» 01 Sep 2013 10:26
Profitant d’un moment disponible en ce mois estival, je me suis rendu dans le studio d’Igor le samedi 10 Août afin de découvrir et d’écouter son système.
J’ai ainsi rencontré Dominax qui fera lui aussi, j’en suis sûr, un CR détaillé.
Très intrigué depuis longtemps par ce développement constant et par l’utilisation de solutions peu communes, j’avoue avoir attendu ce moment avec impatience.
Tout d’abord je remercie notre hôte pour son accueil, son hospitalité et ces moments de partages musicaux inoubliables (une lettre à Elise bouleversante par exemple).
Il faut dire que par un concours de circonstance, ce moment a duré une bonne partie de la journée m’ayant permis ainsi d’explorer les différences facettes du système et d’avoir pu apprécier plusieurs réglages.
Passons aux détails :
Le studio, bien intégré à la maison, apparait suffisamment amorti et traité pour profiter du système sans déclencher les foudres des décorateurs d’intérieurs. Le mot convivial qualifierait le mieux l’endroit. Les enceintes Yamaha, plus imposantes que sur les photos, trônent devant avec le Vélodyne et derrière le canapé. Moi qui suis très « home cinéma », j’ai souri quant à la disposition de l’ensemble !
Assis au milieu du canapé à tour de rôle, avec une place centrale privilégiée mais dont la marge de manœuvre n’est absolument pas contraignante pour la focalisation, nous avons commencé les écoutes par des CD de la superbe collection d’Igor. Les traditionnels Von Bingen, Pascal Amoyel…
Je fus troublé, déstabilisé, frustré.
Les sources émissives disparaissant totalement, la scène sonore s’organisait en largeur mais un peu moins en hauteur que la mienne. A condition de mettre le bon volume, la focalisation m’a surpris, un peu moins précise que celle que j’entends chez moi (je vois une bouche alors que là je voyais une tête). Bon point !
Le piano de Pascal Amoyel s’étirait devant moi, ses mains (que l’on pouvait aisément «voir») glissaient sur le clavier d’avant en arrière de la scène, frappant les touches en donnant une résonnance dans le corps du piano sur le reste de la scène. Cet effet holographique (3D) est fascinant !
De ce point de vue, nos deux systèmes apportent les mêmes sensations peu ou prou(les distances d’écoutes étant différentes). Autre bon point !
En revanche, il me manquait quelque chose que j’ai rapidement identifié : l’assise dans le grave ! Des informations de salles, une texture profonde de certains instruments ou de percussions et une présence sur les voix manquaient et m’ont franchement frustré. Le système apparaissait plutôt très bon mais « fade » voire même parfois, sur certains passages, « redondant et/ou embrouillé » à mon oreille dans cette zone grave.
Le grave, le sujet du moment à l’étude.
J’en ai fait part à Igor qui, tout de suite, a augmenté le niveau de 65 à 70…Soyons fous !
C’était mieux mais cette redondance décelée apparaissait encore plus : logique ! On est monté, on est redescendu. Igor, a trouvé avec raison que l’on perdait de la focalisation et finalement nous décidons alors de laisser à 65. Je restais sur ma fin, dans le doute, plein d’interrogations (manques d’informations de grave dans les musiques gravées sur CD, comme cela été évoqué?) !
Le passage à une écoute multi canal avec un SACD de qualité(le coffret Jeanne d’Arc) m’a également laissé perplexe. Déjà que la musique en 5.1 ne me semble pas naturel, mais là, outre le côté spectaculaire, aucune homogénéité, ça partait dans tous les sens, bref : aucun intérêt pour moi !
Nous sommes passés à mes CD repères comme la plage 5 du premier album de Grand Corps Malade, « ça va chémar ». Précision, effet de profondeur de scène mais une voix amputée de cette caractéristique qui fait tout de ce chanteur.
