jhudson a écrit:quel est le pourcentage de Français qui regardent un film en VO
Surement plus que l'auteur de la pétition ne le pense !
La France est parmi les pays le plus mauvais en langues étrangères et où le plus d'oeuvres audio-visuelles sont doublées. Ceci explique probablement cela.
Cela étant dit, on peut aussi supposer que les technophiles ne sont pas le grand public, et que ce qui est significatif chez l'un ne l'est pas forcément chez l'autre, donc ça n'excuse pas tout.
Le vrai problème cependant, c'est d'oublier constamment que les studios travaillent à une échelle mondiale, et que comme on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, on ne peut pas avoir des tarifs "attractifs" et des studios qui découpent en 18 un marché qui n'était aujourd'hui que découpé en 6 (chiffres au pif). On se tape donc des disques avec 6 doublages et 30 sous-titres, et donc, forcément, seule la VO est privilégiée, parce que c'est la VO.
Dans cette situation, les technophiles ne peuvent rien faire : s’ils boycottent, ça justifiera de rationaliser les éditions; s’ils achètent, ça justifiera de ne pas changer les choses.
Cela étant dit, quand je lis "un son minable" (idem pour les « déçus de l’UHD »), je me dis toujours "je serais curieux de voir les résultats en blind test, et combien seraient capables de faire la différence entre une piste lossless et du DTS mi-débit". La réalité technique, c’est aussi ça et je doute que la poignée de Français équipés HC-sonore s’arrêtent à ça sinon, on le verrait dans les ventes, sauf que ça n'a jamais été le cas.
A contrario, je ne vois pas grand monde s’offusquer lorsque certains contenus proposés en lossless sont filtrés à droite à gauche. Mais c’est pas grave, c’est en lossless alors ça va.
LePousson a écrit:En VF, je devais monter le niveau de la centrale jusqu'à parfois +8dB alors qu'en VO je ne touche à rien ...
C'est une question de mixage en amont plutôt qu’une question d’encodage. J’ai le problème même quand la VF est en lossless (mais c’est le problème inverse : pour moi, la majorité des VF mixent les dialogues trop fort).
jhudson a écrit:artefact777 a écrit:La vrai question est de savoir si les disques sont pleins ou s'il reste de la place car je suis persuadé qu'il s'agit plus d'une histoire d'argent que de place dans le choix des formats.
Sur certains sites ils donnent la capacité du disc et son taux de remplissage.
Il y a des blu ray de 25 Go (beaucoup utilisé au début du support) et 50 Go , maintenant avec l'UHD 66 Go et 100 Go, bien sur le prix varie suivant la capacité .
C’est le cas pour les Blu-rays, pas encore pour les UHD parce que rendre son PC compatible est encore un parcours du combattant pour le moment.
Plus qu’une question de capacité, c’est souvent une question de débit total instantané comme le dit MarcMame. Rajouter une piste lossless en plus impliquerait de ré-encoder à la baisse le film. Pourquoi Sony proposent le plus souvent VO et VF en DTS HD MA, mais 48/16 ?
Vous voulez un débit vidéo plus faible pour avoir votre VF lossless ? Les studios feraient ça que les gens se plaigneraient ensuite de ça. Quand on cherche, on trouve toujours une raison…
LePousson a écrit:Vu que tu ne regardes pas un film avec 2 bande sons simultanées, le débit n'a rien à voir là dedans...
LePousson a écrit:Tout cela pour dire que le "support" BluRay n'a PAS de bitrate maximum. C'est le "format" BluRay (ou BluRay UHD ou quelque autre format que ce soit d'ailleurs) qui a dans ses spécifications un bitrate maxi.
Il ne faut pas confondre le "contenant" (ou conteneur) et le "contenu"...
Je t’invite fortement à te renseigner sur ce sujet car sincèrement, c’est vraiment un élément clé pour comprendre les soucis liés aux contraintes d’encodage d’un Blu-ray ou d’un UHD.
Un disque est lu en entier par le laser du lecteur, donc l’ensemble des flux est pris en compte, parce que c’est une notion de débit de données, pas de choix de flux (ça, c’est juste une interface utilisateur).
Un disque optique vient avec ses vitesses de lecture maximale et donc ses débits maximaux. Le CD est physiquement limité (153.6 kBps), le DVD l’est (1385 kBps), le BR l’est aussi (comme l’UHD), parce que le laser etc etc. C’est la base de toute technologie numérique. Tu peux dépasser le débit maximal lisible en implémentant un tampon (c’est le cas pour les BRs), mais cela reste un tampon. En pratique, dépasser le maximum, c’est risquer un décrochage ou des saccades.
