herve502 a écrit:Dans le cas qui nous intéresse le chaine totale qui nous intéresse est la suivante :
Energie->Cables->Sources->Cables->preampli->Cables->ampli->Cables->Enceintes->Restitution dans le local->Ecoute
Si on parle d'optimisation, il faut intervenir sur les maillons déficients de la chaîne
Une petite remarque, tu n'explicites pas totalement le maillon "Écoute". Pour moi, ce maillon comprend deux "composants" :
- le capteur, dans notre cas, l'oreille humanoïde (externe, le pavillon et interne, le tympan capteur) pour la "saisie" et les neurones de l'oreille interne pour la "conversion numérique".
- l'intégration/analyse est effectuée par les structures cérébrales que je ne détaillerais pas ici.
Simplement, rappelons que les caractéristiques de capture d'un micro ne sont pas exactement celles de l'oreille. En fait, l'oreille est plus et moins performantes que les micros selon la caractéristique étudiée. De plus, si des facteurs comme la phase, la réponse à une impulsion et le temps de propagation de groupe sont des éléments importants pour "l'évaluation cérébrale", d'autres, passés sous silence aux mesures, ont un rôle. Certains très petits signaux ont même pu être "malmenés" par les traitements électroniques au niveau de la chaîne. Je rappelle cela car les mesures ne peuvent avoir le mot ultime.
herve502 a écrit:Les approches :
Pour moi il existe deux type d'approche qui se valent même si on ne prend pas le problème par la même extrémité :
- une approche modèle scientifique à la base qui permet de définir le système, puis correction à l'oreille et mesure (typiquement E Piat),
- une approche empirique à l'oreille liée à une bonne expérience, puis mesure (celle que je pressens ici).
Merci de le dire, c'est la raison de mes deux exemples dans mon CR pour ouvrir cette discussion. Je n'ai jamais eu les moyens de mesure de TMS ou d'un fabricant d'enceintes acoustiques, pourtant j'ai accumulé une expérience originale, loin d'être négligeable. J'ai réalisé plusieurs systèmes acoustiques multivoies basés sur des médiums à dôme. Si je ne compte pas le sub amplifié, il s'agissait d'enceintes quatre voies originales avec des haut-parleurs et des charges optimisées pour être en accord avec les performances du médium, particulièrement en réponse transitoire. En tant que non professionnel je me suis retrouvé avec des problèmes très difficiles à résoudre pour la mise au point de filtres passifs. Seule solution en DIY, le premier ordre, en choisissant bien les HPs pour pouvoir les couper suffisamment loin de leur Fs, je n'ai jamais pu obtenir les résultats que j'attendais. Dans le cas de haut-parleurs spécialisés (grave, bas médium, médium, aigu), il n'y a qu'une solution, le filtrage actif et la multi-amplification, hors de mes budgets. Et encore, uniquement avec des filtres numériques pour avoir accès indépendamment à chaque paramètre. Les problèmes techniques rendent, sans doute, les choses difficiles aussi pour les professionnel, j'en suis convaincu.
Mon message est clairement, pour les amateurs, faire simple et plutôt se contenter d'enceintes deux voies en filtrage passif. Si on en a les moyens d'investir dans les amplificateurs, éventuellement on peut tenter trois voies en filtrage actif.
L'approche « empirique » est possible, mais elle doit être très solidement construite sur une bonne connaissance de l'acoustique. J'ai donné l'exemple de mes dipôles car j'ai travaillé très longtemps sur ce concept, éviter tout filtrage "électrique" sans en venir à la solution haut-parleur large-bande. Il utilise au maximum les lois de l'acoustique. La contrainte, le choix de haut-parleurs adaptés, pas toujours évident. L'avantage, de 40 à 6000Hz, les haut-parleurs sont directement connectés aux étages finaux de l'amplificateur, sans self, ni résistance, ni condensateur. Un seul amplificateur stéréophonique est suffisant. En évitant de poser des problèmes que je ne pouvais traiter, je n'ai pas eu à les résoudre (c'est important en DIY). Créés il y a quinze ans, ces systèmes ont tout de suite donné des résultats beaucoup plus satisfaisants que mes colonnes multi-voies (dont il ont repris certaines techniques). Ils ont été progressivement améliorés et m'ont demandé de très longues heures de mise au point. Ces systèmes ne sont pas aussi simples, et encore moins simplistes qu'ils ne paraissent. Ils reposent sur des lois acoustiques bien connues mais pas utilisées de cette manière. Par contre, leur développement est accessible à un « amateur ». Je connais un internaute qui a relevé le défi avec un certain succès. J'ai comparé avec le système d'Igor parce que je savais qu'il est une référence, je n'avais aucun doute là dessus, il ne pouvait en être autrement. Cette comparaison m'a montré que mon propre système n'avait pas divagué, il est sur le même chemin. Je n'ai pas menti dans mon CR, les timbres, les voix, la définition, l'équilibre général, la dynamique sont réellement très proches. Bien sûr, je me passe volontairement de toute égalisation électronique (attention, la correction est acoustique autant que c'est possible). Bien sûr, je n'ai pas à appliquer les normes et les contraintes d'un système destiné au monitoring professionnel, pourtant le résultat est proche, suffisamment précis pour reconnaître la nature du micro de prise de son et apprécier à leur juste valeur les « travaux d'Igor ». J'ai aussi des objectifs de rigueur par rapport au signal source et, quoi que certains en pensent, le résultat est là pour le démontrer. Pour ceux qui veulent le constater, il n'y a qu'à me contacter.
