Voici enfin mes observations concernant mon choix pour le Marantz VP11h1L.
Comme vous le savez, précédemment j’ai fait un CR sur la comparaison que j’ai pu faire entre le JVC et le Marantz VP-15. Dans ce cas et suite à mes contraintes, le choix s’est porté sur le JVC. Le Marantz n’étant pas « fond de salle » ne me convenait déjà pas sur ce point. J’avais eu aussi quelques problèmes d’artefact. Problèmes extrêmement légers qui ne sont apparus que deux ou trois fois durant les plus de deux heures de tests. La différence de prix entre ces deux produits me conduisait à penser que le JVC fut le meilleur choix pour moi. Je dis bien pour moi et dans ma situation.
Pour ce qui est du Marantz VP11s1L, avec le L pour la version focale longue, la situation est légèrement différente. L’appareil est de démo et à approximativement 500 heures de fonctionnement. Donc le prix n’est évidemment pas celui de 17.000 euros catalogue.
Le deuxième problème que j’ai rencontré et qui était d’ordre psychologique c’est qu’il ne fallait absolument pas que je tombe dans les travers d’un bon commercial. Je veux dire par là que je ne voulais pas me faire embobiner par des arguments commerciaux venant d’un vendeur voulant à tout prix se séparer d’un produit par rapport à l’arrivé du nouveau modèle. En l’occurrence le VP11s2. Ce modèle devant arriver sous peu. Au final, il s’est avéré que Philippe était tout à fait correct et que ces arguments étaient largement fondés. J’ai pu très vite m’en rendre compte durant le visionnage des films en tests.
J’arrive donc pour mon rendez vous de 10h00 à Namur. Un petit bonjour à toute l’équipe et me voilà en route vers la salle de projection. Philippe me laissera avec son associé. Cela n’est pas plus mal car Stephane est le technicien de cette association. Philippe s’occupant plus de la partie commerciale. Stephane m’expliquera en long et en large la calibration du projecteur via une sonde Greta McBeth ainsi que Colorfact. Il m’a aussi parlé d’une version pro pour la partie logicielle mais je n’ai plus les détails.
En fait pour remettre cette démo dans son contexte, il faut savoir que j’avais déjà vu tourner ce projo mais positionné autrement. C’est-à-dire, suspendu au plafond lensshift à fond et utilisant une lentille anamorphique. Le résultat était déjà convaincant mais après avoir vu tourné le JVC HD-100, le piqué ainsi que la netteté me semblait à l’avantage du JVC.
C’est suite à mes premières réflexions sur le sujet que Philippe m’a proposé un nouveau rendez vous mais en mettant le projo en condition « normal ». Sans utilisation de lensshift ainsi que sans utilisation de lentille anamorphique.
Ok, tout roule et le projo est situé exactement au centre de l’écran. C’est à nouveau KingKong qui tourne pour la chauffe du projecteur. Je m’installe dans le canapé et me mets à l’aise. Nous baissons la lumière et là y a un souci. Il y a un moirage dans l’image. Evidemment ce n’est rien de grave. Étant donné que le projo est un fond de salle, durant cette démo, il faut mettre le meuble support et le marantz exactement contre la porte d’entrée. Donc une fois que nous sommes dans la pièce nous reculons l’ensemble contre la porte fermée et le tour est joué. Le moirage vient simplement du fait de la superposition de la trame de l’image et de la trame de la toile. C’est un pur hasard, mais qui dans des conditions d’éloignement normal sont totalement absents.
Bon c’est à partir de maintenant que je verrais pour la première fois une image aussi simplement splendide et à mon sens quasi parfaite.
Autant le JVC m’a laissé un excellent souvenir autant ici nous sommes réellement dans un autre monde. Comme je vous l’ai dite cette démo vas durer un peu moins de 5 heures.
