ericb56 a écrit:@ JO95,
Et s'il n'y a pas de mastering alors nous n'écoutons rien? Pourtant j'écoute chez moi des disques réalisés sans mixage, égalisation, compression ni ajout de réverbération et j'entends quelque chose (catalogues BNL, Syrius et Passavant). Leurs productions coïncident avec mes goûts musicaux. Si vous connaissez d'autres labels travaillant ainsi, je suis preneur.
La fidélité au concert veut dire un preneur de son qui sait placer ses micros omnidirectionnels et linéaires (un par enceinte) de telle façon que je puisse en reproduire l'écartement chez moi afin d'obtenir une stéréophonie de phase et d'intensité sur la plus grande partie du spectre audible. C'est une méthode assez peu utilisée par l'industrie du disque et c'est bien dommage tant le résultat est convaincant.
Le placement judicieux des enceintes permet d'atténuer certains modes sans obligatoirement en exciter d'autres. Le placement tout aussi judicieux des fauteuils permet de se placer hors des zones de ventres ou de nœuds de vibration des modes restants si le local n'est pas trop petit.
Tu es sûr que les labels dont tu parles n'utilisent absolument aucun outil de mastering ou de post production ? pas de mixage ni de reverb OK, mais en aval de l'enregistrement stricto sensu ?
Un couple de micros bien placés dans une bonne acoustique, ça peut donner de formidables résultats en effet. C'est entre autres ce que faisaient nos preneurs de son de l'AFDERS (des pros ou DYERS perfectionnistes). De très nombreux disques classique des années 60/70 ont été enregistrés ainsi, l'ORTF utilisait son fameux couple de micro, et les concerts de cette époque sur France Musique avaient une qualité sonore légendaire. Ceci dit, des enregistrements multi micros peuvent aussi donner d'excellents résultats quand c'est bien fait, avec beaucoup de précision sans vraiment nuire à la spatialisation "naturelle" du concert. Le problème, c'est que c'est souvent fait pour gagner du temps (c'est long de bien placer un couple ou deux couples de micros, il faut faire des essais avec les musiciens, qui ne font pas ça gratuitement) et aussi pour faire des effets "loupe" sur certains instruments ou solistes, ce qui pour un concert classique n'est pas très satisfaisant, mais avec les outils dont on dispose aujourd'hui, le procédé multi micros placés plutôt près avec d'autres micros d'ambiance n'est pas en lui-même à rejeter, il y a des exemples de grande qualité (la Maison de la radio aujourd'hui entre autres).
Le placement des enceintes et celui de l'auditeur peut aider un peu, mais ne supprime pas les modes de résonance, donc les toniques, les creux, bosses et déphasages liés à la pièce d'écoute. Et puis on n'écoute pas toujours rivé sur un siège situé dans un étroit "sweet spot" ou l'acoustique n'est pas (très) mauvaise. De même que dans un concert on n'entend pas la même chose selon l'endroit où on est placé. même bien traitées et avec une bonne acoustique globale (haskil qui intervenait sur ce forum nous expliquait que ce n'est pas si vrai d'ailleurs, selon les lieux), les salles de concert ne sont pas neutres acoustiquement.