Conclusion de tout cela, quand on veut réaliser une chaîne musicale de haut niveau, il faut être très clair sur ses objectifs et ses moyens avant de faire ses choix stratégiques. Le système d'Igor n'a pas coûté le prix de certains THDG, mais tout de même, il faut bien réfléchir aux moyens dont on dispose avant de s'aventurer dans le multivoies, même en filtrage passif (surtout ?). Ce choix est très exigeant, plus on a de voies, plus on a d'interactions entre elles. Ceci veut dire que j'émets un doute sur certaines réalisations trois ou quatre voies en moyenne gamme, même chez des fabricants réputés. Il y a, par contre, des solutions deux voies plus accessibles et tout à fait concurrentielles. Le résultat dépend de l'optimisation finale. N'est pas TMS qui veut. Je rappelle qu'une des meilleures enceintes B&W est la Signature Diamond, deux voies filtrée en 6dB/octave. Elle n'est pas « donnée », pourtant le filtre est photographiée dans toute sa simplicité dans le dernier numéro (vraiment, malheureusement) de la Revue du Son. Comme quoi, bien mise en « musique », la solution n'a pas que des défauts. On peut trouver de bonnes deux voies tout de même un peu moins chères.
herve502 a écrit:Dans ces deux approches, l'intérêt est la mesure en tant qu'outil d'amélioration.
Bien-sûr, elle permet de connaître les points faibles à corriger. Mais c'est aussi un outil de contrôle pour vérifier que l'on ne divague pas totalement.
herve502 a écrit:Pour la première approche, une approche système est bonne mais on peut passer si on n'y fait pas attention à coté de solutions évidentes pour ici le mélomane (c'est d'ailleurs là qu'Emmanuel Piat ne s'est pas trompé car il avait aussi des compétences)
Pour la seconde approche, elle nécessite d'avoir de la bouteille, une bonne oreille et tout en n'oublier pas le caractère parfois subjectif de l'approche. Cette approche semble la plus accessible et c'est souvent par ici que tout néophyte (comme moi pour le son) passe et parfois ça casse : beaucoup de monde pensent qu'une fois qu'une solution est dans la rue (ou dans un forum), elle est bonne et donc sera efficace pour soi. En plus, l'écoute permets de l'affirmer mais ... puisque comme l'oreille n'est pas préparée (ou trop inexpérimentée), l'effet psycho est prépondérent. On est sur de son coup jusqu'au jour où on ouvre les oreilles et là... patatra ! (je ne critique pas, j'ai fais de même en faisant une pièce dédiée avec traitement Live End Dead End sur lequel j'ai encore des doutes car il me semble un peu trop acquis et pas assez scientifique). Avec cette approche, il faut rester humble si sa propre expérience est faible, et pour celui qui est mélomane, avoir confiance dans les instruments de mesure pour palier par exemple les déficiences de son oreille (je pense aux vieux comme moi, les hautes fréquences ...

) et puis savoir infirmer ou confirmer ses choix. C'est en omettant ce point que l'on peut acheter des éléments très chers pour améliorer un élément de la chaine, et utiliser un char pou défoncer une porte en bois.
Faire des écoutes de concepts très différents du sien, si possible bien contrôlés, peut aussi être plein d'enseignements (cf ma visite à Igor), ainsi que comparer en direct avec de bons casques. Il faut aussi et surtout, aller régulièrement à des concerts « acoustiques » et écouter des voix. Pourquoi pas, faire des prises de son (en ayant un minimum d'équipement, micros surtout) d'objets sonores simples, présents dans la vie courante et de voix familières.
herve502 a écrit:L'optimisation
Indispensable, même pour les chaînes les plus simples. Elle peut donner des résultats beaucoup plus tangibles que l'ajout de composants plus ou moins sophistiqués ou loufoques, c'est selon …
De toutes façons, ce n'est pas la peine d'inserrer un élément de qualité supérieure au "plus mauvais" de la chaine. Après optimisation, c'est le plus mauvais qu'il faut changer en premier, en particulier s'il s'agit de l'enceinte acoustique ou du lecteur.
herve502 a écrit:Et alors ?
Toute cette tirade qui ne sert sûrement pas à grande chose pour dire une évidence (ça n'engage que moi, sans aucune prétention) : tout simplement que l'écoute semble primordiale, qu'une expérience l'est tout autant mais que la mesure est souvent nécessaire surtout si son expérience est faible.
L'écoute, c'est l'objectif final. L'expérience, le bon sens, le calcul et la mesure sont absolument nécessaires pour y arriver.
Dernière chose pratique à répéter. Une enceinte acoustique se rode, parfois longuement, ne pas finaliser les mesures et les réglages avant que ses performances ne soient stabilisées. J'ai parfois vu des variations considérables au cours du rodage.