Les films utilisés pour la démo seront évidemment « KingKong » pour la qualité indéniable du pressage et des décors multi plans, « Transformers » pour le coté extrêmement saturé et les matières métalliques, « Les nuits funèbre » de Tim Burton pour les scènes sombres, « Apollo 13 » pour les scènes d’espace, donc de noir, « le fils de l’homme » pour les teintes particulières, le dernier « James Bond » pour les images dites de luxe. Belles lumières et belles nanas, les bagnoles et tout le tralala. Et nous ferons aussi un test en DVD normal avec « Gladiator ».
Une fois le projecteur repositionné je m’amuse à refaire la mise au point. D’une simplicité à pleurer car manuel. L’objectif inspire totalement confiance car au touché le jeux est extrêmement doux et précis à la fois. La mise au point par un jeu d’aller-retour ne prend que quelques secondes.
Et c’est à ce moment-là, une fois la mise au point faite, que le sublime apparaît à mes yeux. L’image atteint une dimension tout simplement exceptionnelle. La profondeur des plans sur KingKong est impressionnante de détail. Je découvre ce film et me rend compte de l’énorme travail de peaufinage des décors. En fait les scènes de forêt sont une succession de plan et d’arrière-plan. Il m’est arrivé de voir des détails comme un cours d’eau dans les arrières plans sur à peine 3 cm carrés. En fait nous allons passer plus d’une grosse demi-heure sur quelques scènes clé et inévitablement indispensable à toutes démos qui se respectent. Scènes des T-Rex, scène de fin avec levé de soleil avant l’attaque des avions sur l’Empire State Building, scènes avec tous les insectes qui se joue dans la pénombre.
Je demanderais à Stephane assis à côté de moi de faire un petit break en vue d’un débriefing autour d’une petit café. L’idée étant de comprendre comment ce projo délivre une telle image et avec autant d’aisance. C’est à ce moment que nous passerons un bon quart d’heure à faire le tour des possibilités de réglages. Et, sur ce point, c’est énorme. Probablement trop pour moi. Ce qui me surprend le plus c’est que les réglages de cette calibration tournent tous autour de zéro. Sur le JVC et dans certain cas les réglages de la veille était bien plus important.
Cette pose me permettra de faire aussi ce constat c’est que le lensshift à fond ainsi que la lentille anamorphique altère malgré tout l’image. Car même si avant elle était d’un très bon niveau ici cela n’a plus rien à voir. Le piqué et la netteté sont d’une précision redoutable.
Ce qui m’a aussi surpris c’est de ne pas avoir les petits problèmes de vue que j’avais eus le jour précédent avec le VP15. Ces deux machines sont techniquement différentes, mais je n’en connais pas la cause physique. Aucun problème d’artefact. Cet outil est au meilleur de sa forme.
On se réinstalle et on lance « Tranformers ». Dans ce cas, l’image est extrêmement dure, saturée et contrastée. La netteté est au rendez-vous. Encore une fois ce sera la claque. À partir de la scène de poursuite sur l’autoroute nous ne toucherons plus à rien jusqu'à la scène de combat dans les rues de la ville. La scène dans le désert avec l’attaque du scorpion est en 3D.
Ce qui me surprend aussi c’est que le projo est en 1080p mais pas encore en 24. L’upgrade doit se faire dans la semaine prochaine. Et pourtant je n’ai eu aucune gêne dans les travellings. Le lecteur utilisé dans ce cas était le Toshiba XE1.
L’upgrade de cette machine est hardware et software. Hardware par le changement de la carte comprenant les connections HDMI en 1.3 (deep color) et software par le passage en 1080p/24. Au passage je remercie SakPoubel pour toutes les informations complémentaires qu’il m’a données via MP à ma demande.
Là où cela va continuer à faire mal c’est avec la projection des Noces Funèbre. Tout le film se passe dans des demi-tons. Dans la pénombre. Les détails dans les zones sombres sont palpables. Un vrai régal et d’une définition naturelle, sans « tricherie » aucune.
Ce à ce moment que je me fais la réflexion sur la granulation. Lors des tests du JVC avec KingKong il avait fallu jouer de la netteté pour obtenir un résultat probant. Mais par ce fait dans certain détail une légère granulation apparaissait. Évidemment rien de bien grave mais présent tout de même. Ici l’image est toujours très piquée, mais fait totalement abstraction de bruit vidéo. Sauf quand c’est lié aux nombres d’iso lié à la pellicule utilisée. Donc inhérent à la pellicule mais non au diffuseur.
