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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

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Message » 17 Nov 2004 9:28

carbo a écrit:Il est évident que cette base, même dans sa version la plus complète n'intéressera probablement pas Haskil, ou Gilles r, ou X ou Y qui ont déjà bien plus de disques :mdr: .

Une tentative de discopgraphie est toujours enrichissante. Il est bien rare que l'on y trouve pas un enregistrement inconnu ou des choix majoritaires pouvant remettre en question L'enregistrement dont on est pourtant si fier :wink:
PascalBé
 
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Message » 17 Nov 2004 13:21

Pour exprimer de manière plus tangible ce que je dis, on peut penser au fait que Cortot lorsqu'il jouait certaines partitions pour les enregistrer avec les moyens de l'époque, ne jouait pas toutes les notes de manière à simplifier et donc clarifier la perception qu'en auraient ces auditeurs.


Totalement faux, même si cette idée stupide car ne se vérifiant pas du tout à l'écoute a vaguement été exprimée par Krystian Zimerman dans un entretient à Diapason récent qui est un monument de sottises et de désinformation.

C'est faux et archi faux donc et prouvable partitions en mains : Fredicol sait aussi cela très bien : il sait lire aussi une partition ! Et il a répondu.

Je crois avoir la quasi totalité des enregistrements d'Alfred Cortot (y compris les Japonais de 52), sauf peut-être ses premiers 78 tours enregistrés comme accompagnateurs de Felia Litvine. Et encore je ne suis même pas certain pour ces derniers. Ecoute donc Etude en forme de Valse de Saint Saens et 2 e Rhapsodie hongroise de Liszt :lol:

Pour moi de la même manière, Horowitz était fort capable de détourner une partition de manière à placer quelques petits arrangements pour faire briller son phrasé, et je ne suis pas certain que ce genre de chose était au service de la musique, plutôt au service de lui même.Un grand a dit qu'Horowitz pensait que la musique était à son service plutôt que l'inverse. C'est excessif mais parfois on peut se poser la question.



Pour toi, sans doute, mais le vocabulaire que tu utilises prouve à la fois ton incontestable passion pour la musique (et là bravo !) et la ressucée de quelques jugements hatifs lus dans la presse musicale sous des plumes pas bien compétentes.

Je te rassures, à 20 ans, j'étais pareil... et ça m'a même tenu un certain temps :lol:

Puis un jour, on met le moralisme à la c.on au fond de sa poche et on ne prête plus d'intentions aux gens et l'on se contente de les écouter.

Fred : même Laurent Korcia : il n'y a rien à juger dans son disque avec Julie Depardieu. Heifetz composait des chansonnettes et se faisant embaucher anonymement dans les orchestres d'Hollywood pour enregistrer les musiques de film dans des orchestres ou les plus grands musiciens jouaient. Le Hollywood String Quartet, par exemple. Les musiciens reconnaissaient Heifetz évidemment mais il n'avait pas l'impression de déchoir : il était heureux de jouer des partitions de musique de films.

Alors la morale à deux balles : au fond de la poche.


Qui va en vouloir à Horowitz d'avoir donné sa version de quelques oeuvres romantiques en les arrangeant ? Il a continué ainsi une grande lignée de pianistes compositeurs qui faisaient cela. Il n'y a guère de morale à impliquer dans cette constatation.
Quand Horowitz arrange les Tableaux d'une exposition de Moussorgsky il ne les trahit pas plus que Ravel quand il les orchestre. On abouti alors à d'autres tableaux. Quand Horowitz arrange une Rhapsodie hongroise de Liszt : il donne sa version parfaitement dans l'esprit du compositeur.
Quand il joue une sonate de Haydn : il est d'un scrupule admirable.

De plus, et aprés on peut passer à autre chose, mes remarques vous ont parfois offusqué mais que dire des lieux communs écrits sur Karajan...


Il vaudrait mieux, en effet, que l'on passe à autre chose. Car s'agissant des lieux communs et de la distorsion de jugement tu te poses là. Je n'ai pas lu de lieux communs sur Karajan par qui que ce soit ici surtout de la part d'un compositeur connu et d'un chef d'orchestre professionnel.

