Coup de coeur Classique de la semaine

» 24 Mai 2016 7:20

Vendredi dernier, "Carte blanche" à Magnus Lindberg, compositeur finlandais en résidence au "Philhar" Paris. Au programme : une œuvre symphonique, Aura, un concerto pour violon, puis en seconde partie la quatrième de Sibelius, sous la direction de son compatriote Jukka-Pekka Saraste. Excellent concert. Aura, musique foisonnante et assez facile d'accès a été enregistrée par Deutsche Grammophon. Indispensable...

» 27 Mai 2016 11:41

padcost a écrit:Vendredi dernier, "Carte blanche" à Magnus Lindberg, compositeur finlandais en résidence au "Philhar" Paris. Au programme : une œuvre symphonique, Aura, un concerto pour violon, puis en seconde partie la quatrième de Sibelius, sous la direction de son compatriote Jukka-Pekka Saraste. Excellent concert. Aura, musique foisonnante et assez facile d'accès a été enregistrée par Deutsche Grammophon. Indispensable...

Superbe concert et :
http://www.deutschegrammophon.com/fr/cat/4631842

» 02 Juin 2016 9:28

Généralement, je n'écoute pas l'émission de propagande cultureuse et bien-pensante qui nous est imposée chaque matin sur France-Musique, mais plutôt de temps à autre celle de la tranche horaire précédente. Mais ce matin, je traînassais et un petit miracle s'est produit à 7h10 env. : la diffusion de l'Allegretto en ut majeur de Schubert par Michel Dalberto. Depuis, la joie m'habite (si ! si !)...

» 02 Juin 2016 10:03

padcost a écrit:Généralement, je n'écoute pas l'émission de propagande cultureuse et bien-pensante qui nous est imposée chaque matin sur France-Musique, mais plutôt de temps à autre celle de la tranche horaire précédente. Mais ce matin, je traînassais et un petit miracle s'est produit à 7h10 env. : la diffusion de l'Allegretto en ut majeur de Schubert par Michel Dalberto. Depuis, la joie m'habite (si ! si !)...

Dans les années 80 j'écoutais une mini cassette (vous vous rappelez ?) de Michel Dalberto, chez Erato...Euh, je ne sais même plus quelle oeuvre (Schubert je crois), mais je sais que j'ai écouté cette bande jusqu'au fond de l'enduction ferrite !

Je me demandais ce qu'il était devenu. Tant mieux, il joue toujours !

» 02 Juin 2016 11:22

autrichon gris a écrit:
padcost a écrit:Généralement, je n'écoute pas l'émission de propagande cultureuse et bien-pensante qui nous est imposée chaque matin sur France-Musique, mais plutôt de temps à autre celle de la tranche horaire précédente. Mais ce matin, je traînassais et un petit miracle s'est produit à 7h10 env. : la diffusion de l'Allegretto en ut majeur de Schubert par Michel Dalberto. Depuis, la joie m'habite (si ! si !)...

Dans les années 80 j'écoutais une mini cassette (vous vous rappelez ?) de Michel Dalberto, chez Erato...Euh, je ne sais même plus quelle oeuvre (Schubert je crois), mais je sais que j'ai écouté cette bande jusqu'au fond de l'enduction ferrite !

Je me demandais ce qu'il était devenu. Tant mieux, il joue toujours !

Un disque Debussy de Michel Dalberto est sorti il y a peu dans le commerce. Un grand disque. Association d'idées : dans la musique pour piano d'Einojuhani Rauutavaara (les Etudes p.ex.), compositeur finlandais d'aujourd'hui, on retrouve beaucoup d'influence de Debussy, en particiulier et de la musique d' "avant-garde" du début du XXe siècle en général...

» 02 Juin 2016 12:33

Bonjour,

On revient à Schubert, après de petits détours intéressants... Je vais faire chauffer le podcast, Padcost, en espérant que ta joie m'habite aussi-si-si...

D'accord sur les compositeurs et musiciens scandinaves, trèèèès balèzes. C'est vrai aussi en jazz avec une relation boréale* au piano et à la batterie, qui ne fait plus que donner le rythme quand on s'approche des 60° de latitude nord.

