Ronan Elecson KLS a écrit:Chaque corps de métier ou l'on exerce une fonction permet d'en tirer avantage.
Voui, et les médecins ont des maladies pour rien et les enseignants des heures de colles à tarifs réduits…
Philippe Muller a écrit:Avec ce petit bémol: Que Choisir? ou les autres pratiquent des tests aussi objectifs que possible et c'est tout à leur honneur mais, l'achat d'un matériel haute-fidélité répond à d'autres critères émotionnels.
Cela est vrai, et je suis assez d'accord avec ce qu'écrit Ph.Muller, dont je quote une phrase comme un simple point de départ et sans intention polémique (vis-à-vis de lui en tout cas) — mais en même temps, cela n'explique pas certains phénomènes:
- les pages inénarrables du magasine Métronome sur l'ingénieux ingénieur-désionisateur de choc et autres coupelles en zirconium bysmuthé à triple effet de réactance contrôlée en sont un premier exemple: je puis apprécier la chronique de tel disque ou sacd de Savall ou du Chevalier de Saint-Georges à côté duquel je serais peut-être passé autrement sans pour autant apprécier qu'on me refile ces superstitions de pacotille en même temps
- le manque d'information technique à la fois fiable, complète, utile et compréhensible (sans avoir participé soi-même à l'invention du Concorde et du TGV ni être ingénieur en électronique de pointe à Bac +12…): la Revue Extrême Fidélité est un exemple criant de cela — c'est tout juste si l'on sait qu'il s'agit d'un lecteur de CD ou d'un câble pour télécommande… — mais c'est également le cas des revues plus sérieuses. La Revue du Bruit et du Ciné Chez Soi, par exemple, qui est pourtant fort complète (en tout cas la plus complète à mes yeux en France), ne dit ou donne pas toujours des infos explicites (mais quand elle le fait, comme il y a peu sur le cas de l'ampli de chez Pss Audio: ouille! ça controverse ferme — ce qui est très sain!!)
- l'absence quasi permanente d'un examen du rapport qualité/prix au profit d'un "quand on aime on ne compte pas" qui laisse perplexe… On reconnaît le style: «cette télécommande à 88 785 € (HT en prix de lancement promotionnel sur nombre d'item limité, décompte fait de la reprise de l'intégralité de votre matériel, pièce comprise, sous réserve de disponibilité) est un maillon indispensable et encore accessible…»
- le fait qu'on ne dise jamais qu'il y a tel ou tel matériel qui est tout simplement mauvais! et il y en a: j'en ai écouté, par exemple en lecteur de CD, qui sont tout simplement mauvais à force de simplification du message et de colorations — et qui coûtent vingt fois plus cher qu'un balladeur à 50€ qui marche infiniment mieux… Dans des revues comme Classica (m***, j'ai lâché le nom!), ou même Métronome, ou l'Univers de la musique, il y a parfois des recensions de disques sur le mode: n'achetez pas ça, ou alors seulement pour rire ou pour offrir à ceux qui vous haïssez, qui sont instructives et plus que distrayantes… Pourquoi la hifi échappe-t-elle à cela?
- je ne dis rien de l'absence totale et radicale de toute info sur les sav, le prix des pièces, le temps d'usure, la fiabilité etc etc etc! C'est en soi et tout simplement sidérant.
Bref, pour ma part, je continue de penser que le but d'un BE devrait être avant tout de renseigner sur la qualité technique, le rapport Q/P, le sérieux et le suivi du service etc — de façon à laisser l'acheteur libre ensuite de satisfaire ses propres critères émotionnels.
Après tout, dans
Que Choisir?, si on teste des Ferrari ou des Opel Astra, des strings, des friteuses ou des chambres à coucher, voire des téléviseurs, des vidéoprojecteurs… — le facteur émotionnel est également à chaque fois présent: et ça n'empêche rien… Je ne vois pas pourquoi la hifi y échapperait.
Cdlt