Test HCFR OPPO UDP-205 Signature Audiocom, lecteur audio vidéo universel UltraHD
Performances audio, un centre multimédia universel haut de gamme
1. Mesures relatives de performance
Pour des raisons évidentes de moyen (un banc de mesure audio professionnel représente un coût très conséquent), nous effectuons nos mesures avec un système basé sur le logiciel Right Mark Audio Analyzer et une interface audio, dans mon cas une Tascam UH-7000. L’avantage est évident, le système est accessible à tous, il suffit de disposer d’un PC et d’une interface audio de bonne qualité, comme une Focusrite, une autre Tascam et bien d’autres tant que les pilotes sont reconnus par windows en mode MME.
L’inconvénient de RMAA réside justement dans l’environnement windows qui s’avère imparfait y compris dans la gestion des drivers. En d’autres termes, les mesures obtenues dépendront de la qualité du PC, de la performance de l’interface audio et des différents paramétrages. Il sera difficile, voir impossible d’obtenir une mesure parfaitement exacte. Si l’environnement est convenable, il est possible d’établir une échelle de valeur comparative, ce qui permet tout de même de déterminer une grille d’évaluation. Dans mon cas, le PC utilisé sera un portable déconnecté de son alimentation de recharge et de toute connexion au réseau.
Mesures des différents signaux audio numérique
Sur cette batterie de mesures nous avons testé plusieurs types de signaux numériques. Etant donné la diversité des combinaisons existantes entre 16 bits, 24 bits, 32 bits ainsi que les échantillonnages compris entre 44,1 kHz et 768 kHz plus les variantes du DSD, nous avons limité les signaux aux formats les plus courants.
- PCM 16 bits 44.1 kHz (qualité CD)
A la mesure d’un signal numérique PCM de qualité CD (16 bits 44,1 kHz), nous obtenons déjà un très bon score qu’il faut relativiser par rapport aux conditions du banc d’essai. L’interface de capture présente un défaut d’alimentation qui pénalise l’exactitude des mesures. En réalité, l’UDP-205 Signature devrait obtenir des scores supérieurs de 5% à ce que RMAA combiné à l’UH-7000 affiche. Le PC portable en faction présente aussi un facteur de perte. Pour mieux faire il faudrait une tablette performante dont la construction réduit l’émission de bruit à des valeurs minimales. Cette remarque est valable pour toutes les mesures que nous avons fait. Souvenez-vous : RMAA ne permet de faire que des mesures relatives qui sont tributaires de l’écosystème utilisé pendant les mesures.
- PCM 24 bits 44.1 kHz (qualité Hi-Res Audio)
- PCM 24 bits 48 kHz (qualité Hi-Res Audio)
- PCM 24 bits 96 kHz (qualité Hi-Res Audio)
- PCM 24 bits 192 kHz (qualité Hi-Res Audio)
Les mesures des signaux PCM haut résolution démontrent un gain de performance évident. Le DAC ES9038PRO de l’UDP-205 Signature est donc très bien intégré. Certaines mesures montrent une hausse de bruit à partir de 20 kHz, il s’agit de la remontée de bruit de l’alimentation à découpage de l’interface Tascam UH-7000. Ce défaut est bien évidemment à l’origine des scores évalués Very good et Good par RMAA. J’espère corriger ce défaut pour nos prochains tests.
- DSD64 1 bit 2,8224 MHz
- DSD128 1 bit 5,6448 MHz (Double DSD)
- DSD256 1 bit 11,2896 MHz (Quad DSD)
Les mesures des différents type de DSD mettent en avant la bosse typique aux hautes fréquences de ce mode d’encodage numérique. Cette bosse se manifeste toujours au delà de 20 kHz, donc en dehors du spectre audible par l’oreille humaine. Chose intéressante, à mesure que l’on monte en résolution DSD, la bosse se déplace et fini par ne plus apparaître en DSD256. Pourtant le FFT tire alors jusqu’à 100 kHz !
L’UDP-205 Signature démontre donc un comportement différent en DSD, ce qui est tout à fait normal. Nous remarquons surtout une différence dans la réponse en fréquence. Cela vient très probablement du filtre numérique. Par hypothèse, le filtre numérique en PCM (que l’on peut sélectionner sur l’UDP-205), ne correspond pas au filtre utilisé en DSD qui est probablement choisi par défaut par le lecteur (DAC ou gestion par le SoC). Notez qu’en mode PCM, le filtre par défaut Mini Phase Fast n’appose son action sur la réponse en fréquence qu’à partir de nos mesures en 24 bits 192 kHz. Une prochaine partie de notre test, démontrera que ce comportement dépend aussi des entrées utilisées sur l’UDP-205.
Malgré les particularités complexes de mesure du DSD, nous obtenons de très bons scores, ce qui laisse présager d’excellentes écoutes.
D’une manière générale, l’UDP-205 Signature sur notre banc de mesure rivalise aisément avec des DAC de bonne renommée et de gamme très élevée. Ce dernier OPPO se place donc parmi les meilleurs décodeurs audio numérique du marché. Les écoutes nous permettront d’apporter une vision pratique et en situation des qualités musicales de l’appareil.
Mesures des entrées de l’UDP-205 Signature
Cette batterie de mesure utilisera un signal audio numérique de 24 bits 48 kHz testé sur l’ensemble des entrées dont dispose l’UDP-205 Signature. Les mesures des entrées SPDIF optique, coaxiale et HDMI IN ont été faites à partir de l’OPPO UDP-203 JCGB utilisé comme lecteur source. Le test USB AUDIO IN utilisera un PC portable et les mesures USB DRIVE et réseau en direct sur l’UDP-205 Signature.
Les scores démontrent un comportement homogène d’une entrée à l’autre. Pourtant si nous observons les graphiques FFT, nous notons quelques différences certaines relatives aux particularités types du format audio numérique impliqué, d’autres directement liées au mode de fonctionnement de l’UDP-205.
Le Niveau de Bruit de chaque entrée présente une mesure équivalente. Du moins le FFT démontre une variante irrégulière de 3 décibels seulement pour une moyenne identique. A ce stade et à cause des limites de notre banc de mesure, nous pouvons affirmer que cette caractéristique est la même pour chaque entrée numérique de l’UDP-205 Signature.
La Plage de Dynamique présente une variante normale attribuée aux deux entrées SPDIF de par leur nature. Les deux courbes se superposent parfaitement. Il s’agira donc d’une particularité de l’entrée Optique et de l’entrée Coaxiale, qui présente le même relevé FFT. Les autres entrées de l’UDP-205 Signature affichent une mesure homogène et de valeur identique avec cependant toujours cette variation de 3 décibels.
