Unjeff a écrit:
Merci pour ce développement éclairé et étayé
Aux dires même de Clarke, il n'a lui même pas réellement assimilé la dernière partie de 2001 et précise même qu'il verrait comme un échec le fait que quelqu'un déclare maîtriser le propos développé.
Kubrick quant à lui a dit :
« J'ai essayé de créer une expérience visuelle, qui contourne l'entendement et ses constructions verbales, pour pénétrer directement l'inconscient avec son contenu émotionnel et philosophique. J'ai voulu que le film soit une expérience intensément subjective qui atteigne le spectateur à un niveau profond de conscience, juste comme la musique ; « expliquer » une symphonie de Beethoven, ce serait l'émasculer en érigeant une barrière artificielle entre la conception et l'appréciation »
Il n'est en effet pas aisé de fournir une grille de lecture définitive sur 2001 Les auteurs même n'ont pas cherché à faire une "démonstration".
Dune, le film comme le premier livre du même nom, n'est pas encore sur les composantes métaphysiques. Elles sont beaucoup plus largement développées dans les tomes suivants.
Je suis un inconditionnel du film qui, comme tu le dis bien, a su capter l'esprit du livre.
Ce n'est pas un hasard si j'évoque la saga littéraire de Dune. Je l'ai lue trop jeune pour en avoir analysé vraiment les composantes métaphysiques. Je ne sais donc pas trop où cela nous emmène ni si d'autres oeuvres ont, comme elle ou, autrement qu'elle, réussi une forme de quadrature consistant à reboucler les projections de l'esprit sur notre condition humaine.
Moins par provocation que pour préciser ma pensée par une analogie simpliste je dirais, "réussi" de façon pour ainsi dire mécaniste.
Car c'est ce qui finalement me gène dans Matrix (mais je crois que l'as compris grâce à la comparaison à 2001 ) c'est cette intention à vouloir nous expliquer l'origine et la quintessence de l'univers de façon presque clinique (et que d'aucun qualifie de fumeuse - mais pas moi ) et ce dans une oeuvre où l'esthétique (au sens large) aurait du rester directrice et ne proposer que des ellipses plutôt que des thèses. C'est en tout cas à la fois la manière dont j'explique la déception de beaucoup (à la manière de la série Lost d'ailleurs qui n'a pas réussi vraiment trouver son positionnement) et mon inclinaison pour les incertitudes de 2001.
Mais pour finir, je vais lire le lien donné car les arguments distillés ici et là par toi même et par Arsenic, me laissent supposer qu'en effet j'ai pu rester en deçà de ce qu'il fallait percevoir et je me réjouirais de redécouvrir ces films avec une nouvelle grille de lecture. Ce sera d'autant moins une gageure que j'ai pris beaucoup de plaisir à les voir car tu l'as dit, ces films proposent d'autres choses très réjouissantes.
je connais le site en question bien que ne l'ayant pas vraiment parcouru,j'etais occupé à une intense participation sur le forum code-matrix entre la sortie de reloaded et celle de revolution et apres.
en tout cas bon revisionnage.
j'en profite pour dire qu'il est amusant de voir l'etiquette de recyclage que l'on donne à l'oeuvre matrixienne alors que ce qui a ete mis en image n'avait jamais ete vu au cinema avant il me semble,et la paternité des themes developpés ne revient pas à une culture manguesque ou autre mais bien à un siecle de litterature sf.je me rappelle que lorsque le seigneur des anneaux est sorti,des voix ont crié au pompage de la guerre des etoiles mais ce sont bien vite tues à la connaissance de tolkien.mais est ce tolkien qui a inventé les themes developpés dans son oeuvre?bien evidemment non.on appelle cela le leg culturel de l'humanité et chacun y puise son inspiration car notre imaginaire ne partant jamais de rien ne peut s'elancer que sur la base de ce qui nous a precedé.
Ohm ciné a écrit:Pour moi la saga est entachée de deux gros défauts : carie ann moss (je supporte pas) et la première moitié inutile et consternante de reloaded (superman, boite de nuit, autographes etc).
lorsque j'ai vu matrix 1er du nom,je me suis dis enfin une porte entrebaillée sur la litterature sf au ciné,on y vient.lorsque j'ai appris qu'une suite arrivait,j'ai pensé:vont ils continuer une simple guerre hommes machines en developpant leur univers juste dans la continuité de matrix ou vont ils passer le pas de la porte et rentrer dans le potentiel de leur univers?
dés l'ouverture de reloaded jusqu'à la scene de la caverne,j'ai su que j'allais voir quelque chose de grand et que les freres avaient osé franchir la porte entrebaillée dans le 1er.
la mise en image de matrix etait bien plus facil que celle de reloaded/revolution.le 1er n'etant pour simplifier qu'un abcdaire,alors que le 2eme developpe.
je ne connais aucun film qui puisse tenir l'analyse de l'equilibre si on le coupe en deux.
reloaded/revolution n'etant qu'un seul et meme film,il doit etre analysé et perçu comme tel.
la caverne inutile?il suffit de se rappeler le debut de revolution et la boite de nuit du merovingien pour savoir que les auteurs expriment quelque chose d'important.
le choix de musique dans la caverne et celle de la boite de nuit du merovingien,le casting et la perception que l'on a dans l'une et l'autre.il n'y a pas qu'un seul paradigme civilisationnel,de meme qu'etudier l'histoire des sciences montre qu'il y a des ecoles de sciences avant que l'une prenne le pas sur d'autres,de meme il n'existe pas une philosophie.le choix de la caverne,de la musique et du casting exprime quelque chose.la caverne de platon est seulement utilisé mais ne rend pas compte de ce qui est exprimé.
et dans une lecture de surface,la scene de la caverne est parfaitement comprehensible dans ce qui est la liberation des energies en periode de stress du à la guerre et de communion en vue d'une guerre.
carie ann moss tu ne la supporte pas meme dans sa combinaison?