Tout a fait d'accord sur Arrau, François, Polllini et tutti quanti (pas sur Horowitz en revanche)... je suis plus perplexe par une chose que tu dis de Luisada : il n'est en rien perfectionniste. Je veux dire, il l'est sans doute dans le secret de son studio, mais le résultat est le contraire de ça : en récital public, c'est même problématique : il a des trous de mémoires incessants (heureusement il camoufle bien sauf quand il saute des pages ou tourne en rond pour retomber sur ses pieds) et sont manque de maitrise parfois est gênant. Mais il lui arrive d'avoir des éclairs de génie poétique inoubliables... Quand il n'est pas trop self indulgent.
Non, je me suis peut-être mal exprimé.Par perfectionniste, j'entend sa volonté constante de recherche , d'analyse du moindre trait, du moindre ornement, qui parfois déroute (ses valses!) mais parfois confine au génie (ses mazurkas!).
Je ne peux juger de sa mémoire sur scène (je ne l'ai vu que deux fois) et ce que tu dis paraît presque incroyable à une époque où le plus-que-parfait technique est quasiment devenu la règle, mais je crois quand même qu'un homme qui explique avoir attendu l'âge de 50 ans pour enregistrer la polonaise fantaisie, parcequ'il ne sentait pas assez mûr avant, a quelquechose de perfectionniste
Je n'ai pas d'opinion définitive sur Luisada, mais il ne me laisse jamais indifférent, et en tout cas, on ne peut pas dire qu'il donne dans le "politiquement correct..."
Pour ce qui est d'Horowitz, j'admets que c'est un jugement très personnel.J'ai l'impression qu'il a ses inconditionnels, qui souvent apprécient le coté fantasque du personnage, mais je ne peux pas dire que ce soit "mon " Chopin.Je reconnais la technique époustouflante, l' invention , les nuances (la façon qu'il a de jouer avec la sourdine...) mais vraiment, non, je n'arrive pas à me laisser séduire.
Probablement trop de Rubinstein dans mon biberon...