Il faut tirer les enseignements de ceux qui ont déjà fait cela avant nous (Secrets of Home Theatre / Jason Sirenius) :
http://www.hometheaterhifi.com/volume_1 ... -2004.html
Des heures de boulot, des tas d'audiophiles, un système soigneusement préparé, le test échoue. A quoi cela a servi ? A rien. Les cobayes disent que c'était trop court pour se rendre compte de la différence, ou que les extraits étaient mal choisis (on ne peut pas satisfaire tout le monde !), mais que la différence aurait quand même été audible si le test avait été plus facile.
C'est ce qui nous pend au nez. C'est pourquoi je souhaite me démarquer de ces tests sur deux point.
Un point orienté sceptiques : si le test réussit, qu'on ne vienne pas dire que c'est parce qu'il manque de rigueur, et qu'un vrai test échouerait. Ce qui signifie qu'on mettra en place du
double aveugle (et ça va pas être de la tarte !), et qu'on en fera
un seul, ce qui signifie qu'il faudra réussir un test blanc au préalable (qu'on peut faire en 8 sessions et en simple aveugle). Sinon, on perd toute chance de faire une démonstration scientifique : les probabilités seront conditionnées, et non indépendantes.
Un point orienté "audiophiles" : si le test échoue, qu'on ne vienne pas dire que c'est à cause du stress, ou de la mauvaise qualité de la salle ou du sytème, et qu'un autre test réussirait. C'est pourquoi le test ne commencera pas tant que le ou les cobayes ne reconnaîtront pas entendre une nette différence, et ne sauront pas la retrouver en simple aveugle. Sinon, ils diront toujours que dans le test c'était pas audible parce que blablabla, alors que chez eux c'est le jour et la nuit.
Ainsi, si le test réussit, cela ne pourra s'expliquer que par une différence audible, et si le test échoue, cela ne pourra s'expliquer que parce que les différences entendues au préalable étaient entièrement dues à un effet placebo.
Bien sûr, il y a une troisième possibilité, les différences ne sont pas audibles en simple aveugle, voire en écoute directe, les cobayes reconnaissent que le câble testé n'a aucun effet sur le système choisi, et le test n'a pas lieu.
Le point sur lequel on peut gagner beaucoup de temps, c'est si les cobayes entendent la différence en quelques secondes. Alors les tests iront vite.
Je dois relire les recommandations ITU. Je crois bien qu'ils recommandent de ne pas faire passer plus de deux cobayes à la fois. Il est en effet nécessaire que les cobayes puissent jouer eux-même avec la télécommande pour répéter, réécouter, stopper, etc. De toutes façons, il est hors de question de noter une réponse dont le cobaye n'est pas sûr. Tant qu'un doute subsiste sur l'identification d'un échantillon, il sera re-présenté au cobaye autant de fois que nécessaire, avec autant de pauses que nécessaire jusqu'à ce qu'il puisse l'identifier clairement. C'est la seule façon de réduire à zéro le risque que le test échoue alors que le cobaye entend réellement la différence.
Il faut aussi compter avec la fatigue auditive. Un extrait de quelques secondes, présenté an A, puis B, puis X, 20 fois, cela fait 60 fois en boucle ! C'est pas humain, il faut des pauses, sinon, il se passe un peu la même chose que quand on regarde fixement un image pendant une minute : la vision s'estompe...
Pour le choix des extraits, je pense que chaque cobaye doit pouvoir choisir ce qu'il veut, fut-ce différent à Lyon et à Marseille. En effet, si on impose au cobaye un extrait, et qu'il dit que sur cet extrait il n'entend pas la différence, mais que sur "tel autre disque", il réussirait le test les doigts dans le nez, que doit-on en conclure ? Rien, c'est un argument valable. L'échec du test n'aura rien prouvé.
Par contre, si on lui laisse son CD "le jour et la nuit" et qu'il échoue, il lui faudra trouver un autre argument. En fait, tant que le cobaye échoue au test blanc (simple aveugle en 8), il peut proposer tout ce qu'il veut pour l'améliorer. Et il est tout à fait possible qu'on finisse par faire quelques tests à domicile, chez ceux qui n'entendent la différence que chez eux.
En principe, on ne devrait aboutir qu'à un succès en double aveugle, un échec où le cobaye reconnaît avoi été victime d'effet placebo, à un forfait du cobaye faute de moyens (obligations familiales empèchant un test à domicile ou dans des conditions idéales), où à la reconnaissance par le cobaye qu'il n'y a pas de différences audibles à court termes, mais seulement à long terme (sur plusieurs jours d'écoute).
Je souhaite éviter à tout prix d'aboutir à des coclusions du style "le CD n'était pas assez disciminant, mais sur tel autre, c'est parfaitement audible", ou "le système était mal foutu, mais sur une vrai chaîne, ça marche", ou "dans les conditions du test, le stress est tel qu'on ne peux plus se concentrer", ou "le test a été fait plusieurs fois, donc les chiffres ne prouvent rien", ou "le test n'était pas en double aveugle, donc il ne prouve rien".