Bonjour à tous !
Depuis maintenant près de 3 ans je m'intéresse de très près au monde de la Hi-Fi, et s'il y a une chose qu'on remarque rapidement quand on se lance là-dedans c'est la complexité du sujet. Il y a énormément de caractéristiques techniques à prendre en compte, que ce soit pour les casques, les écouteurs, les DAC, les amplis, les combos, les enceintes, etc. etc.
Il y a également beaucoup de marques différentes, et encore plus de produits, dont les différences ne sont souvent pas jaugeables même avec les connaissances adéquates sans les avoir essayés. Les tests d'utilisateurs peuvent donner une bonne idée de la sonorité d'un produit mais le facteur subjectif et le manque flagrant de tests en ligne pour de très nombreux produits rendent cela particulièrement complexe.
Voici un donc un "petit" (par rapport à la complexité de l'audio en général) guide pour ceux qui débutent dans le monde de la Hi-Fi, afin de s'y retrouver plus facilement entre le jargon technique, les différents composants, les marques, les types de produits, et tout ce qu'il faut savoir de manière générale pour entrer là-dedans sans trop de difficulté.
Notez que beaucoup d'informations techniques sont volontairement omises de ce guide, pour éviter qu'il ne devienne trop imposant et indigeste.
La chaîne audio
Une chaîne audio est l'ensemble des composants permettant de produire du son. Tout au bout de la chaîne, il y a obligatoirement un composant dôté d'un transducteur (c'est-à-dire un appareil capable de transformer une forme d'énergie en une autre, ici un signal électrique en onde sonore) : un casque, des écouteurs, des enceintes...
Tout d'abord, le son provient d'une source, qui peut être un ordinateur, un smartphone, une tablette, un lecteur CD / DVD / Blu-Ray, une console de jeu, une platine vinyle, etc.
Problème, les transducteurs audio n'acceptent (sauf très rare exception) que des signaux analogiques. Sauf qu'à moins d'utiliser une source analogique, comme une platine vinyle (ou un lecteur de K7 / VHS pour les plus vieux), on a un signal numérique. Sans rentrer dans les détails techniques, ce signal va devoir être converti pour être utilisable : on emploie donc pour cela un convertisseur numérique-analogique, abbrégé CAN en français, ou en anglais digital-to-analog converter, soit DAC. C'est ce dernier terme qui est le plus couramment utilisé.
Autre souci, le signal de base, d'où qu'il provienne, est souvent trop faible pour faire fonctionner un transducteur. Dans le cas d'écouteurs ou d'un casque, il pourra y avoir du son, parfois même à volume raisonnable, mais le son sera dégradé - notamment les basses. Avoir un signal suffisamment est donc important, ce qui signifie qu'il faut l'amplifier, on va donc utiliser un amplificateur (les termes sont bien choisis en audio !).
Donc pour résumer : Source Numérique > DAC > Ampli > Casque/Enceintes/..., ou source analogique auquel cas on enlève la partie DAC.
La source et les formats audio
Il est important de privilégier la qualité de la source. Dans le cas d'une source analogique, il va s'agir de perdre le moins possible d'informations (platine et vinyle de qualité), dans le cas d'une source numérique c'est plus complexe.
D'abord il y a l'origine du signal : une plateforme en ligne type Spotify / Deezer / Youtube Music / Amazon Music / Soundcloud, un fichier MP3, un fichier FLAC, une vidéo Youtube, un film, un jeu vidéo, ...
Les critères à prendre en compte sont le codec utilisé et le bitrate, exprimé en kilobits par seconde (Kbps, kbps, Kb/s ou kb/s). Le codec impacte la qualité d'encodage : certains codecs sont dit "lossless", c'est-à-dire qu'ils restituent le son tel qu'il a été enregistré, mais pèse plus lourd. On y trouve le célèbre conteneur FLAC, mais aussi le WAV et l'ALAC (entre autres). De l'autre côté, les formats dit "lossy", qui sont compressés pour gagner en terme de place mais qui font perdre en qualité. On y trouve principale le MP3, le M4A, l'AAC ainsi que le Vorbis et l'Opus (OGG).
