant de sa mutation et de sa maturité. La suite sera de mon avis plus accessible et une variante manifeste de l’expression gothique mixée industrial de l’artiste. L’avant … pouvait … être pire ! Mais quand on est fan on assume !
Dans tous les cas MM est un bon test d’écoute que l’on aime ou pas, car si c’est écoutable alors cela veut dire que le système est bon.

 

 

Tout comme sur de l’Electro Pop/Rock endiablé à la limite de la démence schizophrénique d’Apollo Four Forty « Gettin’ High On Your Own Supply » dont le titre « Lost In Space » figurait au score du film éponyme sorti en 1998.
Il faut arriver à suivre et surtout l’écoute doit impérativement rester plaisante (bien entendu à condition d’aimer le genre, je ne force personne). Un peu trop de distorsion, trop de dynamique mal dosée et l’écoute peut devenir rapidement une épreuve auditive insurmontable.
Il faut un dispositif performant et judicieusement équilibré pour écouter ce genre de musiques.

 

le WH-1000XM4 fort de sa réponse en fréquence contrôlée et basée sur la psychoacoustique démontre alors que la démarche est la bonne.
Car même en forçant le niveau d’écoute tout passe parfaitement.
Aucun des morceaux n’est agressif alors qu’il m’est arrivé quelques mauvaises expériences en particulier avec « Stop the Rock » des Apollo 4/40.
Que dire de MM … ceux qui pratiquent savent à quel point il est important d’écouter sur un système jamais agressif.

 

 

La performance des technologies du WH-1000XM4 :

Arrivé à ce stade nous pouvons affirmer une analyse concrète des capacités audio et musicale du WH-1000XM4.
Sans ambiguïtés, le petit casque nomade sans fil SONY figure parmi les très bons élèves.
Sa performance primaire est tout simplement excellente et parfaitement en accord avec l’usage destiné à ce casque.
Je pense même qu’il va bien plus loin que les prérogatives essentielles d’un casque nomade. En effet la performance et la polyvalence de ce casque (sans prise de risque tonal certes), vise de facto des écoutes fédératrices qui devront plaire à tout utilisateur.

 

Cette universalité est accentuée par les différents processings paramétrables.
L’EQ par exemple pourra servir d’ajustement simple de la reproduction des graves, un registre dont l’expression reste une approche en somme très subjective.
Certains d’entre nous aiment davantage de grave, d’autres un juste équilibre, d’autres une reproduction modérée.
Une approche plus précise encore de cet EQ permettra d’affiner la présence des différents registres et cela de manière très simple. En effet avoir simplifié l’EQ graphique sur un ajustement de 5 bandes réduit la précision, mais permet d’intervenir simplement sur la différentiation des graves, des médiums et des aigus. Et vu la réponse en fréquence du WH-1000XM4 en faire plus serait inutile, car ce casque présente un comportement équilibré et suffisamment neutre.
Il n’a pas besoin d’une quelconque correction fine par un EQ et d’ailleurs ce n’est pas le but de l’EQ de Headphones Connect. En restant simple il est possible d’explorer les différentes présélections EQ dont nous avons mesuré les incidences.
Aux écoutes comme aux mesures, ces présélections s’avèrent logiques vis-à-vis de leur dénomination et des objectifs poursuivis. Les mesures indiquent également un fonctionnement logique de l’EQ en mode personnalisé.
Les interventions ciblent bien les différentes sections du registre afin de moduler la tonalité dans un ensemble et de mettre en avant les aspects que l’on souhaite accentuer ou atténuer.

 

Le DSEE Extreme est un processing certes arbitraire, mais redoutable lorsqu’on écoute une musique compressée ou de qualité intérieure au Hires.
Un processing que j’ai découvert avec le DAC Sony TA-ZH1ES et les baladeurs NW-MW1A/1Z dans sa version DSEE HX. Déjà performant, il fallait malheureusement sélectionner manuellement le mode de correction en accord avec la musique de l’on écoute (vocal masculin, féminin, type d’instrument dominant).
J’avais pu essayer la version Extreme sur le baladeur Très-Haut de gamme DMP-Z1, le système avait clairement passé un cap de performance et de facilité d’usage puisque tout se fait dorénavant de manière automatique.
Je suis donc très agréablement surpris de retrouver le DSEE Extreme sur le WH-1000XM4 dont le prédécesseur XM3 bénéficiait de la version précédente DSEE HX. Il s’agit d’un plus exclusif SONY qui me semble essentiel dans le panier technologique embarqué par le WH-1000XM4.
Exclusif à la marque et surtout redoutable, ce procédé intelligent d’amélioration du son fait des miracles. Moins pertinent sur des écoutes de fichiers Hires, le DSEE Extreme pourra malgré tout apporter une variante intéressante aussi dans ce cas là.

