cohuelaz a écrit: L’avantage premier de cette démarche est de favoriser une écoute discriminante, nous forcer à reconnaître des différences plus qu’à les percevoir et l’avantage second est de nous obliger à sortir de la seule sensation perceptive pour passer à la sensation reconnue.
Oui, échanger l'impression d'écoute toujours plus ou moins sujette à caution et dépendante du moment et de l'humeur pour trouver des critères plus clairs et objectifs.
Objectif bien plus facile à définir qu'a atteindre certainement.
cohuelaz a écrit:« oui j’ai bien entendu le bruit mat du pied qui accompagne le rythme mais je n’entends pas de différence entre les deux câbles sur ce critère ou je les entends »
Oui c'est un point que l'on retrouve souvent dans quelques CD de test, les commentaires attirent l'attention sur tel bruit hors mélodie avec un commentaire du style "si votre système et bon vous devez entendre le pompier qui se mouche au fond à droite" sauf qu'en fait n'importe quel système à 3 balles rend ce bruit, pas grave ça fait plaisir au lecteur, mais ce qui distinguera réellement deux systèmes de qualité différente (sur ce critère) c'est le rendu de ce petit bruit de fond, sa plus ou moins grande netteté et précision pas le fait qu'il soit présent.
Pour comparer deux éléments ça peut être la clé pour trouver une différence (= savoir ou/quoi écouter) parce que sinon on peut tout à fait passer à coté, perdu dans un flot d'informations. Mais il faudra tout de même percevoir cette différence, si elle existe, plus subtile que présent/absent.
cohuelaz a écrit:tout se travaille y compris l’audition.
Je ne connais aucun secteur de l'activité humaine ou est doué de façon inné, toute personne ayant fait un peu de compétition ou aillant travaillé sérieusement dans un secteur ou on peut juger des différences de résultat entre "avec" et "sans" travail a depuis bien longtemps intégré le fait que la relative maitrise d'un domaine implique 90% de boulot, les 10 % restant de talent naturel faisant la différence entre un méritoire laborieux et un être plus favorisé par la nature.
Le problème est que la nature humaine veuille que moins l'on ait travaillé un sujet plus on est persuadé qu'il n'y a pas de raison que l'on ne soit pas performant dans ce domaine.
La réalisation de son juste niveau ne vient qu'aprés maints désillusions et difficultés apportées par le travail et la pratique qui paradoxalement augmentent trés sensiblement ce niveau.
"Plus on sait, plus on sait qu'on ne sait pas", pas une simple formule mais une vérité profonde.
cohuelaz a écrit:pour tous ceux qui ont un ordinateur Pio2001 pourrait nous faire un petit résumé pour nous expliquer quel logiciel on peut télécharger, quel « sample » on peut écouter pour s’entraîner à ce genre de pratiques.
+1
Pour qui veut vraiment travailler son écoute analytique ça parait une piste trés intéressante.
Répertorier tous les points constitutifs d'une écoute et comparer une source fiable avec une version volontairement dégradée sur un de ces points peut permettre de donner déjà un "alphabet" de l'écoute en montrant à l'étudiant ce qu'est réellement en pratique tel ou tel défaut et chacun partageant les même fichiers on aura par la même les même connaissances auditives et le vocabulaire associé.
Certainement le meilleur moyen de se créer un vocabulaire commun dans un premier temps.
Pour les point constitutifs d'une écoute j'avais posté cette ébauche.
angus2 a écrit:On définit à priori cinq grands « paramètres » :
- La bande passante (ou spectre)
- Les timbres
- La définition
- La dynamique
- L’image (ou scène) sonore
Les mots clés :
Bande passanteRegistres (grave haut et bas, médium haut et bas, aigu)
Spectre (16Hz-20 KHz = 10 octaves)
Equilibre spectral :
- Montant (mise en avant HF) (clair, clairet, brillance)
- Descendant (mise en avant BF)
- Physiologique (mise en avant HF et BF)
Quelques infos basiques mais néanmoins intéressantes, notamment les commentaires sur le niveau sonore de l’écoute.
