padcost a écrit:Et quand je lis plus haut Jacbru prétendant que la réalité est celle de chacun le mieux serait encore d'arrêter toute discussion, c'est peine et temps perdus puisqu'on n''arrivera jamais à parler de la même chose...

Je persiste et signe, il existe deux réalités, physique faite d'énergie et de particules, forme matérielle de cette énergie, et un vécu conscient, individuel.
Sans élaboration, par notre système nerveux central, de modèles conscients correspondant aux messages physiquement perçus, faits d'énergie supportant des codes reconnaissables, nous serions incapables d'être, d'exister et de survivre... Chaque être vivant se "construit" une perception consciente de cette réalité physique. Elle constitue son environnement, reconnu selon les caractéristiques, potentiel et faiblesses propre aux capacités individuelles. Rappel utile, humains, nous sommes aussi des organisations constituées d'énergie et de matière.
La perception consciente de notre environnement correspond à un ensemble de phénomènes physiologiques "vécus" comme des images virtuelles (je dis bien virtuelles !), complexes, lumineuses, sonores, tactiles, odorante, goûteuse. Elles provoquent des sensations que nous nommons émotionnelles. L'ensemble correspond bien à une vision individuelle, personnelle d'une réalité physique, construite à partir de captures, par les organismes vivants, d'informations physiques sous forme de signaux énergétiques codés.
Comme beaucoup, tu juges selon des critères mathématiques, physiques, où 2+2 font toujours 4. Les phénomènes très complexes, par exemple vitaux, en l'absence de connaissance de l'ensemble des étapes "intermédiaires", introduisent la notion de variabilité. Les modèles mathématiques ne peuvent plus faire appel à l’arithmétique, l'algèbre et la géométrie. Probabilités et statistiques deviennent indispensables. 2+2 ne font plus 4 mais, en moyenne, 4 avec un écart-type (x) et une probabilité (p) de conclure par une fausse vérité (p inférieur à 5%) ... La physiologie donne des vérités limitées à leur incertitude, on peut le regretter, mais c'est ainsi. Cette incertitude n'a pas que des inconvénients, elle permet la diversité, indispensable pour l'évolution des espèces et pour une véritable liberté individuelle que nous revendiquons...
Désolé, comme pour tout autre phénomène vital, impossible d'approcher la réponse à une question par l'observation individuelle. La prise en compte de populations suffisamment nombreuses devient la règle pour assurer une crédibilité suffisante aux observations.Globalement, l'analyse probabiliste aboutit à une courbe de Gauss, en chapeau de gendarme. Pour la majorité des critères d'évaluation, environ 80% de la population est homogène ; environ 10% sont dans la tranche basse et 10% dans la tranche la plus élevée... Ceci garantit un minimum de possibilités de compréhension inter-individuelle, mais aussi "d'embrouilles" ! Chic, discussions et négociations restent envisageables !
Loin de faire de la philosophie nihiliste, je tente de rappeler les connaissances actuelles sur la conscience, disponibles grâce aux avancées en neuro-sciences et imagerie. Cela peut choquer certains, mais la prise de conscience sur l'origine et la nature des informations vécues comme perceptions conscientes ne peut être éludée... Je comprends les hésitations de beaucoup à accepter des informations remettant en cause quelques certitudes.
Les informations apportées ici ne sont pas le fruit du hasard mais d'analyses scientifiques. 25 ans de carrière consacrés à l'évaluation de phénomènes, objectifs et subjectifs, physiologiques, cliniques, psychologiques, ainsi qu'en gestion des informations, justifient une certaine expertise. Bien sûr, je ne prétend pas rivaliser avec Jean Luc Ohl en matière de mesures acoustiques. Par contre, mon expérience est complémentaire. Associée à cinq décennies de passion pour la restitution sonore, elle me donne une certaine légitimité dans l'évaluation des perceptions (logique de la raison) et des émotions (intuitions émotionnelles).
J'espère que cette mise au point apporte un minimum de crédibilité aux faits soumis à votre réflexion. Pensez aux Daltoniens présentant une dyschromatopsie d'origine nerveuse, oculaire, cérébrale, pharmacologique, ou plus souvent génétique, leur réalité visuelle perçue est très différente de celle de personnes considérées comme "normales". En fait
il n'y a pas de véritable norme pour les sciences de la vie, la norme est la réalité consciente vécue par la majorité de la population sélectionnée dans les conditions de l'étude...