Le bitrate est simple : plus il est élevé, mieux c'est. Il y a aussi la résolution, comptée en bits (16, 24 ou 32 bits, 8 pour les vieilles consoles de jeu) et la fréquence d'échantillonnage, comptée en hertz (Hz). Contrairement à une grande idée reçue, elle n'est aucun impact sur la qualité sonore perçue, à moins de disposer d'un casque à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Même avec un casque à quatre chiffres comme le célèbre HD 800S, la différence de qualité n'est pas perceptible. On utilise surtout des résolutions supérieures pour le mastering, mais c'est une autre histoire.
Pour information, un FLAC 16 bit à 44.1 ou 48 kHz correspond à la qualité CD, c'est-à-dire la même qualité de son qu'un CD vendu dans le commerce.
Autre idée reçue : même avec un système à 1000 €, un MP3 peut très bien sonner, selon le type de matériel employé. Et avec un système moins performant, la différence sera tout simplement imperceptible. Et si vous avez l'impression qu'il y en a une, c'est très certainement l'effet placebo / nocebo. Pour vous en assurez, faites un test ABX (je vous laisse chercher sur internet).
En revanche, il est important de privilégier en cas de fichier lossy un bon bitrate. Youtube par exemple a une très mauvaise qualité d'encodage (souvent du M4A à 64 kb/s). Quand je parlais du fait que la différence entre un MP3 et un FLAC est souvent imperceptible à moins de disposer d'un très bon système, je parle des MP3 à 320 kb/s.
Un piège se pose également sur le fait que deux fichiers d'un même enregistrement peuvent sonner très différemment. Une compression peut être effectuée n'importe comment et ainsi rendre un MP3 à 320 kb/s très mauvais, ou même un FLAC à 2000 kb/s très mauvais. C'est pour cela que les MP3 peuvent parfois sonner mieux que des fichiers FLAC, ce n'est pas dû au format mais au fait que l'encodage a été réalisé différemment.
Les cas du MQA et du DSD
Parlons maintenant du MQA. Le MQA est strictement égal ou moins bon que le FLAC selon les circonstances, contrairement à ce que le marketing prétend, comme l'ont démontré plusieurs études. En revanche, comme la qualité de l'enregistrement est contrôlée d'un bout à l'autre de la chaîne audio, il peut arriver qu'un MQA sonne bien mieux qu'un FLAC bien encodé. Ce n'est là encore pas dû au format en lui-même. Le MQA n'est donc pas "inutile" en soi, car bien que totalement inutile en tant que format, il est intéressant d'un point de vue de la chaîne d'enregistrement.
Pour fini, il y a le DSD. Il s'agit d'un format qui fonctionne de manière fondamentalement différent des autres (je laisse volontairement les explications techniques de côté), et propose une qualité très nettement supérieure, au prix d'un poids lui aussi très nettement supérieur. On parle de DSD64, DSD128, DSD256 ou DSD512. Contrairement au FLAC qui présente un avantage certain par rapport au MP3 320 kb/s avec le bon équipement, il est impossible pour l'oreille humaine de distinguer une différence entre un FLAC 16 bits 44.1 / 48 KHz et un DSD512.
Dans le cas d'un jeu vidéo maintenant, le son est généralement sans perte, car directement produit par le jeu.
Il faut par contre faire attention aux réglages de son appareil quand le son est lu depuis un PC ou un smartphone, car il peut arriver que Windows par exemple suréchantillonne le son, c'est-à-dire qu'il le convertisse pour des raisons techniques en 48 KHz alors qu'il est originellement en 44.1 KHz, ce qui peut occassionner une dégradation du signal. Il faut donc privilégier le mot "bit-à-bit", qui garantit que le son est directement transmis au DAC sans aucune conversion. Les instructions varient d'un système à l'autre et d'un lecteur musical à l'autre.
Nous avons maintenant fait le tour des sources audios, passons au DAC.
Le convertisseur numérique-analogique (DAC)
La partie la plus complexe étant derrière nous, passons à quelque chose de plus simple : le DAC.
