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Bien comprendre l'Ultra HD, la 4K, et les normes THX, Dolby, DTS, Auro 3D

Dolby Atmos Cinéma et Homecinéma (la théorie)

Message » 19 Nov 2014 19:27

Thomas ne soit pas inquiet, on s'en fout de l'Atmos natif :siffle: , ce qui compte c'est que tout tes programmes 2.0 et 5.1 actuels vont être up-mixés en 7.1.4 par Dolby Surround (qui fait partie de Atmos), il a l'air de faire du très bon boulot, et tes Focal au plafond vont vite être rodées :bravo:
Tiens nous au courant de tes impressions dans ce mode ...

En fin d'année et en 2015, les sources Atmos devraient se multiplier, et tu pourras acheter les bluray qui te plaisent.
pasender
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Message » 19 Nov 2014 19:35

Jean-Pierre Lafont a écrit:
2e question:
Le haut-parleur Atmos à tir oblique vers le plafond est un coaxial medium+aigu. On peut présumer que les basses (en dessous de 260Hz quand même), sont reproduites par les boomers des enceintes latérales et surrounds.
Sachant que la réflexion d'une onde incidente sur un plafond en plâtre rigide perd 25 à 50% de son énergie, comment va-t-on maintenir constant le niveau sonore et la couleur d'un objet qui se déplace entre les colonnes SP-EFS73 à l'avant, le plafond via les HP coax et l'arrière de la pièce ?


Il est confirmé que les systèmes de correction de salle comme Audissey appliquent +4dB sur ces enceintes réflectives par rapport aux autres, ce chiffre est également cité dans les documentation des enceintes en question, on peut imaginer que cela minimise ce problème ...
pasender
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Message » 19 Nov 2014 20:16

Je sens une stigmatisation et une pointe de dénigrement dans cette allusion.


J'ai sans doute été mal compris. Ce que je voulais dire, c'est que, tout comme le nombre d'étoiles présentes dans l'univers, le chiffre de la prod. mondiale de films n'arrive pas à imprimer le moindre sens à mon petit cerveau pas plus que sa répartition. C'est un chiffre complètement abstrait. La raison en est simple : les circuits de distrib ne me permettent d'accéder qu'à une part infime de cette prod. Ce qui ne veut pas dire que le restant n'est pas de qualité, que ce soit de la grosse prod à la Bollywood ou de l'indé indien parfois monté en coprod (comme par exemple le film Dabba (devenu the lunchbox chez nous) qui m'a beaucoup ému et que j'ai énormément apprécié. Comme c'est une coprod avec l'Europe il a été distribué chez nous).

On pourrait dire la même chose pour les livres. J'adore lire. Mais ce que je lis représente quoi de la production annuelle mondiale de livres ? Rien. C'est la même chose pour les films.

Donc même si 90% des boollywood étaient en 7.1, ça ne me ferai ni chaud, ni froid vu que j'y ai peu accès. Pareil pour les Nollywood (j'en ai jamais vu).

S'il faut parler stat, je préfèrerais nettement voir des stats sur le 7.1 par rapport à ce qui est distribué en France, voir Europe + US, vu que c'est ma zone d'achat. Là les ratios commencerait à me parler (un peu mieux). Un classement par genre serait également appréciable. Si le 7.1 ne concerne par exemple que des blockbusters, et que je suis ultra fan de ce genre, alors me monter une install en 7.1 aurait un intérêt même si le nombre de blockbusters par an n'est pas très élevé. Bon ce n'est pas le cas, je ne suis pas fan :wink:

Fin du HS (d'une personne dont l'install est en ... 5.1) :thks:
Emmanuel Piat
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Message » 19 Nov 2014 20:21

Effectivement le DSU (Dolby Surround) fait plutôt bien le boulot ;)
On en reparera bientôt, nous venons de terminer le test de l'Onkyo 5530, on essaye de vous mettre tout ça en ligne courant de semaine prochaine.
(Certes c'est une revue du 5530 et dans le contexte de la salle d'écoute, pas un jugement absolu sur l'Atmos en HC ;))

JPL, j'avoue ne pas trop savoir comment ont été réalisés les bandes 7.1 mais j'ai déjà plus de 120 films en 7.1 dans bibliothèque BD... (Et effectivement j'ai bien plus de DTS HD MA 7.1 que de Dolby, peut être es ce la raison...

