La 2e sonate pour piano op. 61 de Chostakovitch

» 23 Juil 2022 13:28

Je suis tombé en arrêt devant la 2e sonate pour piano de Dimitri Chostakovitch.

Grâce à Internet, on peut faire son marché parmi la discographie avant d'acheter un ou plusieurs CD pour se constituer une bonne discothèque.

Cependant, je constate que cette sonate a finalement été très peu enregistrée, et très peu enregistrée par des pianistes de renom.

Certains disques sont de plus très difficiles à trouver sur le marché, car peu réédités ou peu diffusés.

Maria Yudina a donné une interprétation assez extraordinaire de cette sonate, qui ne ressemble à aucune autre de celles que j'ai entendues, et elle rejoindra pour cela ma discothèque. Mais le son est vieux (enregistrement de 1960).

Quelle bonne version de cette sonate dans une bonne qualité sonore ?

Gilels (Melodiya et repris sous d'autres labels) est intéressant, mais c'est un enregistrement de concert et ça tousse beaucoup dans le public. Et autant j'aime énormément Gilels, je ne le trouve pas forcément le plus intéressant.

Vedernikov (Melodiya, repris par Denon au Japon, un disque très difficile à obtenir) ?

Egorov lors d'un concert au Pays-Bas en 1993 paraît très beau (mais où trouver son enregistrement ?).

Leonskaja chez Teldec ? C'est assez bien fait aussi, mais elle me paraît plus lisse et avec une sonorité moins profonde.

Ashkenazy ? Mais il est enregistré par Decca. C'est peut-être un peu risqué si on veut un beau son de piano...

L'obscur Boris Berman ?

Quelqu'un a-t-il une idée ?

» 23 Juil 2022 14:49

Bonjour,

Emil Gilels bien sûr, Annie d'Arco la jouait également me semble-t-il.
Sinon, s'il est là en ce moment, peut-être aurais-je une piste de la part de mon petit-neveu qui a fait plusieurs longs séjours à Saint Pétersbourg dans le cadre de ses études universitaires et ami d'enfance du pianiste John Gade avec lequel il était en Moldavie l'année dernière lorsque celui-ci avait joué le 2ème concerto de Rachmaninov au cours des nuits pianistiques de Moldavie ?

- https://www.johngade.com/

Sinon, il y a également ceci: https://www.rtbf.be/article/la-2eme-son ... n-10943322

Bon week-end.

» 23 Juil 2022 16:04

Superbe émission ! Une concurrente (émule ?) de la Tribune des critiques de France Musique. Que je ne connaissais pas, bien qu'étant frontalier de la Belgique.

Merci beaucoup pour ce lien.

» 23 Juil 2022 21:10

J'en profite pour relayer cette intéressante analyse approfondie de cette sonate (en anglais) : http://www.pianolessonsindianapolis.com ... reface.htm

» 25 Juil 2022 15:41

Les choses se compliquent s'agissant de Gilels.

D'après mes pérégrinations sur le Net, il semble qu'il y ait deux interprétations majeures dans la discographie (plus un enregistrement londonien apparemment en mono) : une prise de son RCA de janvier 1965 à Carnegie Hall (New York) et une prise de son Melodiya de mars 1965 au Conservatoire de Moscou. Étonnamment, d'après ce que j'ai pu trouver et écouter sur Youtube, les deux sont très différentes. La seconde est une prise de son de concert (celle dans laquelle le public tousse). Engagée, sonorité pleine et puissante. La première est, semble-t-il, une prise de studio, avec des tempi plus larges, notamment dans le largo médian. Intimiste, sonorité plus impressionniste, sans manquer néanmoins de contraste dynamique.

La version moscovite est plus entraînante, elle exalte les émotions. La version new new-yorkaise est plus méditative et invite à intérioriser cette musique ; elle est plus chambriste, en fait.

Dans la version new-yorkaise, dans le passage du largo dans lequel l'interprète doit installer la musique dans les silences entre les accords, Gilels prend son temps, comme le fera Anatoly Vedernikov dans son enregistrement de 1971.

Dans l'émission Table d'écoute dénichée par ajr, c'est la version moscovite qui est comparée à celles de Leonskaya, Yudina, Egorov et Berman.

Les commentaires de nos amis de Belgique auraient été sans doute très différents si la version new-yorkaise de Gilels avait été comparée aux autres, tant les deux interprétations sont dissemblables dans leurs intentions.

Comme les disques de Gilels sont très faciles à trouver, j'ai jeté mon dévolu sur un exemplaire du disque de Vedernikov édité au Japon que je suis parvenu à dénicher malgré les difficultés pour mettre la main sur un exemplaire. Prochaine étape : juger ce disque sur la chaîne.