Les normes vidéo s'ajoutent à cela pour garantir une compatibilité parfaite, mais en pratique, les contraintes physiques (diamètre du disque, longueur d’onde de laser, etc) sont bien là et vont contraindre la quantité d’infos déchiffrables à la seconde… et donc le débit. Peu importe qu'on parle donc -ROM ou -Video, les contraintes restent là.
La majeure partie du temps, le débit A+V est celui limitant le dédoublement des pistes lossless. La débit vidéo est limité à 40 Mbps (en pratique, il est généralement considéré comme maximisé à 35 Mbps), le débit A+V 48 Mbps et le débit total 54 Mbps. Le HD DVD était lui limité à 29.4 / 30.24 / 36 Mbps.
Sachant que les encodeurs se laissent toujours un chouia de marge pour éviter les lecteurs récalcitrants et que les scènes les plus gourmandes en débit vidéo seront aussi souvent les plus gourmandes en débit sonore (les scènes d’action, typiquement).
En pointe, une piste DTHD Atmos 48/24 peut monter à 9 Mbps. 1 VO + 1 VF fait monter l'addition à 16 Mbps. A ce moment là, tu ne peux donc plus garantir les 30 Mbps en vidéo (sauf à exploiter le tampon).
Pourquoi l’UHD peut caler plusieurs pistes DTS X ou DTHD Atmos + un débit vidéo plus élevé et toujours proposer plusieurs doublages (ou des pistes DTS HD MA 5.1 supplémentaires comme sur Les animaux fantastiques) ? Parce qu’au plus bas des supports (BD-50), le débit total est à 82 Mbps, et au maximum (BD-100), il est à 128 Mbps. C’est pour cette raison que certains aimeraient voir les BD-100 plus souvent utilisés pour pouvoir profiter d’un débit vidéo plus élevé, mais pas forcément pour l’espace disque supplémentaire (les 2 sont liés, mais pas toujours, surtout si le film est court).
LePousson a écrit:Et dans le cas de photos, vas-tu me dire qu'il y a un bitrate maximum ? Je ne crois pas ...
Les photos sont encodées à un débit fixe, donc oui, la notion de bitrate les concerne aussi. Sur la plupart des BRs que je possède et qui ont une galerie photos, ce sont en général des photos encodées à 15 Mbps en débit fixe.
LePousson a écrit:Prends un BD100 par exemple ... Tu peux tout à fait y stocker un film de 2h à 30Mbps mais aussi un film de 3h en 20Mbps ...
Tu ne prends pas l’ensemble des variables en compte : ton film de 2h vient avec combien de pistes sons dans quel encodage ? Si ton film de 2h vient avec 3 pistes DTHD Atmos, tu peux oublier tes 30 Mbps moyen pour la vidéo. A contrario, tu peux très bien stocker un film de 3h à 30Mbps si tu n’as pas rien d’autre à déchiffrer en parallèle (un muet, par exemple, ou alors avec une unique piste DTS HD MA 1.0).
Akira dure 2h01, sauf qu’avec notamment sa piste 192/24, le débit total est de 42.59 Mbps mais le débit vidéo tombe à 19.58 Mbps.
Par contre, le TV Film Ça (1990) dure 3h07 et a un débit vidéo de 30 Mbps parce qu’avec une VO DTS HD MA 2.0 et 6 doublages en DD 2.0 192 kbps, le débit total est encore seulement à 34 Mbps. Même constat pour Salem’s Lot.
Seuls les films extrêmement longs viennent toucher la limite de place et non de débit. Autant en emporte le vent et ses 3h53 doivent faire avec un petit débit vidéo et total mais prennent quand même 42 Gbps sur le BR. Ou bien, l’exemple le plus parlant : la version TV de 5h22 de Fanny & Alexandre, bourrée sur un unique BD-50 chez Criterion : 45.5 Gb, mais un débit total de seulement 20.1 Mbps, et du coup un débit vidéo moyen de seulement 18 Mbps.
Mais sous les 3h, ce n’est jamais uniquement une question de place, mais plutôt une question de ne pas taper le débit A+V max de 40 Mbps.
Et sur un BD-100, tu seras loin d’avoir ce type de soucis, le débit max étant 128 Mbps. C’est pour ça que les films peuvent taper un débit vidéo 85 Mbps avec 2 pistes DTHD Atmos + 2 doublages.
Après, on peut toujours choisir de ne pas prendre en compte des faits très concrètement pratico-pratiques mais à ce moment-là, à part se tromper ad vitam de cible, je ne vois pas trop l'intérêt.
Le fait est qu'aujourd'hui, les choix techniques de l'industrie au niveau des normes de débit sont incompatibles avec un débit vidéo très élevé en Blu-ray ET une démultiplication des pistes lossless et/ou des doublages, et que l'espace disque ne rentre en compte qu'en fin d'addition ou pour des films de plus de 3h30.