Sur le deuxième titre de l'album, le guitariste me semble pomper Johnny Marr des Smiths, enfin j'en suis certain, et d'habitude cela peut me choquer, mais là cela devient tellement un univers différent avec Manset que cela m'a surtout amusé, de toute manière ce sont les mots, le phrasé de Manset qui sont l'essentiel, le reste est accessoire.
Tu peux même pousser le vice jusqu'à écouter l'album d'Adrianne Lenker à la suite, ce sont deux artistes qui au delà de l'apparence ont des points en commun. Il y a une approche commune, celle de se faire confiance, privilégier l'instant à une trop longue maturation studio. Si Manset ne fait pas du une prise, il a horreur également de s'éterniser sur un titre et il aime même quand les musiciens sont à distance pour ne pas trop l'emmerder. Sans doute je peux trouver des exemples d'albums merveilleux d'artistes au perfectionnisme maladif, mais à la réflexion souvent les albums qui me touchent le plus sont les plus humains, la perfection rend souvent plus artificiel, là ce sont deux albums qui m'ont donné l'impression de les avoir avec moi dans la pièce. Le mieux est parfois l'ennemi du bien, on peut parfois masquer le vide avec de la technique, mais la sincérité et le talent se suffisent à eux-mêmes surtout dans le style pop rock folk.
Et pis niveau image, si ce n'est déjà fait tu me regarderas "Ripley" sur Netflix, un bijou de réalisation à l'ancienne. Alors c'est tourné en numérique noir et blanc et comme avec son camescope on imagine presque le bouton permettant de switcher au choix avec la couleur, cela a un très beau piqué, malheureusement le grain si caractéristique de l'analogique est absent. Pour autant c'est mon seul reproche, on en fait vite abstraction, sur le reste et je peux être un chieur, mais c'est juste la grande classe. Notamment ce qui est singulier dans toute la production actuelle, c'est l'importance du bruitage, un personnage à lui seul de cette mini série. L'épisode 5 devient pour moi une référence dans l'usage du bruitage pour installer une tension d'une puissance insoutenable. J'utilise ma chaine hifi pour sonoriser mon vp et là cela vaut le coup d'avoir de la qualité pour en profiter puisque une fois n'est pas coutume, c'est un élément capital de réalisation. Le réalisateur a puisé chez Fritz Lang, Murnau, Hitchcock, cela change de la pauvreté des influences des réalisateurs habituels se contentant de mettre en image des dialogues, c'est de la vraie réalisation, bravo
Je retombe sur mes pattes parce que cette mini série est une affaire de sons. Aussi la jolie rousse aux yeux bleus irlandaise s'est estompé de mon imaginaire, pour laisser place à une italienne brune très piquante, la série se passe en Italie
Je papillonne beaucoup 
Créé le 24 Jan 2012 22:59