Il possède au minimum une entrée numérique (USB / optique / coaxial / plus rarement HDMI) et au moins une sortie analogique (généralement RCA, plus rarement XLR).
Les DAC ont des limitations quand aux formats qu'ils supportent, notamment leur limite de résolution et de fréquence pour les fichiers FLAC ou WAV, et le support ou non du MQA et du DSD. En règle général, cela n'a aucune importance quoi qu'en dise le marketing.
Certains DAC permettent de régler le volume, on parle alors d'atténuateur : le volume est compté en décibels (dB) négatifs. Le réglage par défaut est 0, indiquant que le volume n'est pas modifié, mais il peut ensuite être abaissé autant que nécessaire. La raison pour laquelle le volume ne peut pas être augmenté est que faire varier le volume nécessite de faire varier la puissance du signal. Diminuer la puissance d'un signal sans dégradation notable est très simple, mais l'augmenter est extrêmement complexe, ce pourquoi ce rôle est relégué aux amplificateurs.
L'amplificateur (ampli)
Première chose à savoir, un amplificateur va être destiné soit à des enceintes, soit aux casques / écouteurs, soit à un produit spécifique (propriétaire). Il ne faut JAMAIS brancher un casque sur un ampli d'enceintes qui ne dispose pas d'une sortie casque, car cela pourrait endommager voire détruire le casque. Brancher des enceintes sur un ampli casque peut également les endommager, même si le risque est plus faible.
Il existe différents types d'amplificateurs, mais avant de les passer en revue, voyons rapidement comment fonctionne un amplificateur.
Déjà, un ampli dispose d'au moins une entrée analogique, et d'au moins une sortie analogique. S'il dispose d'une entrée numérique, cela indique que l'ampli dispose également d'un DAC interne, on parle alors de combo.
Ensuite, un ampli est traditionnellement composé d'un étage de pré-amplification qui va (ou non) colorer le signal, ainsi que d'un étage d'amplification de puissance qui va le rendre plus puissant (la réalité est bien plus complexe, mais je simplifie volontairement).
Un amplificateur dispose toujours d'un système de contrôle du volume, souvent sous forme d'un potard et parfois d'une télécommande, car c'est lui qui est en charge de réguler le volume sonore. Maintenant, voyons les trois principaux types d'amplificateurs.
Il est important de garder à l'esprit une chose : contrairement au DAC dont le rôle est de restituer le signal le plus fidèlement possible, sans altération, l'amplificateur peut "colorer" le son pour le rendre différent à l'oreille. Il s'agit là d'une question de préférence totalement subjective, et on qualifiera de "linéaire" ou de "neutre" les amplis n'altérant pas ou très peu le signal d'origine.
Les différents types d'amplificateur
Tout d'abord, on trouve les amplis traditionnels que sont les amplis "solid-state", ou SS, aussi appelés amplis à transistors en français. Il s'agit d'amplificateurs utilisant des transistors pour les deux étages, et qui peuvent produire selon leur implémentation soit un son très neutre et linéaire, soit légèrement chaleureux. Certaines marques s'en sont fait une spécialité, comme on le verra un peu après. Ils présentent de multiples avantages : commençant pour les moins cher à des prix extrêmement bas (sous le dollar), ils peuvent être miniaturisés à l'extrême, ne dégage quasiment pas de chaleur et ne consomment que très peu d'énergie. Ces avantages se réduisent généralement en montant en gamme.
Ensuite viennent les amplis utilisant des tubes à vide, aussi appelés amplis à tube ou en français uniquement "amplis à lampe". Ils utilisent des tubes de préamplification pour le premier étage, et des tubes de puissance pour le second. Ils présentent un UNIQUE avantage : leur sonorité. Le son d'un ampli à tube est doux, chaleureux, souvent décrit comme "naturel". La différence de sonorité entre un ampli SS linéaire et un ampli à tube est similaire à celle qu'il y a entre un lecteur CD et une platine vinyle. Cependant, il est à noter que certains amplificateurs à tube peuvent aussi être neutres, même si cela est moins vrai dans l'entrée et le milieu de gamme.
