o0oXo0o a écrit:Je me pose néanmoins une question
:
Comment va évoluer cet écart grandissant entre une musique dite "populaire", peu écrite, spontanée, aux mélodies accessibles (celles qu'on peut chanter sous la douche
), qu’on entend partout, et celle, dite « savante », sur-écrite, très imprégnée de sa propre histoire, et qu’on entend pratiquement nulle part, quasiment faite en cercle clos pour son propre public de spécialistes ?
Cette dernière ne risque-t-elle pas une marginalisation, qui va la conduire vers l’oubli et sa perte ?
oOoXoOo,
Tu sais, le même écart existe dans la musique populaire. Il y a des musiques qui sont hyper-médiatisées et sur-vendues et sur-consommées et d'autres qui sont beaucoup moins diffusées et ont un public plus restreint… ça ne les empêche pas d'exister et parfois de durer très longtemps…
Sujet de discussions fréquent et redondant, similaire à ceux concernant le cinéma grand-public et le cinéma d'auteur, les romans de gare et la littérature… (personnellement je goûte à tous les genres…)
Le public, pour cette musique contemporaine, n'est pas si minuscule que cela. Les festivals où sont programmées des œuvres contemporaines ont beaucoup de succès. Et la musique "savante d'aujourd'hui" n'est pas plus imprégnée d'elle même que de la musique du passée.
Toute musique a ses références, une ascendance… même la musique populaire.
o0oXo0o a écrit:J
L’art contemporain, me semble-t-il, fonctionne déjà de cette manière en circuit fermé, et, tout à son avidité de nouveautés et de ruptures, en oublie ses fondements, basées sur le « sensible », et surtout (après un possible temps de rejet) sur l’adhérence d’un public de plus en plus large…
Dis-je une stupidité ?
Pas une stupidité… mais tu commets une erreur.
L'erreur de la généralisation.
Parler de "L'art contemporain" et dire cela fonctionne comme cela ! C'est ne pas le connaitre.
Non. L'art contemporain a des milliers de visages et des multitudes de modalités d'expression. Il y en a de très abordables et d'autres beaucoup plus "intellectuelles" (pour dire vite) ou demandant une certaine initiation.
De toute façon l'Art demande toujours une initiation… du regard, de l'écoute… de la sensibilité…
Je ne comprend pas cette affirmation "de l'oubli des fondements basée sur le sensible". Il n'y a pas uin seul des compositeurs ou compositrices dans ma liste qui aient quelque part montré qu'il avaient oublié cette base. C'est même pourquoi, je les ai en partie choisis.
Là oOoXoOo, c'est encore un effet de la généralisation. La musique qui s'écrit ou se compose depuis une vingtaine d'année ne correspond plus à ces stéréotypes de la musique des années du "sérialisme intégrale", qui a donné peu de grandes œuvres et qui est toujours le totem de ceux qui caricaturent la création musicale d'aujourd'hui.
Un peu comme si tous les peintres épousaient encore les théories fumeuses de Salvator Dali…
"Le beau est toujours étrange" a dit Beaudelaire… Il faut fréquenter souvent le beau et aussi l'étrange pour déméler cette chimie… très vite de ce qui parait informe on y perçoit une autre façon de dire… et puis de l'humain.
L'artiste ne cherche pas a faire spécialement hors des sentiers fréquentés par tous… mais c'est un chemin qu'il suit malgré lui, de rencontre en rencontre… poussé par sa sensibilité, sa propre intelligence et surtout le retour de la matière… Cette matière qui est l'autre protagoniste de l'œuvre d'art.
Je t'en prie oOoXoOo, la musique est un océan… tu ne crois tout de même que tu est maître des océans sans quelques résistances…
Un peu de patience…:wink:
Bien cordialement
Gilles