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Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

S.Igor Kirkwood:StudioEaubonne+YamahaNS-1000x (by Ohl) FIN

Message » 26 Mar 2015 12:15

kazuya a écrit:Ah oui ce n'est en fait pas du tout les mêmes HPs... :thks:

Le cône du grave est en carton sur la NS1000M. Pour la 1000X, si je me souviens bien, Yamaha a aussi amélioré son médium au niveau de sa bobine mobile, de sa fixation au dôme. Aucun haut-parleur n'est commun entre les deux versions. Même l'ébénisterie est différente, de meilleure qualité de réalisation et adaptée aux conditions de charge du 12 pouces carbone...
JACBRU
 
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Message » 27 Mar 2015 12:46

Je viens de recevoir "VOX CLEMENTIS" dont Hildegard Von Bingen si souvent évoqué dans ce post.
Un seul mot :magnifique
GG14
 
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Message » 27 Mar 2015 13:20

En marge de cette discussion autour de la démarche d’Igor, toujours aussi passionnante, je me permets cette petite digression.

J’ai assisté, hier soir, à un concert associant classiques récents et jazz, pas toujours mon propre univers musical, mais, très intéressant.
La partie classique avec grand orchestre (une bonne 100aine de musiciens) et suivant les œuvres : un grand orgue ou un Steinway en plus. La partie jazz : l’orchestre associé à un jazz band très fourni (~20aine d’interprètes) ou le jazz band seul.
Cette réalité fait vraiment redescendre sur terre et montre combien nos systèmes, aussi sophistiqués et performant soient-ils, sont à des années-lumière d’approcher cet aspect de la réalité.

La densité et l’impact du grave, associant l’orchestre, s’appuyant sur un ensemble de 8 contrebasses avec percussions fournis et grand orgue, est totalement inaccessible par nos salles d’écoute.
En dehors de l’extrême grave, on remarque combien est importante la zone 80 -250, où les pièces génèrent des perturbations de phases très difficilement maitrisables. Et l’aigu, on constate une chute rapide à partir de 3K amha. On est loin de ce que donne souvent les enregistrements et les enceintes qui ont plutôt une tendance forte à relever aigu et extrême aigu (c’est bien plus vendeur) ! Quand je vois le temps fou que j’ai passé à chercher la meilleure courbe cible à ce niveau, alors qu’en fin de compte, il n’y en a pas d’universelle, savoir s’il faut + ou – 0.7 dB à ce niveau me semble, un peu surréaliste ! Je pense qu’il faut plutôt s’attacher à la zone autour de 3K qui est très sensible à nos oreilles (voir le BBC dip, l’étude de Linkwitz ..)

Autant la reproduction d’un petit ensemble peut donner une réelle illusion de la réalité et c’est bien pour cela que ce sont les tests privilégier partout, autant l’écoute des très grands ensembles ramènent à une dure réalité !

Pardonné cette longue digression et ces portes ouvertes enfoncées, mais je pense que notre propension à couper les cheveux en 4 et les dB en 8, sont, parfois, un peu irréelle !!
Jean
jyval
 
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Message » 29 Mar 2015 21:25

Hello,

Je suis passé hier après-midi au studio d'Igor afin d'écouter le dernier réglage en date mis au point par Jean-Luc.

J'avais amené trois disques. Trois disques habituels que j'ai écouté des centaines de fois à chaque fois que je procède à une écoute. Trois disques que j'ai déjà écouté de nombreuses fois chez Igor au fur et à mesure de l'évolution des réglages. Le final de Cendrillon par Argerich/Pletnev avec deux Steinway produisant un grave comme je n'ai jamais entendu sur d'autres pièces ; la lisibilité est facilement prise en défaut. Carlos Paredes jouant sur une guitare portugaise à cordes métalliques qui peuvent devenir facilement acides à l'écoute. Roy Hargrove sur l'Album Habana avec un orchestre cubain se déployant progressivement sur scène, percussions, choeurs, trompette, le tout ponctué d'une basse électrique descendant bas, bas, bas.

Et je n'ai pas grand chose à critiquer.

