tonylb a écrit:Un audiophile qui se lance dans la quête perdue des câbles n'y va pas du jour au lendemain.. C'est plutôt, je me trompe peut-être, une résultante de lectures de test, magasines hi-fi prônant des chaînes hi-fi à pas de prix, sites de vendeurs etc et ce sur une longue période .. La mise en avant de matériel relié avec des câbles.. Ça fait partie du visuel des '' codes'' audiophiles.. C' est un package marketing et le marché y est encré.. Tout prouve qu'il n'y a rien à entendre.. Mais certains entendent quand même, ils s'enterre dans cette croyance... Tout audiophile passe du temps sur des lectures ici et là.. Comme une obsession sur un sujet.. Au bout d'un moment ça reviens à se laver le cerveau et être sensible à ce type de croyances.. Pour avoir mieux, encore mieux.. (d'ailleurs ou ça s'arrête ?) .. Bref, de la crédulité.. En découle un crédule.. Toutes forme d'insultes lié à ce vocabulaire est bien évidemment hors sujet et non intentionnel
En ce qui me concerne, à l'époque où j'utilisais des câbles que je choisissais pour leur son, certains magazines en parlaient, c'est vrai, mais c'est un ami audiophile qui a tout déclenché.
J'ai voulu essayer, en achetant des câbles pour un budget raisonnable, à souder moi-même. Le bouche-à-oreille m'a conduit à essayer aussi bien les câbles, que différentes fiches, différents isolants, et aussi différentes brasures pour souder les prises.
Très vite, j'ai entendu des différences particulières. Mais j'avais plutôt tendance à considérer avec mépris ce que disaient les magazines, et à prendre le contrepied des audiophiles qui écoutaient des musiques dont je ne supportait pas le son (du blues, du jazz, berk ! Moi c'était de la techno-trance).
En tant qu'étudiant en sciences, j'ai essayé tout ce qui, dans mes cours, pouvait avoir un rapport quelconque avec la conduction de l'électricité. Quand nous avons eu cours sur la répartition des charges électriques à la surface d'un conducteur, ma première idée a été de meuler un câble d'enceinte monobrin pour y faire apparaître une arête saillante continue d'une extrémité à l'autre, où toutes les charges électriques pourraient se rassembler (ce qui est vrai). L'idée étant que le signal se propagerait sûrement avec plus de précision s'il était guidé par la ligne de charges électriques, pointue, précise et linéaire, que s'il vaquait au hasard autour du conducteur cylindrique (ce qui est du délire total).
Pour la petite histoire, le résultat ne m'a pas plu.
En revanche, j'ai adoré le son que j'ai entendu après avoir poncé les conducteurs monobrins sur toute leur longueur. Mon interprétation personnelle était que les micro-aspérités dues au ponçage du cuivre jouaient le rôle que j'avais voulu provoquer avec le meulage : j'imaginais les charges électriques concentrées sur les minuscules arêtes à la surface du métal.
Et ensuite, j'équipais la famille avec mes câbles, qui, à chaque changement se montrait satisfaite.
Ce que j'entendais était influencé par diverses choses : aléas de la première écoute, a prioris, et surtout, l'aspect visuel des objets.
Par exemple, des points de soudure petits et brillants évoquaient des détails sonores petits et brillants.
Un câble avec une horrible gaine qui flotte autour évoquait un son mal tenu.
Un de ces aspects s'est généralisé aujourd'hui parmi les amateurs : les câbles en argent sont tenus pour donner un son clair et tourné vers l'aigu, comme l'argent, qui est un métal de couleur plus claire que le cuivre, et qui, sous sa forme massive (pièces de monnaie), tinte plus clairement que le cuivre.
Mais faire confiance à un CR ou à un vendeur, jamais de la vie. D'ailleurs, j'étais persuadé queles câbles audiophiles de marque avaient tous un son exécrable, qui enjolive la réalité. C'est pourquoi je me fabriquais mes propres câbles, à base de coaxiaux à usage technique.
J'ai fini avec des câbles de modulation à base de coaxial RG 179, plaqués argent, soudés avec de la brasure étain / plomb / argent (la brasure sans plomb n'avait pas un son aussi bon), sur des fiches avec isolant téflon (meilleur son que le polyéthylène).
En numérique coax, un énorme câble coaxial rentrait tout juste dans les plus grosses cinch du commerce. Je n'ai jamais su à quoi il servait à la base. A alimenter des émetteurs radio, je suppose. Mais comme il ne fallait que je fasse rien comme les autres, c'est l'optique Toslink qui avait ma préférence.
Et comme câble d'enceintes, j'utilisais les âmes de câble coaxial pour le réseau de télévision câble : 12 mm carrés de cuivre monobrin. Introuvable dans le commerce. J'ai même acheté une petite pince monseigneur pour le couper.
Tout ça pour dire que les lectures et les avis des autres, pour moi c'était poubelle. Je testais moi même mes propres câbles, avec mes propres méthodes et mes propres trouvailles. Et bien sûr, ça sonnait bien mieux que toutes les cochonneries du commerce
Après, je me suis mis à la mesure, aux tests en aveugles, et ça a tout changé.
D'abord, mesurer une courbe de réponse plate à 0.1 dB près quand on entend clairement 5 à 10 dB de plus dans les hautes fréquences, ça fait carrément bizarre.
Autre exemple, enregistrer sur cassette les signaux aux bornes HP de deux amplis, à la suite du son enregistré directement en sortie du lecteur de CD a aussi été une expérience choquante.
Les deux amplis avaient un son totalement différent. Je voulais savoir, en relisant l'enregistrement, lequel des deux serait le plus proche de l'enregistrement direct du CD vers la cassette (une cassette pro à cent francs, dans une platine K7 haut de gamme, hein ?).
Je relis les enregistrements, et là, j'entends trois fois de suite la même chose ! C'était impossible. Absolument impossible. Les deux derniers sons étaient complètement différents avant que je les enregistre. Il n'y avait aucune possibilité pour qu'ils deviennent semblables après. La dégradation due à l'enregistrement sur cassette était négligeable face à l'énorme différence de son entre les deux amplis.
Alors je réécoute les deux amplis. Et puis ben... au fond, je ne suis plus très sûr de ce que j'entends.
Et ainsi de suite, ma vie audiophile a été longue et riche.
Aujourd'hui, mon système utilise massivement des câbles noirs sans marque fournis avec les appareils. Solution validée après avoir été incapable de détecter à l'oreille l'addition d'une rallonge Cinch de 5 mètres de long à un câble existant... si 5 mètres avec un raccord en plein milieu, fait avec des prises en polyéthylène moulé, ne dégradent pas le son, alors ce ne sont pas 1 mètre 50 qui vont dégrader quoi que ce soit.
D'ailleurs, à la mesure, j'ai pu constater que ces 5 mètres, du câble le plus pourri de la surface de la terre, introduisaient une perte de 0.01 dB à 20 kHz, et 0 dB partout ailleurs. Je ne m'y attendais carrément pas !