La Distorsion Harmonique Totale présente une variante normale attribuée aux deux entrées SPDIF de par leur nature. Les deux courbes se superposent parfaitement. Il s’agira donc d’une particularité de l’entrée Optique et de l’entrée Coaxiale, qui présente le même relevé FFT. Les autres entrées de l’UDP-205 Signature affichent une mesure homogène et de valeur identique avec cependant toujours cette variation de 3 décibels.
La Distorsion d’Intermodulation présente une variante normale attribuée aux deux entrées SPDIF de par leur nature. Les deux courbes se superposent parfaitement. Il s’agira donc d’une particularité de l’entrée Optique et de l’entrée Coaxiale, qui présente le même relevé FFT. Les autres entrées de l’UDP-205 Signature affichent une mesure homogène et de valeur identique avec cependant toujours cette variation de 3 décibels.
La Diaphonie Stéréo affiche un très bon score identique quelque soit l’entrée mesuré. Dans ce cas la mesure est plus stable et ne montre pas de variation.
La Distorsion d’Intermodulation Multi Tone présente une variante normale attribuée aux deux entrées SPDIF de par leur nature. Les deux courbes se superposent parfaitement. Il s’agira donc d’une particularité de l’entrée Optique et de l’entrée Coaxiale, qui présente le même relevé FFT. Les autres entrées de l’UDP-205 Signature affichent une mesure homogène et de valeur identique avec cependant toujours cette variation de 3 décibels.
L’observation des Réponses en Fréquence des différentes entrées nous indique ce qui me semble être un bug ou une limitation de l’UDP-205. Nous avons effectué nos mesures à partir du filtre numérique par défaut Mini Phase Fast. Ce filtre présente une atténuation aux hautes fréquences vérifiée en 24 bits 192 kHz en entrée AUDIO USB. Une prochaine section de ce test détaille les différents filtres. La courbe obtenue est celle que nous observons sur les FFT consacrés aux entrées Coxiale, Optique, Drive USB et SMB.
Les entrées AUDIO USB et HDMI IN nous donnent un graphique FFT qui ne correspond pas au filtre Mini Phase Fast ni à aucun autre filtres proposé par l’OPPO. Nous avons précédemment vu que ce comportement dépend aussi du type de signal numérique donné à l’OPPO UDP-205. Nous avons donc un bug qui se manifeste de différentes manières : les entrées AUDIO USB et HDMI IN sont impactées mais seulement sur des signaux audios numérique inférieurs à 24 bits 192 kHz.
En dehors de ce petit problème, les entrées audio numérique de l’UDP-205 Signature se révèlent toutes excellentes. Il sera donc possible d’utiliser ce lecteur comme un véritable DAC résidentiel et cela sans distinction qualitative d’une entrée à l’autre. En l’état, le bug rattaché au filtre numérique n’est pas rédhibitoire, car les écoutes restent superbes même en présence du bug. Je suppose qu’OPPO se chargera d’apporter un correctif, en attendant il suffit d’appliquer un oversampling à la source (ce qu’un ordinateur avec un bon logiciel de streaming peut faire en temps réel). Passer tout le PCM en 24 bits 192 kHz minimum fera donc l’affaire, ou bien une conversion DSD ce que JRiver et Audirvana font remarquablement bien.
Mesures des sorties de l’UDP-205 Signature
Ce test a nécessité l’ajout de convertisseurs symétriques afin de pouvoir mesurer les différentes sorties de l’UDP-205 Signature. La symétrisation du signal n’étant pas sans conséquence, certaines caractéristiques du signal ne peuvent pas être prise en compte comme la réponse en fréquence. D’un autre côté, la réponse en fréquence ne dépend pas de la topologie électronique mais du type de signal et des filtres numérique appliqués.
Nous avons tout de même établi une classification qualitative des sorties, qui confirme la logique théorique de la conception des cartes audio analogique de ce lecteur. Pour rappel, la construction des trois sorties audio analogique de l’UDP-205 adoptent une architecture différente :
- La sortie 7.1 puise son alimentation sur le bloc linéaire intégré à la carte stéréo. Le DAC est pulsé par sa propre horloge laissée d’origine dans le cas de cette version signature. A peu de choses près, la topologie de cette carte présente les mêmes circuits de filtrage, de régulation et d’étage analogique que nous trouvons sur la carte stéréo asservie aux sorties RCA. En dehors d’un meilleur traitement des signaux numériques, les mesures devraient donc être similaires. Le volume d’écoute est soit fixe soit variable par pas de 0,5 dB.
- La sortie stéréo RCA exploite le DAC ES9038PRO sur deux de ses canaux. Cette sortie dédiée aux écoutes audiophiles, mais qui peut se combiner avec la carte 7.1, profite d’une horloge et de sections analogique améliorées par Audiocom. Le volume d’écoute est soit fixe soit variable par pas de 0,5 dB.
- La sortie symétrique XLR présente une topologie différentielle réelle du DAC aux circuits analogiques. Tout est en double, cette sortie utilise quatre canaux (+/- gauche et +/- droite) du DAC ES9038PRO et une section analogique doublée. Chaque rail positif et négatif est donc séparé et isolé de la masse. Le volume d’écoute est soit fixe soit variable par pas de 0,5 dB.
- La sortie casque est indépendante et attenante à un circuit forcément spécifique. L’alimentation est piquée sur l’alimentation linéaire de la carte stéréo et utilise deux canaux du DAC. Le volume d’écoute est exclusivement variable, ce qui est logique et toujours par pas de 0,5 dB.
La mise en condition de RMAA a nécessité une ajustement des niveaux afin de correspondre à l’étalonnage retenu de -1,3 dB. Cette étape à permis de mettre en évidence les différences de niveau (gain) des sorties de l’OPPO UDP-205 Signature. Nous avons également identifié le bruit planché. Le point repère de l’ajustement de départ sera retenu sur la sortie XLR.
Par défaut, les deux jeux de sorties RCA présentent un niveau de – 7,2 dB à opposer au réglage de – 1,3 dB affecté à la sortie symétrique. Cela indique un gain supérieur sur la sortie XLR qui implique un niveau supérieur de 5,9 dB environ. Ce niveau sera réajusté à – 1,3 dB afin de niveler les mesures RMAA qui nécessitent un niveau équivalent pour chaque mesure afin de pouvoir établir un tableau de comparaison. Nous constatons aussi un bruit plancher très bas d’environ – 142 dB, ce qui constitue un score exceptionnel.