C'est propre. C'est équilibré. Je suis incapable de faire la moindre critique concernant l'équilibre tonal. J'aimerais vous dire que le haut du spectre est trop ceci ou trop cela, mais ce n'est pas le cas. J'aimerai à la manière d'Allan demandant à Haddock si il place sa barbe au dessus ou bien au dessous des draps pour dormir, taquiner Igor en lui parlant de son registre grave qui suscite chez lui des interrogations matérialisées par ce creux dans la courbe de réponse mesurée, mais là aussi ça m'a paru très bon.

Toutefois, le plaisir et le réflexe de la critique reprennent rapidement de dessus et je me ressaisi alors à chercher des défauts. Une sorte de rondeur, de manque d'attaque ? Puis aussi parfois une interrogation sur le niveau de grave ? Le problème étant que ce que j'identifie ponctuellement comme des défauts potentiels ne sont pas robustes. Le CD suivant annule ces impressions et je retrouve un niveau de grave qui semble adéquat et des percussions qui me semblent sans reproche.

Un mot pour commenter ce que je pense être un état d'achèvement. Les voies sont moins nasales qu'elles ne le furent à une époque. Il n'y a plus cette impression de son éthéré ou ascétique que l'on pouvait ressentir sur certains enregistrements. Et puis la scène sonore qui présente un grand naturel, à la fois précise dans le placement et la focalisation des instruments tout en se déployant dans toutes les directions sans accident, sans heurt. Difficile de décrire avec des mots. Mots qui auront été employés des milliers de fois et finissent par être vide de sens. J'ai retrouvé cette sensation rare que procurent les Baltic et les Kara/Karissima de chez Cabasse, vous savez ces enceintes en forme de boule dont les trois HP sont concentriques : rien ne vient perturber la construction de la scène sonore. On a l'impression que le rayonnement est régulier, homogène, sans anicroche, sans perturbation.

L'enregistrement de « A la Claire Fontaine » lors duquel j'étais présent à la prise de son m'a semblé correctement reproduit en matière de timbres de voix, de puissance sonore et de construction de l'espace. Le chœur avait la bonne taille. Les voix des solistes étaient à leur place et les deux rossignols aussi. Les durées de réverbération étaient différentes selon les sources comme lors de l'enregistrement (distances aux micros différentes).

On est à la fois désappointé et émerveillé. Drôle de sensation d'une chaine qui est devenu non-spectaculaire et se contente de faire couler un filet ou déverser un torrent d'eau pure, sans digue, écluses ou berges canalisant son passage.

Est-ce pour autant parfait ? Pas à mon sens car cette chaine, comme à chaque fois que j'ai écouté une chaine corrigée de manière électronique, donne ses meilleurs résultats pour un unique point d'écoute ; avec là aussi un progrès en offrant dorénavant une plus grande tolérance de placement que par le passé. Mais pour une chaine corrigée électroniquement, compte tenu des contraintes d'espace et de traitements acoustiques inexistants dans le grave et le bas médium, c'est assurément ce que j'ai entendu de mieux. J'avoue ne pas bien voir ce que l'on pourrait améliorer en l'état actuel des choses.

Mais Jean-Luc a de la ressource :wink:
syber
 
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Message » 30 Mar 2015 15:24

:lol: Résultats des courses à Enghien...
Rien ne sert de courir il faut arriver à point :wink:

Bravo à vous deux, Igor et JL Ohl :bravo:
tonton flingueur
 
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Le 6 ème CR de Syber

Message » 31 Mar 2015 8:31

syber a écrit:Hello,

Je suis passé hier après-midi au studio d'Igor afin d'écouter le dernier réglage en date mis au point par Jean-Luc.

J'avais amené trois disques. Trois disques habituels que j'ai écouté des centaines de fois à chaque fois que je procède à une écoute. Trois disques que j'ai déjà écouté de nombreuses fois chez Igor au fur et à mesure de l'évolution des réglages. Le final de Cendrillon par Argerich/Pletnev avec deux Steinway produisant un grave comme je n'ai jamais entendu sur d'autres pièces ; la lisibilité est facilement prise en défaut. Carlos Paredes jouant sur une guitare portugaise à cordes métalliques qui peuvent devenir facilement acides à l'écoute. Roy Hargrove sur l'Album Habana avec un orchestre cubain se déployant progressivement sur scène, percussions, choeurs, trompette, le tout ponctué d'une basse électrique descendant bas, bas, bas.

