Pour exprimer de manière plus tangible ce que je dis, on peut penser au fait que Cortot lorsqu'il jouait certaines partitions pour les enregistrer avec les moyens de l'époque, ne jouait pas toutes les notes de manière à simplifier et donc clarifier la perception qu'en auraient ces auditeurs.
Totalement faux, même si cette idée stupide car ne se vérifiant pas du tout à l'écoute a vaguement été exprimée par Krystian Zimerman dans un entretient à Diapason récent qui est un monument de sottises et de désinformation.
C'est faux et archi faux donc et prouvable partitions en mains : Fredicol sait aussi cela très bien : il sait lire aussi une partition ! Et il a répondu.
Je crois avoir la quasi totalité des enregistrements d'Alfred Cortot (y compris les Japonais de 52), sauf peut-être ses premiers 78 tours enregistrés comme accompagnateurs de Felia Litvine. Et encore je ne suis même pas certain pour ces derniers. Ecoute donc Etude en forme de Valse de Saint Saens et 2 e Rhapsodie hongroise de Liszt
Pour moi de la même manière, Horowitz était fort capable de détourner une partition de manière à placer quelques petits arrangements pour faire briller son phrasé, et je ne suis pas certain que ce genre de chose était au service de la musique, plutôt au service de lui même.Un grand a dit qu'Horowitz pensait que la musique était à son service plutôt que l'inverse. C'est excessif mais parfois on peut se poser la question.
Pour toi, sans doute, mais le vocabulaire que tu utilises prouve à la fois ton incontestable passion pour la musique (et là bravo !) et la ressucée de quelques jugements hatifs lus dans la presse musicale sous des plumes pas bien compétentes.
Je te rassures, à 20 ans, j'étais pareil... et ça m'a même tenu un certain temps
Puis un jour, on met le moralisme à la c.on au fond de sa poche et on ne prête plus d'intentions aux gens et l'on se contente de les écouter.
Fred : même Laurent Korcia : il n'y a rien à juger dans son disque avec Julie Depardieu. Heifetz composait des chansonnettes et se faisant embaucher anonymement dans les orchestres d'Hollywood pour enregistrer les musiques de film dans des orchestres ou les plus grands musiciens jouaient. Le Hollywood String Quartet, par exemple. Les musiciens reconnaissaient Heifetz évidemment mais il n'avait pas l'impression de déchoir : il était heureux de jouer des partitions de musique de films.
Alors la morale à deux balles : au fond de la poche.
Qui va en vouloir à Horowitz d'avoir donné sa version de quelques oeuvres romantiques en les arrangeant ? Il a continué ainsi une grande lignée de pianistes compositeurs qui faisaient cela. Il n'y a guère de morale à impliquer dans cette constatation.
Quand Horowitz arrange les Tableaux d'une exposition de Moussorgsky il ne les trahit pas plus que Ravel quand il les orchestre. On abouti alors à d'autres tableaux. Quand Horowitz arrange une Rhapsodie hongroise de Liszt : il donne sa version parfaitement dans l'esprit du compositeur.
Quand il joue une sonate de Haydn : il est d'un scrupule admirable.
De plus, et aprés on peut passer à autre chose, mes remarques vous ont parfois offusqué mais que dire des lieux communs écrits sur Karajan...
Il vaudrait mieux, en effet, que l'on passe à autre chose. Car s'agissant des lieux communs et de la distorsion de jugement tu te poses là. Je n'ai pas lu de lieux communs sur Karajan par qui que ce soit ici surtout de la part d'un compositeur connu et d'un chef d'orchestre professionnel.
En revanche, ta position moralisatrice sur quelques interprètes, la confusion que tu fais entre ton goût et ce qui est alors même que ton goût n'est pas nécessairement fondé sur une appréciation objectivement compétente est à mettre de côté dans une discussion comme celle là.
Sur Serkin : quand je dis "admiré du monde entier" c'est par opposition au fait que tu prétendais que c'était grosso modo une invention de Diapason. Donc toutes les revues musicales du monde placent Serkin dans les grands grands pianistes du XXe siècle.