 

La réduction de bruit est un sujet délicat. Car de mon avis si on écoute de la musique il ne faudrait pas qu’un système actif de réduction de bruit dénature la qualité du son.
Le WH-1000XM4 tire son efficacité de deux postulats. Le premier est une isolation naturelle très performante assurée par des coques fermées et des coussinets étudiés à cet effet.
Le point de départ est donc favorable, car le son ambiant est naturellement atténué de manière efficace Le seconde est au coeur des arguments technologiques du WH-1000XM4 : un réducteur de bruit actif, adaptatif et optimisé.
A l’écoute l’atténuation active ne change que peu l’expérience musicale. Le ressenti sonore se limite alors à une légère hausse du niveau global et d’une petite modulation de certaines fréquences (c’est lié au mode opératoire de ce genre de système), mais rien de discriminant dans l’exécution de l’audio.
En gros l’écoute change un peu au profit de la suppression des éléments extérieurs qui, qu’en à eux, peuvent être très pénalisant. Pour le dire autrement, ça marche extrêmement bien.

 

Enfin le 360 Reality Audio est un atout majeur.
Pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter un même morceau en connexion filaire par exemple, puis par l’intermédiaire d’un service préalablement optimisé.
Par exemple un morceau de David Elias sur son site, puis écouté par l’intermédiaire de Artist Connection qui est compatible et gratuit.
La différence est assez impressionnante en termes d’ouverture et de spatialisation.
L’aération et la cohérence sont également améliorées. Si bien que le son ne semble pas être simplement émis de plus loin.
360 Reality Audio donne réellement l’impression d’une source sonore réelle extérieure au casque dont la provenance peut jouer aussi sur l’arrière et en élévation. Un peu comme le ferait un très bon casque ouvert et peut-être même en mieux.
Les démos mises à disposition par Sony démontrent avec évidence la performance de ce processing et les avantages et des perspectives d’utilisation très prometteuses.
En tout cas sur le WH-1000XM4 cela marche et cela apporte encore plus de confort d’écoute grâce à une immersion accrue qui reste très naturelle et réaliste.

 

 

The last word

Mon mot de la fin ne sera qu’une rapide synthèse de ce qui a été dit plus haut.

En effet, le WH-1000XM4 affichent des qualités évidentes et essentielles à un casque nomade.
Ce casque est très confortable, il présente bien, offre de très belles écoutes sans aucune fatigue auditive et cerise sur le gâteau, Sony ajoute à l’équation un grand nombre de technologies indispensables ainsi que des recettes maison dont le but vise à accentuer encore la performance audio et améliore considérablement l’expérience auditive.

Le WH-1000XM4 est un casque « intelligent » conçu avec intelligence, très complet et complexe de prime abord, tout se fait presque tout seul ou par la pression d’une simple touche.

En définitive le WH-1000XM4 est très simple d’usage et affiche une prise en main intuitive qui permettra d’assimiler les routines de son ergonomie très rapidement.

Nous avons là un très bon et beau produit dont le prix finalement assez contenu, en fait un achat presque indispensable.

On pourrait lui reprocher la perte des codecs aptX, mais finalement autant se concentrer sur le LDAC si c’est possible. En contre partie le DSEE Extrem remplace le DSEE HX et à mon avis c’est un élément qui compense largement l’absence d’aptX et d’aptX HD !

 

Jeff_Jacko
HCFR – Février 2021

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au sony WH-1000XM4 : HTTPS://WWW.HOMECINEMA-FR.COM/FORUM/CASQUES-HAUTE-FIDELITE/SONY-WH-1000XM4-CASQUE-ANTI-BRUIT-T30101249.HTML

 

 

 

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