La sortie symétrique sert donc de point de repère, ce qui présentera l’étalonnage retenu de – 1,3 dB. Le bruit plancher est encore meilleur, il descend à environ -147 dB.
La sortie casque demandera une approche différente, car le niveau de cette sortie est obligatoirement variable ce qui est logique au regard de son mode d’utilisation. Placé au niveau maximal de 100 (ce qui correspond en théorie au niveau en mode volume fixe), nous mesurons – 0,7 dB. Cette valeur indique une gestion différente du volume et des gains ce qui est normal, car le signal passe part une amplification de puissance en plus des APO (amplificateur opérationnel qui en général ne servent qu’à la gestion de volume).
La mise en conformité à -1.3 dB a nécessité d’ajuster le volume de sortie et le niveau de capture de l’interface UH-7000. Les mesures ne pourront donc pas rentrer dans un mode comparatif direct. L’évaluation devra rester singulière et tenir compte de la nature de cette sortie (objectif et composants électroniques attenants). Nous pouvons cependant noter un bruit plancher très bas de – 145 dB ce qui présage des écoutes au casque sans aucun souffle parasite (confirmé durant nos écoutes).
Les scores de Rapport Signal Bruit sont tous très bons. La palme va bien entendu à la sortie symétrique qui bénéficie non seulement d’un topologie différentielle mais aussi des modifications apportées par Audiocom. La sortie casque présente également une belle performance, mais pour rappel cette efficience résulte aussi d’un étalonnage spécifique à cause de la présence de l’amplification et du volume uniquement variable. La sortie RCA stéréo est proche de la sortie 7.1 mais présente plus de stabilité et un score moyen un peu meilleur. Il s’agit de la résultante des deux avantages dont bénéficie également la sortie XLR.
La Plage de Dynamique présente les mêmes observations.
La Distorsion Harmonique Totale est un élément important car cela constitue un des paramètres inhérent au naturelle des écoutes. Les scores sont tous très bon avec à nouveau une distinction particulière pour la sortie XLR. La sortie RCA stéréo se distingue également de la sortie 7.1 pour les mêmes raisons évoquées à propos des mesures précédentes. La sortie casque fait un peu moins bien, mais à nouveau souvenez vous que cette sortie présente des particularités qui biaisent le mode comparatif.
La mesure de Diaphonie Stéréo indique plusieurs éléments. Tout d’abord les sorties rattachées directement à la carte stéréo qui bénéficie des modifications Audiocom présentent les meilleures mesures en terme de stabilité et de score moyen. La sortie stéréo RCA modifiée affiche un score mieux de 2 décibel, ce qui est significatif. Ensuite la sortie symétrique présente une régularité exemplaire avec une linéarité presque parfaite. Ceci témoigne des avantages d’une topologie différentielle dont le drainage du bruit frise la perfection. il ne faut pas se fier à la bosse aux hautes fréquences qui résulte d’une imperfection de mesure de l’interface UH-7000 (alimentation bruité). La sortie casque n’affiche pas un aussi bon score mais reste sur une valeur moyenne respectable. Cette différence est liée à l’amplification et le volume variable. Dans l’état – 86 dB est toujours plus que satisfaisant.
Cette batterie de mesures est très importante car elle nous a permis de mettre en avant les bénéfices du travail d’Audiocom. Bien évidemment un comparatif avec un lecteur standard aurait donné des résultats plus pertinents, mais comparer la sortie RCA gauche et droite de la carte 7.1 avec celles de la carte stéréo nous donne un bon aperçu.
Ainsi nous avons vu que les modifications de l’alimentation, des étages analogiques et l’ajout de l’horloge numérique de précision ont permis d’accroître la performance. Evidemment la palme revient à la sortie symétrique qui bénéficie du travail d’Audiocom ainsi que de sa topologie différentielle réelle du DAC aux étages analogiques.
Mesure des filtres numériques
Afin d’identifier le mode de fonctionnement des filtres numérique de l’UDP-205 Signature, j’ai appliqué un signal de mesure 24 bits 192 kHz. Ce qui permet de travailler sur une bande de fréquence étendue effective jusqu’à 90kHz. Il est alors possible d’observer le comportement de la réponse en fréquence dans son intégralité et d’y noter les variantes résultantes des différents filtres. Il aurait été possible de réaliser ces mesures avec un autre signal plus proche du spectre audible compris entre 20 Hz et 20 kHz à partir d’un échantillonnage de 44,1 kHz ou 48 kHz entre 16 bits ou 24 bits.
Les mesures RMAA ne démontrent pas de changements fondamentaux dans la performance du décodage audio suivant le filtre sélectionné. A peu de choses près, le niveau de bruit, la dynamique, la distorsion harmonique totale etc. affichent des valeurs identiques. Observons plus en détail les graphiques FFT des caractéristiques les plus importantes.
Malgré quelques variantes qui peuvent être liées à une répétitivité de mesures imparfaites, les courbes démontrent une tendance équivalente d’un filtre à l’autre. « Corrected Mini Phase fast » présente une légère perte en Distorsion Harmonique Totale mais rien qui soit significatif et dans l’ensemble les scores sont tous excellent.
Une observation des Réponses en Fréquence obtenues nous indiquent quelle est l’incidence effective des filtres numérique de l’UDP-205. Notez qu’en présence d’un autre type de signal numérique nous aurions observé les filtres plus tôt dans la réponse en fréquence, vers 20kHz dans le cas d’un 16 bits 44,1kHz par exemple.
Une vue détaillée des hautes fréquences à partir de 2kHz nous donne une lecture claire de l’action des différents filtres qui impose la forme du roll-off aux hautes fréquences. Chaque filtre va donc induire un rendu particulier qui se ressentira sur la perception des attaques et des détails des aigus.
- Brick Wall présente une forme légèrement en dent de scie avec une atténuation très progressive qui plonge alors tard dans les hautes fréquences. Cette coupure franche est apparentée aux filtres de type rapide (Fast). A conseiller pour les écoutes dont l’objectif est d’affirmer la dynamique et avec un aigu soutenu.
- Corrected Mini Phase Fast atténue tôt et avec une pente progressive. C’est ce filtre qui va adoucir le plus la réponse en fréquence sur les aigus. Il sera à utiliser pour des écoutes douces ou pour atténuer un enregistrement trop porté sur le haut du spectre. Ce filtre a aussi tendance à flatter les médiums.