En revanche, ta position moralisatrice sur quelques interprètes, la confusion que tu fais entre ton goût et ce qui est alors même que ton goût n'est pas nécessairement fondé sur une appréciation objectivement compétente est à mettre de côté dans une discussion comme celle là.

Sur Serkin : quand je dis "admiré du monde entier" c'est par opposition au fait que tu prétendais que c'était grosso modo une invention de Diapason. Donc toutes les revues musicales du monde placent Serkin dans les grands grands pianistes du XXe siècle.

Serkin vu par les pianistes ? J'ai interviewé des dizaines et des dizaines de pianistes dans ma vie : d'Arrau à Zimerman, je crois que je n'en n'ai pas raté beaucoup. Y compris Richter... qui était un admirateur éperdu de Serkin. Mais n'aimait pas beaucoup certains autres et encore exprimait-il cela parfois de façon si énigmatique que quand tu le lui faisais remarquer il se reprenait.

Un souvenir personnel : J'étais allé voir Richter qui habitait à Paris dans un petit appartement au dernier étage d'un immeuble du Marais qui appartenait à son chauffeur français.

Homme très sympathique et bizarre !

Richter : pourquoi Horowitz demander gros cachets ? Lui vouloir faire grandes fêtes ? Non, lui putain de luxe.

Moi : c'est pas un peu dur !

Richter : Si ! lui putain de bas étage !

Moi : quand même !

Richter : bien sur grand artiste, grand pianiste, grand musicien, mais lui si bizarre et maniéré.

Evidemement qu'il admirait et jalousait Horowitz tout en ne comprenant pas toujours la façon dont Horowiz jouait parfois ! Idem de Sofronitzky du reste !

Quand j'ai publié ce que j'avais à publier : il y a eu une violente polémique autour de Richter et de ses déclarations (recueillies par un autre que moi, mais mises en forme par moi et par Richter une à une), certains ont prétendu que c'était inventé.

Richter m'a alors demandé d'en remettre une couche le mois suivant : ce que j'ai fait. :lol:

Et il m'a envoyé une lettre manuscrite qu'il voulait que je publie pleine page :

Cher monsieur X,

pour une fois j'ai senti la vérité

merci

Sviatoslav Richter

Et avec une seconde page :

Juste une partition écrite de sa main qui reprenait un passage des Images de Claude Debussy et il a écrit en dessous :

La plus belle musique du monde

Et signé.

j'ai pas publié mais gardé précieusement !

Et bien je peux te dire une chose, c'est que Richter trouvait Serkin un artiste "pur" comme il disait et qu'il avait gardé aussi un souvenir tellement ému de la façon dont Serkin l'avait accueilli aux Etats-Unis. Souvenir ému et drole. Je raconterais un jour.


Donc, on met ses préfèrences personnelles et injustifiées de façon objective sur les grands artistes de coté.

Pour le moment on s'occupe des compositeurs

Et puis s'il te plait apprend à quoter car on ne comprend rien à tes citations dans ce que tu reprends tu texte des autres.

Et puis : faut pas me brancher piano : je deviens chiant tellement je suis intarissable sur le sujet qui m'occupe depuis 40 ans et tu sais Kempf : je dois avoir une petite centaine de ses enregistrements et je connais évidemment ces Schumann vieux et plus récents. Et tous les disques des élèves de Clara Schumann y compris ceux d'Ilona Eibenschütz (créatrice à Londres de l'Opus 118 choisie par Brahms lui même) enregistrés à la fin du XIXe et au début du XXe siecle. Et sans doute deux cents Richter ! Tous les perlemuter y compris deux 78 tours à lui qu'il m'a donnés et sont les épreuves de son premier enregistrement. Etc. On peut même dire que ma spécialité serait le piano et l'histoire de l'interprétation pianistique.


Alain :wink:

Fredicol : Charpentier celui dont on parle c'est le Baroque, c'est pas le Gustave Charpentier de Louise :lol: et c'est effectivement l'un des très très grands compositeurs de l'histoire de la musique. Ce dont on ne prend conscience que peu à peu vu que sa musique n'est éditée et disponible, hors trois tubes, que depuis peu et c'est même pas fini ! J'adore Chostakovitch qui est à connaitre évidemement pour quelques oeuvres sublimes : 4e, 8e, 10e, 14 e symphonies, sonate alto piano et bien sur quelques quatuors mais il n'est pas plus important que Charpentier Marc Antoine !

