jago a écrit:Vous avez raison, toutes les analogies ont des limites et mon but n'est pas de les énumerer toutes. La question que je me pose c'est la raison pour laquelle certaines personnes n'identifient plus la différence à l'écoute aveugle, alors que meme à niveau égalisé, elles la percevaient durant la phase préliminaire?
Qelle est déslors la valeur d'un test qui n'a pas pu avoir lieu? Quelle est sa signification?
il ya deux question :
1. (quelle) est la raison pour laquelle certaines personnes n'identifient plus la différence à l'écoute aveugle, alors que meme à niveau égalisé, elles la percevaient durant la phase préliminaire?
Vaste entreprise.
J'ai eu le bonheur de connaître ça, dans l'humiliation (joyeuse), sur un test de câbles. Je pensais entendre un différence, subtile mais audible, entre un spaghetti et un câble JMR. Et je n'étais pas le seul. On se lance dans la phase aveugle et là je perds mes repères au fils des écoutes, je demande à réécouter A et B en non aveugle mais, peine perdue, au point qu'à un moment j'entend des différences entre A et A ! Mon test se révèle catastrophique, je mélange tout. Personne d'ailleurs, ce jour là n'est parvenu à ABXer les câbles, malgré la phase non aveugle. En toute franchise je crois que je me suis laissé influencé dans la phase non aveugle (réalisée en groupe) , c'était mon premier ABX et j'avais très envie d'entendre une différence. Désir d'entendre et erreur méthodologique pourraient être à l'origine de ma sensation.
Mais ce n'est qu'un exemple qui n'a pas valeur d'universalité.
Une autre fois je n'ai pu confirmer en ABX des différences (toujours subtiles) entendues entre DACs qu'un autre à en revanche confirmé en aveugle. Une troisième fois j'ai pu ABXer des préamplis alors que d'autres n'y parvenaient pas.
On ne pourrait, on le voit dans ces deux derniers exemples, déduire de celui qui a échoué qu'il n'y a pas de différences puisqu'un autre, lui, y est parvenu. La différence existait indubitablement et certains ne l'ont pas entendue, ou pas confirmé en ABX. Il est raisonnable de penser que si la personne qui a réussi à ABXer une différence n'avait pas été présente ce jour, l'ABX aurait été globalement négatif.
Dans tous ces exemples toutefois,
les différences étaient jugées subtiles dès la phase préliminaire, à la limite de la perception.
Pourquoi dans certains cas on ne confirme en phase ABX pas ses impressions de la phase préliminaire non aveugle ?
Mon sentiment, que certains connaissent déjà, est que dans le domaine du
subtil, il est difficile de trouver les extraits musicaux (ou non) qui caractérisent nettement les différences, que l'exigence statistique (justifiée) de l'ABX (13/15 essais réussis consécutifs) surreprésente l'erreur marginale de l'auditeur et que l'auto-conviction que le résulat négatif est écrit d'avance est un biais que l'ABX ne peut éliminer et qui peut fausser le résulat.
Donc pour moi, l'ABX négatif ne permet pas de dire : il n'y a pas de différence. En revanche l'ABX positif prouve indubitablement la différence.
Pour répondre cependant exactement à ta question, je n'ai pas d'élément sur la fréquence de la contradiction entre la phase égalisée en non aveugle et la phase ABX. Je subbodore toutefois - à tort ? - qu'il est en fait plutôt rare.
Si j'en juge en effet par les 5 épisodes des Kangourous et le Test du le forum Cabasse , j'en tire ces observations parcellaires suivantes:
* A chaque fois qu'une différence a été jugée "évidente" en non aveugle elle a été ABXée sans difficulté
* Les différences subtiles, voire à la limite de la perception, ont été parfois ABXées, parfois pas. Peut être est-on dans la zone d'inefficacité relative du protocole.
* Les différences ont souvent disparu lors de la mise à niveau, sans qu'il soit utile de passer en phase ABX. Mon avis est que la seule différence perçue était alors la différence de niveau faussement interprétée comme une différence qualitative.
2. Qelle est déslors la valeur d'un test qui n'a pas pu avoir lieu? Quelle est sa signification Je ne comprend pas la question en fait.
la phase non aveugle est une phase d"élagage en quelque sorte, car on ne va pas tenter d'identifier en aveugle une différence qu'on a déjà été incapable d'entrendre en connaissant l'appareil écouté.
Le problème c'est que les gens confondent et disent " alors pas de différence en aveugle"? Faux : c'est dans ce cas
pas de différence perçue avec ses yeux grands ouverts. La phase ABX devient superfétatoire. Inutile de vérifier un évènement qui n'a pas eu lieu.
L'ABX n'est utile que si on a entendu des différences. On recommence alors en ABX, c'est à dire seulement avec ses oreilles. Dans ce cas, on comprend (i) pourquoi on réalise ce protocole de vérification qui élimine des biais et (ii) on peut se poser la question de sa validité.