- Apodizing Fast est un autre filtre en dent de scie, plus prononcé que Brick Wall. Ce filtre appose une pente tardive avec une coupure franche apparentée aux filtres rapides (Fast). A conseiller pour les écoutes dynamiques avec un aigu prononcé. L’effet aura tendance à accélérer les attaques et rehausser la dynamique perçue.
- Mini Phase Slow, ce filtre en phase minimum lente est plus conventionnel. La coupure arrive tôt et présente une pente relativement progressive. A privilégier pour les écoutes posées qui nécessitent une modération des aigus. L’effet auditif tend vers une écoute plus douce et pondérée.
- Mini Phase fast, ce filtre en phase minimum rapide est également un filtre courant. La coupure arrive tard et présente une pente franche. Il s’agit du filtre sélectionné par défaut et qui préserve toute la dynamique du signal. A privilégier pour des écoutes détaillées et fortes en attaques.
- Linear Phase Slow, filtre à phase linéaire lent dont la coupure est progressive et précoce. Ce filtre fait parti des classiques, il sera utile pour les écoutes qui nécessite une modération des aigus. L’effet tend à lisser les transitions et pose l’écoute sur une touche de douceur.
- Linear Phase Fast, filtre à phase linéaire rapide dont la coupure est tardive et présente une pente franche. Ce filtre est à utiliser pour les écoutes détaillées et fortes en attaques.
Il faudrait observer le comportement des signaux numérique directement afin de déterminer le niveau d’écrêtage et l’incidence sur le signal carré de chaque filtre. Ceci permettrait aussi de préciser leur action sur le comportement du DAC et d’en comprendre les finalités techniques.
OPPO propose un choix assez intéressant et complet qui regroupe les filtres numériques les plus usuels ainsi que des filtres que l’on rencontre moins souvent. Cette option peut sembler complexe dans le choix car à l’écoute les différences tiennent dans un mouchoir de poche. Toutefois cette initiative a tout de même le mérite de laisser toute liberté à l’utilisateur alors que d’autres produits appliquent arbitrairement un filtre numérique (indispensable avec un DAC Delta Sigma) qui n’est pas toujours des plus pertinents, surtout lorsqu’on passe du PCM au DSD.
Il faudra aussi tenir compte des limites des entrées AUDIO USB et HDMI IN qui n’appliquent pas les filtres si le signal numérique n’est pas au moins 24 bits 192 kHz. Les autres modes de lecture audio ne présentent pas ce problème. Un oversampling ou une conversion vers du DSD pourra résoudre ce bug en attendant un éventuel correctif par OPPO.
2. Les écoutes sur un système Hifi
L’UDP-205 fait définitivement preuve d’ingéniosité et confirme sa vocation à vous faire écouter de la belle musique. En effet en plus des différents réglages et l’optimisation de la gestion des enceintes (délais par les distances, crossover, filtres numériques), le lecteur dispose d’un ajustement des enceintes stéréo indépendant de la sortie 7.1. Ainsi il sera possible d’avoir une cohérence avec le downmix ou une reproduction identique des canaux FL et FR. Cette gestion des enceintes ne va pas pénaliser les écoutes stéréo quelque soit le paramètre sélectionné. Il s’agit d’un plus qui ne me semble pas avoir encore été vu chez la concurrence.
Rentrons dans le vif du sujet qui sera finalement facile à évaluer, surtout avec le concours du troisième volet de la collection Blue Coast Records en DSD256 écouté en avant première à l’occasion de ce test. Merci à l’équipe de Blue Coast de m’avoir donné l’accès à ce superbe enregistrement que je conseil vivement.
Pour le dire de manière brève, les écoutes avec l’UDP-205 Signature d’Audiocom sont tout simplement somptueuses. Avant toute chose, un mot sur le système de notre banc d’écoute. Ce système doit reproduire une scène sonore en voûte déportée de l’avant scène (derrière les enceintes) et contenue dans l’espace défini par le positionnement et le pincement des enceintes. La reproduction du spectre table sur la personnalité des enceintes Bowers et Wilkins qui flattent le bas médium et le médium. Les graves sont légèrement rehaussés sans imposer une dominance intrusive. La teinte sonore est typique de la série 800 Diamond, une résultante d’un grave et d’un bas médium particulier, poursuivi par un équilibre plus dans la norme finissant par un aigu ciselé, précis et harmonieux obtenu grâce au fameux tweeter équipé d’un dôme en diamant industriel.
Afin de soutenir ces particularités, il faut bien entendu une électronique performante. Les blocs Modwright combiné au processeur Denon AVP-1AHD 3D Cinemike sont très largement au niveau et se révèlent capables de tenir de main de maître des enceintes qui seraient bien plus exigeantes et complexes. Le dernier maillon de la chaîne est donc la source, ici l’UDP-205 Signature utilisé comme DAC USB.
Ce système a évolué au court du temps et a vu défiler de nombreux lecteurs OPPO standards et modifiés dans le cadre de tests et de compte rendu. Mon lecteur de support physique, principalement le SACD est d’ailleurs un OPPO BDP-83SE Modwright qui a vu se succéder de nombreuses modifications additionnelles. J’utilise ce lecteur comme une référence et comme point repère. Un lecteur a rarement su totalement supplanter mon BDP-83SE, il faut dire que les habitudes ont la dent dure et qu’il est difficile de se laisser séduire intégralement par un nouveau venu qui pourrait pourtant avoir l’ambition de remplacer en tout point la machine résidente à long terme. Si on garde un appareil c’est qu’il nous donne entière satisfaction, n’êtes-vous pas ce cet avis ?
L’UDP-205 Signature me pose un cas de conscience car d’une certaine manière la lutte ne se fait pas à arme égale. Le BDP-83 SE reste une excellente machine qui avait bénéficié de l’intervention de NuForce avant l’acquisition par Optoma, mais son âge se fait sentir et il lui manque tout un panel de fonctionnalités dont l’UDP-205 est pourvu. Ces fonctionnalités supplémentaires apportent par essence une grande partie des avantages qui impactent aussi la qualité musicale du lecteur. Il ne s’agit pas que d’une ergonomie poussée et variée, mais surtout d’une vaste compatibilité avec le monde de l’audio en haute résolution. A mon avis l’usage le plus pertinent de l’UDP-205 Signature est bien en mode DAC USB via l’usage d’un logiciel comme JRiver, Foobar 2000, Audirvana ou pourquoi pas par l’intermédiaire de ROON.
A l’écoute quel DAC ! L’UDP-205 Signature fait vraiment très fort dans sa capacité à décoder et reproduire la musique.
