Augustin a écrit: Pour la solution de pavillon + 12", il y a quelque chose qui me perturbe : si la solution est si évidente, relativement simple et existe depuis des décennies, pourquoi donc les constructeurs d'enceintes, même les plus honnêtes n'applique pas ce principe.
J'imagine qu'il doit donc y avoir une contrepartie à utiliser une compression dans un pavillon. Mais laquelle ?
Il y a plusieurs raisons sur le fait que l’on voit moins de pavillons en Hifi.
- La qualité des compressions n'est pas universelle, les bonnes coutent très cher.
- C'est une mécanique assez fine qui demande des précautions lors de la mise en œuvre / filtrage, pentes, phase…
- Le pavillon sur lesquelles sont montées ces compressions ne sont pas toujours des plus performants, il faut un couple moteur / pavillon conçus ensemble ou vraiment compatible, pas des trucs bricolés comme on voit partout (pas mal de mauvais exemple sur le forum Mélaudia
)
- Les pavillons demandaient dans le temps, un certain recul car leur principe de base n’était pas principalement de gérer la directivité, mais d’atteindre un rendement le plus élevé possible (ce qui est ridicule dans un salon)
Comme le dit Syber, dans les années 50 / 70, les amplificateurs étaient à tube et les watts étaient comptés, d’où la nécessité d’un rendement maximum pour avoir les amplis les moins cher possibles.
Mais ces pavillons avaient de gros défauts, sans parler des moteurs, c’était gavé de H2 et ça vrillait les oreilles…
Ces points ont fait qu'une partie du marché de la Hifi s'est tournée vers des solutions plus simples à mettre en œuvre, moins chère, polyvalente, la radiation directe… avec tweeter et médium dédié…
En studio, la radiation directe aussi pris le dessus car la mode des enceintes « grandes écoutes » en studio est révolue, les grands studios ont disparus (voir le cas Davos récement), et sont, pour la majorité équipées seulement d’un paire de nearfield et de midfield, plus de grande écoute « grand spectacle » pour écouter « en grand » le mixage…
C’est comme la disparition des grandes salles de cinéma au profit de multiplexes aux nombreuses petites salles, pour offrir plus de choix de films par scéance, aujourd’hui, l’artiste veut son home studio à la maison…
Certains montages, issus des grandes années studio, se retrouvent toujours chez certains particuliers.
Les montages Tad, type TMS2 et TSM1 et les dérivés, Rey Audio, puis ensuite Arai sont parmi les plus performants jamais conçus, mais aussi les plus onéreux.
La seule compression 2 pouces coute plus de 1500 euros pièce + 1000 euros de pavillon, soit déjà 5000 euros en DIY / custom pour une paire de couple pavillon / compression.
JBL a sorti à la fin du siècle dernier, des versions studios / grand public avec des compressions proches de la qualité Tad, les Everests, mais d’un prix avoisinant les 100 000 euros la paire…
Les JBL M2, version éco de ces enceintes, sont aussi très appréciées de certains amateurs, mais en version custom, on fait mieux en 3 voies (avec une séparation sérieuse du sub et du bas médium, difficile pour un seul grand HP qui fait le grand écart) et avec le choix de pavillons / compressions derniere génération (Titane nitruré) dont l’angle de couverture correspond à la salle / position d’écoute.
Des TSM2 d’occasion, c’est encore 10 000 à 50 000 euros en fonction de l’état ou de la restauration (certains les restaurent à neuf, identique à l’original), mais il faut de la place autour, ou un amortissement hors axe important, car la directivité H n’est que d’environ 90° (un peu plus ouvert encore sous les 1kHz).
Le marché de l’enceinte à pavillon n’est pas mort, tu retrouves des pavillons chez une partie des plus passionnés, regarde les grosses installations de ce forum, ceux qui ont besoin de se reculer ont optés pour le pavillon.
Les compressions performantes et accessibles (pas comme Tad) sont aussi apparues sur le marché il y a seulement 5 ans, avec de nouvelles technologies (18S entre autre) dont les amateurs profitent, ce sont des développements issus pour le monde pro de la sonorisation qui progresse chaque années !
Les softs de modélisation des lois d’expansions permettent de trouver les profils de pavillons qui offrent différents angles de couvertures, sans les inconvénients connus par le passé.
Dans un salon, dès que le recul est possible, ces solutions permettent de garder la directivité nécessaire pour moins arroser les murs, un salon étant difficilement traitable, c’est une bonne chose.
Ca ne résout en rien les problèmes dans le bas médium et le grave, mais déjà, c’est mieux que la radiation directe, dans le cas ou la zone d’écoute ne peut pas être assez proche des enceintes pour conserver le fameux équilibre 50/50 et un centre pas trop dégradé par les réflexions précoces.
Maintenant, si tu peux être proche de tes enceintes et que les réflexions précoces ne perturbe pas trop, la radiation directe est tout aussi performante, mais il faut être chanceux pour garder un centre fort à 3 mètres, je n’ai vu ça qu’en studio ou chez Igor, donc uniquement dans des salles traitées.
Avec un pavillon, à 4 mètres, s’il est suffisamment directif et sans traitement, le centre peut rester stable et suffisamment fort pour une écoute à distance encore crédible.
Si tu es loin (3 mètres et plus), en radiation directe, le SPL d’une écoute engagée, dans les pics de dynamique n’est pas tenable, même par de super enceintes à radiation directe.
Si ça ne casse pas, la disto sera trop forte et l’écoute désagréable, seul le pavillon permet ce genre de performance, avec une disto très basse, grâce au rendement, entre 105 et 110dB avec un petit watt à 1 mètre.
Ca dépends donc aussi du style de musique que tu écoutes.
Si c’est calme et que tu n’écoutes pas concentré… le centre, la dynamique sont moins un sujet, mais si tu aimes l’écoute de précision, parfaitement centrée et en phase, avec toute la scène 3D, il faut une bonne perception du centre (sons sommés en phase), donc un respect d’un angle de couverture en rapport avec la distance d’écoute.
Le mieux, c’est d’écouter ce genre d’enceinte à pavillon de dernière génération si tu as la possibilité, afin de te faire un avis et de savoir si ça te plait.