Enfin, pour avoir pu jouer avec l'ensemble Pioneer cité plus haut au salon du Luxembourg il y a quelques jours, c'est extrêmement décevant (même si les condition était certes difficile)... Comme le dit JPL, c'était quasi couru d'avance ;)

--Pat

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Message » 19 Nov 2014 20:45

Ooops - Erreur. :oops:
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Message » 19 Nov 2014 21:59

Merci pasender sa me rassure !!!!

Je te dirais si l'immersion est au rendez-vous.

C'est sur pour le moment je serais qu'en 5.1.2 vu que je possède l'onkyo tx-nr 737 qui impose cette limite.

Je verrais si je peux brancher les 4 en parallèles avec mon pote qui va faire l'installation.
thomas1209
 
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Message » 19 Nov 2014 22:26

Un petit mot qui va sans doute provoquer des réactions:
Supposons qu'on vous offre une reproduction fidèle d'une oeuvre picturale connue qui vous plait (je ne parle pas de l'original au prix inabordable).
Je pose la question: allez-vous couper la toile en 3 pour en faire un triptyque et la repeindre de couleurs vives ?

Un film est une oeuvre artistique dont chaque élément a été longuement réfléchi, disserté avant d’être choisi, puis travaillé, disséqué, embelli, fignolé image par image et seconde par seconde pour produire un résultat conforme à l'intention de son auteur, seul juge du résultat.

Le spectateur consommateur aime ou n'aime pas, il a le droit de critiquer en bien ou en mal, mais la politesse élémentaire est de respecter l’intégrité de l'oeuvre et le travail de l'auteur.
Je suis peut-être vieux jeu, mais je ne rajoute pas de moustaches à la Joconde.

Alors pourquoi vouloir refaire la bande son du film ?
Upmixer un film, c’est modifier la spatialisation, et par conséquents les niveaux, la balance tonale, l’équilibre champ direct/réverbéré, toutes choses que l’ingénieur s’est donné beaucoup de mal à accomplir sous la direction du réalisateur.
Dès lors, le spectateur n’est plus en mesure d’apprécier le travail accompli car toutes les subtilités ont été transcrites, adaptées, distordues. On passe d’une oeuvre à sa caricature, transformant la bande sonore originale en musique de foire ou de fête foraine.

Certains diront: c'est pour que ça sonne mieux. A quoi je réponds: vous 'êtes pas qualifié pour en juger. C'est toute la différence entre le spectateur "qui n'a rien compris au film" (je veux dire qui n'a pas compris l'intention de l'artiste en fonction des moyens techniques dont il disposait) et le vouloir de ceux qui ont fait le film.

Changer le format sonore d’un film est pour ceux qui connaissent et aiment le cinéma un acte inconcevable autrement que vouloir refaire l’œuvre différemment.

Quand "The artist" est sorti en Irlande, des spectateurs ont manifesté pour qu'on leur rembourse leur billet parce que le film était muet et en noir et blanc. Un mois plus tard, il remportait les oscars d'Hollywood.

Je partageais cette réflexion ce matin avec quelques professionnels lors d’une projection privée dans un petit cinéma des Champs Elysées. Le motif de cette réunion était de passer la salle en Atmos. Au cours du débat, l'upmixing a été évoqué. Un réalisateur (dont je tairai le nom) a dit : « Cela témoigne d’une profonde inculture ». Les autres personnes présentes, dont moi-même, avons cherché une réplique… Personne n’en a trouvé.