Tout d’abord cette image sonore particulière dont j’accorde beaucoup d’importance. Cet aspect des écoutes sur ce système n’est pas un acquis ni une évidence. En effet le rendu peut s’avérer très différent d’un lecteur à l’autre. Difficile de déterminer les éléments techniques qui interviennent uniquement à la source lectrice, mais les faits sont audibles. Avec l’UDP-205 Signature j’ai été comblé.
Nous avons une scène sonore ample, en profondeur et dont le vecteur décrit cet effet de voûte qui place l’artiste interprète au centre, légèrement en hauteur et quelque peu décalé derrière l’axe décrit par les enceintes. Le respect de la disposition physique des enceintes (car c’est cet exercice qui impose aussi la nuance de la scène sonore) démontre une totale absence de déphase tonal et temporel. Cela indique également un parfait équilibre du spectre. Cette analyse est possible car d’une part la salle dispose d’un traitement acoustique passif et d’autre part d’un travail Audyssey Pro exploitant des courbes de corrections cibles établies suivant le mode de fonctionnement des enceintes.
L’UDP-205 Signature réalise donc une prestation parfaite qui gère les espaces au mieux et définit la scène sonore en accord avec la combinaison pièce / enceinte. Non content de décrire une enveloppe spatiale parfaite, l’UDP-205 Signature ouvre la scène sonore et pousse les frontières latérales établies par mes réglages habituels. Vous comprenez juste : l’immersion musicale est tout simplement superbe, il ne faut pas longtemps pour s’en rendre compte et cela quelque soit l’enregistrement à l’écoute.
La reproduction tonale n’est pas en reste et signe également une performance remarquable qui ne se rencontre habituellement que sur les appareils de marques spécialisées aux tarifs parfois exorbitants. les écoutes avec l’UDP-205 Signature tablent sur une dynamique maîtrisée à la perfection qui se manifeste tout au long de la bande de fréquence. Il ne s’agit pas simplement d’une précision accentuée dans les aigus, bien que la reproduction des détails soit également une des qualités de ce lecteur, mais bien d’une assise affirmée sur l’ensemble de réponse tonale.
Ainsi ce lecteur décode le signal avec une telle rapidité que tout est affirmé et parfaitement intelligible. Il en résulte des graves profonds, vifs et francs. Les trois woofers des Bowers & Wilkins 803Di de 180 mm tournent à plein tube et développent alors une énergie époustouflante. Certes la performance est possible grâce aux 450 watts 8 ohms (650w@4ohm) des Modwright KWA150SE, mais il faut malgré tout que l’information soit parfaitement insufflée à l’électronique pour arriver à ce niveau de performance. Je dois avouer que mes enceintes ont rarement reproduit une bas du spectre aussi bon. Que le morceau soit Rock ou Jazz, la précision, la stabilité et l’énergie des graves me font oublier l’absence de caisson de grave durant mes écoutes Hifi.
Dans tous les cas je préfère accorder la qualité des graves aux enceintes uniquement lorsque j’écoute de la musique et avec l’UDP-205 Signature j’ai atteint la plus belle performance jusque là écouté sur mon système. Les graves c’est bien, c’est même indispensable pour de nombreux audiophiles, mais il faut que le reste suive.
En effet la compréhension majeur des instruments et des voix vient principalement le zone bas médium / haut médium, il faut dans ce cas un appareillage électronique performant et surtout une bonne maîtrise des flux numérique ainsi que leur traitement dans le cas de DAC Delta Sigma. Bien que ce domaine ait fait de très grands progrès, la performance reste inégale et la performance brute du DAC ne change pas toujours la finalité.
Ceci explique la classification généralisée des DAC par famille mais qui à mon avis ne tient pas compte de tous les paramètres. Car par essence tous les appareils avec des DAC Sabre ne sonnent pas de la même manière. Du moins lorsque le travail d’intégration est bien fait, on découvre avec étonnement que certaines critiques ou classifications généralisées ne se confirment pas. Ce qui était le cas du HA-1, déjà à contre courant avec l’avis général sur le ES9018 l’était encore plus dans sa version Audiocom.
Agressif le HA-1 ? Pas tout à fait et absolument pas lorsqu’il s’agissait du HA-1 SE. La version Audiocom de l’UDP-205 poursuivra les mêmes objectifs. Il s’agit d’ailleurs de l’engagement de Mark Bartlett fidèle à sa sensibilité personnelle d’audiophile. Ainsi cette nouvelle réalisation impose un réalisme époustouflant des instruments et des voix, dont la texture fait totalement oublier la nature numérique des enregistrements. Par extension, les aigus suivent la même logique et renforcent ce plaisir d’écoute. La performance de décodage libère totalement l’aération entre les notes et magnifient les transitions comme s’il s’agissait d’une lecture totalement analogique mais dont la résolution et la quantité d’information table aussi sur ce qui se fait de mieux en numérique.
En un mot l’UDP-205 Signature délivre une musicalité précise, réaliste d’une manière si organique qu’on en oublie le support.
L’UDP-205 Signature est donc un excellent DAC dont la dénomination haut de gamme n’est pas usurpée. Mais s’agit-il d’un bon lecteur intégré ? Pour répondre à cette question, je sors quelques CD et SACD de ma collection pourtant totalement numérisée. Durant ces écoutes, les conditions sont identiques mais le bloc lecteur (drive) mécaniquement modifié par Audiocom ajoute une variable ainsi que le cheminement du signal numérique qui change de pipeline et qui n’est plus le même : la carte d’entrée numérique est asservie aux cartes audio analogique, le flux numérique du drive passe par la PCB principale.
Je commence mes écoutes avec un très bon CD de Soun Yun Nah « Lento » et c’est immédiatement l’émerveillement. La dynamique et l’assise musicale est la même, les notes s’enchaînent dans une somptueuse mélodie fluide et immersive à souhait. Je me prends une petite claque tant la performance rehausse la qualité de reproduction sonore de mon système. Je me console en pensant que mes deux lecteurs « audiophiles » tablent sur d’autres critères (ce qui n’est pas faux). Mais je dois bien reconnaître que l’UDP-205 Signature affirme des aspects fondamentaux de la reproduction musicale : réalisme, naturel, précision, dynamique et distorsion réduits à des valeurs les plus basses possibles. Mais d’un autre côté cet album comme celui de Chris Jones « Roadhouses & Automobiles » (qui figurera parmi ces écoutes) profite d’un enregistrement de haute volée, c’est donc « facile ».
