Séance d’écoute très intéressante en effet qui a mis en lumière des progrès de nature et de degré différents.
Nous l'avons débutée par les aspects les plus subtiles, à savoir la comparaison de deux preset d’égalisation du caisson et les derniers ajustements sur la courbe cible effectués par Igor. Les améliorations engendrées par ces modifications s'entendent mieux sur certains types de modulations que sur d’autres. On perçoit de manière assez distincte l’intérêt de l'ultime Preset du caisson sur les voix parlées et chantées. Ainsi, les derniers fragments du halo grave qui entoure la voix de Barbara disparait. L'abaissement de la fréquence de coupure du médium et le relèvement du tweeter de 1,5db s’est quant à elle surtout fait entendre sur les instruments renaissants jouant dans l'aigu la musique de Josquin Des Prés, (magnifiquement) captées par Igor. Avec les modifications, le haut du spectre apparait plus fluide. Sans elles, il subsiste quelques rugosités. En un mot, l’écoute est moins agréable. Ces progrès sont néanmoins de l’ordre de la nuance, du soupçon. Sur certaines pièces musicales, ils ont toutes les chances de passer inaperçus. Beaucoup plus importants et spectaculaires, sont les apports liés au traitement par convolution des enceintes arrières.
La première comparaison avant/ après est effectuée à l’aide d’un morceau stéréo, extrait de l’Album Bowmboï, diffusé sur les suround. L’auditeur est assis à la place centrale du canapé. L’expérience est très signifiante :
- Sans convolution : toutes les sources présentes sur l’enregistrement s’étalent sur un même plan de manière incohérente, l’équilibre est très montant, la voix de Rokia Traoré trop acide.
- Avec convolution : la scène se forme, les plans sonores se distinguent, au centre Rokya chante comme si elle était assise sur un siège à l’arrière de la position d’écoute, l’équilibre devient beaucoup plus mat, trop peut-être

, mais cela n'a rien de critique.
Ecoute d’un (excellent) SACD multicanal, Jeanne D’Arc édité chez Hyperion : Avec la convolution, la bulle sonore produite par les quatre enceintes s’élargie de manière très sensible à l’arrière bien sûr, mais aussi en hauteur et en avant. Les limites formées par les murs de la pièce sont comme effacées.
Evidemment, la convolution des suround n’est pas le seul paramètre permettant ce résultat spectaculaire. L’aboutissement des réglages des boomers des frontales et du caisson jouent un rôle très important. Nous n’avons pas fait d’écoute comparative avant/après sur cet aspect, néanmoins par rapport à mon avant dernière visite remontant à cet été, les progrès en matière d’ampleur, d’étagement des plans sonores et d’enveloppement me semblent manifestes. Certes, ces trois dimensions de l’image sonore ont progressé à chaque fois que les réglages ont été affinés par JLO, mais je crois ne jamais les avoir perçus avec autant d’évidence que ce dimanche.
En stéréo, la chaine d’Igor me parait à l’heure actuelle exceptionnelle. En multicanal, elle est excellente, mais on se prend à imaginer l’apport éventuel d’une centrale qui sera nécessairement dépareillée des deux frontales. Il la faudrait suffisamment petite pour s’intégrer sur ou au dessus de l’espace de travail. Je comprends bien les réticences d’Igor à vouloir s’engager dans cette voie qui n’apportera pas à coup sûr un bénéfice. Toutefois, compte tenu de ses compétences en matière d’écoute analytique, conjuguées à celles de JLO en matière d’acoustique et de traitement du signal, je me dis que pour ce duo rien d'impossible. Après tout, les suround ne sont pas placées de manière optimale et pourtant...



