Bigga69 a écrit:gailuron a écrit:Je n'ai pas compris sa question comme ça. Loandsound se demande plutôt si les mesures sont suffisantes pour juger de la fidélité sur des signaux musicaux complexes. Je laisse Haskil lui répondre.
[EDIT] C'est un vieux débat que je suis incapable de trancher faute de connaissances suffisantes en électro-acoustique. Mais, si les mesures permettent de réduire le choix à une short-list, c'est déjà un énorme avantage dans une offre pléthorique avec beaucoup de produits qui cherchent avant tout à plaire plutôt qu'à reproduire fidèlement. Les conditions d'écoute en magasin ne sont jamais optimales et la patience des vendeurs a des limites. Depuis 30 ans, je n'ai jamais acheté sans essayer chez moi à tête reposée (prêt du revendeur contre dépôt de garantie, commande en ligne avec droit de rétractation). Mais, évidemment, on ne peut pas le faire avec 36 appareils. Donc, les mesures sont une aide indispensable pour constituer sa short-list.
J'ai compris la même chose, mais partant du principe qu'on a pas d'autre moyen que les mesures pour comparer la foultitude d'appareils existant pour faire un premier tri, ce qui est primordial d'après moi est de choisir parmi les éléments bons aux mesures, et d'écouter chez soi sa sélection si on le peut, pour élire l'appareil à son gout.
Après, Loandsound pose effectivement une autre question sur la capacité qu'on a actuellement de réaliser des mesures "en action". Je ne pense pas que cela soit envisageable actuellement, mais je laisse aussi Haskil nous éclairer à ce sujet.
J'étais tenté de répondre comme Bigga69 !! Car à la vérité, ce sont les mauvaises mesures qui doivent faire écarter un appareil... Mais lesquelles et à partir de quels niveaux...
j'ai un FDA qui ne mesure pas bien sur certains critères : sa puissance n'est pas celle annoncée et il distord si on le pousse, sa prise casque est inutilisable... et pourtant, utilisé dans mon bureau, à bas niveau, en écoute de proximité, il a des qualités incroyables dont un silence de mort qui vient d'un rapport signal bruit remarquable en utilisation... je pourrais donc me contenter de son niveau de qualité sans problèmes si j'écoutais toujours à 1 mètre des enceintes... ce n'est pas le cas... si je le descends dans mon salon et le connecte à mes enceintes principales : c'est une dauble... Mais, mais : c'est prévisible et inscrit dans sa fichier technique...
réponse à
Loansound Dans tout l'arsenal des mesures à disposition d'un testeur, il y a tout ce qu'il faut pour mettre en avant la façon dont un amplificateur, une électroniques se comportent avec un signal complexe en action...
On a mis le doute dans l'esprit des audiophiles, et
Loansound rend parfaitement compte de ce doute en posant le problème comme il le fait.
Mais pour un amplificateur : il y a d'un côté une alimentation qui doit fournir instantanément la puissance demandée lors de l'écoute, puis un schéma - et ils sont largement connus, modélisés, éprouvés -, qui conduit jusqu'aux transistors de sortie dont les caractéristiques sont elles aussi connues et éprouvées, puis des radiateurs de refroidissement. Un testeur qui connaît son métier regarde le schéma, comprend son fonctionnement, le mesure et met tout en oeuvre pour voir ses limites...
certains ont même fait des mesures en connectant des vraies enceintes au cul de l'ampli... et l'on voit ce qui se passe, on le mesure...