Je décide alors de passer à un album plus ancien, plus gras et dont la compression de la dynamique est plus prononcée. « Temple of the Dog » interprété par ceux qui deviendront plus tard Pearl Jam et par le regretté Chris Cornell. Et bien même sur un vieux CD l’UDP-205 Signature sonne à merveille, le doute s’installe alors … Je passe donc de la version dématérialisée faite à partir de ce CD au CD lui même par intermittence : impossible de différencier l’un ou l’autre. Maintenant ma conscience est plus claire, l’UDP-205 Signature est le meilleur lecteur de CD qui est venu sur mon système et qui rivalise avec des machines renommées, dites haut de gamme.
Je passe alors à quelques SACD, les relais de l’UDP-205 Signature claquent, le lecteur commute sur le bon mode de fonctionnement et lance ma première écoute sur ce format Dire Straits « Brother in Arms » version SHM-SACD. La différence de qualité s’impose face au CD, plus fluide, plus naturel et dynamique mieux maîtrisée, il s’agit des avantages du DSD face au PCM d’une manière générale. A nouveau l’UDP-205 Signature s’impose comme un excellent lecteur. Le décodage est d’un naturel époustouflant et permet de réellement apprécier le gain qualitatif offert par le DSD. En usage DAC par l’entrée USB AUDIO IN il était déjà possible de faire ce distinguo qui parait évident mais qui n’est pas toujours vérifié. En réalité pour profiter pleinement des apports d’un format audio en haute résolution il est impératif de disposer d’un DAC de très bonne facture.
Aux écoutes stéréo sur un système Hifi l’UDP-205 Signature réalise un sans faute. En plus de ces écoutes j’ai également procédé à des écoutes contextuelles durant les validations des compatibilités avec les formats audio numérique par entrée. J’ai donc écouté ce que l’UDP-205 Signature est capable de faire en tant que DAC en entrée SPDIF et HDMI. Il n’a pas été possible à une seule reprise d’émettre la moindre critique car à chaque essai, l’UDP-205 Signature a reproduit une musicalité exceptionnelle. Ce lecteur est incontestablement un fabuleux lecteur audiophile ainsi qu’un DAC de très haut niveau.
3. Les écoutes aux casques
Avant de détailler les écoutes faites à partir des différents casques vous trouverez un tableau de synthèse qui permet de situer la capacité d’amplification de l’UDP-205 Signature.
Un mot sur la sortie casque de l’UDP-205 Signature : Il ne s’agit pas d’un simple ajout de circuits afin de satisfaire une demande marketing de plus ne plus pressante mais d’un réel étage parfaitement fonctionnel et performant.
Comme nous l’avons vu dans notre analyse technique, la sortie casque de l’UDP-205 est pensée et intégrée dès l’implémentation du DAC ES9038PRO de la carte stéréo et bénéficie de son propre pipeline. La section électronique supplémentaire nécessaire se décline autour d’un amplificateur intégré Texas Instrument, une formule déjà éprouvée sur les BDP-105EU et 105D de la génération précédente de lecteur OPPO.
OPPO Annonce 530 mW à 32 ohm ce qui rejoint les possibilités d’amplification des DAP les plus puissant du marché. Je pense en particulier au Lotoo PAW GOLD qui figure parmi les DAP disposant de la plus forte puissance d’amplification casque. D’une manière générale, un demi watt est largement suffisant. Il s’agit d’un score fréquent même sur des amplificateurs casque dédiés de bon gabarit. Sans viser l’ambition de prendre en charge les casques les plus gourmands du marché comme le HiFiMAN SUSVARA ou le JPS Lab Abyss AB-1266, l’UDP-205 démontre par nos tests, qu’il est capable de faire sonner de nombreux casques, même certaines références pourtant réputées difficiles.
Autre avantage, la section casque est pilotée de manière totalement indépendante à partir de son réglage de volume dédié. Il suffit d’afficher la jack 6,35 mm et l’UDP205 bascule automatiquement sur ce réglage de volume et qui garde le dernier niveau utilisé.
- Beyerdynamic T-1 Gen 2 : Ce casque de 600 ohms fait parti des appareillages difficiles à amplifier. Il n’est certes pas aussi complexe que le serait un Abyss AB-1266 mais sa forte impédance est à double tranchant. D’une part la logique électrique du bobinage (raison de cette forte impédance) combinée à une sensibilité élevée facilite le fonctionnement de l’amplificateur. En contrepartie il faut un amplificateur capable de tenir la puissance à impédance élevée. Ce qui est coutumier sur une amplification à tube, l’est beaucoup moins avec un dispositif à transistor. L’UDP-205 s’en sort vraiment bien car d’après notre grille d’évaluation l’amplificateur dispose encore de réserve. Pour l’avoir essayé, pousser au-delà des 75 de niveau plonge rapidement l’auditeur dans un champ sonore assourdissant, audible mais de niveau et de pression acoustique dépassant le raisonnable.
Cette première séance d’écoute part sur un petit challenge qui est remporté haut la main. En effet les valeurs électriques coïncident avec un facteur de compatibilité parfait et la qualité des écoutes s’en fait ressentir. Bien évidemment la conception du T-1 Gen 2 favorisera un fonctionnement avec des taux de distorsions extrêmement bas, mais si l’amplification en terme de tenue (ampérage) avait été trop faible, l’avantage technique des 600 ohms aurait été caduque.
L’UDP-205 Signature dévoile un autre atout majeur de sa conception : il s’agit d’un amplificateur casque talentueux bien qu’il ne s’agit que d’une composante annexe des possibilités de cette formidable machine. Ainsi qu’il s’agisse de Jazz, de Rock ou de morceau bien plus torturés (nos écoutes ont dépassé la playlist que nous vous avons indiqué) le T-1 Gen 2 profite des performances de l’OPPO et confirme avec brio sa polyvalence. La dynamique dévoile un équilibre remarquablement bien dosé qui appose tous les micro-détails de la musique en édulcorant toute pointe d’acidité dans les notes. De cette façon, le naturel et le vrai de la musique est mis en avant, soutenu par une vivacité franche qui donne aux notes une rapidité exemplaire. Ceci témoigne aussi de la fantastique capacité du DAC, amélioré par le travail d’Audiocom.
- Sennheiser HD800 : Nous passons à un casque de conception différente mais qui se base sur une même logique d’impédance élevée conjuguée avec une sensibilité haute à but compensatoire. Dans la logique le Sennheiser HD800 (une référence parmi les audiophiles et les professionnels) se dévoile plus facile à amplifier que le Beyerdynamic T-1 Gen 2. 300 ohms sont en effet moins contraignant en demande de puissance et puisque 600 ohms sur une même sensibilité sont passé comme une lettre à la poste, c’est sans surprise que le HD800 récidive avec encore plus de facilité.