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Message » 19 Nov 2014 22:44

Donc si je comprends bien: où que l'on aille regarder une œuvre, dans n'importe quel cinéma dans le monde, du moment où celui-ci a eu les droits de diffuser celle-ci, elle sera identique et fidèle à ce qu'a désiré l'auteur?
C'est une question...

Franck
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Message » 19 Nov 2014 23:14

Il faut être pragmatique. Ca va dépendre de la qualité acoustique du ciné.... Nous ne vivons pas ds un monde idéal et la qualité acoustique des salles va de médiocre à excellent. Ds ma ville (Besançon), la qualité acoustique des salles de ciné oscille entre très mauvais et acceptable... Les pires étant les grandes salles (hormis celle du petit ciné art et essai qui à mes oreilles est la plus neutre sur Besançon)... Je vais peu au ciné en dehors de Besançon. Ma dernière excellente expérience en matière de son au ciné, c'était pour Avatar ds la grande salle du nouveau Pathé Vaise (Lyon)... La précédente, c'était il y a plus de 20 ans dans l'immense salle Imax 70mm à côté de Bruxelles qui a malheureusement fermée... Une finesse et une clarté de restitution comme j'en ai rarement entendue dans une salle d'une telle dimension... L'ex Palais des congrès de Lyon était aussi très bien d'après les souvenirs que j'en ai (j'étais jeune). Sa destruction a été une grande perte à mes yeux (et mes oreilles). Le 1er film que j'y ai vu a été 2001 et le dernier, Danse avec les loups...
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Message » 19 Nov 2014 23:32

Et j'ajouterai que je serai très très surpris que toutes les salles de mixage des films produits sur cette planète soient aussi excellentes... La réalité est souvent complexe et non idéale...
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Message » 20 Nov 2014 0:14

Il y a eu une étude d'envergure sur les salles de cinéma faite il y a peu par le SMPTE, un organisme qui fait référence.
Les résultats sur les 8 salles analysées on été CATASTROPHIQUES, ils ont relevés des différences énormes même entre salles certifiées, comme quoi le respect de l'oeuvre originale ... :o :ko:
Du coup ils réfléchissent a comment harmoniser tout ca pour rendre le son au cinéma plus fidèle a l'original.

Question intéressante de JPL, ma philosophie c'est de prendre le problème a l'envers.

Exemple avec Merian C. Cooper, est ce que quelqu'un le connait ?
Non??
C'est le réalisateur de king kong en 1933


Prenons donc ce film en noir et blanc et mono, et bien si a l’époque on avait pu le faire en couleur et en Atmos on ne serait pas géné.
Donc si aujourd'hui on peut AMELIORER (et pas dénaturer) l'oeuvre dans de bonne conditions niveau image et son, je suis preneur et a mon avis ce n'est pas de l'inculture.
Au niveau de l'image la pellicule originale très endommagée a été remastérisée, débarrassée de défauts, le contraste et la lumière retravaillés, et ca ne gêne personne, bien au contraire. Si on peut aussi améliorer le son d'origine, par exemple en replacant les avions ou ils doivent être, c'est a dire en hauteur dans le ciel, alors je dis banco et vive le DSU ...
Ceci reste mon avis personnel bien sur, et je le partages :wink:
pasender
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Message » 20 Nov 2014 6:27

franckiné a écrit:Donc si je comprends bien: où que l'on aille regarder une œuvre, dans n'importe quel cinéma dans le monde, du moment où celui-ci a eu les droits de diffuser celle-ci, elle sera identique et fidèle à ce qu'a désiré l'auteur?

Emmanuel Piat a écrit:Il faut être pragmatique. Ca va dépendre de la qualité acoustique du ciné...

Vous prenez le problème à l'envers. Bien sûr que les salles ne sont pas idéales.
Et encore, "pas idéales" est un euphémisme, beaucoup sont dans un état lamentable. Je le déplore autant que vous et ce ne sont pas les exemples à suivre.
Votre home cinéma n'est pas parfait non plus, vous le savez et vous l'acceptez. Là n'est pas le problème.
Vous confondez un état de fait involontaire avec l'intention délibérée de déformer.