Bien joué Syber :D , il te fallais vérifier scrupuleusement l'impression du trop d'aigus perçue par holggerson, et ce contrairement à GG14 et tonton flingueurs, et ce sans même évoquer: Jean Marie Grandemange président de l'AFDERS, et Didier S. ancien président (les CRs ne sont pas encore publiés). Avis de Jean Luc Ohl également: pas de changements en aigu.
Je rappelle , si besoin était, la très grande expérience d'écoute de Syber, qui a été modérateur sur le forum Cabasse et qui a entendu des centaines de chaines Haute Fidélité, et longtemps propriétaire de Baltics II .
Une double explication à cette impression d'holggerson :-? :
-d'une part il n'avait pas amené ses CDs tests et points de repère
-d'autre part on a pu écouter trop fort, en effet ce dernier réglage de Ohl étant récent, je n'avais pas étalonné les niveaux d'écoute comme d'habitude.

syber a écrit:Et je n'ai pas grand chose à critiquer.

C'est propre. C'est équilibré. Je suis incapable de faire la moindre critique concernant l'équilibre tonal. J'aimerais vous dire que le haut du spectre est trop ceci ou trop cela, mais ce n'est pas le cas. J'aimerai à la manière d'Allan demandant à Haddock si il place sa barbe au dessus ou bien au dessous des draps pour dormir, taquiner Igor en lui parlant de son registre grave qui suscite chez lui des interrogations matérialisées par ce creux dans la courbe de réponse mesurée, mais là aussi ça m'a paru très bon.

Toutefois, le plaisir et le réflexe de la critique reprennent rapidement de dessus et je me ressaisi alors à chercher des défauts. Une sorte de rondeur, de manque d'attaque ? Puis aussi parfois une interrogation sur le niveau de grave ? Le problème étant que ce que j'identifie ponctuellement comme des défauts potentiels ne sont pas robustes. Le CD suivant annule ces impressions et je retrouve un niveau de grave qui semble adéquat et des percussions qui me semblent sans reproche.

Un mot pour commenter ce que je pense être un état d'achèvement. Les voies sont moins nasales qu'elles ne le furent à une époque. Il n'y a plus cette impression de son éthéré ou ascétique que l'on pouvait ressentir sur certains enregistrements. Et puis la scène sonore qui présente un grand naturel, à la fois précise dans le placement et la focalisation des instruments tout en se déployant dans toutes les directions sans accident, sans heurt. Difficile de décrire avec des mots. Mots qui auront été employés des milliers de fois et finissent par être vide de sens. J'ai retrouvé cette sensation rare que procurent les Baltic et les Kara/Karissima de chez Cabasse, vous savez ces enceintes en forme de boule dont les trois HP sont concentriques : rien ne vient perturber la construction de la scène sonore. On a l'impression que le rayonnement est régulier, homogène, sans anicroche, sans perturbation.

L'enregistrement de « A la Claire Fontaine » lors duquel j'étais présent à la prise de son m'a semblé correctement reproduit en matière de timbres de voix, de puissance sonore et de construction de l'espace. Le chœur avait la bonne taille. Les voix des solistes étaient à leur place et les deux rossignols aussi. Les durées de réverbération étaient différentes selon les sources comme lors de l'enregistrement (distances aux micros différentes).

On est à la fois désappointé et émerveillé. Drôle de sensation d'une chaine qui est devenu non-spectaculaire et se contente de faire couler un filet ou déverser un torrent d'eau pure, sans digue, écluses ou berges canalisant son passage.

J'ajouterais concernant la spacialisation, que l'impression d'effet 3D est maintenant vraiment abouti, et sans le trucage d'un niveau de grave trop élevé, j'ai au cours de l'évolution des réglages depuis 5 ans obtenu parfois ce fameux effet 3 D, mais de façon fugitive et imparfaite. Maintenant on a vraiment Barbara "sur les genoux" et l'ambiance des chants Grégoriens rendent quasiment inutiles les enceintes surrounds
syber a écrit:Est-ce pour autant parfait ? Pas à mon sens car cette chaine, comme à chaque fois que j'ai écouté une chaine corrigée de manière électronique, donne ses meilleurs résultats pour un unique point d'écoute ; avec là aussi un progrès en offrant dorénavant une plus grande tolérance de placement que par le passé. Mais pour une chaine corrigée électroniquement, compte tenu des contraintes d'espace et de traitements acoustiques inexistants dans le grave et le bas médium, c'est assurément ce que j'ai entendu de mieux. J'avoue ne pas bien voir ce que l'on pourrait améliorer en l'état actuel des choses.