Maintenant stop :

ON PARLE DES COMPOSITEURS ET DE LA LISTE

Sera toujours temps de conseiller des versions.
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Message » 17 Nov 2004 14:04

carbo a écrit: les spécialistes de classiques puissent me dire s'il existe de meilleures versions d'oeuvres que je possède déjà, et lesquelles, évidemment :P . Que ces mêmes spécialistes puissent, au vu de ce que j'écoute, me conseiller des oeuvres majeures ou "secondaires" qui manquent manifestement dans ma CDThèque ...
:mdr:


Il est visiblement "délicat" de donner un avis (qui je le rappelle depuis le début n'est qu'un avis...) face à quelques divas du Milieu. Je ne veux offusquer personne si certains pensent que nous devons parler de compositeur, il ne m'apparaissait pas necessaire de le faire de manière aussi péromptoire. Je comprends que tu me repproches d'être aussi préromptoire dans mes goûts. Toutefois, mes goûts sont libres et s'expriment ainsi quoique tu puisses en penser. Ton argumentation est essentiellement basée sur le procés d'intention et sur ta magnifique carrière de guide musical. Ce qu'a dit Zimermann, il le tient apparemment d'un technicien d'un certain age qui a effectué des écoutes assez précises des partitions de Cortot. De même, quelque fut ta trés haute compétence musicale, il me semble que Zimermann n'est pas exactement incapable en terme de lecture de partition, ou tout du moins, aussi compétent que toi.
Je ne voulais en rien t'offusquer je me range donc à ton avis: j'espère un jour apprécier Serkin à sa juste valeur. Maintenant j'espère que tu n'opposeras pas systématiquement ton immense culture musicale à l'avis de personne qui ne font qu'écouter la musique et qui effectivement sont passionnés.

Respectueusement Loïc
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Message » 17 Nov 2004 14:14

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Message » 17 Nov 2004 14:27

Promis, juré, craché, croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer, après, on parle des compositeurs... Super idée d'ailleurs, je suis certain que l'on va découvrir plein de choses... Carbo, je vais t'envoyer mon adresse email par mp !

Haskil a écrit :
Fred : même Laurent Korcia : il n'y a rien à juger dans son disque avec Julie Depardieu. Heifetz composait des chansonnettes et se faisant embaucher anonymement dans les orchestres d'Hollywood pour enregistrer les musiques de film dans des orchestres ou les plus grands musiciens jouaient. Le Hollywood String Quartet, par exemple. Les musiciens reconnaissaient Heifetz évidemment mais il n'avait pas l'impression de déchoir : il était heureux de jouer des partitions de musique de films.


Le problème, c'est je crois qu'il y a un gouffre entre les motivations de Korcia et celles d'Heifetz ! Je n'ai pas connu Heifetz mais un peu Korcia et personnellement, j'ai rarement vu quelqu'un d'une telle prétention... Ensuite, l'ingénieur du son qui a enregistré mes Scriabine a aussi enregistré le disque de Korcia et il se tirait les cheveux ! Tu verrais les points de montage, tu serais fou... J'étais moi-même sur le cul.

lcartau a écrit :
Il est visiblement "délicat" de donner un avis (qui je le rappelle depuis le début n'est qu'un avis...) face à quelques divas du Milieu.


:D C'est génial, j'ai l'impression d'être un mauvais garçon des rues quand il écrit ça... :D Je vais peut-être m'acheter un cuir clouté ! :wink:

Ce qu'a dit Zimermann, il le tient apparemment d'un technicien d'un certain age qui a effectué des écoutes assez précises des partitions de Cortot. De même, quelque fut ta trés haute compétence musicale, il me semble que Zimermann n'est pas exactement incapable en terme de lecture de partition, ou tout du moins, aussi compétent que toi.


Donc, s'il le tient de quelqu'un, il véhicule des choses qu'il n'a pas vérifié et donc sa compétence ne rentre pas en compte, juste malheureusement sa crédulité et sa naïveté et son ignorance aussi car il sait lire une partition également et s'il s'était un tant soit peu intéressé à Cortot et son oeuvre, il se serait vite rendu compte qu'il racontait n'importe quoi... Mais on est habitué avec Zimermann !

