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Films (débats, critiques), personnalités (acteurs, réalisateurs), prochaines sorties, les salles, la presse spécialisée...

A aui vous fiez vous en règle générale ?

Aux critiques de presse
7
12%
Aux critiques des spectateurs
10
17%
Je me fais ma propre opinion
31
53%
A mon entourage et mes amis
10
17%
 
Nombre total de votes : 58

Que pensez vous des critiques de cinéma (presse) ?

Message » 03 Nov 2006 20:36

tupeutla a écrit:En parlant de matraquage de films, le dernier-né de Woody Allen y a eu droit comme toujours. C'est normal, me direz-vous, un film de Woody Allen est forcément un bon film... du moins de l'avis unanime de la presse française. 8)

Le dit Woody est tout de même obligé de passer par l'Angleterre pour le financement de ses films. Les intellectuels américains seraient-ils aveugles à ce point pour ne pas vouloir financer le "génie" ? 8) 8)


Tu n'as probablement pas lu toute la presse française ces dernières années.
wooster*
 
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Message » 03 Nov 2006 21:02

LoooooooL Nan mais c'est sur, tous les films peuvent faire un carton comme ils peuvent être une daube... Je dis simplement qu'avec de bons acteurs, la daube passe mieux :mdr:
Y'a tellement de films qui sont sortis depuis 50 ans que les producteurs ont du mal a trouver des histoires nouvelles et inventives. La plupart du temps on nous ressort les mêmes recettes qui ont fait le carton d'un film. Les critiques ralent du sentiment "de deja vu" mais quand ils sortent (meme si c'est une daube) un film inventif, on trouve encore quelque chose a redire ! Bon c'est sur il faut bien écrire un truc sur le papier mais bon... :roll: Une mauvaise critique de presse çà peut tuer un spectacle ou un film!

Selon le sondage je vois que vous fiez beaucoup a votre propre opinion. Avant, j'aimais bien regarder les opinions des spectateurs qui ont vu le film et les critiques presses. Inconsciemment je partais déjà avec une opinion du film sans l'avoir vu. Maintenant je n'y prette plus attention, car je me suis rendu compte que j'etais passé a coté de pleins de films! Pour ma part, j'attendais qu'ils sortent en DVD pour ceux dont j'avais eu un aprioris lors de la sortie au cinema. Car quand tu va au ciné maintenant l'investissement est important donc t'a plus trop envie de te planter. Aller voir un film pourri, ca te gache facilement une soirée. (pour un cinéphile en tout cas...)
coyote76
 
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Message » 03 Nov 2006 21:12

wooster* a écrit:
Claude **** a écrit:
Par ailleur je ne comprend pas comment on peut penser qu'avec des acteurs et de l'argent, en mettant tout cela dans une grande lessiveuse on fait un film.


Notons aussi qu'un film sans argent avec de mauvais acteurs ne fait pas nécessairement un bon film non plus.

(e.g. parmi tant d'autres : "Deux enfoirés à St Tropez" qui a été diffusé cette semaine sur je ne sais plus quelle chaîne du câble)


Je ne crois pas que ce point de vue soit défendu par quiconque.

Le simple bon sens laisse penser qu'avec peu ou beaucoup d'argent, une mauvaise distribution constitue un handicap sérieux.
Dernière édition par Claude Couillec le 03 Nov 2006 21:25, édité 1 fois.
Claude Couillec
 
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Message » 03 Nov 2006 21:21

coyote76 a écrit:LoooooooL Nan mais c'est sur, tous les films peuvent faire un carton comme ils peuvent être une daube


Pensée pour le moins confuse, pas compris non plus.

coyote76 a écrit:... Je dis simplement qu'avec de bons acteurs, la daube passe mieux
[ ... ] (pour un cinéphile en tout cas...)


Et moi je dis non, un mauvais film reste un mauvais film. Ceux qui y trouve ce type de compensation ont plus de chance que moi. Ils passent un moins mauvais moment.
Claude Couillec
 
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Message » 03 Nov 2006 21:22

Claude **** a écrit:
wooster* a écrit:
Claude **** a écrit:
Par ailleur je ne comprend pas comment on peut penser qu'avec des acteurs et de l'argent, en mettant tout cela dans une grande lessiveuse on fait un film.