En effet les corrections en FIR à phase linéaire de l'OpenDRC réduisent le sweet spot, mais offrent une qualité maximale. Toutefois il faut relativiser la "perte" de sweet spot Il y a peu de temps chez Dominique M., j'ai entendu des JBL Lansing Everest ans sans aucune égalisation, mais le sweet spot n'était pas plus large.

Cette qualité du système I.K./Jean Luc Ohl "..c'est assurément ce que j'ai entendu de mieux" signifie il la fin de notre quête ? :-?

syber a écrit:Mais Jean-Luc a de la ressource :wink:


Peut être.
-Je pense que JLO peut encore rendre la courbe de réponse plus élégante dans le grave (audibilité :-? ).
-On pourrait aussi réduire le nombre de "boitiers" :mdr: .
-MiniDSP pourrait nous sortir un soft (promis depuis un certain temps :P ) pour utilisation en mono (caisson DD15) en doublant le nombre de taps à 12000 .
igor15-03-2015.jpg
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Message » 31 Mar 2015 9:27

jyval a écrit:Autant la reproduction d’un petit ensemble peut donner une réelle illusion de la réalité et c’est bien pour cela que ce sont les tests privilégier partout, autant l’écoute des très grands ensembles ramènent à une dure réalité !

Je suis bien d'accord avec toi. Pour les systèmes d'écoute audiophiles, domestiques, aux rendements limités, même bien intégrées à leur environnement aux dimensions généralement raisonnables, impossible de restituer correctement de la musique symphonique ou d'Opéra de manière réaliste. Seules des chaînes à très haut rendement (>100dB/Watt) très bien optimisé ou en multi-canal.
C'est probablement pour cette raison, et pour d'autres, que la chaîne d'Igor est stéréophonique bi-canale et multi-canal, même si cela rend la configuration assez (trop ?) complexe. L'intégré multi-canal Pioneer est l'élément fédérateur de la configuration, pouvait-il en être autrement ? Il est dommage que ce type d'appareil ne possède pas, en lieu est place des sorties pre-out analogiques, une sortie numérique, ''décodage-out'', par canal. Cela aurait largement simplifié le plan de la chaîne et évité les multiples conversions, des étages analogiques inutiles et les dégradations potentielles du signal qui vont avec.
Dernière remarque, la dynamique d'un orchestre symphonique peut dépasser 120dB. Seules une conversion numérique sous quantification 24bits ou plus peut permettre une restitution sans compression, à condition que le reste de la chaîne et les locaux d'écoute le permettent... Les médias disponibles voient à peu près tous leur dynamique compressée, plus pour un orchestre symphonique que par de la musique de chambre, un trio de Jazz ou un chanteur soliste. Plus de compression il y a, plus il y a distorsion par rapport à la dynamique du ''live'' et plus l'auditeur est frustré à l'écoute de la restitution.

syber a écrit:Est-ce pour autant parfait ? Pas à mon sens car cette chaine, comme à chaque fois que j'ai écouté une chaine corrigée de manière électronique, donne ses meilleurs résultats pour un unique point d'écoute ; avec là aussi un progrès en offrant dorénavant une plus grande tolérance de placement que par le passé. Mais pour une chaine corrigée électroniquement, compte tenu des contraintes d'espace et de traitements acoustiques inexistants dans le grave et le bas médium, c'est assurément ce que j'ai entendu de mieux. J'avoue ne pas bien voir ce que l'on pourrait améliorer en l'état actuel des choses.

N'ayant pas écouté la chaine d'Igor depuis presque deux ans, je ne m'avancerais pas à la juger. Ce que je lis me semble aller dans le bon sens.
J'ai aussi remarqué que les meilleures chaînes très, bien optimisées et adaptées à leur environnement sont souvent très sourcilleuse par rapport au point d'écoute. C'est aussi le cas de la mienne et c'est pour moi un gage de qualité. Pourtant son concept est totalement opposé puisque son cahier de charges exclut tout filtrage actif ou égalisation numérique. Au contraire, l'utilisation des phénomènes acoustiques permet de l'adapter parfaitement aux conditions d'écoute dans une ''cabine'' de 16m² et 40m3 dont les caractéristiques sont, maintenant, bien optimisées. Volontairement, le système de restitution s'interdit les moindres résistances, potentiomètres ou selfs. Seules deux capacités sont tolérées et réglées au µF près, une pour le tweeters à dôme et l'autre pour le super-tweeter à ruban. C'est tout, par contre les interventions possibles concernent les zones fréquentielles stratégiques. Il n'y a donc aucune possibilité de filtrage ou d'égalisation active, même le ''préamplificateur'' est passif...

