Test HCFR : Denon AVC-A110, intégré 13.2 canaux

Test HCFR : Denon AVC-A110, intégré 13.2 canaux

Compte-rendu de Jonathan_ritadumay

 

Après les intégrés X3600H et X4700H, voici le fleuron de la gamme DENON arrivé dans nos salles : le A110.

L’appareil, dans sa robe :

Au premier regard, sa finition se ressent d’emblée comme exemplaire, avec un aspect massif du châssis trahissant le caractère haut de gamme du matériel.
Les borniers d’enceintes sont qualitatifs, et l’organisation des nombreuses entrées et sorties arrières reste dans la logique rationnelle des appareils du fabricant.
La télécommande bien entendu rétro-éclairée s’avère également élégante, gardant la disposition des touches des gammes inférieures en y apportant une retouche esthétique. Il y manque encore à mon goût une touche d’accès rapide à l’activation de la calibration Audyssey.

 

Les écoutes chez ektor :

La première écoute s’effectue sur le système d’Ektor, que je finis par connaître assez bien au gré de ses upgrades.
La navigation dans les menus est inchangée par rapport à mon Marantz AV8805, à quelques détails près. Elle est cependant un cran plus fluide à l’usage.

À l’oreille, on entend rapidement que le A110 ne joue pas dans la même gamme de restitution sonore que ses petits frères 3600 et 4700.
On se positionne tout de suite dans une écoute luxueuse et particulièrement dynamique.
Le set-up d’enceintes d’Ektor est parfaitement géré dans les pistes en multicanal. Il y a de la droiture, du détail, de la réserve de puissance, et un canal LFE merveilleusement drivé après calibration Audissey.
Allez, pour chipoter, on aimerait une densité sonore un peu plus profonde lorsque tous les canaux sont sollicités, je pense aux instants symphoniques du live de Hans Zimmer par exemple.
Musicalement les écoutes 2.1 se révèlent très droites, avec un respect des timbres de voix appréciable quand l’Audyssey est activé, sans sibilances.

Les graves ne sont jamais pris en défaut dans la configuration d’écoute d’Ektor.
La scène stéréo est équilibrée, mais ne rattrape pas le caractère directif des Focal.

Pas besoin de s’attarder : l’engin justifie pleinement sa place dans la gamme du constructeur, et l’amplification tient largement la route en pièce de vie optimisée en 7.1.4.

 

L’installation chez moi :

Reste à comparer tout ça plus longuement dans une configuration d’enceintes identique, mais en salle dédiée de 8x4m en sous-sol, abritant des éléments séparés, avec un positionnement des enceintes sans contraintes.

Le Denon AVC- A110 vient donc chez moi prendre la place d’un Marantz AV8805, branché à une amplification Cinenova Grande 7 d’Earthquake + NAD C265bee 4 canaux.

Un Hegel H360 s’occupe d’ordinaire des colonnes Electra 1038, utilisées également en Hi-Fi stéréo, et on prend d’emblée le pari d’essayer de se passer de ce gros ampli pour ce test.
Le Denon aura donc à sa charge cette paire de 1038, une paire de 1008, une centrale 1008cc, 2 Aria 906 en back, et 4 Focal Dôme en Atmos.
Le canal LFE est dirigé vers le XTZ 3×12 qui trône en fond de salle.

Ce caisson bénéficie habituellement d’une correction par anti-mode, mais pour les besoins de la démonstration et de la comparaison avec l’AV8805, je tente de laisser le Denon et Audyssey s’en débrouiller…

À l’instar du pré-ampli Marantz, l’installation est particulièrement simple, détaillée pas à pas, et dépourvue de souci.
Je ne procède pas d’emblée à l’exécution de la calibration Audyssey, passant secondairement par l’appli XT32 pour ce faire.

Les écoutes sans calibration

Après un simple réglage des distances et niveaux, permettant déjà d’apprécier l’absence d’un quelconque souffle dans les hauts-parleurs, je glisse quelques galettes musicales dans la Pioneer LX800 qui me sert de lecteur (connexion en HDMI).
La dynamique entendue chez Ektor est bien là, tout comme cette neutralité dans la restitution.