Notons aussi qu'un film sans argent avec de mauvais acteurs ne fait pas nécessairement un bon film non plus.

(e.g. parmi tant d'autres : "Deux enfoirés à St Tropez" qui a été diffusé cette semaine sur je ne sais plus quelle chaîne du câble)


Je ne crois pas que ce point de vue soit défendi par quiconque.



euh si... Max pecas :mdr:
wooster*
 
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Message » 03 Nov 2006 21:25

Dans cette discussion, cela va mieux en le disant semble t il. Pour le reste je ne sais pas.
Claude Couillec
 
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Message » 07 Nov 2006 15:39

TODD-AO a écrit:
Donc je comprends pas comment des critiques vont souvent a l'extremisme de la vulgarité pour qualifier un film qu'ils n'ont pas aimer sans oublier qu'ils y'a AUSSI des aspects positifs dans un film quelqu'il soit

Mais encore ? Qui donc ? Dans quel canard ? Des exemples ? :roll:

Je comprends encore que nous sommes sous une avalanche de films américains souvent navrants mais quand on mixe la qualité des acteurs francais et le pognon américain pour les effets spéciaux, çà donne des trucs pas trop mal

Rien compris. :oops:

sans oublier qu'ils y'a AUSSI des aspects positifs dans un film quelqu'il soit

Ah bon ?
Une daube est une daube, même s'il y a des images qui bougent et du son. :wink:



Des exemples de vulgarité ?

Dans les Inrockuptibles, dans Les Cahiers du Cinéma, dans Libération, dans Le Monde, tu en trouves et parfois pas à piquer des vers.

Vulgarité d'expression, vulgarité de pensée quand bien même cette dernière est parfois cachée sous les oripeaux du bien écrit.

La critique de cinéma est gangrénée en France par l'ombre portée de Serge Daney : du modèle aux clônes, il y a un gouffre béant dans lequel la critique de cinéma s'est majoritairement engouffrée, ces dix-douze dernières années.

Nous sommes loin d'une époque moins dominée par l'idéologie et de celle où la critique de cinéma ne s'étant pas érigée en genre littéraire... en était un, car des vraies plumes s'y attachaient. Nous sommes loin aussi de l'époque où venaient à la critique de cinéma, des gens cultivés dans des domaines très divers.

Aujourd'hui, la critique de cinéma génère ses propores exégètes et édicte des règles fermées sur elles mêmes.

(A part ça hier, tout n'était pas parfait non plus ! )


De nos jours, le film doit entrer dans la case suivante : être une oeuvre d'art et une réprésentation du monde, et la "prégnance du hors champ" doit y prendre le pas sur ce que l'on voit à l'écran.

La prégnance du hors champs, comme sommet de l'art du cinématographe :lol:

Et la critique de cinéma refuse de considérer ce qui relève de l'entertainment.

On lamine, plus ou moins intelligemment, les films qui n'entrent pas dans la catégorie cinémateur d'auteur.

Ce glissement sémantique, qui a fait passer de réalisateur à auteur celui qui dirige un film, a été intéressant à suivre.

C'est l'une des plaies de la critique, et du cinéma français qui est passé d'une oeuvre collective (un réalisateur, un scénariste, un dialoguiste, etc.), à la toute puissance du réalisateur-auteur.

De l'intérieur, dans la presse donc, j'ai vécu cela qui me faisait piquer des fous-rire... parfois jaunes, faut bien le dire...

C'est un peu comme si on confiait la critique de musique à un adepte du sérialisme intégral et qu'on lui demande de parler de la musique variété...
Heureusement, on évite cet écueil en musique, en confiant dans les journaux, les rubriques à des gens venus d'horizons différents...

Pour avoir fréquenté de près, la fine fleur de la critique française de cinéma, couvrant trois générations, j'ai quand même été bien plus ébloui par quelques "anciens" non dogmatiques, cultivés en dehors du cinéma, que par la génération des quadra-quinquas dont la monoculture cinématographique est un peu trop... prégnante :lol: sur leurs écrits...