A l’écoute de ce casque emblématique nous identifions immédiatement les différences avec son lointain cousin germanique de chez Beyerdynamic. Ces deux casques diffèrent effectivement sur plusieurs points de reproduction musicale, ils ont chacun leur caractère propre. Théoriquement évident, le constat à l’écoute ne peut qu’en être la confirmation et cette observation ne peut se faire qu’en présence d’un très bon amplificateur casque asservi à un excellent DAC. Notre exploration tant donc vers une ébauche de conclusion qui confirme une donnée technique supplémentaire de l’UDP-205 Signature.
Nous avons déjà établi que les DAC de ce lecteur hors normes étaient excellent et que leur mise en oeuvre en tire toute la substantifique moelle. Cette ultime série de produits OPPO ne comporte pas d’amplificateur casque comme l’était le HA-1 dont la version Audiocom HA-1 SE a remporté tous les suffrages. Cette absence est largement compensée par l’UDP-205 Signature dont l’amplification casque se dévoile très performante et déjà suffisante pour satisfaire la majorité des utilisateurs.
- HiFiMAN HE-1000 V2 : Cette nouvelle version du casque haut de gamme HiFiMAN se place parmi les casques exigeants en terme d’amplification. Du moins le constat général est la nécessité d’y adjoindre une amplification de bon niveau capable de sortir du jus. En effet, au vu des caractéristiques du HE-1000 V2 l’impédance est basse mais la sensibilité très faible. Vu qu’il s’agit d’un orthodynamique (planar magnetic) il n’y a pas de bobine mais un réseau d’aimants appliqué à la membrane. Ce type de casque présente souvent ces valeurs d’impédance (faible) et de sensibilité (mais parfois nettement plus élevée). Notre grille d’évaluation positionne le HE-1000 V2 à une place identique à celle du HD800. Bonne surprise en somme ! Cela confirme la capacité d’amplification de l’UDP-205 face à des casques plus complexe. Donc, pourquoi plus d’amplificateur casque dédié chez OPPO ? Parce que le UDP-205 tout simplement !
A l’écoute le plaisir s’installe, je dois avouer fortement apprécier le HiFiMAN HE-1000 V2 (les produits HiFiMAN en général). Ce casque développe une ouverture exceptionnelle et table sur une restitution posée un poil flatteuse dans les médium. Certains diront que ce casque sied davantage à certains genres musicaux et c’est probablement vrai. Toutefois notre sujet d’étude n’est pas ce casque mais l’OPPO UDP-205 Signature. Une fois de plus le lecteur Ultra HD phare de la marque s’illustre dans un écosystème déjà très bien fourni en produit très performant.
Choisir un amplificateur casque de nos jours présente une multitude de variantes. Le catalogue mondial est si grand que l’on pourrait parler d’infinité de choix. Dans cette jungle est-il nécessaire d’apporter une nouvelle référence ? Constat lucide ou de pur passionné, je ne peux que m’incliner devant la performance de l’UDP-205 Signature. Pour avoir écouté le HE-1000 V2 sur divers supports je peux affirmer que l’OPPO figure parmi les meilleurs. Il ne s’agit certes pas d’une prouesse, mais vis à vis du HE-1000 V2 la performance est remarquable car encore une fois, non seulement la puissance présente de la réserve, mais en plus le rendu musical est exceptionnel.
La distinction technique garantie l’intégrité des timbres spécifiques d’un casque à l’autre, ce qui en soi est une caractéristique majeur et indispensable. Parlons-nous d’un lecteur de Bluray avec une sortie casque ? Ou d’un amplificateur casque dédié haut de gamme ? D’une certaine manière l’aspect et la fonctionne première de l’UDP-205 pousserait à une méprise, mais les écoutes s’imposent comme un rappel à l’ordre. L’UDP-205 Signature peut s’appréhender comme un DAC/amplificateur casque haut de gamme. Avec le HE-1000 V2 il côtoie les références du genre.
- Focal Utopia : Notre petite merveille made in France considérée à juste titre comme l’un des meilleurs casque au monde, l’Utopia table sur plusieurs points spécifiques de conception. Tout d’abord le choix des composants des transducteurs ont permis d’aboutir à un casque haut de gamme facile à amplifier. Sur notre grille d’évaluation l’UDP-205 Signature de démontre aucune difficulté, bien au contraire. L’Utopia c’est aussi un casque très dynamique à l’image des enceintes éponyme de la marque. Il est d’ailleurs rare de croiser un casque dont les transducteurs sont en béryllium. Ce composant très rigide à faible niveau de distorsion de surface a fait le succès et la caractéristique des tweeters utilisés par la marque sur leurs enceintes les plus prestigieuses. Sur un casque le béryllium fait des merveilles.
L’Utopia est un autre casque qui fait bon ménage avec l’UDP-205 Signature. Ce casque est un paradoxe comme la plupart des ténors de sa catégorie à l’instar du Final Sonorous X, un autre casque dynamique facile à amplifier qui affiche des rendements exceptionnels. Si l’Utopia est facile à amplifier, il faut malgré tout lui adjoindre une source d’excellente facture. Ampli léger et performance musicale cela existe mais c’est chose rare. Il faut alors s’assurer d’une bonne construction surtout au niveau du DAC et éviter le pas cher pas terrible … d’un autre côté cela semble logique.
En finalité et afin d’apporter la qualité que l’Utopia mérite, de nombreux utilisateurs restent sur des électroniques haut de gamme parfois disproportionnées par rapport aux besoins en puissance de ce casque. En dehors de la considération de prix l’UDP-205 Signature présente une justesse dans sa déclinaison au regard de l’Utopia. La puissance délivrée correspond au besoin et la qualité de décodage comme le respect du signal exemplaire justifie largement l’usage de ce casque haut de gamme. Il est assez rare d’avoir une telle synergie entre deux appareils et une réponse aussi précise des besoins techniques comme des besoins musicaux qui constituent la correspondance subjective de l’écoute : le plaisir à l’état brut.
- Focal Clear : La réponse de Focal aux remarques des nombreux fanas des Utopia et Elear. Des trois têtes de liste Focal, Clear est le casque le plus facile à amplifier, il a d’ailleurs été pensé pour les utilisations nomades. Le câble en terminaison jack 3,5 mm et la sacoche de transport livrée en standard ne sont pas innocents. Ne tombez pas dans le piège des à priori, Clear n’est pas un casque exclusivement nomade, il se positionne davantage sur le créneau du casque polyvalent car son usage domestique sur un système résidentiel haut de gamme est tout à fait possible et justifié par la qualité musicale qui en découle. En tout cas l’UDP-205 Signature ne s’en plaint pas et démontre une très bonne compatibilité.
