Pyjam a écrit:J’ai vu plusieurs vidéos au cours des derniers mois qui s’interrogent sur ce phénomène. Ils affirment que le studio récupère la moitié sur les recettes US et un tiers sur les recettes internationales. Ce qui signifie que pour d’aussi gros budgets + la promo, il faut faire plus d’un milliard de recette pour commencer à être rentable. Et bien sûr, on ne prend pas un risque de 400 millions, juste pour faire 40 millions de bénéfices sur un chiffre d’affaires d’un milliard. Certes, il y a les ventes de disques et le streaming ensuite, mais ça reste déraisonnable d’espérer faire un milliard de recette.
Et on se demande souvent où passe tout ce fric qu’on n’a pas l’impression de voir à l’écran. Le dernier Indiana Jones aurait coûté environ 550 millions tout compris ! Mais où est passé tout ce fric, sérieusement ?
Il y a une certaine inflation des budgets, en partie du fait que c’est devenu un argument de vente en tant que tel, comme les durées d’ailleurs (« le nouveau Marvel durera 3h15, youpi ! »). C’est très difficile de savoir, en moyenne, où cela part, mais un magazine comme Deadline proposent chaque année le découpage détaillé des budgets et recettes de plusieurs films hollywoodiens, ce qui permet d’avoir au moins une vague idée. Par contre, oui : si on prend ces chiffres en tant que tels, on parle bien de brasser beaucoup d’argent pas forcément pour faire beaucoup de bénéfices (pour le contraire, les micro-films indépendants ont des taux de rentabilité immensément plus élevés).
Sur le découpage des recettes du Box Office, on prend en moyenne 55%, et à ma connaissance, ce n’est pas différent entre les US et l’international pour un studio. C’est moins pour un film indépendant, car il y a des distributeurs locaux qui prennent leur part eux aussi. Mais pour un film comme Gladiator 2, et c’est pareil pour Indy 5, prendre 50% n’est pas loin de la vérité, avec uniquement la nuance qu’Indy 5 est chez Disney, et que Disney est le studio se goinfrant le plus sur la billetterie ciné. Je ne sais plus combien ils avaient demandé pour la nouvelle trilogie Star Wars, mais je crois qu’on était sur du 75% à prendre ou à laisser (et quel exploitant allait laisser les nouveaux Star Wars ?). Cela signifie quoiqu’il en soit que pour rentabiliser $250m, il faut faire $500m au BO.
Ensuite, il y a toutes les recettes annexes : merchandising, streaming, vidéo physique, ventes TV, etc. C’est rarement pris en compte dans le calcul (alors que ça devrait), cela peut faire la différence quand on est tout près du point d’équilibre, mais c’est devenu rare que ce soit plus que ça.
Enfin, il faut se rendre compte de l’explosion délirante des budgets promotionnels, avec lesquels on pourrait financer la production parfois de plusieurs films ! Ça, c’est relativement nouveau, en tout cas les proportions actuelles. Reste qu’on peut se demander sur quelle planète les studios pensent réaliser facilement 1 milliard de recette au BO, chose qui n’arrive techniquement pas si souvent que ça. Le budget d’Indy 5 est une gabegie généralisée de toute façon.