Voici celui que certains organismes de controle (socotec par exemple, certes ils ne font pas dans la dentelle) utilisent lors de leurs diagnostiques et/ou études avant projet (car ils font aussi du conseils aux professionnels) :
http://www.catt.se/
Je possède ce logiciel depuis 2003.
Je ne l'utilise quasiment plus, sauf pour enseigner. Navré de le dire mais comparé à d'autres outils, c'est un jouet.
Certes, il permet certaines analyses des réflexions (reverb, diffusion, Clarté, Définition, fraction latérale...) Par contre, il ne traite que les fréquences comprises entre 125Hz et 4kHz, il ignore totalement les modes stationnaires, il ne connait pas les résonances des parois, il gère mal les surfaces courbes, ne modélise pas les matériaux, ne tient pas compte des interactions avec les phénomènes mécaniques, thermiques, chimiques, électriques...
Les modélisations sont très rustiques et les résultats restent approximatifs. Non pas que les calculs soient faux, mais trop de paramètres ne sont pas pris en compte. Il est dédié aux grandes salles, exclusivement.
Quand j'ai réalisé l'étude illustrée ci-dessous, je n'avais pas d'autre logiciel. Aujourd'hui, avec 12 logiciels de simulation spécialisés (isolation, modes stationnaires, matériaux, enceintes...), je m'y prendrais autrement.
Les logiciels d'acoustique tels Catt, Odeon, Ease ou Raynoise sont simples à utiliser mais leurs possibilités sont limitées.
L'utilisateur renseigne un certain nombre de questions listées dans une procédure et le logiciel fait le reste.
Généralement, l'utilisateur doit:
1- modéliser les sources de manière rudimentaire (dimensions de l'enceinte, type de HP, diamètre, dimensions des évents, réponse en fréquence, directivité, fréquence du Xover), ça ne va guère plus loin.
2- Modéliser les dimensions de la salle et des objets qu'elle contient. Placer les sources et les auditeurs. C'est du dessin 3D (saisie en langage texte pour Catt, sauf si on utilise la passerelle Sketchup).
3- Définir la nature des surfaces et attribuer un coefficient d'absorption et/ou de diffusion.
Ensuite, on lance le calcul et on obtient les résultats en quelques secondes ou minutes. L'avantage est qu'après avoir appris le maniement du logiciel, c'est à la portée de tout le monde. En revanche, l'utilisateur est prisonnier de la procédure simpliste qui ne tient pas compte d'une quantité de paramètres souvent indispensables.
Le dessin ci-dessous représente les flux d'air générés par le système de climatisation dans un espace donné (flèches rouges) et les isosurfaces de température (zones rouges et bleues). La modélisation tient non seulement compte de la vitesse, de la température, de la direction du flux d'air soufflé et aspiré dans la pièce mais aussi de la chaleur émise par les personnes, des pertes thermiques à travers les murs, portes et fenêtres, du bruit à travers les bouches de soufflage, reprise et extraction, des turbulences de l'air dans les gaines et du bruit qu'elles génèrent. Cette étude (représentée ici au début du processus) permet de calculer les flux, les débits nécessaires, de déterminer la nature des gaines, la section, le nombre, les dimensions, le type, la taille et l'emplacement des ouvertures, pour un bruit résiduel minimal et un confort maximal des personnes, tout en maîtrisant la consommation de l'énergie.
Il en va de même pour l'étude du câblage électrique, servitudes, éclairage, vidéo, audio, gestion des masses, étude de pollution électrique du terrain, etc...
Cette simulation n'est pas de moi. Il provient d'une étude menée par un confrère (et ami). Bien que j'utilise le même logiciel, je ne vais pas aussi loin dans l'étude. D'abord, je reconnais humblement que je n'ai pas toute la compétence requise. Lors de la formation à ce logiciel, on m'a clairement dit que sans un doctorat en dynamique des fluides, c'est même pas la peine d'essayer.
Le logiciel est ouvert, c'est à dire qu'il appartient à l'utilisateur de définir la procédure adaptée au cas, de choisir les formules après avoir modélisé les matériaux à partir de données physiques mesurées. Il faut être familier avec les équations de Maxwell, Fourier et des opérateurs qui les accompagnent tel Laplace très employé pour le calcul des gradients de pression.
http://en.wikipedia.org/wiki/Laplace_operator.
Il faut aussi la machine qui va avec. Mon ordi 8 coeurs / 16 gigas de ram est poussif mais je ne peux pas m'offrir mieux. Il lui faut 10 à 12 heures pour sortir un calcul.
Ensuite, je n'ai pas la clientèle de mon confrère. Le prix d'une telle étude pour un HC varie entre 150k et 250k euros euros le coût de la construction entre 400k et 700K euros, hors équipements audio vidéo. Si vous avez le budget, je vous donnerai son adresse.
J'ai cité cet exemple pour montrer que la modélisation acoustique d'un home cinéma peut aller beaucoup plus loin que les données rudimentaires issues d'un logiciel à 5000 euros.