Ensuite, le temps passé (plage 2) de Michel Jonasz extrait de l’album la fabuleuse histoire de Mister Swing :
Je retrouve cette précision, une véritable scène du concert, du détail et une basse monstrueuse mais propre, un pincement de cordes terriblement réaliste. Une voix…mais….
Bon, là c’est moins flagrant, je me suis dis que cela devait être la signature du système et puis je tourne avec deux 18’, alors peut-être que ceci expliquait cela….en rapport avec ce manque de rondeurs….Doutes quand même!
Sur des passages plus complexes et difficiles à retranscrire (mais moins faciles à cerner pour moi) avec des musiques électroniques extraites des CD de Dominax, tout était détaillé, pas agressif même avec des volumes assez conséquents. Finalement plaisant, même si ce genre de musique n’est pas ma tasse de thé.
Après une pause,
Ayant ma petite idée en tête, nous avons rejoué avec plus de finesse sur le réglage du caisson. Descendant de 70 à 65 par pas de 1, c’est à 66 que LE CHOC s’est produit !
Non seulement, la focalisation restait présente mais elle s’est trouvée renforcée et cela sans apporter de redondance dans le grave :
Tout semblait plus naturel, plus homogène, rééquilibré et rond, plus profond. Avant sur les voix, il manquait cette résonnance du souffle de la cage thoracique qui permet de se représenter facilement le corps physique du chanteur donc les lèvres, sans effort intellectuel.
Ainsi, sur des percussions nous avons retrouvé non seulement l’attaque ou la frappe franche mais la résonnance du corps de l’instrument (genre tome de batterie ou tambours) et la résonnance de la cage thoracique qui donne une âme et permet de distinguer une voix de tête ou non (pour moi cette rondeur et cette profondeur).
Nous avons repassé plusieurs CD déjà écoutés et l’amélioration a été franche et nette comme par magie car le réglage était infinitésimal.
Mais il me restait quand même un point sur lequel je voulais revenir et justement Igor m’en a donné l’occasion en repassant le SACD de Jeanne d’Arc.
Je lui est demandé de baisser le niveau des enceintes arrières…trop présentes en 5.1 et là, il se rendit compte effectivement que le niveau n’était pas le bon (une augmentation antérieure dû à un CD test pour quelques essais). Aussi, avec le nouveau réglage du caisson et des surrounds baissées de 3,5 dB c’était le jour et la nuit !
J’étais alors totalement bluffé par ce système hors norme. Sans centrale et avec des enceintes unipolaires très proches à l’arrière, nous avions une scène avant large focalisée vers l’avant avec des voix bien au centre et des effets parfaitement maitrisés sans discerner la source émissive. Une révolution ! (mais nous n’avons pas vu de film en 5.1).
Juste à ce moment Bphil est arrivé et a écouté ce SACD. Puis Igor nous a fait découvrir une de ses productions(le jeu de Robin et Marion/Bransles de Picardie des ménestriers Picards me semble-t-il).
Pour l’anecdote : Bphil a posé la question de savoir si on était encore en multi canal !!! Alors que nous étions en pure stéréo. Qui aurait pu imaginer cela venant de sa part !
Nous avons terminé ce merveilleux moment en réécoutant le morceau de Grand Corps Malade, rempli d’émotions et de force. J’ai retrouvé enfin tous mes repères habituels lors de l’écoute de ce système remarquablement mis en œuvre.
Nous somme tombés d’accord avec Bphil sur le fait qu’aujourd’hui, que l’on adhère ou pas à la signature sonore que l’on entend, le système d’Igor arrive à maturité. C’est un grand système qui fait son job, où les notes s’enchainent, la musique et les musiciens prennent vie et l’on ne se pose plus de questions ! Bravo !
Il reste à Igor à valider les nouveaux paramètres trouvés sur d’autres plages musicales qu’il connait bien. Mais il me semble qu’il a trouvé son Graal. Quel bonheur !
Merci encore Igor pour tout, j’ai pris beaucoup de plaisir et une grosse claque mais que c’était bon !