http://www.youtube.com/watch?v=_pf6MvvnNvULe zébulon va faire tomber les bretelles et se rapprocher de Louise pour demander la suite de la prestation. Il va suivre une scène burlesque avec le Dr Vitalis qui va jouer au gros bras pour protéger Louise. La différence physique entre les deux personnages hauts en couleur le petit ballet du chat et de la souris dans la pièce et il va attraper par le col le client.

La mère maquerelle arrive et aperçoit la veste de Zébulon à terre avec une grosse liasse de billets à côté. Dès cet instant elle va prendre grand soin de Zébulon et l’aider à remettre la veste et calmer le jeu, un nouveau pigeon à plumer. Zébulon de son côté s’explique en montrant l’annonce du journal qui pour lui est claire.
Le Dr Vitalis demande pendant ce temps à Louise : « Mon enfant comment t’es tu retrouvée là ? » « Tu le regretteras amèrement, je te préviens ! »
Le Dr Vitalis est poussé par deux filles loin de Louise.
Une fille explique à Louise « C’est le Dr Vitalis il est venu dans l’intention de nous sauver pour finalement rester avec nous. » La scène se termine avec tout le monde réconcilié, la liasse de Zébulon est un sésame d’entrée « aux Deux Anges ».
On attaque sur la scène la plus technique du film : la grande soirée donnée « au Deux Anges », magnifique chorégraphie des corps et du mouvement de caméra. Pabst fait un panoramique sur la salle, on découvre le mouvement des danseurs, puis la partie bar, chaque figurant semble placé avec soin la composition est magnifique d’équilibre de même nature que celle évoquée par Fabi prenant structure sur le Rembrandt, digne de peintures.

La caméra va arrêter son mouvement à une entrée avec Louise qui apparaît assez rayonnante entourée d’admirateurs masculins. Deux filles sortent et deux des admirateurs de Louise la quitte pour suivre ces deux abeilles, nous sommes comme dans une ruche.
Plan sur Louise dansant puis sur un autre axe de la pièce avec l’escalier et au premier plan bouteille de champagne et les coupes. Le Dr Vitalis est là et s’occupe de remplir les coupes, Louise le regarde semblant heureuse et insouciante, le décor est planté et on sait qu’il va se produire un évènement.
Louise tout à sa joie dit au Dr Vitalis : « Vous semblez être à des funérailles, souriez cher ami ! » le Dr Vitalis lui répond : « N’est ce pas ton anniversaire aujourd’hui ? »
Le Dr Vitalis semble avoir l’alcool triste de se rendre compte qu’il est de cette fête, mais n’a rien à fêter puisque aucune des filles n’est éloignée du bordel et particulièrement Louise qui semble malheureusement s’être intégrée tout comme lui. Il sort deux billets les lançant aux barmaids de manière désabusée.
Louise reprend la parole pour rendre plus joyeux le Dr Vitalis : « Je sais juste que nous allons organiser une loterie pour vous. »
Louise inscrit quelque chose sur un petit papier et le glisse dans les autres éparpillés sur plusieurs grands plateaux avec lesquels les filles vont passer pour demander participation aux invités. C’est un petit peu bizarre car chez Pabst rien n’est laissé au hasard, le mot funérailles a été prononcé et là on a un peu l’impression d’une quête pour une messe. Je pense qu’il souhaite faire raisonner cette fête avec celle du début de la confirmation religieuse, cette fois on célèbre l’enterrement de sa pureté.
Un intertitre arrive : Une fois par an le pharmacien sort avec son épouse en ville.
Juste derrière, plan sur Papa et Meta attablés avec une main qui apparaît d’un personnage hors champ remplissant les verres. Puis mouvement de caméra pour remonter jusqu’à lui horreur et consternation l’employé violeur isolé dans le plan, sa place ne devrait pas être là mais enfermé dans une geôle. A l’époque le plus souvent l’homme inséré dans la société soudoyant une jeune mineure s’en sortait mieux que la victime rejetée par la communauté, l’idée étant que la jeune fille avait forcément provoquée le Monsieur.
Intertitre pour le vilain qui dit « Ici nous nous trouvons en présence du côté sordide de la grande ville ! » Pabst en rajoute une couche dans le côté révoltant de la situation.
Une fille arrive avec ses billets de tombola et son plateau, le vilain achète un billet et lui demande : qu’avons-nous à gagner ? avec un air lubrique.
A ce moment Pabst semble répondre puisqu’il enchaîne avec un plan dans lequel on voit Louise portée par des hommes sur une table, c’est elle l’offrande.
Le père qui était rigolard porte son regard sur la scène et intraduisible échange de plans avec Louise qui du haut de son podium en robe blanche telle une divinité païenne est présentée à l’assistance. Le père se lève semblant furibard, très beau jeu chorégraphique avec des invités passant devant lui et semblant l’empêcher de progresser.
Louise de son côté descend et semble vouloir le rejoindre, des hommes l’entourent la flattant pendant que son père progresse seul, échanges de regards d’un grande intensité climax énorme.

Le père est immobile devant la piste des couples virevoltant en dansant, ils sont chacun d’un côté de la piste de danse. Louise essaye d’avancer mais les danseurs l’empêchent également comme un effet de houle.
De son côté Meta prend le Papa de Louise par le bras pour lui dire qu’il faut partir, Louise regarde la scène immobile entre les danseurs tournoyant autour d’elle. Le vilain vient prêter main forte à Meta pour embarquer au plus vite le père.
Comme pour nous faire languir du dénouement Pabst change de scène avec un plan sur l’escalier avec le neveu qui tire son billet de tombola et découvre le prénom de Louise, indice pour la suite puisque c’est bien lui qui nous le verrons épousera Louise avec un gros lot à la clef. Il arrive vers Louise goguenard avec son billet à la main. Louise comprend à ce moment que la confrontation avec son père est sans espoir et va se blottir craintive dans les bras du neveu. Bien sûr le surnaturel de la scène est renforcé par des gens applaudissant autour de Louise. Pabst joue leur mariage avant l’heure.

Le père rend les armes et encadré par le vilain et Meta se dirige vers la sortie, la scène raisonne avec celle dans laquelle il n’avait pas cassé la gueule du vilain ou encore l’arrivée à la maison de redressement dans laquelle il ne dit pas au revoir à sa fille, il va encore rater les adieux à sa fille…. Car de funérailles il sera question par la suite.
Louise est au bord des larmes, le Dr Vitalis également, et il lui dit :
« Oui, Louise, tu es une fille perdue maintenant. »
Et il prolonge avec un « …comme nous sommes tous perdus. »
Chouette fiesta