Parmi les compositeurs actuels, inspirés du XXeme siècle des Debussy, Ravel, Poulenc, mais aussi Dutilleux, Satie, Enesco ou Ohana, il y a une Française, Rhônalpine de surcroit ; Edith Canat de Chizy. Je connais 2 oeuvres d'elle : Les Rayons du Jour et Solstice. Cette inspiration ne l'empêche pas de se distinguer du passé par la modernité d'un grand caractère... Je trouve...

* Qu'est-ce qu'une relation boréale, en jazz ? : Ce qu'on éprouve à l'écoute, par exemple du Trio de Tord Gustavsen :ohmg:

» 06 Juin 2016 11:21

Tombé sur Sviatoslav Richter jouant la sonate n° 4 de Beethoven, pas facile par sa longueur, surtout le premier mouvement. L'atmosphère y est d'emblée joyeuse, dynamique, "libérée". Le Russe n'installe pas vraiment cette atmosphère qui apparaît au second plan, en partie dissimulée derrière une certaine forme de perfection digitale semblant la préoccupation essentielle du pianiste. Le même mvt par Dominique Merlet s'avère, du point de vue de l'écriture, bien plus juste, quand bien même son toucher apparaît au premier abord moins "parfait" – pourtant plus timbré. L'esprit de l'œuvre est bien mieux rendu chez le Français...

» 18 Juin 2016 19:49

On n’en a jamais fini avec les grands grands compositeurs : JS Bach une fois encore.

Une version des Variations Goldberg par Lars Vogt qui les voit comme un bloc, et les joue de cette manière. Les variations s’enchaînent sans heurt dans une intériorité… médiévale.
A l’opposé d’un Tharaud ou d’un Koroliov qui cherchent à traduire toute la diversité des émotions humaines, l’approche de Lars Vogt propose l’épure du plain-chant tout en restant les deux sabots dans la glaise de l’humble condition humaine, où tout vit et palpite.
Une apparente simplicité des moyens d’où surgissent des instants d’une infinie poésie. Rien n’est mis en avant et pourtant tout captive. Une dynamique très maîtrisée mais toujours présente là où il faut quand il faut.
Très bel instrument, que l’on sent spécialement réglé pour l’approche stylistique du pianiste et sa manière de toucher le clavier.
Une parution qui donne du grain à moudre…

» 18 Juin 2016 23:05

Une analyse très sensible, Padcost, merci.

Pour la richesse du piano, il est difficile de la détacher de la période romantique postérieure à Bach, qui a composé ces variations pour le clavecin, instrument moins nuancé, plus plain chant, comme tu le dis. Lars Vogt recrée, au piano, quelque-chose de monolithique, effectivement, comme la recherche de ce qui pourrait survivre du clavecin dans son piano.
Après ton message, je n'ai encore écouté que des extraits sur la toile. Il faut donc relativiser en termes de qualité d'écoute et, sauf à la surprise d'un enregistrement sublime ou d'un passage à côté de ma part, j'y trouve une sorte d'anachronisme à l'envers... Je me demande si je suis compréhensible...

Amicalement,

» 19 Juin 2016 10:00

Blueknot a écrit:Une analyse très sensible, Padcost, merci.

Pour la richesse du piano, il est difficile de la détacher de la période romantique postérieure à Bach, qui a composé ces variations pour le clavecin, instrument moins nuancé, plus plain chant, comme tu le dis. Lars Vogt recrée, au piano, quelque-chose de monolithique, effectivement, comme la recherche de ce qui pourrait survivre du clavecin dans son piano.
Après ton message, je n'ai encore écouté que des extraits sur la toile. Il faut donc relativiser en termes de qualité d'écoute et, sauf à la surprise d'un enregistrement sublime ou d'un passage à côté de ma part, j'y trouve une sorte d'anachronisme à l'envers... Je me demande si je suis compréhensible...

Amicalement,

Dès lors qu'on utilise le piano pour jouer une œuvre écrite pour le clavecin on est déjà dans l'anachronisme au moins instrumental.