Maintenant j'espère que tu n'opposeras pas systématiquement ton immense culture musicale à l'avis de personne qui ne font qu'écouter la musique et qui effectivement sont passionnés.


1) Haskil ne le fait pas systématiquement. Il défend la veuve, l'orphelin :wink: et signe d'un H à la pointe de son crayon :wink: et n'a aucun intérêt à étaler sa culture pour épater la galerie. Il défend ce qu'il croit juste.

2) Ecoute encore davantage - tu en auras l'occasion avec la petite liste que l'on va te concocter - et ne tiens pas ce que tu lis pour des vérités absolues.

Sur ce, j'envoie un mail à Carbo.
fredicol
 
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Message » 17 Nov 2004 14:52

carbo a écrit:
2) Pour chacun de ces compositeurs, lister leurs oeuvres (plus ou moins en intégralité pour les compositeurs peu "prolixes", limité à un certain nombre (50 ?) dans le cas contraire).



se limiter à une cinquantaine de compositeurs me semble plutôt une bonne chose, c'est déjà beaucoup de boulot en perspective. :wink:

en revanche, 50 oeuvres par compositeur, c'est peut-être beaucoup :mdr:


cordialement

Jérôme
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Message » 17 Nov 2004 15:15

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Message » 17 Nov 2004 17:19

On ne va pas non plus perdre autant de temps que j'en ai perdu à me demander comment faire : hein Carbo ! :oops:

J'ai fait une liste d'oeuvres à Beethoven. On peut tenter de faire un galop d'essais avec.

Je l'ai reprends et je m'efforce pour chacune des oeuvres à proposer trois ou quatre versions :

1 ou deux historiques son mono.

Le reste stéréo.

En explicitant mes choix.

Alain :wink:
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Message » 17 Nov 2004 18:23

Ceci n'est qu'un brouillon pour donner une idée : évidemment la version propre sera avec numéros d'opus et précisions plus grande dans les détails et présentation rapide des oeuvres.

Ludwig Van Beethoven :


Quatuors razoumovsky

- Quatuor Juilliard : Sony (enregistrement des années 60).

Grande perfection instrumentale, un jeu engagé et une sobriété qui ne manque ni d'expressivité ni de grandeur.

- Quatuor Berg : EMI (enregistrement des années 70).

Jeu plus policé, plus gourmé, plus hédoniste, mais grande classe.
Derniers quatuors :

Juilliard chez Sony

Berg chez EMI

- Les Vegh chez Naïve

Attention : justesse parfois hasardeuse, mais interprétation bouleversante, âpre.

Si l'on veut l'intégrale ce qui peut être plus économique en prix parfois :o

On trouve Amadeus (DGG : fantastique aussi : un peu les Berg en plus direct), Berg, Juilliard, Italiano 5philips : grande beauté sonore, parfois un peu trop hédoniste), et Vermer (Warner : excellent de bout en bout) à des prix défiants toute concurrence.

Concertos pour pianos 3, 4, 5

Versions monophoniques isolées :

Cinquième Empereur

Fischer/Furtwangler : EMI.

Indescriptible, un monument de l'histoire de l'interprétation.

Troisième :

Haskil/Markevitch : Philips (hélas seulement dans le coffret "intégrale Clara Haskil".

Phrasés admirables de naturel, mais manque de puissance physique : la plus parfaite cadence dans la conduite des phrasés de l'histoire de l'enregistrement. Mouvement lent à pleurer.

Backhaus : Testament

Jeu direct, simple, apparemment peu expressif dans le détail car il n'est pas dans l'instant, mais jeu d'une sobriété et d'une grandeur admirables.

Quatrième :

Novaes/Klemperer : Vox et Urania

L'orchestre est faux comme c'est pas permis, pas ensemble mais la pianiste y est d'une inspiration divine que je ne connais qu'à Kempff et Van Kempen (elle joue la cadence de Saint Saens comme Rubinstein dans son premier enregistrement).


Les intégrales étant souvent au même prix que deux disques isolés

En mono :

Kempff/Van Kampen chez DGG s'impose.

