Oui Autrichon, nous l'aimons notre Mark Hollis
Il est de ces artistes qui ne seront pas restés dans une seule chapelle mélangeant les inspirations jazz, pop, classique. Aujourd'hui c'est devenu plus courant mais à l'époque c'était rare. Ils ont été instigateurs de cette ouverture à tel point qu'ils sont considérés comme les papas de ce que l'on nommera post rock, une nouvelle appellation pour tenter de qualifier tout ce que l'on n'arrive pas à classer facilement dans une case. Une sorte d'équivalent à celle de post bop en jazz.
L'album solo de Mark Hollis demeurera sans doute moins connu que les deux derniers albums Talk Talk, marque plus reconnue. Spirit of Eden et Laughing Stock ont conduit à l'implosion du groupe, ils étaient l'oeuvre de deux furieux : Mark Hollis et Tim Friese-Greene. Les autres ont beaucoup souffert sur ces enregistrements. Ils entraient en studio sans aucune démo et le petit jeu consistait à faire longuement jouer les musiciens à tour de rôle dans la pénombre, pour ensuite extraire très peu de choses. Emi qui avait gagné pas mal d'argent avec Talk Talk leur lâchait totalement la bride, la production d'un disque s'étendait sur une durée d'un an.
Phill Brown un ingénieur du son des studios Olympic de Londres (tout un pan de l'histoire du rock anglais, le grand rival des studios Abbey Road) qui avait déjà participé mais dans un rôle plus secondaire à ces deux albums, sera la personne choisie par Mark Hollis pour l'accompagner dans la création de son album solo.
Sur cet album, les choses seront très différentes, Mark Hollis avait déjà préparé des démos mais il recherchait un son différent. Il ne voulait pas de l'aspect trop propre de la production des précédents, quelque chose de difficile à dater. Phill Brown a su le convaincre qu'il était l'homme de la situation.
Il explique la réalisation technique de cet album :
The original idea was to record the album in a similar way to a 1940/50's Jazz album. We decided on trying two valve microphones at the front of the studio room (classic approach, updated to stereo). We recorded everything on these two mikes, (again individually) without changing the e.q. - moving the musicians around the room to the required location in the final stereo - (in the '50s, one microphone would have been used, everyone would play live, and soloists would have stood up for extra volume). We finally settled on a crossed cardiord pair of M49's, at head height when sitting in a chair, at the front of Studio 1, at Master Rock Studios - in front of the control-room window. A stereo Urei 1176 was plugged across these mics, but with a setting of only a 1db reduction on peaks. These two mics were not touched for the whole of the four months recording. No eq, level or compression changes were made to these mikes. We wanted all the natural dynamics of the instruments. Again we recorded first to Studar analogue, and then synched up to a Mitsubishi 32 track digital. Like the previous albums we 'off-set' the tape machines and 'moved' instruments, or single notes, within our song structure. (Although the final results could have been achieved with samplers etc. Mark and I prefer this way of working, as you judge where to position things by listening and feel, and not by a visual cursor.)
Unlike Spirit or Laughing, there were demos of almost all the songs, it was easy to know where we were heading and what was required. The previous albums had been recorded by chance, accident, and hours of trying every possible overdub idea (during the recording of Laughing Stock we probably erased over 60% of what we had originally recorded). However, on Marks project everything was scored and written down. Again we mixed using only an old spring echo, an EMT echo plate, and a DDL, this time at AIR Lindhurst. It became a job of balancing our stereo pairs of instruments for level and continuity.
Cela donne un aspect vraiment particulier à ce disque et c'est à mon avis une réussite.
Pour faire le lien avec la conversation ciné avec Haskil, à la place des studios Olympic est exploité aujourd'hui un beau cinéma. Moi qui n'y vais plus depuis longtemps, voilà qui me donne envie de m'y rendre lors de ma prochaine balade londonienne
https://www.olympiccinema.co.uk/Bon les pop corn sont une faute de goût, Champagne et flûtes belle hôtesse
Plus intimiste, et si vous n'aimez pas le rouge :