En revers de cet avantage, les amplis à tube présentent de nombreux inconvénients, à commencer par une taille bien plus importante que les amplis à transistors. Ils dégagent aussi bien plus de chaleur et consomment davantage. Les tubes doivent être remplacés périodiquement car leur durée de vie est limitée (longue pour les tubes de préamplification, de l'ordre de quelques années pour les tubes de puissance). Les tubes, particulièrement les tubes de puissance, dégagent également une quantité très importante de chaleur et de lumière, et peuvent être assez aveuglants dans le noir selon la conception de l'appareil et les tubes employés.
On trouve entre les deux les amplis hybrides à tube, aussi raccourcis "amplis hybrides", qui utilisent un tube de préamplification pour le premier étage, et des transistors pour le second. Le résultat est un son à mi-chemin entre les amplis SS et les "vrais" amplis à tube.
Les tubes à vide (lampes)
L'emploi de tubes lors de l'amplification a pour conséquence d'augmenter grandement la distorsion du signal, ce qu'il faut en temps normal à tout prix éviter. Cependant, bien employée, la distorsion va certes dégrader le signal, mais au final le rendre plus agréable à l'oreille. Cependant, cela relève de l'appréciation subjective, raison pour laquelle certains ne jurent que par les amplis SS.
Parmi les tubes, on retrouve notamment d'excellents tubes qui ne sont plus fabriqués aujourd'hui, mais que l'on peut toujours trouver neuf via de vieux stocks de neufs, qu'on appelle alors "NOS" pour New Old Stock. Ces tubes se monnayent en général à des prix élevés, pouvant atteindre sans difficulté plusieurs centaines d'euros.
Le préamplificateur
Entre le DAC et l'amplificateur, on peut glisser un préamplificateur, dont le rôle peut être soit de varier le volume et/ou de colorer le son. On peut par exemple avoir un DAC suivi d'un ampli à transistor, avec entre les deux un préamplificateur à tubes pour adoucir le son.
Ce composant est totalement optionnel dans une chaîne audio, et nécessite d'être choisi avec soin ; le fonctionnement d'un signal fait que la qualité finale résultera de la qualité du plus mauvais appareil de la chaîne. Ainsi, une excellente chaîne constituée d'une très bonne source, d'un très bon DAC, d'un très bon amplificateur d'un excellent casque pourra être totalement ruinée par un mauvais préamplificateur, ou simplement un préamplificateur qui ne serait pas au niveau du reste de l'ensemble.
Hormis des cas spécifiques, on le réservera donc plutôt aux connaisseurs qui ont déjà une certaine expérience en audio, ou bien aux débutants qui ont l'occasion de mettre la main sur un produit à faible prix pour expérimenter.
Les baladeurs
Un baladeur Hi-Fi, aussi appelé Digital Audio Player ou DAP en anglais, est un appareil constitué d'une source de base (logiciel), d'au moins un DAC et d'au moins un amplificateur. Son rôle est de permettre d'écouter de la musique de manière nomade en sacrifiant le moins possible la qualité audio (bien que celle-ci soit toujours inférieure à celle du matériel de bureau à gamme égale, la miniaturisation ayant un coût).
Les enceintes
Nous touchons ici à une partie qui n'est pas ma spécialité ; mais celui-ci étant très largement documenté à travers internet, je me permettrais de survoler le sujet.
Il y a différentes configurations d'enceintes, généralement réparties entre les enceintes stéréo et les ensembles Home-Cinéma. Il faut savoir qu'à prix équivalent, et à rapport qualité/prix équivalent dans leurs domaines respectifs, une paire d'enceintes Hi-Fi aura toujours un son de bien meilleure qualité qu'un Home-Cinéma, là où ce dernier brillera par sa spatialisation et son réalisme dans la restitution de la présence sonore.