Cela manque un peu de chaleur et de subtilité à mon goût, même si on appréhende déjà le côté démonstratif de l’engin sur certaines pistes électro.
L’image stéréo est pour moi identique à celle du Marantz.

La calibration AUDYSSEY

Passons maintenant à l’appli Audyssey pour tirer profit d’une correction acoustique optimale.
Je ne suis pas dépaysé par son usage, l’ampli et son micro (le même que celui du Marantz) étant immédiatement identifiés sur le logiciel.
Cependant, le même défaut s’impose rapidement à ma configuration au début du processus de mesure Audyssey : le niveau de sortie du caisson, réglé pourtant au minimum sur le potard, reste encore trop haut pour entrer dans la plage optimale d’enregistrement du logiciel. Et ce paramètre n’est pas réglable a priori, comme il peut l’être chez Dirac Live.
Passons sur ce détail, mais je suspecte ce problème basique de niveau de mesure de calibration d’être à l’origine du mauvais résultat de gestion de mon caisson par Audyssey (m’obligeant sur le Marantz à recourir à un anti-mode, autrement plus efficace dans mon cas).
À noter également la détection d’une inversion de phase des colonnes au départ des mesures, qui avait déjà été notée lors de calibrations antérieures sur mon propre pré-ampli.
Dans ce cas, il est de mon expérience préférable d’obéir au logiciel en inversant le branchement incriminé, même s’il est correct, afin que le processus de mesure arrive à son terme sans bug. Et ré-inverser une fois les mesures faites…

Les résultats de cette première session Audyssey restent cohérents par rapport à ceux extraits du Marantz, dans les détections de distances notamment, mais aussi toujours étranges dans les préconisations de cross-over (à 40hz sur les 5 enceintes principales, que je corrige manuellement à 80hz).
La courbe de correction standard, adaptée en temps ordinaire à mes enceintes, est envoyée dans la mémoire de l’ampli (sans compensation du médium chez moi). Plusieurs essais de correction du sub seront nécessaires avant de trouver un équilibre agréable dans les graves, mais toujours sans égaler subjectivement la précision de l’égalisation de l’anti-mode dans ma salle.

Mis à part ce léger manque d’homogénéité dans ce registre bas, la correction Audissey s’avère alors vraiment efficace dans le reste du spectre.

Les écoutes stéréo avec HEOS

Reprenons nos écoutes stéréo, en profitant de la compatibilité HEOS du Denon.
L’interface de l’appli HEOS n’est pas un modèle d’ergonomie, mais reste réactive et permet de tester le service Amazon music HD récemment disponible en France.

Les titres affichés ‘ultraHD’ (sic) alimentent l’A110 avec des signaux dignes de son rang, parfaitement lus en flac jusqu’en 192khz/24bits.

La musicalité est bien présente, avec une scène frontale précise, aérée, ne perturbant pas mes habitudes auditives.
Les attaques de note sont tranchantes, incisives, par exemple dans les modulations de la basse de Marcus Miller (Jean-Pierre) ou le son contemporain de Portugal the man (Feel it still).
J’estime la précision dans les timbres de la centrale encore meilleure qu’avec le Marantz, la différence provenant probablement de l’amplification Earthquake, qui ne fait effectivement pas dans la dentelle.

Il persiste néanmoins quelques sifflantes que je n’avais pas remarquées chez Ektor, pourtant sur des tweeters Béryllium identiques (Diana Krall – Someone in love).
L’écoute à fort volume est dénuée de gêne, mais la subtilité des détails s’affaisse un peu lorsque les instrumentations s’étoffent.
Bref, mis à part ce petit côté chaleureux et rond qu’apporte le Hegel à mes disques, il ne manque rien au Denon pour vous permettre des sessions d’écoutes musicales grandioses, même avec des colonnes de taille imposante.