Aux écoutes il faudra baisser le volume tant Clear est facile à faire bouger. Notre grille d’évaluation place ce casque comme le plus facile à amplifier de notre banc de test. Clear est un casque plus neutre avec une réponse en fréquence plus régulière et équilibrée en comparaison avec Utopia ou Elear. L’UDP-205 Signature Dévoile de nouveau sa qualité d’amplification et de décodage en donnant la priorité à la sonorité du casque et ne gomme pas ses caractéristiques propre. A ce stade, nous pouvons affirmer que l’UDP-205 Signature fait preuve d’une neutralité visant le respect des timbres des éléments environnants : appareillage de reproduction du son et décodage précis du signal sans apposer de coloration.
- OPPO PM-1 : Le casque OPPO PM-1 est réputé facile à amplifier et capable de reproduire la musique sans coloration, s’agirait-il de la voix de la raison pour un usage avec l’UDP-205 Signature ? Ce casque à technologie planar magnetic (orthodynamique) fût la première entrée d’OPPO dans le monde du casque. A l’image de tous les produits de la marque, le PM-1 se distingue de ses concurrents par un design singulier qui allie classe et finition irréprochable à une volonté de livrer un produit ultra performant. Afin de creuser encore l’écart OPPO livre ce casque avec plusieurs coussinets et propose différents câbles. OPPO vous propose donc de personnaliser les écoutes de ce casque sans même devoir s’adresser à un spécialiste comme Dekoni. Ainsi mon PM-1 utilise les coussinets velours sur lesquels j’ai retiré les collerettes de feutrines. Un petit tweak qui permet au PM-1 d’affirmer son assise dans les graves et d’aider à élargir son ouverture et son aération.
Les écoutes du PM-1 sur l’UDP-205 Signature ne posent évidement aucun problème de compatibilité électrique. La réserve de la section amplification du lecteur est largement suffisante et le PM-1 véritablement simple à amplifier tout comme Utopia et Clear. Une logique de marque tendait à dire que le bon mariage devrait se faire avec le PM-1. D’une certaine manière cette approche trouve ici une raison évidente, car à consulter les caractéristiques des deux produits la logique électronique est effectivement respectée.
A l’écoute ce postulat se confirme car le PM-1 sonne de mille feux et brille alors de performance. Du moins il n’a pas à rougir face au Clear qui tient également la dragée haute. Choisir un casque idéal pour l’UDP-205 Signature devient un choix cornélien. Finalement la bonne approche est nettement plus libertaire, on choisi le casque qui plait sans se soucier du reste car il marchera certainement très bien sur l’UDP-205 Signature.
La section casque de l’UDP-205 Signature confirme une qualité de construction exceptionnelle, poussée vers le haut par le travail de fond effectué par Audiocom. D’une certaine manière l’UDP-205 Signature est bien plus qu’un lecteur vidéo hybride qui inclue également une section audiophile. La section casque comme le reste de l’électronique de se lecteur présente une réalisation d’excellente facture pensée et intégrée de manière optimisée en supplément du reste de l’électronique.
Il ne s’agit pas d’un rajout greffé en parallèle ou d’un élément parasite sans réelle plus-value. La conception technique de l’amplification casque de l’UDP-205 est pensée en tant que telle et s’ajoute à la liste déjà bien longue des possibilités offertes par ce lecteur. L’UDP-205 Signature est donc aussi un amplificateur casque haut de gamme, un palmarès aussi long chez un lecteur vidéo Ultra HD est unique et malheureusement il semble peu probable que ce genre de produit est une quelconque succession.
4. Et sur les films ? Ca donne quoi ?
Ce dernier contexte d’écoute est complémentaire à notre analyse des capacités et performances vidéo de l’UDP-205 Signature. Evidemment une belle image sans le son serait bien fade ou nous renverrait à l’époque du cinéma muet … une petite nostalgie pour ma part vite oubliée. Dans ce contexte l’UDP-205 sera utilisé comme source audio numérique via HDMI.
Evidemment les écoutes des films tablent surtout sur la dynamique, la spatialisation et les impacts du canal LFE. Le décodage du processeur sera aussi déterminant. Dans ce contexte, la performance de l’UDP-205 Signature ne sera qu’un intermédiaire fournissant le carburant audio au reste de l’électronique. Sans le moindre doute, ce lecteur connait son affaire et délivre ce qu’il faut au processeur impliqué. Quelque soit la bande son, le résultat est saisissant.
Le canal LFE est libéré de toute entrave et reproduit les impacts nécessaires à l’interaction physique de l’audience au sein du film. Disposer d’une source aussi performante que l’UDP-205 Signature a définitivement du bon. Chaque détail de la bande son est reproduit au bon moment et à sa place. L’immersion est alors totale, un film comme « Blade Runner 2049 » dont la bande sonore alterne moment puissant et plus intimiste, mais dont la dynamique de la piste Dolby Atmos est dominante, dévoile alors tout le potentiel d’un système nourri par un lecteur comme l’UDP-205 Signature.
La rehausse qualitative impacte évidemment tous les films et cela quelque soit le type d’encodage qu’il soit Dolby, DTS ou PCM. Bien entendu, plus la bande sonore sera exigeante et précise et plus l’apport de l’UDP-205 Signature se ressentira.
A l’instar des écoutes stéréo audiophile, alors que l’UDP-205 Signature était chargé également du décodage, l’usage en pure source numérique HomeCinéma, dévoile un potentiel exceptionnel, faisant de ce lecteur une source des plus performantes. Si l’UDP-205 Signature n’est pas le lecteur Bluray dont l’audio numérique et analogique est la plus performante jamais obtenue, alors je ne saurai indiquer quel lecteur le supplante ? Même le très haut de gamme Marantz UD-9004 ne m’avait pas laissé un tel souvenir. Ce lecteur m’avait même laissé sur ma faim et pourtant il s’agissait du lecteur de Bluray sans modification dont la section audio dépassait tous ses concurrents à l’époque.
– lien vers le sujet HCFR dédié à l’Oppo 205 : https://www.homecinema-fr.com/forum/lecteurs-uhd-blu-ray/ubd-oppo-digital-udp-205-ultrahd-bluray-player-t30077666.html