Une autre claque viendra d’ « Apollo 13 ». La scène de décollage ainsi que le décrochage des différents niveaux de la fusée est digne des meilleurs documentaires de la BBC mais en HD. Ce qui donne une dimension réellement émouvante par rapport à la suite des événements.
C’est aussi sur ce point que ce projo fait très fort. À chaque fois qu’un film est lancé nous sommes absorbé par l’image et oublions très rapidement pourquoi nous sommes là.
C’est sur cet extrait que je trouve que le JVC va légèrement plus loin dans les noirs. Mais rien de bien gênant et ajustable par le biais d’une toile grise
Pour revenir à la comparaison HD-100 et VP11. Ce qui me surprend le plus ce sont les données techniques de ces deux machines. Il est certain qu’aux niveaux des chiffres, le JVC va plus loin que le Marantz. Mais pour ce qui est du terrain, il est indéniable que ce Marantz ne joue pas du tout dans la même gamme de produit.
Un exemple qui me vient à l’esprit en comparant nos deux jouets à l’automobile… c’est comme si d’un côté nous avions une golf Gti pure et dure et de l’autre une Golf Tdi 136.
Nous revisiterions la cartographie de la Golf Tdi pour apporter sa puissance à 156 ch.
Par un subterfuge technique, nous nous rapprochons des sensations et performance obtenues par la Golf Gti.
Le problème c’est que cela ne suffit pas car il n’y a pas que cette caractéristique technique qu’il faut changer sur la tdi pour en faire une Gti. Barre stabilisatrice, suspensions spécifiques McPherson, rabaissement du centre de gravité et j’en passe, fait toute la différence.
Et c’est exactement le parallèle que je fais entre le JVC et le Marantz. Et, dans ce cas, la différence de prix est tout à fait justifiée.
Peut-être pas dans l’absolu par rapport au marché mais en comparaison au JVC oui.
Durant la démo j’ai pensé à notre amis Worf lorsqu’il a mentionné le fait que dans ses évaluations il trouvais le JVC chère. Et bien je vous avoue que cela ma traversé l’esprit pendant la démo.
Évidemment ce n’est que mon avis et je l’assume pleinement.
Comme vous l’aurez compris, après une âpre discussion avec Philippe nous sommes tombé d’accord sur le prix final et j’ai donc fait l’acquisition du Marantz VP11s1L qui deviendra le h1L la semaine prochaine.
Pour bien que vous me compreniez il est certain que si j’avais dû acheter ce projecteur au prix plein je n’en aurait pas fait l’acquisition. Le montant étant trop important pour moi par rapport à mes investissements HC. Je ne visionne que 2 films par semaine tout de même.
Ici c’était pour moi une très belle opportunité et elle m’a permis de mettre un pied dans le monde du THDG de la projection. Et sur ce point je suis convaincu que nous ne sommes plus dans le même registre que le JVC.
Maintenant je sais qu’il n’est pas facile en France de faire une démo sur ce produit et c’est bien normal. Il est probablement très difficile actuellement pour un revendeur de rentrer un produit ayant une des fiches technique les moins alléchantes du marché et qui de surcroît coûte la bagatelle de 17.000 euros. Mais s’il vous est donné de pouvoir voir dans d’excellente condition ce projecteur allez y. Je suis certain que le choc sera aussi important que celui que j’ai eu hier face à un tel produit.
Dernier point, je voulais encore une fois insister sur l’excellent accueil de cette enseigne (Cinéphile à Namur). Durant ces 5 heures, Stéphane est resté disponible durant toute la démonstration. L’accueil était à la hauteur de ce type de produit.
A+
<------- Ajout Christophe Cherel -------->
Manuels d'utilisateurs
VP-11S2 :
http://ca.marantz.com/VP-11S2-DFU-E_v00.pdf
Créé le 23 Fév 2013 4:04