Les écoutes en multicanal

Sur la musique en multicanal, on retrouve une homogénéité excellente dans l’espace sonore.

Que ce soit sur SACD (Dire Straits – Money for nothing, Trondheim Solistene – Magnificat) ou sur Blu-ray (Hans Zimmer – live à Prague), la bulle musicale de déploie avec aisance.
Le détachement des instruments et voix demeure excellent (les choeurs de Da Vinci code…), la réserve de puissance appréciable, et seuls les instants symphoniques intenses (Pirate des Caraïbes) nous font éventuellement regretter la profondeur et la densité d’une amplification dédiée. On pourra alors ressentir un petit tassement ou retard dans la montée des attaques de notes.

Prenons maintenant nos galettes vidéo favorites pour apprécier le rendu qui nous importe le plus quand on investit dans un engin de la sorte : le son multicanal Home-cinema.

Le décodage Atmos et DTS-X se révèle vite à la hauteur de nos attentes.
De la plage du débarquement de Edge of tomorrow aux rues du New-York de Spielberg transformées en piste de course du Ready player One, en passant par les pentes du volcan en éruption de Jurrasic World 2, on en prend plein les oreilles!
Le Denon distille des détails et une spatialisation qui rivalisent sans aucun doute avec le processing du cousin AV8805.

Les trailers Atmos mettent également en évidence ce détachement précis des effets : tout est bien à sa place autour du sofa.
L’exemplarité de la gestion de la centrale constitue un atout majeur de la correction Audyssey du Denon, qui là aussi me semble apporter une présence plus équilibrée que dans mes expériences habituelles. En opposition, les frontales paraissent un chouilla en retrait.

Là encore, seuls les brefs instants où tous les canaux sont excessivement activés peuvent faire entendre une légère différence d’immersion dans la bulle acoustique assistée d’amplis séparés.

Concernant le canal LFE, bien que présentant un impact certain, sans traînée, le défaut inhérent à ma configuration en correction Audyssey ne me permet pas de le juger à sa juste valeur.

Mais de ce que j’avais entendu chez Ektor, je ne me fais aucun souci quant à son efficacité.

Enfin, une séance familiale (sur le BR-UHD de Lego Ninjago, oui, désolé) s’est soldée par l’absence de remarques particulières de mon entourage, signe d’un visionnage ne bousculant pas les repères connus des petites oreilles…

 

Conclusion

Au final, l’A110 constitue à mes yeux l’intégration aux qualités de pré-amplification de l’AV8805 d’une amplification adaptée à son rang, associée à une mise à jour futureproof de sa sortie HDMI en 8K.
Il s’imposera logiquement comme option de premier choix à qui cherche un intégré HC high-end de grande marque, dans un set-up d’enceintes large.
Dans une configuration comme la mienne, il pourrait tout à fait prendre la place du Marantz et des amplis secondaires, mais je conserverai volontiers une amplification stéréo des colonnes frontales pour soulager en courant sur les pistes chargées et gagner en assise sur les écoutes musicales.

Ce que j’ai apprécié

La qualité de fabrication
La simplicité de mise en œuvre et la fiabilité
La musicalité
La qualité du traitement sonore
La réserve de puissance…

Ce que j’ai moins apprécié

…mais pas inépuisable
Le prix public (et encore, des éléments séparés dans cette gamme…)

Ce que j’aurais apprécié

Une calibration Audyssey un peu plus poussée (niveaux de sortie du sub!), et 1 ou 2 mémoires de plus pour les réglages
Quelques touches en plus sur la télécommande (activation des corrections)
Et que cet intégré soit disponible avant mon achat d’éléments séparés…

 

Jonathan_ritadumay
HCFR – Décembre 2020

– lien vers le sujet HCFR dédié au Denon AVC-A110 : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-amplificateurs-integres-homecinema/2020-denon-avc-a110-integre-13-2cx-es-110ans-voir-post-1-t30107900.html

 

 

 

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