Par exemple, une Colette Godard, grande critique de théâtre devant l'éternel, n'est pas passée à côté d'Eastwood... elle... Ni même à côté du premier Robocop...


Alain :wink:
haskil
 
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Message » 07 Nov 2006 15:44

Alain, j'essaie seulement de contrecarrer la démagogie de bistrot du "tous pourris".
Même s'il y a beaucoup de vérités dans ce que tu me réponds, ça m'étonne un peu de toi.
Moi je pense qu'en matière de cinéma comme de musique, les critiques peuvent être de bons "aiguilleurs", le tout étant de bien choisir ses références.
TODD-AO
 
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Message » 07 Nov 2006 15:50

Tu l'as remarqué, à aucun moment, je n'ai mis l'intégrité morale des critiques que je lis en cause.

Le "tous pourri" m'insupporte au plus haut point : le "tous sous clone de Daney", bien qu'excessif à la marge, me semble plus juste... surtout quand on lit Les Cahiers...

Positif, serait un peu plus lisible... mais je n'en n'ai pas lu depuis un bail...

Alain :wink:
haskil
 
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Message » 07 Nov 2006 23:17

Paradis a écrit:Je me fie au bouche à oreille, sinon le seul critique de cinema que j'écoute avec plaisir est Hugue Dayez. Très connu en Belgique c'est un des critiques qui évite la langue de bois, donne clairement préférence à ses goûts personnel et ne s'en cache pas, mais explique toujours pourquoi, comment ect... Donc même les films qu'il descend, il donne suffisament d'éléments pour savoir si il nous plairas ou non, et donne toujours les quelques éléments positifs du film si il y en a. De plus j'adore son style bien incisif.


C'est cool moi aussi j' adore Hugues, le dernier gentleman de la critique. Mais bon , monsieur Dayez est un homme cultivé ce qui est loin d ' être le cas de pas mal de critique. De plus il a l' avantage de ne pas être français,et donc , ces critiques envers les films français sont plus objectives. La presse françaises étant un peu plus partiale sur la production hexagonale.
ed wood
 
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Message » 08 Nov 2006 0:58

La presse françaises étant un peu plus partiale sur la production hexagonale.

C'est un peu compréhensible : c'est un pan de notre économie.
La plupart des cinémas européens sont à terre, démolis pas des politiques culturelles ineptes (voir l'Italie de Berlusconi qui a donné le coup de grâce à son cinéma qui fut l'un des meilleurs du monde).
Le cinéma français ne se porte pas trop mal.
Vous ne voudriez pas qu'on le mette au même niveau ?
Ou que le seul choix possible soit les films U.S. à gros budget ?
Vive l'exception culturelle française.
TODD-AO
 
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Message » 08 Nov 2006 4:12

haskil a écrit:La critique de cinéma est gangrénée en France par l'ombre portée de Serge Daney : du modèle aux clônes, il y a un gouffre béant dans lequel la critique de cinéma s'est majoritairement engouffrée, ces dix-douze dernières années.

Nous sommes loin d'une époque moins dominée par l'idéologie et de celle où la critique de cinéma ne s'étant pas érigée en genre littéraire... en était un, car des vraies plumes s'y attachaient. Nous sommes loin aussi de l'époque où venaient à la critique de cinéma, des gens cultivés dans des domaines très divers.

Aujourd'hui, la critique de cinéma génère ses propores exégètes et édicte des règles fermées sur elles mêmes.

(A part ça hier, tout n'était pas parfait non plus ! )


Je partage largement cette analyse, même si pour être complet il faudrait rappeler que la critique française vit sous une double contrainte idéologique: le fantôme de Serge Daney et l'ombre portée de Gilles Deleuze dont l'influence sur la théorie universitaire est considérable.


haskil a écrit:De nos jours, le film doit entrer dans la case suivante : être une oeuvre d'art et une réprésentation du monde, et la "prégnance du hors champ" doit y prendre le pas sur ce que l'on voit à l'écran.