Pourquoi ce préambule, parce que je ne crois pas que la correction électronique soit en cause dans cette particularité. Simplement, lorsqu'elle assure un filtrage et une égalisation propre, sans dérive temporelle, elle respecte les niveaux relatif et la phase.

Les enceintes acoustiques ont toutes des spécificités liées au nombre de transducteurs, aux caractéristiques des filtres et de l'ébénisterie. La position des points d'émission des transducteurs, les caractéristiques de filtrage, la position de leur centre acoustique sur le baffle, leur directivité horizontale et verticale, vers l'avant et l'arrière, la direction de l'onde directe doivent être pris en compte pour déterminer les positions relatives des émetteurs et du ou des auditeurs dans le local. J'ai particulièrement travaillé ce sujet depuis quelques années. Il est encore plus crucial avec des charges ouvertes, dipolaires, comportant de multiples sources sonores produisant forcément des phénomènes d'interférences.

Lorsque l'optimisation est bien réalisée, passivement, activement ou les deux, le système de restitution fait un tout avec le local d'écoute... et les auditeurs. Dans l'absolu, les ondes sonores, directes et réfléchies, doivent arriver avec une totale cohésion temporelle et en puissance aux oreilles du ou des auditeurs. Cela n'est possible qu'en un point précis de l'espace, surtout avec des prises de son binaurales.

Comme chez tous les primates, nos oreilles ne sont pas mobiles. Par contre, nos tympans de chaque côté de la boîte crânienne et la présence d'un bloc facial proéminent augmentent le différentiel de distance parcourue par les ondes sonores venues de droite et de gauche, ce qui accroît les écarts temporels de capture et aide les centres nerveux supérieurs dans leur évaluation. André Charlin l'avait bien compris en mettant au point sa tête artificielle pour des captures sonores respectueuses de la géométrie sonore spatiale. Les fréquences élevées, en particulier celles dont la longueur d'onde est inférieure ou égale à la distance de parcourt entre les deux tympans, ont une importance majeure dans la perception de l'espace sonore. Les deux capsules microphoniques de capture sont, la plupart du temps, parfaitement immobiles à la prise de son. Elles donnent ainsi un statut de référence à la position des oreilles d'un auditeur par rapport à l'espace sonore restitué. Un déplacement de la tête de quelques centimètres par rapport à la position, fixe, des transducteurs a forcément des conséquences à la perception. Les harmoniques élevées sont particulièrement prises en compte. La position de référence de la tête est la seule à capter des fronts d'onde homogènes, à condition que la configuration de l'ensemble émetteurs sonores/local d'écoute soit réellement optimale.

Certains audiophiles disent préférer les enceintes ''non directives'' dont l'écoute reste cohérente sur un grand espace. Dans les années soixante-dix/quatre-vingt quelques enceintes recherchaient de tels effets, la plus performante, à mon sens, était la Bose 901. J'ai pu récemment écouter sa dernière mouture. Globalement très agréable, parfois impressionnante sur les masses orchestrales, elle est finalement moyennement précise. L'onde directe me semble trop défavorisées par rapport aux ondes réfléchies. Les harmoniques les plus hautes sont un peu (malgré le traitement électronique analogique) estompée. L'espace sonore est parfois grandiose mais légèrement flou, voilé. À part ce cas d'espèce, ainsi que celui de la Goodman Dimension 8, les classiques enceintes acoustiques les plus discriminantes sont forcément exigeantes quand à la position respective des émetteurs sonores et des auditeurs. Les plus tolérantes sont les moins performantes en matière de précision et de timing dans le haut du spectre. Je comprends que certains les préfèrent pour leur ''permissivité'' vis à vis des insuffisances du message à restituer et la possibilité de passer un bon moment musical à partager avec des amis.

