GBo a écrit:Oui j'étais très bien placé, mais dans des fauteuils de salle, il ne m'a donc pas été possible (où je n'ai pas la présence d'esprit, j'étais jeune et malléable
) de me déplacer pour voir la taille du sweet spot.
Whyhey, je vois cet aliasing un peu comme celui qui apparait lorsqu'on échantillone un signal dans le temps sans respecter Shanon. Sauf que là c'est dans l'espace et non le temps. C'est un peu l'idée non, Mathieu?
C'est exactement la même idée oui
.
Je vais essayer d'expliquer ça un peu plus longuement, et vulgariser autant que possible. Le champ de pression acoustique est généralement aussi appelé champ sonore. Lorsque nous nous intéressons à l'étude des champs dans le domaine de la physique en général, nous nous intéressons pas seulement à la valeur de celui-ci en un point de l'espace à un instant donné, mais à un aspect beaucoup plus global : la connaissance du profil de la pression acoustique, quel que soit le point de l'espace, et quel que soit l'instant considéré.
Les microphones
omnidirectionnels sont capables de nous fournir le profil de la pression acoustique quel que soit l'instant considéré, mais uniquement en un seul point de l'espace. L'utilisation de plusieurs microphones (réseau de microphones) réalise un échantillonnage spatial du champ sonore initial. Dans la suite, nous omettrons la dépendance temporelle du champ sonore pour ne nous concentrer que sur l'espace.
Le reste est simple par la suite comme le dit GBo. Il y a aliasing lorsque pour un échantillonnage spatial donné, il peut exister plusieurs champs sonores différents qui coïncident (possèdent les mêmes valeurs) au niveau du réseau de microphones et qui diffèrent en dehors de ces points d'échantillonnage.
L'échantillonnage des signaux audio dans le domaine temporel est largement maîtrisé. Nous disposons d'une cadence suffisante (fréquence d'échantillonnage) pour reconstruire parfaitement et sans ambiguïté le signal initial en dehors de ces échantillons. Si nous souhaitions faire de même pour les champs sonores, il faudrait imaginer un réseau de microphones dont la densité de microphones serait de l'ordre du million par mètre cube. Pour les connaisseurs, cet ordre de grandeur peut se retrouver en supposant que les champs sonores sont à bande limitée dans le domaine spatial. En effet, nous avons de bonnes raisons de croire que si le contenu au-dessus de 20kHz ne nous intéresse plus, alors la plus petite longeur d'onde ---lambda = c / f où c désigne la célérité du son (340 m par seconde à température ambiante)--- d'intérêt est de 1.7 cm. Dans les conditions d'échantillonnage critique de Shannon (deux points au minimum par longueur d'onde), il faudrait donc utopiquement un microphone tous les 8.5 mm, soit 1.6 million par m^3.
Il s'agit d'une densité volumique de microphones. Ce que nous enseigne l'intégrale de Kirchhoff est qu'il suffit d'enregistrer le profil de la pression acoustique sur une surface fermée pour caractériser de manière unique le champ à l'intérieur de celle-ci, en l'absence de sources acoustiques à l'intérieur de celle-ci. Donc on peut passer d'une densité volumique à une densité surfacique, qui dans des conditions idéales, requerrait environ 10 000 microphones par m^2, ce qui demeure encore une fois du domaine de l'utopie.
Conclusion :il n'est pas réaliste d'envisager une reconstruction ou une connaissance exacte du champ sonore. Conséquence : avec 5 microphones comme dans la pentaphonie ou le DSR, on ne peut pas s'attendre à des miracles. On ne peut pas espérer faire de la correction d'effet de salle correcte dans ces conditions... etc.
Mais restons optimistes : nous n'avons que deux oreilles, et nous nous en sortons
: l'objectif est donc d'utiliser au mieux les données fournies par un réseau de microphones afin d'extraire des paramètres pertinents et d'essayer de les reproduire au mieux