Un anachronisme esthétique à l'envers implique qu'il existe un anachronisme "à l'endroit". Ce serait celui — à partir d'un point neutre qui serait l'époque de JS Bach — de tirer l'interprétation des Goldberg vers le romantisme. L'anachronisme à l'envers celui de tirer vers le Moyen-Âge. L'esthétique du Moyen-Âge c'est la représentation de l'ordre immobile et immuable de Dieu (le plain-chant) et la dissimulation des émotions humaines (extraverties dans le romantisme), et à mon avis la musique de Bach tend davantage vers ce pôle que vers le pôle romantique. C'est ce que j'entends effectivement dans l'interprétation de Lars Vogt.

» 02 Aoû 2016 12:20

D'excellentes publications chez Audite (DE), avec la Capella Murensis et Les Cornets Noirs. Superbe :love:

En écoute :
http://www.deezer.com/album/13074934
http://www.deezer.com/album/12983958

» 28 Aoû 2016 8:08

Igor Stravinsky : Anthem : The Dove Descending Breaks The Air ; Threni : Id est lamentationes Jeremiae Prophetae ; Requiem canticles ; Da pacem Domine
Collegium Vocale Gent, Royal Flemish Philharmonic
Direction musicale : Philippe Herreweghe

Tout Stravinsky est là. C’est le soir de sa vie. Dans ces œuvres ultimes il intègre les dernières techniques d’écriture de l’époque (le sérialisme), ce qui n’alla pas sans quelques remous chez ses "fans". Son style y éclate pourtant dès la première mesure. Impossible de s’y tromper.
L'interprétation est magnifique. Les voix sont exceptionnelles, et je ne vois pas ce qu'on pourrait reprocher à la prise de son. Un livret informatif. Une parution d'œuvres peu enregistrées absolument indispensable.

» 12 Sep 2016 18:41

Ma préférence dans les Goldberg allait jusqu'alors à Leonhardt, puis Nikolaïeva et Perahia. Aujourd’hui, mon podium serait : Vogt, Leonhardt, Nikolaïeva, puis Levit…

J’ai déjà dit ce que je pensais de l’approche synoptique de Lars Vogt.
Leonhardt dans sa première version est stylistiquement le plus juste à mon sens, sans le soupçon de "sentimentalité" qu’il semble ajouter dans la seconde version Harmonia Mundi. Prise de son délicate induisant une chaîne d'excellent niveau.
L’approche de Nikolaïeva (ultime version), sans doute la plus intemporelle, reste une de mes préférées par l’humilité de son jeu, très expressif et très... simple en apparence. Je crois (ou me trompé-je) qu'il existe un enregistrement soviétique, mais je ne l'ai jamais écouté.
Igor Levit réussit à singulariser chaque variation, bien mieux qu’un Tharaud ou un Koroliov, attirant l’oreille par une virtuosité évidente mais discrète…

» 12 Sep 2016 20:26

Je reviens légèrement en arrière pour dire à Alain_38 que je suis d'accord avec lui sur la qualité des productions de Audite. Dans la vidéo qu'il joint, il est question des problèmes de direction d'un orchestre "éparpillé", mais je trouve passionnante celle de la prise de son dans un tel contexte.
Merci,

» 13 Sep 2016 8:20

Voulez-vous vous éclater avec du piano-forte ? Oui ? Je m’en doutais.
Voilà un enregistrement qui devrait faire l’affaire :
Ludwig van Beethoven : Trente-deux Variations sur un thème original WoO 80 ; Sonates pour piano op. 49/1-2 ; Fantaisie op. 77 ; Quinze Variations et Fugue sur un thème original op. 35. Olga Pashchenko , pianoforte (Alpha Outhere).

Vous y entendrez le grand Ludwig en personne improvisant quelques-unes de ses œuvres devant un parterre d’amateurs éclairés venus spécialement de toute l’Europe écouter, stupéfaits, le grand maître : une bourrasque poétique !…
Prise de son parfaite autant que je puisse en juger. Pur son du terroir (!).
Olga Pashchenko, ancienne élève d'Alexeï Lubimov à Moscou, n'éprouve pas le besoin semble-t-il d'assurer l'après-vente euro-américain de la nouvelle guerre froide pour exister. Son talent de musicienne, qui est grand, suffit...