Une configuration équilibrée, bien implantée, adaptée au local d'écoute, dotée d'un filtrage, passif ou numérique, très précis en phase, offrant un bon équilibre entre les ondes directes et réfléchies est donc exigeante pour la position des oreilles des auditeurs. En général, à partir de la position idéale, des déplacements de la tête de quelques dizaines de centimètres, parfois moins, introduisent de légères modifications de perception sonore. Généralement, la meilleure position d'écoute est évidente.

En prenant pour exemple ma propre configuration, les 4x4m imposent pratiquement la disposition, standardisée, du triangle équilatéral entre les deux panneaux émetteurs et l'auditeur. Je dis bien l'auditeur puisque 2,50m entre les axes des baffles ne fait que quelques centimètres de liberté pour que les oreilles de l'auditeur perçoivent au mieux des fronts d'ondes cohérents. L'émission dipolaire impose des difficultés supplémentaires pour assurer un équilibre satisfaisant entre les ondes directes et réfléchies. Il a fallu un peu cloisonner et veiller à la répartition des surfaces réfléchissantes et amorties. Enfin, la position des baffles par rapport aux murs et à l'auditeur privilégié a été finalisé pratiquement au centimètre près. Le baffle a été surélevé de cinq centimètres. Des sièges réglables, adaptables à la taille de l'auditeur pour le mettre en position idéale ont été achetés. Dans ces conditions, l'écoute démontre une très grande précision des timbres et de l'espace, la cohésion sonore, évidente, impose une position privilégiée à un seul auditeur. Par contre, si l'on n'est pas trop exigeant sur la définition, un chanteur soliste reste centré pour des auditeurs situés à 2,50m des panneaux, jusqu'à 45° par rapport à leur plan médiateur.
Ce contre-exemple par rapport à la stratégie de filtrage/égalisation numérique me semble démontrer que cette restriction de l'aire d'écoute rigoureuse n'en est pas la conséquence directe. Par contre, le phénomène est probablement un bon critères de qualité d'une configuration, quelque soit sa stratégie de conception.
JACBRU
 
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Message » 31 Mar 2015 9:44

@ JACQUES

Avec les 17 cm, y a t'il une présentation quasi holographique du chanteur et que donne la Tonnara sur ce point?

Merci pour la réponse
GG14
 
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Message » 31 Mar 2015 10:28

JACBRU a écrit:Je suis bien d'accord avec toi. Pour les systèmes d'écoute audiophiles, domestiques, aux rendements limités, même bien intégrées à leur environnement aux dimensions généralement raisonnables, impossible de restituer correctement de la musique symphonique ou d'Opéra de manière réaliste. Seules des chaînes à très haut rendement (>100dB/Watt) très bien optimisé ou en multi-canal.


Je suis parfaitement en phase avec ce que tu as écris sauf sur le point quotté.
En effet, il est tout à fait possible d'écouter de la musique symphonique de manière réaliste dans un environnement acoustique domestique en additionnant, bien sûr, quelques "avantages" de la pièce(maison, sous sol enterré, etc...) et d'une mise en œuvre sérieuse(dont un traitement passif de qualité).

Le problème réside plutôt de savoir si la "vision" de la totalité de l'orchestre reste possible?
Je répondrais oui avec un choix(parfois imposé par la mise œuvre) de la place de l'auditeur dans le lieu d'enregistrement(salle de concert par exemple) et non pas la position physique dans la pièce où se situe le système.

Cependant, le matériel doit pouvoir "encaisser" ce niveau réaliste jusqu'au niveau de grave!

En revanche, je ne suis pas certain que le rendement soit en cause.
Tu parles de + de 100dB :roll: . Je t'assure qu'avec 94,5dB(de mes enceintes) on y arrive facilement et je me souviens d'écoutes avec des Revel salon dont le rendement plus modeste (mais avec l'ampli qui va bien derrière) ne m'avait pas frustré sur de telles écoutes!