Je ne choquerais personne en disant, par exemple, qu'un amplificateur Atoll IN 100 - ou le petit intégré Krell -, ne peut pas délivrer sa puissance continue annoncée de façon permanente : la taille minuscule des radiateurs de refroidissement individuels de ses transistors mosfet de sortie ne suffisant pas à évacuer la chaleur que les rotors dissipent... Mais à l'usage domestique, cet amplificateur connecté à une paires d'enceinte d'une efficacité relativement élevée et d'une impédance de 8 ohms ne montrera aucun signe de fatigue.. seul son prix a diminué, car les radiateurs coutent cher... Le rôle du testeur est de le dire dans les commentaires après avoir fait la mesure de puissance maximale tout le temps nécessaire jusqu'à la mise en protection. Il doit écrire par exemple après avoir fait ses mesures : "cet ampli fait deux fois 100 watts durant 40 secondes par une température de 20 degré dans la pièce et 40 watts de façon permanente dans la même pièce... Evitez de le mettre en plein soleil derrière une vitre... "
Voila entre autres raisons pourquoi de bonnes mesures, faites par une personne compétente, explicitées de façon compétente peuvent "tout" dire d'un ampli...
Cependant, la prudence veut que l'on ajoute une chose ou deux :
- Les bonnes mesures ne disent pas tout d'une électroniques car il se peut que des mesures non appliquées à ce jour puissent mettre en avant un type de comportement non connu un jour prochain qu'elles seraient découvertes (je n'y crois pas, mais je pose l'hypothèse car on ne peut pas l'écarter a priori).
Mais dans la pratique on sait bien qu'un amplificateur qui a un excellent rapport signal/bruit, des distorsions harmoniques faibles régulières à toutes les fréquences et à tous les niveaux de puissance, des distorsions d'intermodulation mesurées selon plusieurs combinaisons de fréquences, qui a une alimentation justement proportionnée à sa puissance et silencieuse, n'opposant pas de résistance aux appels de courant, utilisant un schéma connu et éprouvé... délivrera un son de très grande qualité avec des enceintes dont la sensibilité lui conviendront, écoutées à un niveau qui n'excède ni les capacités de l'ampli ni celles des enceintes...
- Les mauvaises mesures disent en revanche les défauts d'un appareil...
Mais dans la pratique, tout le problème est de savoir de quels défauts on parle et à quels niveaux ils sont audibles et dans quelle circonstance..
Un exemple : le même ampli ayant un rapport signal/bruit médiocre.... ne fera pas entendre un pet de souffle dans les HP d'une enceinte ayant un rendement de 85 dB, mais provoquera un déluge de bruits dans les HP d'une enceinte à pavillon ayant un rendement de 100 dB et plus...
Alors cet ampli sera bon dans un cas, inutilisable dans l'autre...
Avec la distorsion, c'est encore plus compliqué (d'autant qu'elle peut être liée au rapport signal/bruit) : l'oreille est très tolérante à certaines distorsions moins à d'autres, sur certains signaux et pas sur d'autres...
Une tenue de flute fera entendre nettement une distorsion qui sera inaudible sur une tenue de violon ou sur une voix...
Par exemple, si un LP n'est pas rigoureusement centré, sa lecture provoque du pleurage... ce pleurage est quasi inaudible sur un disque de quatuor à cordes, de violon, d'orchestre, de voix... il rend l'écoute du piano solo ou de l'orgue quasi impossible... si ce pleurage fait trop osciller la hauteur des notes jouées...
Pourquoi ?
Le violoniste joue avec du vibrato, la voix du chanteur vibre aussi : donc un peu plus un moins cela sera inaudible, ou plutôt sera très agréable et rendra le musicien plus expressif, sa sonorité plus ronde et agréable...
Le piano et l'orgue sont joués sans que celui qui joue ait la possibilité de faire vibrer la note après son émission : dans le cas de l'orgue, c'et même quasi une sinusoïde... et donc là, on entend et c'est pas possible, ça donne le mal de mer...
Retour sur terre :
De nos jours, la qualité de nombre d'électroniques de prix très raisonnable est incontestable. Le choix se fera, si l'on a accès à des vraies mesures ou qu'on fait confiance au constructeur et certains la mérite plus que d'autres d'une façon globale, en fonction de critères objectifs : puissance réelle de l'ampli, rapport signal/bruit, esthétique, nombre d'entrées, ergonomie... plus la dose de passion à ajouter et qui vient se cogner au prix demandé et possible pour l'acheteur...
Les enceintes ? c'est une autre paire de manches : elles restent, aujourd'hui comme hier et avant-hier, le plus difficile à choisir...