Son mono splendide, interprétation qui prend en compte les changements de langage chez le compositeur en fonction des concertos. Jeu inspiré de bout en bout avec notamment un Quatrième Concerto dont la qualité d'inspiration a quelque chose de divin.

En stéréo, c'est un peu la même chose, le prix de l'intégrale est parfois inférieur à celui des disques isolés :

Kempff/Leitner chez DGG

Presque aussi bien que Van Kempen : fantastique Troisième concerto.

Arrau/Haitink chez Philips (disponible seulement avec toutes les Sonates pour piano)

Jeu puissant, rond, très dense du point de vue de la sonorité, orchestre très bien dirigé. Une très grande version un peu oubliée. Pas très "général" de la brigade du rire, parfois un peu trop : "dans chaque note, il y a le plafond de la chapelle Sixtine", mais grande grande interprétation.

Serkin avec plusieurs chefs (Ormandy et Bernstein) : Sony, disponible séparément.

Un jeu vivant, inspiré, très vif et sensible, toujours aux aguets, d'une simplicité désarmante de ton. D'une grande liberté, très live par le ton.

A signaler une curiosité captivante pour les fans de l'Empereur : la version Gould/Stokowski chez CBS. Tempo lent, piano dans l'orchestre, conception symphonique avec piano obligé plus que concerto ou les deux "s'opposent", c'est une interprétation un peu perverse et préméditée, mais d'un intérêt capital.



Sonates piano 8, 14, 23,


les trois célèbres donc "Pathétique", "clair de lune", "Appassionata"

Mono :

Yves Nat : chez EMI

Jeu direct, franc, en prise directe avec le texte, sans arrières pensées ni mise en scène (à noter quand même petite faute de goût dans le finale de la Clair de lune avec des phrasés un peu trop expressifs). Géniale recrétation. C'est l'inventeur du couplage qui allait faire fortune ensuite.

Stéréo :

Serkin chez Sony

Vif, parfois abrutp dans la 23e, d'une simplicité de ton, d'une évidence et d'une franchise sonores à bien des égards inapprochées.

Kempff chez DGG

Le rêve, l'allure improvisante, tempos sages mais grande tension quand il le faut. Un modèle de naturel et de connivence avec le style beethovénien.

op. 31 nos 2 et 3,

Mono :

Schnabel chez EMI, Dante, Urania, etc.

Comme la dame en dessous !

Clara Haskil : Philips
Allure improvisée, tempos vifs, expression allusive, pétillant et sauvage.



Waldstein

Serkin chez Sony

Jeu allègre, clair, vif, expressif.

Arrau chez Philips :

L'antithèse : jeu ample, très expressif, tempos et allure moins vives, couleurs du jeu pianistique fondues.

Kempff chez DGG :

le juste milieu ample sans doigts trop articulés à la Serkin (en entend quelques montages !), respirant librement, chantant toujours. Admirable.

op. 101, 106, 109, 110, 111

Kempff chez DGG

Toutes les qualités sont là magnifiées par un sonorité de rêve, un jeu qui n'insiste jamais et dont la clarté polyphonique est insurpassée à bien des égards. La plus grande 106 "Hammerklavier" que je connaisse : le mouvement lent qui précède la fugue finale (ici d'une mise en espace prodigieuse de lisibilité) est poignant : rien que les deux octaves qui introduisent le mouvement...

(y en a d'autres, mais c'est un brouillon que je fais là)

Variations Diabelli

Mono :

Backhaus : Decca

Un monolithe, d'une grandeur et d'une austérité intimidantes mais grandiose.

Richter chez Philips

Un live avec piano désaccordé en cours de route, mais interprétation magistrale de bout en bout, d'une tension, d'un humour parfois déconcertant.

Brendel chez Philips

Premier enregistrement live capté par la BBC : Les Diabelli dans toutes leurs facettes, d'une logique d'enchaînement des variations qui donnent une force à cet enregistrement que les autres de Brendel dans la même pièce n'ont pas.


Pollini chez DGG

Version classique, inspirée, très bien conduite, toujours juste.

Etc, pour les autres oeuvres. Me suis aperçu que j'avions oublié les Bagatelles : Gilles tu aurais dû me tirer les oreilles ! Encore que après tout pourquoi pas laisser ces oeuvres de la fin, si bizarres, si géniales, si aphoristiques ?