Là par contre: comment un film peut-il être autrement qu'une représentation (enfin plus exactement une projection) du monde ? Un film est le produit d'un regard porté sur le monde (que ce regard soit singulier ou pluriel). La question n'est pas de savoir si le film doit être "naturaliste" ou "réaliste", pas plus qu'il ne doit coller à la réalité comme une moule à son rocher. Mais la réalité, le monde est un critère de jugement déterminant. Quel est le rapport entre le réel et sa représentation (ici le film projeté) ? C'est le propre de la création esthétique (pour ne pas dire artistique) que de différer de ce qu'elle représente, le tout est de savoir pourquoi, comment et dans quelles proportions.


haskil a écrit:Et la critique de cinéma refuse de considérer ce qui relève de l'entertainment.

On lamine, plus ou moins intelligemment, les films qui n'entrent pas dans la catégorie cinémateur d'auteur.


Cela nécessite une explication. Il n'y a pas d'opposition entre "art" et "divertissement", mais simplement une différence entre la "visée" et la "fonction" de l'oeuvre cinématographique. Un film est une oeuvre qui crée avec son spectateur une relation esthétique (c'est la fonction "immanente" du film et de toute création esthétique). Le divertissement fait partie lui de la "visée" (ou fonction transcendante). Prenons un exemple:

Si tu dis: "Je veux me divertir, je vais regarder Les Tontons Flingueurs", tu parles ici de la fonction transcendante du film, celle que toi spectateur accorde au film, et donc à la relation esthétique. Voir un film pour le plaisir ou pour se divertir ne signifie donc pas que le film ne relève pas de l'attention esthétique, mais au contraire, s'adonner à la relation esthétique pour se divertir. Et la visée (le divertissement) n'a rien à voir avec la critique de cinéma, un film ce n'est pas un stupéfiant et le critique n'est pas chargé de vérifier corporellement que le produit fait l'effet annnoncé. Ou alors il devient difficile de critiquer un film pornographique...

haskil a écrit:Par exemple, une Colette Godard, grande critique de théâtre devant l'éternel, n'est pas passée à côté d'Eastwood... elle... Ni même à côté du premier Robocop...


Ce n'est pas vraiment un argument suffisant: à moins qu'il ne soit universellement entendu que Clint Eastwood est un grand cinéaste (je pense le contraire) ou que Robocop soit unaninement considéré comme un bon film (je pense l'inverse).

Je partage donc très largement ton opinion concernant l'état de la critique de cinéma et les raisons de cet état, mais je crois que le problème central est ailleurs. Peu de critiques sont capables de lier vision du monde et création esthétique. C'est à dire que la forme et le fond ne sont plus considérés comme indissociables. Ce qui donne des confusions incroyables et qui font passer un cinéaste de série comme Clint Eastwood pour un grand cinéaste (alors que son cinéma est point par point la réplique exacte des films de Andrew McLaglen quand il réalise un film dit léger ou la copie parfaite des mélos hollywoodiens produits à la chaîne quand il fait un film dit sérieux). De même un anonyme comme Michael Mann est considéré comme un bon cinéaste, parce que presque plus personne ne sait apprécier la portée de la mise en scène au cinéma. La critique oscille entre le trop de détail (la forme pour la forme) et l'excès d'idéologie (comme tu l'as parfaitement montré dans ton message), soit la forme uniquement, soit le fond uniquement.

Cordialement,
Polonsky
 
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Message » 08 Nov 2006 10:57

J'ai lu avec intérêt les commentaires de haskil et de polonski.
Sans être d'accord sur tout, je vous remercie tous deux d'élever ainsi le débat.
TODD-AO
 
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Message » 08 Nov 2006 15:30

Ben dites donc ! Vous me faites de l'analyse psychologique ou quoi la ? :lol:

Bravo en tout cas pour toutes ces jolies argumentations ! :D :wink:

C'est vrai que pour ma part je trouve que les journaux comme le monde, libé, etc, se cachent souvent dérrière une qualité d'écriture de langue francaise indéniable qui ne manque jamais de piquant quand il s'agit de balancer des vannes... :roll:
coyote76
 
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Message » 08 Nov 2006 18:11

TODD-AO a écrit:J'ai lu avec intérêt les commentaires de haskil et de polonski.
Sans être d'accord sur tout, je vous remercie tous deux d'élever ainsi le débat.


IL va sans dire que je suis d'accord sur le fond avec Polonsky. Ce que j'exprimais, c'était la descritption de ce que je lis, et vis de l'intérieur.

