pj a écrit:Quand il n'y a qu'une personne qui prélève, on sait exactement ce qui est tué, quand c'est 1.5 millions de chasseurs, c'est largement plus fou ... a moins que vous ayez des formulaires à remplir après chaque chasse. C'est le cas pour les chalutiers de pêche et on voit très bien qu'on extrêment du mal à gérer la ressource.
Parce que tu crois que pour tuer 50 000 bêtes on envoie une seule personne ?
Pour la chasse, c'est au contraire très clair et très surveillé. Chaque société de chasse dispose d'un certain nombre de bracelets décrivant chaque animal mort (1 chevreuil adulte, 1 vieux mâle, 2 sangliers, etc...)
Chaque animal tué doit se voir apposer automatiquement son bracelet. Si un chasseur est "pris" avec un animal tué sans bracelet correspondant, c'est assimilé à du braconnage, le permis de chasse est automatiquement annulé, et les sanctions administratives et pénales sont très lourdes.
Comme tu peux le voir, y'a rien de flou.
Les 1.5 millions de chasseurs ne chassent pas tous ces bêtes. Si un chasseur veut chasser un sanglier, il doit acheter un bracelet pour un sanglier.
Quand au côtisation de chasse, elles doivent aussi financer les fédé départementales, voire régionale et celle nationale et les office de chasse paralèlles. Ca fait du monde tout ça .... donc j'ai toujours du mal à concevoir qu'il reste un montant aussi gros pour les réparations !!!! Peut-être que ce n'est qu'à léchelle nationale ???
http://www.syndicatdelachasse.com/actua ... gibier.htmLes chasseurs déboursent 21,5 millions d'euros par an pour indemniser les dégâts commis par le gibier sur les récoltes, qui proviennent, selon les dernières estimations, à 80 % des sangliers et à 20 % des cervidés. Ces indemnités commencent à 76 euros, le minimum, et peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros pour les cultures à forte valeur ajoutée (horticulture, vigne). S'y ajoutent les 10 millions d'euros destinés aux mesures de prévention.
Ces sommes sont essentiellement financées par la vente de timbres "grand gibier" départementaux (7,5 à 75 euros pièce) dont les chiffres globaux ne sont pas communiqués.
S'y ajoutent les taxes sur les plans de chasse et la vente de bracelets qui rapportent environ 12,6 millions d'euros. Enfin, certains chasseurs payent des timbres "grand gibier" nationaux à 40 euros pièce, qui rapportent environ 4,4 millions d'euros.
Un système complexe, qui risque de se trouver en difficulté, comme le confirme Benoît Guibert, chef du service des dégâts à la Fédération nationale de la chasse : "La diminution du nombre de chasseurs n'influe pas directement sur le financement des dégâts car elle est compensée par l'augmentation du prix des timbres et des taxes sur les plans de chasse.
Néanmoins, un coût trop élevé de la chasse au grand gibier peut conduire les chasseur à délaisser cette pratique."
La situation deviendrait alors périlleuse : une baisse des prélèvements de gros gibiers conduirait à une augmentation des dégâts. D'où des indemnisations en croissance mais des ressources en diminution...
Sur le terrain, les initiatives en matière de prévention se multiplient :
"Les chasseurs posent des clôtures pour protéger les cultures sensibles. Ils mettent également des terres en jachère pour fournir de la nourriture aux animaux et éviter le ravage des cultures", souligne Benoît Guibert. Une prévention qui, si elle n'enraye pas de manière significative l'augmentation des dégâts, témoigne en tout cas l'urgence de la situation.
L'envolée démographique du gros gibier menace l'équilibre biologique
Chevreuils, cerfs et sangliers prolifèrent depuis une dizaine d'années. La chasse ne parvient plus à jouer son rôle régulateur entre faune sauvage, forêt et flore. Le financement du préjudice occasionné aux agriculteurs risque de devenir problématique.
Le territoire français connaît une explosion incontrôlée des populations de grand gibier. Une situation paradoxale dans un pays ayant institué en 1963 le système des plans de chasse, généralisé en 1979 à tous les départements pour protéger les cerfs, chevreuils, chamois, mouflons ou isards.
Depuis cette époque, les populations n'ont cessé d'augmenter, et la pente de la courbe s'est nettement accentuée au cours des dix dernières années.
L'évaluation des populations de grand gibier en France repose sur les informations collectées par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) dans le cadre des tableaux de chasse. Lors de la saison 2000-2001, les prélèvements cynégétiques ont concerné 430 262 chevreuils (+ 5,3 % par rapport à 1999-2000), 382 518 sangliers (+ 24,7 %) et 35 305 cerfs
(+ 6 %). Certes, ces chiffres ne recensent pas directement les populations, dont le comptage n'est réalisé qu'à petite échelle, mais ils reflètent leur régulière augmentation.
Et en ce qui concerne le "massacre" des espèces :
Au cours des vingt dernières années, les tableaux de chasse annuels des chevreuils et des sangliers ont été multipliés par 6 et celui des cerfs par 3,6. Instaurés pour protéger des espèces menacées de disparition, les plans de chasse se révèlent inadaptés à la régulation des surpopulations. Pour preuve, la différence entre les autorisations de prélèvement et leurs
réalisations. L'an dernier, les chasseurs avaient l'autorisation de tuer 49 000 cerfs, soit près de 14 000 de plus que le tableau de chasse effectivement réalisé. Cet écart de 40 % accélère l'augmentation des effectifs de cerfs. Le phénomène concerne également les chasses du chevreuil (déficit de 13 %), du chamois (12 %), du mouflon (29 %) ou de l'isard (32 %). Le sanglier, pour lequel aucun plan de chasse limitant les prélèvements n'est établi, est loin d'échapper à l'envolée des effectifs. Il a étendu son territoire à l'ensemble des départements français, y compris les régions de montagne.
Cette évolution pose de sérieux problèmes en matière d'équilibre biologique et d'augmentation des dégâts sur les cultures. A la direction générale de l'Office national des forêts (ONF), Renaud Klein, responsable chasse, pêche et faune sauvage, qualifie la situation de "grave". Pour lui, les surpopulations de gros gibier, parfois supérieures au double de la densité
d'équilibre, "remettent en cause la gestion durable de la forêt". Les dégâts les plus importants sont provoqués par l'abroutissement, c'est-à-dire la consommation de nourriture végétale par les cerfs et les chevreuils. Certaines de leurs pratiques, comme le fait de frotter les bois lors de leur repousse pour faire tomber le velours qui les entoure, "écorcent la tige des arbres jeunes". D'où une dégradation de la capacité de renouvellement de la forêt. "Les essences de base comme les hêtres et les chênes sont touchées", indique-t-il.
Cette surpopulation pourrait donc avoir un impact sur la biodiversité, avec le risque de voir disparaître certaines essences "plus consommées que d'autres" et en quantité inférieure (érables, merisiers, frênes).
Comme tu peux le lire, malgré le "flou" que tu supposes, on est largement en dessous des quotas fixés.
Et en ce qui concerne l'objectivité de l'article, évitez de me dire "oui, mais c'est un truc d'une société de chasse, donc pas objectif", parce que la première ligne, c'est :
d’après LE MONDE
C'est donc tiré d'un article du monde.