Le but recherché n'est pas de jouer aux apprentis sorcier pour laver plus blanc que blanc mais de se rapprocher le plus possible, dans la limite des moyens techniques et financiers de chacun, des conditions d'écoute et de vision qui étaient celles du lieu de création du film, ces conditions étant fixées par les normes de l'industrie cinématographique de l'époque où le film a été créé.


Ma dernière excellente expérience en matière de son au ciné, c'était pour Avatar ds la grande salle du nouveau Pathé Vaise (Lyon)...

Je l'ai vu dans la même salle. Le son était effectivement bon mais l'image n'était pas terrible. L'Imax 3D ne se justifie qu'en 15-70. J'ai assisté à des projections époustouflantes à l'imax du vieux port de Montréal dans les années 90. J'y suis retourné récemment pour voir deux films sur les Galapagos et sur les lémuriens de Madagascar. La salle est passée en numérique. L'image est plate comme Avatar, sans grand intérêt.

pasender a écrit:Il y a eu une étude d'envergure sur les salles de cinéma faite il y a peu par le SMPTE, un organisme qui fait référence.
Les résultats sur les 8 salles analysées on été CATASTROPHIQUES, ils ont relevés des différences énormes même entre salles certifiées, comme quoi le respect de l'oeuvre originale ...
Du coup ils réfléchissent a comment harmoniser tout ca pour rendre le son au cinéma plus fidèle a l'original.

Je suis membre de la SMPTE depuis assez longtemps pour savoir ce qui s'y passe. Je reçois plusieurs bulletins d'information par semaine et je n'ai jamais entendu parler de l'étude à laquelle vous faites allusion. Je suis également membre du comité normatif visant à réviser la SMPTE 202-M, (ISO-2969 eu Europe) qui décrit l'égalisation de la chaîne B.
La chaine B, c'est tout ce qui se trouve après le projecteur ou le DCP. Elle commence au décodage du signal et se termine à l'oreille du spectateur. Elle inclut la courbe-X, contestée aujourd'hui mais dont on ne sait pas comment se défaire.

C'est peut-être ce dont vous parlez.

"Des différences énormes entre salles certifiées" est un non-sens. La certification s'appuie justement sur le respect d'un cahier des charges avec des tolérances très serrées. Vous voulez peut-être dire "des salles non entretenues". La certification n'est pas un acquis éternel. Elle comprend l'engagement de maintenir ses caractéristiques originelles par un contrôle permanent et une maintenance préventive régulière.

Actuellement, un organisme très connu mais dont je dois taire le nom car l'information est encore confidentielle, prépare un système de contrôle automatique. Les salles certifiées seront munies d'un capteur acoustique et optique qui vérifiera le niveau de pression et la courbe de réponse de chaque canal ainsi que la luminance, la gamma et le point blanc de l'image, et procèdera à des ajustements automatiques avant chaque projection. Les informations seront transmises en temps réel au centre technique de cet organisme qui pourra détecter toute anomalie du système de contrôle et signaler le défaut à l'exploitant ou dépêcher un technicien le cas échéant.

Et j'ajouterai que je serai très très surpris que toutes les salles de mixage des films produits sur cette planète soient aussi excellentes...

Ce qui est sûr, c'est que toutes les salles de mixage de la planète fonctionnent sur le même protocole, avec les mêmes courbes d'égalisation et qu'elles sont contrôlées régulièrement, certaines plusieurs fois par jour.
De nos jours, les films voyagent de studio en studio aux différentes étapes de leur élaboration. Si un studio est défaillant, il brise la chaîne. Son travail ne correspondra pas au calibrage des autres studios et ne pourra pas être exploité. Il devra le refaire proprement et gratuitement et sa réputation sera entachée. Les studios n'aiment pas beaucoup ça. Heureusement, les personnels techniques travaillent généralement avec passion et sont très attentifs au respect des procédures.