Serkin vu par les pianistes ? J'ai interviewé des dizaines et des dizaines de pianistes dans ma vie : d'Arrau à Zimerman, je crois que je n'en n'ai pas raté beaucoup. Y compris Richter... qui était un admirateur éperdu de Serkin. Mais n'aimait pas beaucoup certains autres et encore exprimait-il cela parfois de façon si énigmatique que quand tu le lui faisais remarquer il se reprenait.
Un souvenir personnel : J'étais allé voir Richter qui habitait à Paris dans un petit appartement au dernier étage d'un immeuble du Marais qui appartenait à son chauffeur français.
Homme très sympathique et bizarre !
Richter : pourquoi Horowitz demander gros cachets ? Lui vouloir faire grandes fêtes ? Non, lui putain de luxe.
Moi : c'est pas un peu dur !
Richter : Si ! lui putain de bas étage !
Moi : quand même !
Richter : bien sur grand artiste, grand pianiste, grand musicien, mais lui si bizarre et maniéré.
Evidemement qu'il admirait et jalousait Horowitz tout en ne comprenant pas toujours la façon dont Horowiz jouait parfois ! Idem de Sofronitzky du reste !
Quand j'ai publié ce que j'avais à publier : il y a eu une violente polémique autour de Richter et de ses déclarations (recueillies par un autre que moi, mais mises en forme par moi et par Richter une à une), certains ont prétendu que c'était inventé.
Richter m'a alors demandé d'en remettre une couche le mois suivant : ce que j'ai fait.
Et il m'a envoyé une lettre manuscrite qu'il voulait que je publie pleine page :
Cher monsieur X,
pour une fois j'ai senti la vérité
merci
Sviatoslav Richter
Et avec une seconde page :
Juste une partition écrite de sa main qui reprenait un passage des Images de Claude Debussy et il a écrit en dessous :
La plus belle musique du monde
Et signé.
j'ai pas publié mais gardé précieusement !
Et bien je peux te dire une chose, c'est que Richter trouvait Serkin un artiste "pur" comme il disait et qu'il avait gardé aussi un souvenir tellement ému de la façon dont Serkin l'avait accueilli aux Etats-Unis. Souvenir ému et drole. Je raconterais un jour.
Donc, on met ses préfèrences personnelles et injustifiées de façon objective sur les grands artistes de coté.
Pour le moment on s'occupe des
compositeurs
Et puis s'il te plait apprend à quoter car on ne comprend rien à tes citations dans ce que tu reprends tu texte des autres.
Et puis : faut pas me brancher piano : je deviens chiant tellement je suis intarissable sur le sujet qui m'occupe depuis 40 ans et tu sais Kempf : je dois avoir une petite centaine de ses enregistrements et je connais évidemment ces Schumann vieux et plus récents. Et tous les disques des élèves de Clara Schumann y compris ceux d'Ilona Eibenschütz (créatrice à Londres de l'Opus 118 choisie par Brahms lui même) enregistrés à la fin du XIXe et au début du XXe siecle. Et sans doute deux cents Richter ! Tous les perlemuter y compris deux 78 tours à lui qu'il m'a donnés et sont les épreuves de son premier enregistrement. Etc. On peut même dire que ma spécialité serait le piano et l'histoire de l'interprétation pianistique.
Alain
Fredicol : Charpentier celui dont on parle c'est le Baroque, c'est pas le Gustave Charpentier de Louise
et c'est effectivement l'un des très très grands compositeurs de l'histoire de la musique. Ce dont on ne prend conscience que peu à peu vu que sa musique n'est éditée et disponible, hors trois tubes, que depuis peu et c'est même pas fini ! J'adore Chostakovitch qui est à connaitre évidemement pour quelques oeuvres sublimes : 4e, 8e, 10e, 14 e symphonies, sonate alto piano et bien sur quelques quatuors mais il n'est pas plus important que Charpentier Marc Antoine !
Maintenant stop :
ON PARLE DES COMPOSITEURS ET DE LA LISTE
Sera toujours temps de conseiller des versions.