J'ai donc eu l'occasion d'écouter les JBL K2 S9900 chez Eric dans le second autorium (le dernier construit).
Cette écoute fait suite à
celle que j'avais fait des K2 9800 dans des conditions comparables au préamplificateur près. Avec les 9800, il s'agissait du préampli Nagra alors que pour cette écoute il s'agissait du préampli Esotéric C03.
Pour rappeler brièvement mes conclusions, je n'ai jamais été convaincu du grave des 9800.
Les timbres me semblaient manquer de distincition et de nuance en particulier dans leur capacité à décrire la délicatesse, la richesse et l'évanescence du grave d'une contre basse.
Mais je conviens qu'il peut s'agir autant d'un problème d'association que d'une limitation propre à l'enceinte.
En outre, probablement accentué par un effet de pièce, les 9800 souffraient in situ d'une directivité très marquée.
Je fais partie de ceux qui préfèrent (question de goûts et non pas de performances inhérentes aux enceintes) une paire d'Array 1400 à une paire de K2 9800. En ce sens, je ne dois pas un être un jbliste "fréquentable"
(en suis-je un d'ailleurs ?)
En outre, et ce n'est pas une spécifité des JBL mais plutôt une limitation des grosses surfaces émissives, j'ai toujours eu du mal à accepter le rendu des voix dès lors qu'elles passent sous la coupure de fréquence de la compression, la voix étant entâchée d'une massivité et d'une coloration propre au grosse surface émissive.
Je précise ce point car je suis très attaché à la spatialisation et en particulier à la problèmatique de la hauteur de la scène sonore sur laquelle la plus part de nos systèmes ont des dispositions très limitées à respecter ce critère.
En d'autre terme, une prise de son type travaillée pour rendre une spatialisation crédible doit être reproduite sans altérer ladite spatialisation. S'il existe un soliste débout en avant plan des musiciens, la reproduction de la prise doit donner l'illusion du soliste débout détaché du reste de l'orchestre.
J'arrête là cette disgression pour reprendre le cours de mes écoutes passées.
Les 9900 sont moins hautes que les 9800 et fait très surprenant, très peu profondes. Lorsque les caches sont retirés, l'effet de faible profondeur est très marqué. c'est très appréciable
et ceci dans la mesure où des enceintes de ce calibre devront être largement éloignées des murs environnants du fait de leur capacité dans le grave.
Nous avons commencé les écoutes avec l'amplificateur de puissance
Conrad Johnson ET250S et la source en élements séparés Esoteric (drive P-03 et convertisseur D-05).
Et bien chose surprenante, j'ai immédiatement adhéré à l'écoute
. J'ai trouvé l'écoute excessissevement transparente, naturelle, très bien timbrée avec une richesse de timbres (et de transparence) que je n'avais jamais ressenti auparavant chez Eric, modulant en amplitude et en fréquence de fort belle manière. La délicatesse de la musique, les vibratos les plus ténus, les inflexions tout était là avec en plus cette capacité des JBL à "remplir l'espace". L'écoute ne projette pas, la fusion des registres haut/médium et aigu est particulièrement convaincante et chose à souligner, l'écoute est très fluide, sans duretés apparentes.
J'ai beau me dire que les limitations du grave vont apparaître, mais dans ce type de configuration d'écoute et sur les morceaux écoutés (CD PAV, Lyambiko, Marcus Miller...), je n'ai pas eu à déplorer la moindre insatisfaction dans le rendu du grave. Je dirai même le contraire sur Lyambiko et Marcus Miller, j'ai apprécié les qualités de nuance du grave que j'ai trouvées excellentes et addicitves.
Puis nous décidons de passer à l'écoute des blocs Halcro DM 58 en lieu et place du Conrad Johnson afin de nous rapprocher de la configuration d'écoute des K2 9800 (au préampli près). En effet en l'état, il était bien difficile d'avoir une appréciation fiable sur les qualités respectives des 9800 et 9900 tant le rôle de l'amplification influe sur le résultat global.
On repasse en revue tout les morceaux écoutés précédemment. Et là je me dis qu'il est probablement un fait que les 9900 semblent plus transparentes que les 9800 et un peu moins directives. Le grave me paraît plus rapide, plus nuancé et finallement meilleur que sur les 9800 confirmant ce que l'écoute précédente laissait présager.
Le haut du spectre me paraît plus délicat et plus ouvert bref, les 9900 me semblent creuser la différence sur les 9800.
Cependant très rapidement, j'ai déploré la constance de l'écoute, les insuffisances de richesse et variétés des timbres dispensées par les blocs Halcro. L'écoute est plus "mécanique", plus "numérique", plus monochrome ( grise), cela module moins sur les petits signaux et la délicatesse et le naturel que j'avais tant appréciés auparavant me paraissent désormais bien timides.
Il est vrai que les blocs dispensent un scène sonore un peu plus structurée probablement plus large, un grave encore mieux tenu, un médium un soupçon plus dense mais cela ne compense pas selon mes goûts le naturel que le CJ apportait à l'écoute.
Pour confirmer mon appréciation (et mes goûts), nous décidons de revenir à l'amplicateur Conrad Johnson et, sans doute possible, je retrouve le plaisir de l'écoute précédente et la capacité du bloc ET250S et des 9900 à distiller une écoute transparente, très naturelle où le plaisir de la musique s'impose sur tout autres critères d'appréciation. Avec l'ET250S et le C03, l'écoute s'approche de mes habitudes d'écoute à tel point qu'il m'est possible d'oublier l'amplification. Cela n'est pas un mince compliment pour l'invétéré
ITiste que je reste ( nul n'est parfait
).
Puis nous écouterons les possibilités de réglage du filtre dans sa capacité à d'atténuer indépendamment deux plages de fréquences.
Je me dis alors que les 9900 sauront contenter son possesseur selon ses propres préférences en matière de mariage au reste du système et que les 9900 ne seront pas un facteur limitant dans la constitution d'un système ultra performant mais que les capacités hors norme des 9900 recquiereront (comme pour les autres modèles 1400, 9800, Everest 66000) des efforts de mise en oeuvre (traitement acoustique, volume de ma pièce d'écoute, qualités des électroniques associés) sans lesquelles on passera à côté des possibilités des enceintes.
J'ajoute pour finir que le problème de coloration des voix ne m'est pas apparu dans ces écoutes. Est-ce faute de temps et d'échatillons écoutés ou est-ce du fait d'un HP de grave plus performant (probablement les deux) ?
Ce fut vraiment une écoute marquante et je remercie Eric pour son accueil
, sa passion et sa capacités d'écoute et de tolérance. Je sais combien il peut être difficile parfois d'avoir à "partager" (ou subir) les appréciations d'auditeurs dont les goûts, les habitudes et les appréciations sont parfois fort éloignés de ses propres critères.
Après mûre réflexion (problématique du prix), j'attribue aux K2 S9900 ma récompense suprême sur des critères exclusifs de performances d'écoute :