haskil a écrit:Mais d'autres qu'itunes aussi taggent à leur façon les fichiers wav dans le fichier si j'ai bien compris ce qui fait que c'est pas toujours lus par tous les players. C'est un peu le bordel tout ça
Bonjour,
Le tagage des fichiers wavs directement dans le fichier semble très peu usité. Ce qu'il se passe, c'est qu'il ne doit pas exister de standard, et que chaque logiciel qui fait cela (c'est-à-dire quasiment aucun) invente un système de tag qui lui est propre. On peut en effet ajouter dans un wav toutes sortes de données personnelles après l'audio.
Il existe en revanche des systèmes de tags internes aux fichier qui sont largement reconnus. Il me semble que l'APE v2 est un système de tag qui passe à peu près partout. Il n'existe pas pour fichier wav à ma connaissance, mais fonctionne pour pratiquement tous les autres formats.
FDRT a écrit:Quel sont les formats vraiment non compressés ? Le wav "std" est-il le format original du CD ? Qu'est-ce que le FLAC (non compressé, un peu ?) ?
En gros, maintenant que j'ai mon NAS, je souhaiterais mettre mon millier de CD dedans dans un format sans perte et pérène. Mais, si je connais bien l'info, les nouveaux formats audio qui sortent à la pelle pour faire du compressé, du HD, du sans perte... m'embrouillent un peu !
Le wav standard, qui est en 44100 Hz 16 bits stéréo, contient exactement les données du CD. A proprement parler, un CD n'a pas de format de fichier. Les infos binaires sont placées en série, avec des marqueurs de début de plage. Ceux-ci sont d'ailleurs décalés d'un lecteur à l'autre, une majorité de mécaniques lisant légèrement en avance par rapport à la position réelle des marqueurs (on appelle cela l'offset (ou sample offset, ou read offset, ou read offset correction)).
En tout cas, c'est du PCM 44100 Hz 16 bits stéréo. On peut donc copier ces données dans des fichiers wav ou aiff, ou même raw.
Il existe ensuite des formats dits lossless (sans pertes), qui reprennent les mêmes données, mais stockées de façon un peu plus compacte (par exemple, si il y a un silence total entre deux plages, au lieu de copier 88200 fois zéro, le format indique "0, répéter x88200".
Ces formats sont par exemple l'APE, le Flac, le Lpac, l'Apple lossless, le MLP (pour DVD audio), le wavpack, le WMA pro lossless, le Shorten etc
La taille des fichiers fait dans les 40 % (classique très dynamique, où l'encodeur peut laisser tomber les bits de poids fort pendant les pianos) à 70 % de l'original (dans le métal notamment, où il y a beaucoup de bruit à encoder, or le bruit n'est pas compressible).
Remarque : je préfère largement le Wavpack au FLAC car le logiciel de lecture peut accéder instantanément à n'importe quelle partie du fichier, alors que pour le FLAC, cela peut prendre plusieurs secondes. Très gênant lorsque que je veut réécouter les trois secondes qui viennent de passer, alors que je suis à la fin d'un morceau de 40 minutes... Foobar recule instantanément en Wavpack, mais met plusieurs secondes pour retrouver où il en est en FLAC.
Et puis il y a les formats lossy (avec pertes), dont l'emblématique mp3. Ils dégradent la qualité sonore pour gagner de la place. Les abominables encodeurs des années 90 ont cédé la place à des programmes aboutis (encodeur Lame), qui donnent une qualité honorable malgré les limites inhérentes au format.
D'autres formats, mieux conçus, ou moins bien, sont arrivés ensuite.
Aujourd'hui, le champion en qualité sonore parmi les "lossy" est le Vorbis (fichiers Ogg Vorbis), talonné de près par l'AAC et le défunt Musepack. Vorbis et AAC ont donné lieu a de nombreuses évolutions. Ils n'ont que tardivement rattrapé le Musepack, dérivé du MP2, qui est resté longtemps champion de la qualité sonore lossy. Citons pour être complet un format de niche également très bon, le Windows Media Audio Pro (différent et incompatible avec le Windows Media Audio tout court).
Derrière, il y a le mp3, et enfin le reste : Atrac, mp3 pro, WMA standard...
J'ignore où se situent le Real audio, le Quicktime, et l'AC3 (Dolby Digital) en termes de qualité.
Pour ce qui est des taux de compression, exprimés en débit (référence CD = 1400 kbps), le mp3 atteint une qualité audiophile vers 200 kbps avec Lame -V2. Le Vorbis atteint une qualité supérieure (il est plus constant, le mp3 a tendance à faire des couacs) dès 170 kbps.
Il faut soit utiliser des signaux test, soit avoir l'oreille entrainée pour distinguer un fichier lossy d'un original à ces débits. Un auditeur non averti ne remarquera rien dès 130 kbps. Le Vorbis est vraiment bluffant, car même à ce débit il est quasiment impossible à distinguer de l'original, à part sur certains passages bien précis, ou alors avec des enceintes ou un casque qui met l'aigu en avant. Le mp3, quand on connait le truc, on arrive à le repérer à 130 kbps.
A 170 kbps, le mp3 devient très difficile à distinguer de l'original, et le Vorbis quasiment impossible. En fait, les dégradations ne sont pas permanentes. Ce qui se passe, c'est que les sons particuliers sur lesquels la différence est audible sont de plus en plus espacés. Sur du mp3 170 kbps, il y aura par exemple quelques secondes par plage qui seront dégradées. Sur du Vorbis 200 kbps, quelques secondes d'un CD sur 20 seront dégradées.