Voilà ce que ça pourrait donner. En remettant au propre et en complétant. Si ça vous dit ?

Ce qui me chiffone, c'est la disponibilité des versions que je cite, parfois trouvables, parfois pas, parfois dans des intégrales qui coutent moins cher que des disques isolés.

Ex. Kempff dans les concertos de Beethoven stéréo et les sonates fera le bonheur de tout mélomane (y compris du point de vue de la prise de son) et coutera moins cher que d'acheter telle ou telle version séparée. Et d'une certaine façon c'est une version ni trop à la Arrau, trop expressif, trop personnel parfois avec raté mémorable (Pathétique !), qui est la porte royale d'entrée dans l'univers des Sonates de Beethoven comme de ses concertos.

Idem pour les Quatuors par les Quatuors Vermer, Amadeus, Juilliard et Berg se trouvent pour pas chers en intégrale... et son chacun admirables et feront le bonheur de tout mélomane cultivé ou prêt à découvrir un tel monument.

Que faire ?

Alain :wink:
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Message » 17 Nov 2004 18:56

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Message » 17 Nov 2004 19:01

Oups, j'oubliais :oops:

L'option "intégrales" (symphonies, concertos ou sonates ...) n'est effectivement pas à écarter, au contraire. Surtout si le prix du coffret revient à peine plus cher que l'achat d'une partie des oeuvres qu'il contient :D . Il faut juste que l'interprétation soit de qualité relativement égale pour la globalité. Enfin, c'est mon avis 8) .

Carbo :wink:
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Message » 17 Nov 2004 20:43

carbo a écrit:Et bien là, on vient de mettre un coup de turbo :mdr: , merci Haskil pour ce "brouillon" :wink:

Je prends note de tes propositions et je vais les mettre au format Excel (au passage, t'en es où avec le chargement de ces fichus fichiers ?).

Cela dit, la procédure en "trois temps" pour la création de la base de données reste d'actualité (Haskil, je me permets de te l'envoyer :oops: :D ). Simplement, à l'instar d'Haskil, il n'est absolument pas "interdit" de bruler les étapes, du moment que cela reste cohérent et que j'arrive à suivre pour tout mettre en place.

Mais bon, vu le nombre de candidats :( :mdr: (seul fredicol m'a contacter), je devrais pouvoir y arriver :D

A suivre ...

Carbo :wink:


ça me déconnecte toujours du forum si je veux l'ouvrir :evil: Donc après nouvelle tentative j'ai abandonné.

En l'occurence, ce galop d'essai pas fini m'a pris un peu de temps quand même, alors pour faire tout LVB au propre avec petit commentaire pour chaque oeuvre, faudra la journée au bas mot :o

Alain :wink:
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Message » 17 Nov 2004 21:18

D'ailleurs, quelqu'un comme Prokofiev n'est même pas cité dans ta liste alors que l'on retrouve Monteverdi...


Je rebondis un peu la-dessus, Fred :o .

Opposer Prokofiev à Monteverdi en affirmant que le second est moins important que le premier n'est pas tenable. Monteverdi est l'un des plus grands compositeurs occidentaux, plus grand que Prokofiev - si tant que cela veuille dire quelque chose, m'enfin on se comprend.

Là tu es marqué par ta connaissance particulière de l'histoire de la musique et de l'instrument que tu pratiques. Et il nous faut oublier nos goûts pour déboucher sur une liste de compositeurs et d'oeuvres qui tiennent debout.

J'écoute plus souvent du Scriabine ou du Prokofiev que Monteverdi mais cependant ce dernier avec ses Madrigaux, son lamento de la ninfa, Orfeo domine de la tête et des épaules l'histoire de la musique avec Bach, Beethoven, Mozart !

Idem pour Scriabine : je connais je crois toutes ses oeuvres, y compris l'Acte préalable dont j'ai l'enregistrement de la création dans la version achevée par Nemtin, enregistrée en 1973 par Kondrachine et Lubimov à Moscou. Je ne nierais en rien le génie de ce compositeur parti comme épigone de Chopin et a fini sa vie de compositeur en ouvrant une voie fascinante, cependant force est de reconnaître qu'il est un compositeur à connaître ne serait-ce qu'en raison de la difficulté d'accès de ses oeuvres les plus intéressantes qui peuvent légitimement passer au dessus de la tête de bien des mélomanes qui souhaitent, pallier par pallier, se faire une discothèque classique de l'honnête homme. Et j'adore Scriabine.

