CR donc.
écoutes effectuées en compagnie de nebel dans l'auditorium de Studio 23 à Strasbourg
ICOS 2120 VS HEED PRE+alim+blocs mono
lecteur fado init, enceintes SONUS FABER CREMONA M
Après 7 heures d'écoutes comparatives sur toutes sortes de musiques, les conclusions de la journée sont les suivantes :
les points communs :
- Classe AB, ça consomme pas trop, ça chauffe peu, mais ça a besoin d'être chaud pour bien marcher (ce qui prend du temps, surtout pour l'icos qui chauffe moins vite)
- construit comme un char d'assault, peu de composants, mais apparemment choisis et implantés avec soin
- grosse réserve en courant, puissance largement suffisante (vous quittez la pièce avant d'atteindre midi au potard), le grave pour le moins exigeant des Cremona est nourri et tenu sans aucune difficulté
- bande passante inattaquable, de l'extrême grave jusqu'au sur-aigu
- timbres très réalistes et identifiables
- image stéréo stable et précise
- suivi mélodique intraitable, le grave de l'orgue ne vient pas mettre le fouillis dans les contrebasses, qui laissent les violoncelles tranquilles, qui fichent la paix aux alti, etc... jusqu'au triangle, bref, le "contrepoint" est inaltérable
les différences :
- le grave est un peu plus propre sur l'icos (2x120W contre 2x70 au Heed...), celui de l'heed est plus "flatteur"
- l'aigu est plus fouillé sur l'icos, il est plus doux sur le heed
- le heed est plus coulant et plus "facile", l'icos est plus "attentif" et précis sur les micro-variations de dynamiques. L'icos nous montre à chaque instant qu'il peut tout faire, tout reproduire, dans les moindres détails, alors que le heed nous enveloppe d'une sorte de "tout va bien"
Je précise que dans les points pré-cités, aucune des deux machines ne s'est montré défaillantes ou limités, simplement l'une ou l'autre va un peu plus loin dans tel ou tel domaine...
En conclusion, je dirais que ce sont deux bêtes très réjouissantes, de construction reposants sur des principes somme toutes assez similaires mais dont l'orientation voulue (ou obtenue) par les concepteurs diffèrent :
L'ICOS cherche d'abord à être un champion de la définition et de la transparence : c'est une très belle machine à amplifier, organiser et restituer les informations sonores, tous semble "l'intéresser", rien ne semble lui échapper ou le dépasser.
Le HEED s'évertue, avec précision et fluidité et maîtrise, à "incarner" les voix et instruments, et à nous en restituer l'émotion.
Voilà, ce fut une belle journée passée avec nebel, Jérôme, Giuseppe Verdi, Heinrich schütz, Gustav Mahler, Henry Purcell, Claude Debussy, Ben Webster, Ricky-Lee Jones, Myryam Alter, Peter Gabriel, Ralph Lundgren, et quelques autres...