Allez soyons taquin! :ane:

Pour le confort des auditeurs, de leur dos et de leurs oreilles(hauteur et stabilisation de la tête) ....
Peut-être que Igor devrait échanger son canapé contre de bons fauteuils relax...avec le repose pied, hein pour mes genoux :ko: :ane: :friend:
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Message » 31 Mar 2015 10:56

Je précise que je n'ai pas rédigé de CR avec l'idée d'être en opposition ou en réaction avec celui de Laurent. J'avais lu celui-ci concernant les aigus avant mon écoute et avait amené un disque en conséquence (Calos Paredes), mais il s'agissait d'un paramètre parmi d'autres à apprécier. Je n’avais plus le CR de Laurent à l'esprit lors de la rédaction du mien :wink:
syber
 
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Message » 31 Mar 2015 11:15

tonton flingueur a écrit:
JACBRU a écrit:Je suis bien d'accord avec toi. Pour les systèmes d'écoute audiophiles, domestiques, aux rendements limités, même bien intégrées à leur environnement aux dimensions généralement raisonnables, impossible de restituer correctement de la musique symphonique ou d'Opéra de manière réaliste. Seules des chaînes à très haut rendement (>100dB/Watt) très bien optimisé ou en multi-canal.


Je suis parfaitement en phase avec ce que tu as écris sauf sur le point quotté.
En effet, il est tout à fait possible d'écouter de la musique symphonique de manière réaliste dans un environnement acoustique domestique en additionnant, bien sûr, quelques "avantages" de la pièce(maison, sous sol enterré, etc...) et d'une mise en œuvre sérieuse(dont un traitement passif de qualité).

Le problème réside plutôt de savoir si la "vision" de la totalité de l'orchestre reste possible?
Je répondrais oui avec un choix(parfois imposé par la mise œuvre) de la place de l'auditeur dans le lieu d'enregistrement(salle de concert par exemple) et non pas la position physique dans la pièce où se situe le système.

Cependant, le matériel doit pouvoir "encaisser" ce niveau réaliste jusqu'au niveau de grave!

En revanche, je ne suis pas certain que le rendement soit en cause.
Tu parles de + de 100dB :roll: . Je t'assure qu'avec 94,5dB(de mes enceintes) on y arrive facilement et je me souviens d'écoutes avec des Revel salon dont le rendement plus modeste (mais avec l'ampli qui va bien derrière) ne m'avait pas frustré sur de telles écoutes!

Allez soyons taquin! :ane:

Pour le confort des auditeurs, de leur dos et de leurs oreilles(hauteur et stabilisation de la tête) ....
Peut-être que Igor devrait échanger son canapé contre de bons fauteuils relax...avec le repose pied, hein pour mes genoux :ko: :ane: :friend:
Igor tendance Feng shui :zzzz:



Je suis d'accord avec Jacbru.

Sur des systèmes conventionnels , on est limité en dynamique vis à vis de gros système ayant du rendement. Le réalisme est plus patent avec ceux là qu'avec les autres qui permettent néanmoins une écoute de qualité. c'est juste moins réaliste
Iorn
 
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Message » 31 Mar 2015 11:28

Un bon système haute-fidélité peut restituer un orchestre symphonique. Pas grandeur nature, bien entendu, mais de manière homothétique. La haute-fidélité c'est l'homothétie de la réalité. Quand l'écoute d'un orchestre symphonique sur un système quel qu'il soit est crédible, on est dans l'homothétie de l'enregistrement. Le problème c'est savoir ce qui est crédible et ce qui ne l'est pas. C'est la priorité pour constituer un bon système...
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Message » 31 Mar 2015 11:59

Le problème c'est savoir ce qui est crédible et ce qui ne l'est pas


C'est exact. Un point ou les avis divergent est la comparaison entre la "perfection" du son studio et le son obtenu en "live".
Les 2 sont travaillés après enregistrement et ont des rendus différents.
What is the best????
GG14
 
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Message » 31 Mar 2015 12:03

rien à voir. Ce qui compte c'est d'avoir le rendu qui doit être ce qui vient du Cd. Live ou pas , c'est hs

Vox clamentis par exemple, c'est du live. Mais ce que tu entends doit correspondre à ce qui est gravé sur le Cd.
Dernière édition par Iorn le 31 Mar 2015 12:08, édité 1 fois.
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Message » 31 Mar 2015 12:07

rien à voir. Ce qui compte c'est d'avoir le rendu qui doit être ce qui vient du Cd. Live ou pas , c'est hs


Si on parle crédibilité, on parle de ce qui est enregistré. Lequel enregistrement peut être non crédible du fait d'une compression exagéré.
C'est ton propos qui est hs.
GG14
 
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