Michel K a écrit:fulcanelli a écrit:Je me permets de reposer ma question : le
Yamaha AX-490 arrive-t-il à gérer une impédance de 4 ohms au vu de ses caractéristiques ? Je les redonne :
Minmum RMS Output Power per Channel 8 ohms, 20Hz to 20kHz, 0.019% THD = 85W 6 ohms, 20Hz to 20kHz, 0.038 THD = 100W
Dynamic Power per Channel (IHF) 8/6/4/2/ ohms = 130/150/185/220W
(IHF) 8/6/4/2/ ohms = 130/150/185/220W
Power Band Width (8 ohms, 42.5W, 0.038% THD = 10Hz to 50kHz
Damping Factor (8 ohms, 20Hz to 20kHz) = 240 or more
Input Sensitivity/Impedance PHONO MM = 2.5mV/47 k-ohms CD, etc. = 150mV/47 k-ohms
Maximum Input Level (1 kHz, 0.003% THD) PHONO MM = 115mV
Output Level/Impedance REC OUT = 150mV/470 ohms
Headphone Jack Rated Output/Impedance 0.019% THD, RL = 8 ohms = 0.3V/680 ohms
Frequency Response (20Hz to 20kHz) CD etc. = 0+/-0.5dB
Total Harmonic Distortion (20Hz to 20kHz) PHONO MM to REC OUT (3V) = 0.003% CD etc. to SP OUT (42.5W/ 8 ohms) = 0.008%
Signal-to-Noise Ratio (IHF-A-Network) PHONO MM (5mV Input Shorted) = 88dB CD DIRECT AMP SW ON (Shorted) = 110dB
Intermodulation Distortion (8 ohms) CD etc. = 0.01%
Merci de votre réponse. Cordialement.
A la vue de ces données, cet ampli ne se comporte pas comme un générateur de tension parfait : "Dynamic Power per Channel[/b] (IHF) 8/6/4/2/ ohms = 130/150/185/220W"
Le pb c'est qu'on ne sait pas quelle est la signification de "dynamic power". Cela correspond a une solicitation fugitive de l'ampli, dont on ne sait rien de précis.
AMHA, ça signifie que, l'ampli à fond et pour une solicitation fugitive (non définie précisemment), la tension de l'ampli va légèrement chuter aux fréquences où l'impédance diminue et tu vas ainsi perdre jusqu'à 1,5dB de puissance (10*log(2*130/185)) : ce qui est audible mais en rien catastrophique. D'autant qu'il est probable que tu ne vas pas utiliser l'ampli à fond ; auquel cas, la chute de tension va sans doute devenir negligeable et donc inaudible.
Mais bon, il n'est pour autant pas exclu qu'en pratique tu rencontres des solicitations bien plus contraignantes que celle définie par Yamaha derrière l'expression "dynamic power", dont on ne connait rien de précis.
Michel
Bonjour,
Il n'est nul besoin de rentrer dans des mathématiques compliqués pour se comporter en consommateur averti.
Chercher les bonnes sources d'informations est nettement suffisant.
Les spécifications de puissance discutées par le forumeur que je cite sont faites suivant la norme IHF.
Cette norme est très répandue et est connaissable via de nombreux canaux. Ce que je vais écrire maintenant provient de la lecture d'un brevet américain (disponible en ligne) relatif à un générateur de signaux conçus pour mesurer une telle puissance :
La norme IHF est une mesure de la puissance impulsionnelle d'un amplificateur juste à la limite de la saturation sur des salves de signaux sinusoïdaux de fréquence 1 kHz. Chaque salve dure 20 millisecondes (ms) et elles sont espacées de 480 millisecondes, non pas de silence, mais d'un signal sinusoïdal continu de 1 kHz d'un niveau beaucoup plus bas (-20 dB si mes souvenirs sont exacts).