Ce que Polonsky écrit ici :

Il n'y a pas d'opposition entre "art" et "divertissement", mais simplement une différence entre la "visée" et la "fonction" de l'oeuvre cinématographique.


Est assez juste sur le fond. Cependant, Polonsky qui connaît la musique, sait que Schumann, en tant que critique (d'une certaine façon il l'a inventée comme système de pensée et idéologie, à mon sens néfaste) a opéré une opposition entre art et divertissement... (pour aller vite, mais pas tant que cela).

Cependant, la critique de cinéma que je lis refuse, dans l'immense majorité des cas, de prendre cela en compte.

Ou plutôt, elle l'applique avec une rigueur qui se nourrit du présupposé et de l'idéologie.

Et non de l'intelligence de ce qu'ils regardent.

Elle porte avant tout des jugements de valeur fondés sur des choses qui sont parfois étrangères à l'oeuvre elle-même : il leur faut défendre une éthique (Schumann) et des lobbys de pensée (survalorisation de ce qui est pauvre, étrange et entre dans leurs cases).


Ce qui est intéressant si l'on rapporte cela à la critique de musique, serait que "les apprentis aristocrates" critique des musiques populaires ont recréé dans l'univers des musiques qu'ils ont à traiter des sous catégories fondées sur des jugements de valeurs, des échelles qualitatives, qui sont intéressants à observer. Et ils ont bati un discours historique qui est la caricature de celui développé par la critique musicale classique (qui n'est pas fameuse non plus !), alors que souvent leur culture musicale est d'une pauvreté sidérante dès qu'on sort de leur domaine. Quelques-uns y échappent, rares...

Et c'est ainsi qu'il faut parfois que ce soit un spécialiste de musique classique ou de jazz qui n'a pas besoin de jouer les "apprentis aristocrates" car il n'a pas à prouver que la musique dont il parle est importante (et ce à tort ou à raison) qui se charge de publier un papier sur tel ou tel artiste de variété apprécié du public auxquels ses collègues des musiques populaires ne veulent pas consacrer d'articles :lol:


Car il y a l'identitication du critique aux oeuvres et artistes dont il parle (il ne saurait être question que le critique de variétés parle de tel ou tel) et interaction du milieu sur son travail ("comment as-tu pu publier un article "sur ça"? lui diront ses confrères travaillant dans d'autres publications).

C'est ainsi que j'ai vu l'un des critiques de musique classique les plus raffinés en terme de goût, les plus savants que j'ai pu fréquenter au boulot, se lever dans une réunion de rédaction, et dire, vu que personne, parmi les critiques de musique populaire ne voulait en parler ("elle est c.onne Celine Dion et en plus elle chante mal"), "je vais y aller, moi, faire la critique du récital de Celine Dion. Je trouve qu'elle chante très bien...". Il y est allé, le papier a été publié... excellent !

On voit cela sur le forum HCFR dans le dédain affiché de façon ostentatoire par certains forumeurs pour les chanteurs de la star académy...

Et c'est ainsi que j'ai vu un journaliste ouvertement homosexuel se lever en conférence de rédaction et dire, vu qu'aucun critique de cinéma ne voulait parler d'un festival de cinéma gay et lesbien de peur d'être identifié au sujet dont il allait parler : "Bon, ben, le PD de service va faire le papier, tant mieux pour les lecteurs, j'ai une aussi grande culture cinématographique que la votre et pourtant je ne sais pas ce qu'est un film lesbien ou gay..."

Le premier tort des critiques de cinéma a donc été de penser qu'il fallait entrer dans le jeu des promoteurs du festival et sans doute des réalisateurs des films : à savoir qu'en réalité ces films ne sont pas gays et pas lesbiens...ce sont des films...

Pour Eastwood : Polonsky, Colette Godard n'a simplement pas usé d'arguments extérieurs aux films qu'elle critiquait, comme l'ont fait trop de ces confrères. Et en ceci, elle ne peut pas être passée à côté du réalisateur Clint Eastwood... Idem de Robocop...

Le préformatage idéologique de la critique de cinéma est parfois terrifiant de naïveté et de prétention.
haskil
 
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