» 27 Sep 2006 23:56
Non, je ne digérais pas : la projection n'a eu lieu que ce soir.
Et quelle bonne soirée : sacré bon film que celui-là !
Sachant que ce style de musique n'est pas, et de loin, mon préféré, je pense que j'étais suffisamment "neuf", "libre" d'apprécier le film en tant qu'oeuvre cinématographique.
Débarrassons nous de la comparaison avec "Ray" : oui, ce sont deux biographies de vedettes américaines, mais la comparaison s'arrête là, car il y a deux façons de traiter le concept totalement opposées.
Autant comparer un camembert à un roquefort !
Ici, le traitement est tout à fait moderne, sans la moindre putasserie, sans la moindre concession à un supposé besoin de faire fonctionner absolument les glandes lacrymales du spectateur.
Le film raconte un morceau de vie passionnant de quelqu'un qui est Johnny Cash, mais parviendrait à nous passionner même s'il nous parlait d'un chanteur de seconde zone.
Il ne se contente pas, donc, d'être une "bio" de plus dans le paysage cinématographique, évitant ainsi les écueils d'un genre qui a donné, d'ailleurs, peu de grands films.
L'éloignant de la très jolie biographie du "genius" citée plus haut, on le rapprochera plus volontiers de "The Rose" qui prenait le risque de raconter la vie d'une star de fiction (même s'il y avait de fortes similitudes avec celle de Janis Joplin).
La musique, tout en étant omniprésente, n'est finalement qu'un prétexte à la mise en relief de la vie de cet homme hanté par le drame qui a assassiné son enfance, par l'incrompréhension permanente entre le père et le fils, par l'incapacité à entretenir des relations normales avec les autres qui en découle.
Il raconte aussi l'histoire d'un amour assez fort pour lui permettre de trouver la voie du salut et de l'équilibre enfin.
Là où "Ray" n'est finalement qu'une suite d'anecdotes filmées de façon proprette par un bon faiseur de films (avec, j'enfonce une porte béante, un acteur prodigieux, certes), "Walk the line" est un vrai film et il faudra surveiller de près la carrière de son réalisateur, James Mangold, qui, en plus, a coécrit un scénario impeccable qui fait mieux que "tenir la route".
Résultat : deux heures et dix minutes qui passent vite, très vite, sans le moindre temps mort tout en ne laissant rien au hasard.
Là où scénario, dialogues, bande son, photo, et comédiens (nnes) exceptionnel(le)s font fort, c'est qu'on a l'impression que tous ces gens réunis pour faire un (excellent) film de divertissement, tiennent leurs spectateurs en haute estime.
Et ça, de nos jours, c'est très très rare.