La puissance est la puissance moyenne de la salve de durée 20 ms. Je le précise, car il est parfaitement concevable de mesurer la puissance moyenne sur la durée de la save
plus la durée du signal "de fond" de 480 ms, soit 500 ms (1/2 seconde) ; la puissance serait alors beaucoup plus basse que celle mesurée sur la seule durée de la salve, puisque cette puissance serait moyennée sur une durée beaucoup plus longue durant laquelle l'appareil ne délivre presque pas de puissance.
Je précise enfin pour la parfaite compréhension de la chose en quoi consiste l'état de saturation d'un amplificateur. Un amplificateur est en état de saturation lorsqu'il n'est plus en état de reproduire la forme d'onde qu'il doit amplifier. Concrètement, sur un signal de forme sinusoïdale, cela signifie que la hauteur (amplitude) de la sinusoïde amplifiée dépasse l'excursion en tension dont est capable l'amplificateur, ce qui se traduira, sur un oscilloscope, par un écrêtage des sommets de la sinusoïde. Ces sommets seront rabotés ; ils auront la forme d'un plateau. En pratique, c'est état correspond à la situation où l'amplitude du sinus amplifié dépasse en fait la tension d'alimentation d'un amplificateur.
Ex : soit un amplificateur d'un gain en tension de 20 dont l'étage de sortie est alimenté sous une tension symétrique de + et - 20 V, soit 40 V au total. Un sinus d'amplitude 3 V se présente à l'entrée d'un amplificateur. L'amplitude du sinus à la sortie est égal au produit de l'amplitude du sinus à l'entrée par le gain : dans notre hypothèse 3x20=60V. Dans ce cas, l'amplificateur sera en situation de saturation; le signal sera écrêté, raboté à hauteur des tensions d'alimentation symétriques.
Un amplificateur en situation de saturation ne se comporte plus comme un amplificateur : sa sortie est bloquée, "accrochée" à sa tension d'alimentation jusqu'à ce qu'il ait récupéré. Dans une situation de saturation, l'analyse en régime harmonique n'est plus valable. La norme IHF consiste à mesurer l'amplitude maximal dont est capable l'amplificateur juste avant que ne survienne la situation d'écrêtage.
En revanche, une mesure de puissance moyenne continue est généralement effectuée en-dessous du seuil de la saturation. C'est la raison pour laquelle la spécification de cette puissance est accompagnée non seulement de la charge sur laquelle la puissance a été mesurée, mais aussi d'un taux de distorsion, qui correspond au degré de déformation que le signal subi à cette puissance.
La mesure de puissance suivant la norme IHF a donc essentiellement pour but de mesurer la marge entre la puissance continu spécifiée et la situation dans laquelle l'amplificateur sature.
La puissance dynamique spécifiée par Yamaha est donc parfaitement définie et circonscrite.
Un dernier mot : je suis d'accord pour dire que cette norme ne correspond pas au pire cas que l'on puisse constater en pratique. Je citerais ici de mémoire une expérience relatée sur le site de Meyer Sound (un fabriquant de matériel de sonorisation professionnel). Ce fabriquant a mesuré sur une enceinte active dotée d'un amplificateur de forte puissance l'effet d'un (j'écris bien 1) coup de percussion sur la tension d'alimention de l'amplificateur. Cette impulsion, non répétitive, a duré 50 ms, et cela a suffit pour faire chuter la tension d'alimentation (et donc le seuil de saturation de l'amplificateur) de plus de 50 %, en raison de l'appel de courant nécessité par ce signal.
Il s'agit d'un cas extrême rencontré dans un contexte d'utilisation précise, mais je le relate ici pour bien faire prendre conscience du fait qu'il faut interpréter avec prudence les spécifications de puissance impulsionnelle. Elle n'ont rien de la panacée qui permet de dire qu'un amplificateur sera dynamique.
D'un autre côté, je dis attention à ne pas raisonner dans l'absolu sans mettre en relation les spécifications d'une enceinte et d'un amplificateur avec l'usage effectif qui en est fait. Pour savoir si un amplificateur et capable ou non d'alimenter une enceinte, il faut s'intéresser à la puissance réellement nécessaire pour atteindre le niveau sonore souhaité.