Philippe Muller a écrit:Pour faire du remastering, il faut l'autorisation de l'éditeur ou disposer de bandes qui sont dans le domaine public.
Si j'ai bien compris, Apple a développé une couleur sonore personnelle qui ne correspond pas au choix d'origine mais à une lubie du moment.
Qui a dit que la hifi consistait à reproduire ce que l'artiste avait voulu?
La hifi AAC, consisterait donc à reproduire fidèlement ce qu'Apple a voulu. Il suffit d'être prévenu.
Je vois déjà le chantage commercial: "... tu vois Coco,si tu veux que ton album soit vendu par Apple tu dois accepter le relifting Apple... "
J'imagine mes enregistrements réégalisés, compressés, réverbérés pour plaire à Apple. Cela promet. Heureusement, je peux refuser mais je ne serai pas vendu par Apple. C'est un choix.
Et dire que les audiophiles font les vierges effarouchées dès qu'on parle de correcteur de tonalité sur un ampli mais qu'ils sont prêts à écouter des enregistrements totalement retrafiqués.
On s'y perd.
-------------------------
Vous ne pourrez pas empêcher une majorité d'éditeurs de privilégier le marché de masse car le monde audiophile est devenu insignifiant. Il n'est pas décisif.
L'état ne peut pas tout contrôler, comment le ferait-il? Si un inspecteur veut voir les bandes, on pourra toujours lui en montrer, même si elles n'ont pas servi.
Il n'existe pas de normes définissant ce que doit contenir un SACD et qu'un fichier Master 24/96 doit être d'origine HD car le terme master n'a pas de sens légal particulier.
On considèrera généralement que le master est le dernier stade avant production, c'est à dire le support à partir duquel plus aucune correction ne sera appliquée.
Mais avant, ça peut-être une minicassette ou un 78 tours.
Tout le monde, heureusement, n'agit pas comme ça, même chez les gros.
La loi Hadopi protège l'artistique, pas le qualité du son. Ce n'est pas un sujet mobilisateur.
Et de tout temps : on a repiqué des rouleaux sur des 78 tours, fait passer des enregistrements mécaniques pour des enregistrement électriques, stéréophonisé artificiellement sans le dire : EMI a ainsi dû faire détruire des milliers de LP stéréophonisés artificiellement vendus sous la seule appellation de gravure universelle... il a fallu refaire les pochettes en écrivant Stéréophonisé électroniquement ou stéréophonisé artificiellement...
Et les CD DDD qui étaient AAD ou DAD ? Note drôle : les AAD et DAD étaient jugés moins qualitatifs que les premiers, tu t'en souviendras
Etc. etc.
Il y a juste, une chose qui pourrait être invoquée pour les artistes vivants et même les morts encore protégés, c'est le droit moral qui est imprescriptible et avec lequel les tribunaux sont sourcilleux. Ce droit est plus appliqué en Europe qu'aux Etats-Unis où le gré à gré et les avocats l'emportent. Mais en France, un artiste peut s'opposer à la sortie d'un enregistrement de façon légale.
J'ai déjà été nommé expert dans un litige entre un artiste (nommé par lui et accepté par toutes les parties en présence comme juge de paix avant d'en passer par le tribunal éventuellement), sa maison de disque, le studio de mastering et le presseur.
L'artiste a gagné : les enregistrements ont été détruits et le CD a été refait. Le motif ? Le pianiste en question ne reconnaissait ni son jeu ni sa sonorité... Je n'avais pas à juger de cela, juste si les qualités de l'enregistrement originel étaient préservés dans le CD et dans le Master tiré de l'enregistrement originel. Et le tout était en 16/44.1 du début à la fin...
J'ai un autre cas d'une pianiste qui a aussi fait interdire la sortie d'un de ses disques et même obtenu que la bande enregistrée lui soit cédée. Et un autre cas encore d'un pianiste (encore !), qui a contesté l'édition, le mixage, le post traitement de son disque : le disque n'a pas été retiré des bacs, mais lors du retirage on a substitué le premier master au nouveau accepté par le pianiste... Je dois encore avoir les trois fichiers ! prise brute montée sans traitements, master 1 et master 2... (j'en avais parlé sur le forum comme des autres affaites)... Où l'on voit bien que c'est pas le passage du 24/96 en 16/44 qui joue des tours, mais bien réverbération artificielle, plus "autres petites choses" pas bien dosées, pas bien réalisées...
Et cela existait du temps de l'analogique : je me souviens d'un grand violoniste français pestant publiquement lors de la sortie d'un disque de concertos enregistrés à Londres du fait que le LP ne ressemblait pas du tout à l'enregistrement sur lequel il avait donné le BAT... Normal : le LP bouffait une bonne partie de ce qui était sur la bande originelle et en plus on avait collé une dose de réverbération notable sur la prise d'origine... dans son dos...
Pour le reste : on s'y perd uniquement, parce que le but est qu'on s'y perde...
Apple ne peut pas modifier artistiquement l'enregistrement qui lui est fourni sauf si les ayants droits ne lui en donnent l'autorisation. Si l'on s'y perd, c'est uniquement que le seul avantage de l'AAC en 256, comme je le répète depuis le début, permet un commerce de masse sur une boutique de vente en ligne... qui vend dans le monde entier et ne cale pas le poids des fichiers qu'elle vend sur les meilleurs débits ADSL ou optiques !
Sinon qu'Apple vende les fichiers originaux que lui confient les maisons de disques en Alac et ce que l'on trouvera sur l'Itunes Store sera identique à ce que les maisons de disques auront fourni...
Mince... on a déjà ça chez certains distributeurs sur le net...