Coxwell a écrit:opbilbo a écrit:...Personnellement je suis très mitigé : Le problème n'est pas tant le parti pris de la mise en scène que
l'impression désagréable qu'on a pas vraiment 400 000 soldats à ramener en Angleterre et que les habitations filmées ne semblent pas d'époque...
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89vac ... _DunkerquePour le reste, on peut dire que sur la forme c'est réalisé avec virtuosité.
Les rues filmées (rue Belle rade et rue des fusillés) correspondent majoritairement à une architecture années 30-40. Peu d'éléments anachroniques à ce niveau.
Quant à la quantité de soldats présents, deux éléments à prendre en compte. Le premier, c’est la volonté de limiter les effets numériques et de ne pas démultiplier les effectifs. Quand on voit le résultats sur les blockbusters modernes qui font des mouvements de foules et d'attaques "épiques" (pas de matérialité organique ressentie, quatrième mur très présent, etc.), le choix de Nolan me paraît approprié. Deuxième élément : le film a été tourné massivement en 1.43/1. Le voir en IMAX permet de se rendre compte de la volonté du réalisateur d'insister sur la verticalité, et je dirai même, du caractère subjectivement étriquée de l'image en largeur, car le spectateur est concentré sur le haut et le bas de l'image, ce qui contribue à réduire le champ de vision, à l'idée de soldats obnubilés par ce qui se passe devant avant tout autre chose. La mer, les bateaux, l'absence de compassion collective, etc. L'effet tunnel qui est à la fois visuel mais aussi narratif (dans sa construction du temps, manipulé selon trois temporalités qui se recoupent) contribue à mieux vivre l'effet tunnel/surimpression d'une même expérience confondue, confondante pour les/le soldat(s).
C'est une belle analyse. Mais il faut rappeler que tu l'as vu dans des conditions exceptionnelles que très peu connaîtront ici ... J'ai presque envie de faire le déplacement jusqu'à Bruxelles rien que pour ça ... Le choc visuel qu'on a rien qu'en voyant la taille de l'écran de cette salle quant on pénètre dedans (et la manière dont on y rentre n'est pas innocente ...), c'est déjà quelque chose... Ensuite la fait que le gradinage force l'immersion dans l'image est une excellente chose car les gens ont trop souvent le réflexe de se mettre trop loin ...
Pour ma part et pour répondre à opbilbo, je pense qu'il convient de considérer cette oeuvre comme une épure. Tout comme "The fin red line" était une épure absolument pas réaliste de la bataille de Guadalcanal. Simplement, le but de Malick n'était pas de raconter la bataille de Guadalcanal. Ici c'est pareil.
A titre personnel, je suis cependant un peu moins enthousiaste que Coxwell. L'ayant vu dans des conditions lambda (même si tout à fait correctes je tiens à le souligner), je n'ai pas eu le même ressenti en terme d'immersion. De ce fait, je suis parfois sorti du film pdt quelques ventres mous. A un moment ds le 1er quart, j'ai eu aussi l'impression de me faire rouler dans la farine par Nolan et Zimmer, à cause d'une montée en tension par la musique très artificielle, car en fait, il ne se passait strictement rien à l'écran. Après, on peut tjrs le voir comme un moment de délire ds la tête du soldat ... J'ai aussi trouvé les enjeux historiques expliqués par les gradés de manière emphatique sur la jetée extrêmement lourdaux ...
Bien sûr tout cela n'enlève rien aux qualités du film.