Bien vu la danette Pat
Pour ceux découvrent le thread et veulent savoir de quoi on parlait en tête de filière, revoici le lien:
http://www.liberation.fr/page.php?Article=325181
Je viens de lire l'article et ne partage pas trop le ton sarcastique de la journaliste car cette expérience de vin blanc coloré en rouge me semble plus difficile à interpréter qu'il n'y parait.
Car en modifiant l'apparence du liquide lui-même et donc
son identité, on peut supposer que les étudiants oenologues testés focalisent leur attention puis leur vocabulaire sur ce qui pour eux constitue les qualités et défauts d'un "vin rouge", afin de juger le produit qui a été maquillé en "vin rouge".
Pour être plus clair, le présupposé qui dirait que ce qui fait un bon "vin blanc" fait aussi un bon "vin rouge" me parait erroné. Si un liquide possède à la fois des qualités en tant que "vin rouge" et en tant que "vin blanc" (ça doit bien exister, mais je ne sais si c'est le cas du vin testé), rien ne dit que ce seront les MEMES attributs gustatifs/olfactifs qui sont sélectionnés dans le cas où le liquide est jugé en tant que blanc ou que rouge. La divergence des termes décrivant le même produit sous deux identités différentes n'est donc pas étonnante si l'on suppose comme je le fais que les critères
culturellement pertinents retenus à chaque fois sont différents.
=>Si quelqu'un a le compte rendu des interprétations du CNRS (Gil Morrot) je suis preneur (MP) pour en savoir plus, car vu par le filtre de cet article, il semblerait bien qu'on ait ignoré cette possibilité de sélection des critères selon des standards culturels, ce qui serait quand même assez préoccupant.
Les exemples innombrables du type yahourt Yoplait ou danette sont eux par contre interprétables sans risques, et AMHA plus facilement et légitimement transposables à la hi-fi: chacun s'en défend, mais je suis persuadé que notre perception auditive peut être influencée par la "bonne tête" que l'on trouve par exemple à un lecteur CD, par rapport au
même lecteur mais à la carrosserie superficielle moins flatteuse (pour notre goût esthétique, car c'est personnel ces choses là...).
Quand à l'exemple du parfum que j'ai cité plus haut, c'est aux présupposés technologiques qu'il fait penser une fois transposé dans le domaine de la perception du son: tel allergique au "PCM" disons (à tord ou à raison, ce n'est pas le propos) se focalisera surtout sur les défauts dans ce qu'il entend en aveugle si on le convainc ou s'il croit qu'il y a du "PCM" dans ce qu'il écoute, qu'il y en ait réellement ou pas.
NB: remplacer "PCM" par ce que vous voulez selon vos propres phobies: "DSD", "MP3", "OGM" , ça marche aussi
Ce qui est assez nouveau je crois (en tout cas pour moi), c'est que ces phénomènes connus et très classiques en psychologie, apparaissent à la lumière de ce que commencent à décrire assez précisement les spécialistes du cerveau, comme neurologiquement beaucoup plus profonds et fondamentaux qu'on pouvait ne le supposer jusqu'ici.
cdlt,
GBo