Commençons par le début.
Les enceintes doivent être aptes pour moi à reproduire tous styles musicaux du métal au baroque, du concert sonorisé au concert acoustique à des volumes réalistes appropriés à chaque type d'écoute.
L'écoute à volume réaliste lorsqu'il s'agit de volume élevé représente un exercice difficile. Elle sollicite les résonances de l'acoustique du lieu d'écoute. En outre, le moindre déséquilibre (balance tonale), la moindre dureté extra musicale est accentuée pouvant rendre l'écoute insupportable et totalement non crédible. A système fixé, la mise en oeuvre devient prépondérante (découplage, placement, choix des câbles, "habillage" du lieu d'écoute...).
C'est en ce sens que le choix de nos électroniques s'est porté sur une source remarquable le fado et son alimentation (naturel, richesse, aération, grave, fluidité et dynamique accrue avec l'Als) et sur un l'amplificateur
Lavardin IT réalisant à ce jour la meilleure synthèse finesse, fluidité, transparence avec les atouts d'une remarquable exploration du bas du spectre, tous les avantages du tube sans ses colorations et leur faiblesse relative dans le grave et tous les avantages du transistor sans ses inconvénients dureté et manque de legato (je joue mon audiopathe de base un brin binaire).
Le lavardin
IT est la clé de voûte de nos systèmes et comme nous l'avons souligné ou comme certains l'ont remarqué sa puissance modeste impose le choix d'enceintes de bonne sensibilité (> 90 db, idéalement > 95 db) afin que sa capacité dynamique ne soit pas étreinte et qu'il puisse reproduire les volumes réalistes adéquats. Le choix des autres maillons du système est donc assujetti à l'adéquation avec cet amplificateur. En ce sens les choses sont plus simples.
L'écoute à volume réaliste impose naturellement le choix du rendement élevé du fait de la puissance limité de l'IT. Tout aussi important, le bas rendement rend plus difficile le fait d'amener un instrument à niveau réaliste sans que le niveau des autres instruments soit exagéré. A titre d'exemple, j'utilise souvent l'album d'Aldo Romano Ten Tales (enregistrement live) morceau Monologue for two avec Aldo à la batterie et Joe Lovano au saxophone tenor. Le choix d'un niveau réaliste pour l'un ou l'autre des instruments permet d'évaluer la capacité du système à reproduire le niveau respectif des instruments.
Des écoutes diverses dont celle chez Frédéric (Devas) (c'est
ici) possédant à l'époque des LB FE 206 en BR (en compagnie de Peter77) commencent à ébranler mes certitudes audiophiles. Comment diable un simple petit HP pouvait revisiter de cette manière l'écoute d'un album que je croyais connaître ? Certes à l'époque, l'exploration du grave était très limitée, l'aigu (une Beyma) perfectible mais c'était bien la première fois où la présence et la spatialisation, les poussées dynamique du saxophone de Paul Desmond, le rendu de la caisse claire présentait un tel niveau de réalisme. Par la suite Fred m'a légué ces caisses me permettant de faire des écoutes prolongées sur ces LB sur un petit système (Philipps DVP 5500 et Hafler 1600) qui bien que ne possédant pas l'homogénéité indispensable à une appréciation au long terme me permettait d'appréhender les limitations de mon système en terme de transparence et de définition.
Une écoute faite avec lesAiles sur Optima Analog II montrait combien la Fantasia n°1 de Telemann interprétée par Barthold Kujiken pouvait présenter un niveau de définition accrue par rapport à nos repères d'écoutes respectifs. Les informations de soufflé et d'attaque (travail de la langue en clappet), la perception du bruit de l'unique clé de cette flutte traversière en bois, la poussé dynamique de l'instrumentiste et les modulations ressortaient. Cette écoute nous confirme également combien la reproduction du grave et l'homogénéité tonale sont des problèmes inhérents au HR. En effet, ayant une tendance naturelle à focaliser l'écoute d'un système sur les qualités, lesAiles me ramenait à la réalité en m'exprimant sa réserve quant au grave (lourd, traînant) et à son intégration quant au reste du spectre. Comme dirait RL, la cause est entendue, c'est globalement pas terrible pour le prix. De surcroît, on nous explique à la sortie que c'est la version d'entrée de gamme et qu'à demi mot cela ne marche que comme une enceinte d'entrée de gamme, que le tweeter n'est pas en phase là où il est placé, que le moteur de compression peut être remplacé par un meilleur et que le HP de grave est aussi en entrée de gamme et qu'il ne fallait pas se faire d'illusion à ce prix là, il ne fallait pas espérer mieux...
L'écoute chez Eric Masse a été également très instructive (c'est
ici). Je prends conscience de la difficulté de mise en oeuvre de tel système multi amplifié et bien évidemment le coût d'une telle installation. C'est définitivement hors de ma portée et cela viole mon postulat de base : l'IT comme pierre angulaire de mon système. A nouveau c'est l'occasion de retrouver un niveau de définition en particulier dans le médium qui met en oeuvre non un pavillon/compression mais un HP FE208 Sigma et un tweeter HEIL.
C'était décidé, je(nous) voulais progresser dans un budget raisonnable (notion toute relative) sans perdre l'homogénéité de mes
D700 vers des enceintes présentant une sensibilité supérieure, une définition accrue et une meilleure reproduction du grave.
La suite s'est fait sous l'initiative de mon frère qui a pris le risque d'un essai in situ avec possibilité de remboursement en cas de non-satisfaction.
A suivre...