Construire ses enceintes acoustiques (René Besson) a écrit:
1) largeur de la bande de fréquence
La bonne reproduction des graves donne l’impression de volume, d’espace, de naturel du timbre et de rondeur du son. La reproduction du médium sans distorsion donne le niveau sonore apparent et une bonne intelligibilité. La reproduction correcte des aigus donne du mordant, de la clarté, de la richesse aux timbres, une sonorité aérée, limpide et transparente. C’est ce que doit donner une bonne enceinte acoustique.
De plus il doit y avoir un bon équilibre entre les graves et les aigus. C’est la fameuse loi des 400 000 ; c’est le produit de la fréquence la plus basse avec la fréquence la plus élevée transmise à -3db par l’enceinte. Par exemple 20hz x 20 000hz = 400 000.
C’est une erreur de croire que l’on puisse « pousser » les aigus, si les graves sont déficients, car l’impression subjective procurée à l’écoute sera désagréable par manque d’équilibre.
Il en est de même quand les graves couvrent les aigus.
On sait que l’oreille n’est pas linéaire en fréquence à tous les niveaux de puissance acoustique. Par conséquent, la couleur sonore et le timbre apparent d’une audition dépendent de l’intensité du niveau d’écoute. Aux faibles niveaux les graves paraissent déséquilibrés par rapport aux aigus. L’amplificateur est généralement muni d’un contrôle physiologique qui renforce automatiquement les graves lorsqu’on réduit le niveau d’écoute
TimbresFinesse
Nuance (de timbre ? ou = nuance de jeu)
Sonorité naturelle/Coloration (mise en avant d’un registre)
(Polychromie = chatoiement ?)
Variété/Monochromie (variété limitée)
Matière (densité, corps)
Aigu doux/ Aigu pincé (aigreur), Aigu clair, clairet, brillance
DéfinitionTransparence/Voile
Lisibilité/Trainage, Effet de masque
Fluidité (capacité à passer un message complexe surtout sur le plan du rythme)
Précision/ciselé/netteté des « contours » de notes (attaque, extinction)
Articulation (phrasé musical => durée, intensité, couleur, attaque des notes)
Aigu piqué (fin, précis)
Fermeté (grave)/manque de fermeté (imprécision, trainage)
Graves rapides, secs/ Graves ronds, mous
DynamiqueEcarts entre niveaux faibles et forts.
Nuances de jeu (piano, pianissimo, forte …)
Subtilité du rendu de la dynamique
Suivi des accents (sons plus fort que les autres dans une ligne mélodique)
Image, ScéneSpatialisation, Focalisation
Profondeur
Relief/Platitude
Clarté (image sonore limpide, sans zone d’ombre ou opacité)
Analytique (image très claire et détaillée, finement définie)
Aération (entre plans/musiciens) Compacité
Perception des réverbérations (Définition également)
Projection (certaines fréquences en montée dans l’aigu sont plus ou moins mises en avant, on a ainsi l’impression que des violons (par exemple) quand le son monte se déplacent en avant.
(Où que le « bouton de volume » des violons grimpe plus vite que le reste ?).
On peut en tirer des idées de samples éducatifs, par exemple :
Bande passante/Registres (grave haut et bas, médium haut et bas, aigu)
A partir d'un sample complet le décomposer par registres pour se rendre compte de ce qu'il passe dans telle ou telle plage.
Bande passantes/spectre
Couper la bande sous 60/80/100 Hz ... pour réaliser l'influence de cette plage en comparaison avec l'originale.
Equilibre spectral, provoquer un déséquilibre plus ou moins léger, et vérifier avec l'original.
etc ...
Je pense que l'idée est claire, selon les secteurs ça doit être plus ou moins évident
- La bande passante, c'est surement le plus simple à travailler
- Les timbres, moins évident, je crois qu'il existe des algos permettant de colorer plus ou moins ? (= obtenir un son tube, il me semble avoir lu ça)
- La définition, aucune idée
- La dynamique, les compressions doivent permettre de faire pas mal de choses
- L’image (ou scène) sonore , aucune idée non plus
Il n'est pas dit qu'on puisse tout simuler en transformant un fichier source (bien qu'intuitivement je dirais que oui) mais il y a déjà pas mal de possibilités de créer une base de fichiers éducatifs.
Maintenant il est clair que c'est un sacré boulot tant dans le choix des examples que dans celui des altérations et de leur intensité.