Je suis intervenu dans un nombre très limité de studios à l'échelle planétaire mais je n'ai jamais rencontré un seul dont le réglage des équipements ne soit pas dans les tolérances imposées (sauf panne bien entendu). Pour citer un exemple très récent, si quelqu'un le souhaite, je peux publier les courbes de la salle que j'ai mesuré hier avant la projection. Comme souvent, je n'ai pas eu besoin de toucher aux réglages. Vous serez surpris de la précision et du respect des tolérances.

Donc si aujourd'hui on peut AMELIORER (et pas dénaturer) l'oeuvre dans de bonne conditions niveau image et son, je suis preneur et a mon avis ce n'est pas de l'inculture.

Si je vous suis bien sur le plan culturel, modifier l'oeuvre sous prétexte de l'améliorer ne gêne pas, au contraire. Vous seriez prêt à reconstruire les bras de la Vénus de Milo, sans modèle ni directive du sculpteur, ceux-ci ayant disparu.... Mouais... peut-être, ça se discute... vous devriez donner l'idée au conservateur du Louvre.
Dans un contexte plus proche, technologique et privé, si on vous offrait une voiture ancienne de collection, vous y ajouteriez la climatisation et le GPS pour plus de confort ? C'est ce que vous faites en changeant le format d'écoute d'un film.

Au niveau de l'image la pellicule originale très endommagée a été remastérisée, débarrassée de défauts, le contraste et la lumière retravaillés, et ca ne gêne personne, bien au contraire.

ça c'est vous qui le dites. Cette question fait débat avec beaucoup de réticences du coté professionnel. Ce genre de restauration ne peut être décidée qu'avec l'accord et sous le contrôle de l'auteur. La plupart s'y refuse. On l'a vu souvent avec la colorisation des films noir et blanc. Certains préfèrent refaire le film.

Dans "jour de fête" Jacques Tati a colorié lui-même au pinceau les guirlandes des drapeaux de la fête. Toucher à ce travail manuel me paraît sacrilège. Par ailleurs, les rayures, les taches, l'absence de fixité, le souffle et les crachotis sont des critères que je recherche dans les films anciens. Une image aseptisée enlève toute authenticité à l'oeuvre ancienne. Les défauts font partie de la vie du film. Le ressenti s'apparente aux tremblements du rideau au théâtre.
Ecoutez le premier couplet du "rideau rouge" de Gilbert Bécaud. Vous comprendrez.
http://www.musicme.com/Gilbert-Becaud/a ... 92892.html

A l'inverse, il existe des logiciels pour produire les défauts que je viens de citer, sur des films contemporains (comme quoi, ça plait à certains). Si c'est la volonté artistique de l'auteur, ok. Par contre, si on introduit ces effets dans le cadre de "l'anti-restauration" d'un film numérique par exemple, c'est aussi stupide que le nettoyage d'un film ancien.

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Message » 20 Nov 2014 8:20

:charte:
Vous confondez un état de fait involontaire avec l'intention délibérée de déformer.


Vaste débat effectivement. Je fais bien évidemment cette différence :zen: Je répondais juste à la question posée en raisonnant par rapport au médium de restitution (ie ce qu'il y a après le DCP). Quant à la solution à "l'intention délibérée de déformer" elle est très simple : il suffit d'imposer de mettre sur le support numérique diffusé l'original et la vision "déformée" (ou améliorée aux yeux de celui qui l'a produite, chacun voyant midi à sa porte). Ensuite le spectateur choisit en fonction de sa "culture" ce qu'il a envie de voir. Juger de la culture/inculture d'une personne est un processus très dangereux propre à certains intellectuels sur lequel personnellement je ne m'aventurerai pas...