Et dans ce domaine, Charpentier, encore une fois Marc Antoine et pas Gustave (encore que Janacek ait été baba de Louise), est dans son siècle et dans l'histoire de la musique un compositeur dont au moins deux oeuvres se doivent de figurer dans une discothèque de l'honnête homme.

Tiens Janacek on l'autait pas oublié celui là ? Compositeur aussi à découvrir. Assurément pas moins grand que Prokofiev quand bien même il est particulier.

Il y a du "déchet" chez Prokofiev, pas chez Janacek. Je laisse Guerre et Paix, les cantates à Staline, la moitié des sonates pour Sinfonietta, Sur un chemin brousailleux, quatuors à cordes et tous les opéras du tchèque sans parler de ses choeurs d'homme ! au p

C'est compliqué, mais je pense que le projet de Jérôme/Claram est la bonne façon d'envisager les choses.

Faire des palliers progressifs en fonction de la volonté d'investissement financier et culturel de chacun dans l'exploration d'un continent qui fait quand même quelques siècles.

Car, par exemple, Guillaume de Machaut, Schutz, Roland de Lassus (il y a aussi un français que j'oublie et dont on sait que Bach a recopié les livres d'orgue de sa main tellement il était fasciné : Gilles, au secours !) absents de nos listes sont des compositeurs de tout premier plan bien plus importants que Prokofiev que j'admire pourtant et même sans doute que Schubert et d'autres encore !

L'autre voie, plus facile aurait pu être

Les tubes du classiques :

alors on aurait

La Sonate pour piano et violon, de Cesar Franck absent de nos listes
Shéhérazade, de Rimsky-Korsakov absent aussi de nos listes
La traviata, Otello ou Falstaff de Verdi

Et d'autres oeuvres et compositeurs... que nous allons manquer !

Tout ceci sera imparfait, mais nous pouvons nous approcher d'une discothèque à plusieurs entrées qui tiendra le coup et pas qu'un peu.

Et il me semble que les propositions de Claram juste un peu arrangée, en mettant ses gouts de cote, devrait coller sans problème.

Et Rameau : un moins que rien peut-être ? Un des génies primordiaux de la musique oui : les Boréades sont un des plus grands opéras, du point de vue musical, de toute l'histoire de la musique. Le problème c'est qu'on ne les connait que depuis 1963 (une éxécution à la radio), 1977 (une en concert à la Londres), puis création mondiale :o au milieu des années 1980 à Aix en Provence. Alors évidemment, une telle oeuvre n'a pas encore eu le temps de s'imprimer dans les consciences, cependant.

Quant à ses motets âu père Rameau :o



Alain :wink:
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Message » 17 Nov 2004 21:28

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Message » 17 Nov 2004 21:42

haskil a écrit:Ceci n'est qu'un brouillon pour donner une idée : évidemment la version propre sera avec numéros d'opus et précisions plus grande dans les détails et présentation rapide des oeuvres.

Pas de Triple concerto ?

Moi qui attendait une nouvelle version de référence :mdr:

Sinon et sans vouloir entamer un débat pour initiés-s'écoutant-parler-plus-qu'écoutant-les-réponses en regardant ta liste, j'ai l'impresssion de voir la discothèque idéale d'il y a quand même euhhhh... plus que ça :oops:

Tu as arrêté d'acheter des CD ou c'est simplement que rien dans la production actuelle (sauf exception) ne te parait bon ?

Parce que je voudrais bien balancer ma liste aussi mais j'ai peur que mes choix soient à des années lumières des tiens et ça me fait un peu peur :(

Enfin sur Beethoven, il n'y a pas trop de risque mais dans Bach si c'est pour retrouver Richter, Klemperer ou encore Karajan dans les passions, je préfère passer carrément mon tour :wink:

Encore une fois j'essaye de mettre un maximum de :wink: :wink: :wink:
Ne me tuez pas encore, je peux servir :D
PascalBé
 
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