Denis31 a écrit:Lors de la tentative d'abx d'amplis faite chez moi, il m'a semblé que (j'observais discrètement l'auditeur qui faisait les écoutes, en même temps que je faisais manuellement les switchs de câbles) :
- des différences apparaissaient en écoute A/B non aveugle (niveaux égalisés);
- dès lors que l'auditeur cherchait à les "qualifier" plus précisément dans son esprit pour avoir un "point d'ancrage" lui permettant de réussir en aveugle, les différences se mélangeaient et finissaient par fondre au bout de 2 ou 3 switchs.
Qu'en pensez-vous ?
Je relève le propos de Denis parce que c'est précisément sur ce type de situation que je "bute" sur l'ABX. Je n'arrive à faire une écoute comparative entre plusieurs matériels QUE quand je suis assez détendu.
Si, avant l'écoute, je mets une pression sur la séance à venir (par exemple, pour tester un matériel un peu cher ; pour tester un appareil de remplacement parce qu'un autre a lâché et que j'ai la haine) ou si pendant l'écoute, la pression monte (si j'essaye d'objectiver ce que je ressens, de poser des "points d'ancrage" comme dit Denis31) ou si l'essai se prolonge au-delà de mes capacités physiques auditives du jour (parfois il n'en faut pas beaucoup, ou il ne faudrait même pas commencer)...
... je n'entends plus aucune différence entre A et B, même en non aveugle ; alors je ne parle même pas d'ABX...
Au final, et en ce qui me concerne, je ne me sens pas capable de réussir un test ABX même si les appareils offrent effectivement des résultats différents à la mesure. Et comme je suis meilleur que tout le monde et que j'ai des oreilles d'Or je suppose que c'est pareil pour les autres.
Bon, là je blague ; je pense que certains (peut-être plein
) ont de meilleures capacités que moi à ce petit jeu, mais je ne dois pas être le seul à douter.
Au final, les écoutes comparatives que je considère comme réussies sont des écoutes qui m'ont permis de faire un choix vers un produit, souvent en vue d'achat, et qui s'est confirmé par du plaisir à long terme. Dans tous les cas j'ai ressenti un coup de coeur à l'écoute, mais pas toujours le premier jour de l'écoute de cet appareil. Il m'a parfois fallu y revenir pour ressentir le sempiternel " 'tin ça sonne bien c'truc-là quand même hin!"
C'est souvent arrivé en écoute collective, ça doit détendre l'atmosphère d'être à plusieurs potes.
Souvent, ce coup de coeur a eu lieu sur du matériel dont j'avais mentalement approuvé la validité technique. Par exemple, j'ai toujours beaucoup "cru" dans la multiamplification active, et depuis maintenant 1 an et demi que j'ai un système construit de la sorte, je ne m'en lasse jamais et ne reviendrais en arrière pour rien au monde. Plus je l'écoute, plus je le compare à d'autres types de système, plus je me satisfait du mien ; c'est mieux pour mon porte-monnaie en même temps !
Je pense donc vraiment que les appareils qui "sonnent", et que je préfère à l'écoute, sont
bons aussi à la mesure.Mais, il est arrivé que je ne sois pas encore "au parfum" de la technologie employée mais que j'entende tout de suite que ça me plaît. C'est arrivé avec la Rosita par exemple : la première fois qu'on m'en a branché une, le test ne concernait pas la Rosita, et je me suis dit "wouaaaaah !". Puis on l'a comparée avec plusieurs autres lecteurs, et je ne savais plus quoi penser. Je suis maintenant l'heureux possesseur d'une zardoz... et je ne suis toujours pas sûr de valider complètement la technique, car je ne comprends pas pourquoi ça marche aussi bien... mais ça marche !
Je retiens donc deux-trois choses au sujet de la différenciation de deux appareils à l'écoute et de la "performance musicale" des appareils de hifi :
- souvent je suis performant à l'écoute quand je ne cherche pas à écouter pour différencier (ce qui écarte l'ABX comme méthode
en ce qui me concerne)
- je pense qu'on n'a pas forcément besoin d'écouter pour savoir si un appareil est bon. Les mesures doivent suffire dans la plupart des cas. Si l'écoute est contraire à la mesure, c'est qu'il y a une c... dans la mesure (fabriquant pas totalement transparent, méthodologie mauvaise...) ou dans l'écoute (public pas performant)
- je pense enfin que si on ne sait pourquoi un truc sonne mieux qu'un autre, mais que c'est le cas de façon reproductible, ça peut être parce qu'on ne sait pas mesurer la qualité entendue. De ça je ne suis pas sûr ; est-ce qu'on a d'ores et déjà fait le tour de l'aspect techniques des choses ? En particulier au niveau de la psychoacoustique, je ne pense pas ; mais je ne suis pas qualifié.
On s'écarte un peu du sujet...
mais c'est pour donner ma vision de l'ABX et des écoutes comparatives en général.