Pour l'oreille, certaines personnes sont capables de reconnaître diverses marques d'instruments, d'identifier un instrument au milieu d'une masse orchestrale, ou encore d'identifier consciemment les harmoniques d'une note au lieu d'entendre la note comme unique.
Ces choses là s'apprennent et se cultivent en fonction aussi de ses affinités avec telle ou telle musique. Et par exemple, on peut être fasciné par une écoute polyphonique de la musique, pour suivre tout ce qui se passe dans un orchestre par exemple.
Exemple amusant de ce type d'apprentissage : un bon mécanicien reconnaîtra les différents moteurs à l'oreille, identifiera un problème mécanique rien qu'au bruit que fait la voiture... Mais il sera peut-être infoutu de reconnaître un violon d'un saxophone, ou un la d'un si bémol
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Si on lui montre comment, il apprendra vite car son audition a déjà développé cette sensibilité.
Donc on exerce nos oreilles par notre passion mélomane... mais il ne faut peut-être pas exclure une apprentissage du coupage de cheveux en 4 d'audiophile : à force de s'exercer à distinguer l'apport de tweaks et de câbles, on finit peut-être par entendre des différences qui laisseraient de marbre une personne avec une oreille strictement musicale (musicien de haut niveau).
Une oreille strictement musicale entrendra ces changements de la même façon qu'elle percevra une infime variation du vibrato d'un violoniste ou une subtile hésitation dans la frappe d'une touche de piano.
On s'est foutu de la tronche du vieil horowitz quand il a rejoué dans Carneggie Hall restauré. Il affirmait que le son avait changé. On lui répondait que non et non et non ! plus il insistait... Et puis, on s'est rendu compte que sous la scène, l'espace vide avait été comblé avec des gravats... le vieux, à plus de 80 ans, entendait que sous son piano et ses pieds ça sonnait pas pareil... Et pourtant au dessus de 8 000 hz il ne devait rien entendre... le vieux perlemuter à 90 ans, le dos tourné au piano, farfouillant dans ses partitions était capable de dire à un élève : demie-pédale pas pédale complète ! Et quand tu lui parlais, il fallait le faire de face en articulant car il était quasi sourd...
Si certains tweak s'entendent sans grande difficulté pour peu qu'on soit prévenu et qu'on fasse A puis B puis retour à A.
D'autres relèvent du paranormal et là c'est un autre problème. C'est le cas des coupelles, du ioniseur, des cubes en plastique à coller derrière l'enceinte, du feutre sur la tranche du CD ou de quantités de trucs poilants de Mr Belt.
Ce n'est pas le cas des pointes, des patins amortisseurs dont l'effet est quantifiable, voire mesurables dans les cas ou ces deux accessoires sont placés sous des enceintes acoustiques.
Les cables secteurs, c'est déjà plus problématique car la conception interne des appareils joue énormément sur la modification apportée ou pas au son d'un appareil par le dit cable. sans qu'on puisse dire du reste si c'est meilleur ou pas à long terme.
Mais d'une façon générale, on entend au sens comprendre ce que l'on a déjà identifié.
Pendant des années Tomatis et Michèle Castellengo qui fut son assistante avant de devenir prof à Jussieu faisaient faire une dictée aux étudiants qui entraient dans leur cours : aucun n'a jamais entendu dans le son de la bande qui défilait que les bruits de langues qui claquaient faisaient partie du langage des buschimen et aucun ne les as jamais notés...
Nombreux étaient même les étudiants qui ne les entendaient pas. D'autres les prenaient pour des parasites de l'enregistrement.
Mais ces bruits existaient bien !
Prévenus, ils les ont entendus et ne sont pas près de les oublier.
Alain