Disney a adopté une telle solution en réenregistrant les voix de ses vieux DA. Et à mes yeux (euh, mes oreilles) c'est une excellente chose. On a sur le support l'original et la nouvelle version qui forment finalement 2 oeuvres différentes séparées par des décennies d'évolutions technologiques. Il faut aussi tenir compte ds l'équation de la dégradation de l'oeuvre d'origine au cours du temps qui est en soit un énorme problème. Le son "d'origine" fourni par Disney est probablement dégradé.

Rien que la numérisation d'une oeuvre est aussi forcément une altération de l'original. C'est pourtant un procédé très commun et très accepté (car l'évolution technologique fait qu'on a presque plus le choix). Mais la notion d'original analogique est aussi sujette à caution dès qu'on veut diffuser une oeuvre à plusieurs exemplaires (cas du cinéma) car un original analogique est toujours impossible à reproduire à l'identique (stabilité des bains chimiques utilisés par exemple). C'est d'ailleurs une des raisons qui a fait que le numérique se développe : c'est le seul procédé capable de produire une copie identique à l'original numérique et à maintenir la qualité de la copie à chaque projection.

Cette petite analyse sans prétention montre une seule chose : ce problème est complexe et rend les postures souvent intenables.

L'exemple de King-kong 1933 est excellent. J'ai pu voir la copie remastérisée en HD. Elle est extraordinaire et je pèse mes mots. L'original dégradé précédemment diffusé lui est dans un état lamentable. En visionnant ce film restauré sur grand écran, j'ai pris conscience d'une chose : le choc énorme qu'avaient dû éprouver les spectateurs de l'époque en voyant pour la 1ère fois un spectacle aussi impressionnant au cinéma. Choc que l'on ne ressent absolument pas sur l'original dégradé. King kong a été une révolution technique et cinématographique et seule la copie restaurée permet aujourd'hui d'en prendre conscience.

Ce genre de restauration ne peut être décidée qu'avec l'accord et sous le contrôle de l'auteur.


Si l'auteur est vivant c'est un impératif. S'il est décédé, la question devient plus complexe et se conjugue aussi avec la problématique de la conservation de l'oeuvre qui s'altère ds le temps... L'oeuvre étant altérée, personne ne peut affirmer qu'on va retrouver l'original après le travail de numérisation / restauration. La question du coût est aussi non négligeable et peut avoir une incidence sur la qualité de la restauration... Maintenant, à titre personnel, je ne me plaindrais jamais des restaurations de films aussi différents que les Parapluies de Cherbourg, Alien, Lawrence d'Arabie, Blade Runner pour ne citer que quelques incontournables avec des réalisateurs vivants ou décédés ... (la liste est longue).
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Message » 20 Nov 2014 8:52

Ce qui est sûr, c'est que toutes les salles de mixage de la planète fonctionnent sur le même protocole, avec les mêmes courbes d'égalisation et qu'elles sont contrôlées régulièrement, certaines plusieurs fois par jour.


A ce sujet, les bonus concernant le mastering audio sur le BRD de kickAss m'ont bcp surpris. A moment donné l'ingé son explique au réalisateur (qui fait la mou en entendant le résultat du mix audio) que le son qui sera restitué ds la salle ciné sera très différent de ce qu'il a entendu du fait des différences acoustiques entre le studio et la salle... J'avais sauté au plafond en entendant ça... Mais on est apparemment ds un cas isolé selon votre expérience.
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Message » 20 Nov 2014 10:04

Je l'ai vu dans la même salle. Le son était effectivement bon mais l'image n'était pas terrible.


c'est sûr que l'image ... En plus en 3D avec une dyn anémique du fait d'une courbe gamma "gonflée" pour compenser le manque de lum...


L'Imax 3D ne se justifie qu'en 15-70.


C'était du 15-70 en 2D. Le film commençaient par un écran noir avec une voix off et des cris d'oiseaux qui tournoyaient au loin. Tout de suite j'ai été figé... C'était fabuleux en terme de spatialisation et de respiration.
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