Sir David Willcocks a écrit:il ne s'agit pas de changer la réalité, mais encore une fois la manière de la percevoir
À chacun sa perception. C'est la logique triviale de Wittgenstein ou finalement celle de Descartes... Je crois que la pensée n'a aucun pouvoir sur la vie et que nous obéissons tous plus ou moins au désir d'exister, au sens de "libido vivendi".
Sans la notion évangélique du "prochain", pas de morale altruiste et avec une morale du prochain, comment comprendre le "souci de soi" qui caractérise la morale antique ?
La manière de percevoir la réalité suppose une forme d'intersubjectivité, parce que s'il n'y a pas de réalité commune, alors pas de vie commune. Et on retombe sur l'os: nulle corrélation entre les valeurs de la morale et la réalité. La réalité n'étant pas un regard ou une perception, il est possible seulement de la décrire. Imaginons:
Perception de X = morale de X
Perception de Y = morale de Y
La morale de Y n'étant pas celle de X, sa perception ne doit pas être la même. Pourquoi ? Parce que la vie de X est "sa" vie, comme celle de Y lui est propre. C'est aussi vrai qu'un chat ne fait pas un chien. Revenons au point de départ:
Perception d'Elizabeth Schwarzkopf = morale d'Elizabeth Schwarzkopf
Que pouvons-nous trouver à redire, sinon qu'éventuellement sa morale n'est pas la nôtre ? Je peux m'indigner, disqualifier, mais cette indignation est sans pouvoir. Les choses sont comme elles sont.
Cordialement,