Les Home-Cinéma sont ainsi, comme leur nom l'indique par ailleurs, davantage cantonnés à un usage cinématographique, où ils excellent et permettent souvent un niveau d'immersion innateignable avec un système stéréo classique, à moins de monter dans des gammes de prix très élevée. Un système classique se compose de 5 enceintes de base plus 1 caisson de base, on parle alors de système 5.1. Mais cela peut monter jusqu'au 9.2.4. L'important sera alors d'avoir des sources pouvant diffuser du son avec autant d'enceintes (on parle de "canaux"), car un Home-Cinéma auquel on n'envoyerait que des signaux en stéréo verrait son potentiel largement gâché.
Les Home-Cinéma utilisent des amplificateurs Home-Cinéma, qui leurs sont dédiés, profitant de circuits différents taillés pour cet usage et surtout d'un grand nombre de sorties.
Beaucoup de critères sont à prendre en compte lorsqu'on achète des enceintes, mais je laisse les spécialistes en parler, ne maîtrisant pas ce sujet.
Les casques
Ah, les casques ! S'il est bien un domaine souvent sous-estimé par le grand public en audio, c'est celui-ci. Un casque peut fournir un niveau de qualité sonore bien supérieur à celui d'un système d'enceintes stéréo pour un prix plus faible, et cela pour la simple et bonne raison que la reproduction du son est infiniment plus simple à effectuer avec des transducteurs à quelques centimètres des canaux auditifs que des enceintes souvent positionnées à plusieurs mètres.
Beaucoup de caractéristiques définissent les casques, mais commençont par les deux plus important : la forme, et l'ouverture.
Circum-aural VS Supra-aural
Un casque peut être soit supra-aural, ce qui signifie qu'il est simplement apposé sur les oreilles, appliquant une pression au niveau de la peau du pavillon, soit circum-aural, auquel cas il englobe totalement l'oreille. Certains casques de grande taille peuvent même ne pas être en contact du tout avec votre oreille si les coussinets laissent suffisamment de place. Un casque circum-aural sera souvent à privilégier pour une écoute prolongée, ou bien dans le cas où l'on porte des lunettes, car les casques supra-auraux seront souvent douloureux lorsque portés durant de longues sessions.
Casque fermé VS Casque ouvert
Vient ensuite l'ouverture, qui définit à quel point la partie externe du casque (sa "coque" en quelques sortes) laisse passer l'air. Les casques typiquement trouvés dans le commerce sont dits "fermés", ce sont ceux qui apportent la meilleure isolation, au prix d'un effet de bulle - très recherché par certains, détesté par d'autres - mais surtout source de danger pour l'oreille.
Car qui dit casque fermé, dit pression de l'air élevée. En effet, lorsqu'on utilise un casque, au moment où l'oreille prends place dans le logement qui lui y est dédié, l'air est chassé, provoquant un "manque" d'air qui mène à une augmentation de la pression. Or, l'air sous pression, surtout en mouvement lorsque le transducteur va le faire vibrer pour produire du son, est très dangereux pour l'oreille.
C'est en recours de ce problème que viennent se positionner les casques ouverts, qui sont souvent dotés d'une simple grille protective qui laisse passer l'air. L'isolation est alors nulle ; l'air entre et sort librement du casque. Les fuites sonores sont également très importantes, car le son passe dans les deux sens : lorsque la membrane du transducteur vibre dans un sens, elle vibre dans l'autre pour reprendre sa position d'origine, provoquant la création d'une onde sonore de l'autre côté du casque, qui sera parfaitement audible par un personne située à côté. Selon le volume et l'ouverture du casque, ce son peut même être entendu dans la pièce à côté pourvu que l'isolation sonore des murs ou des portes ne soient pas excellents. Prudence donc si vous habitez avec d'autres personnes, cela peut être dérangeant pour votre entourage - même si cela le restera bien moins que des enceintes, car le volume sonore nécessaire pour être agréable à l'écoute fait qu'une fois l'onde sonore fortement atténuée à l'extérieur, le son perçu par les personnes autour sera bien plus faible.
Côté audio, un casque ouvert présente surtout l'avantage d'avoir une scène sonore plus ouverte et souvent plus naturelle.
Il existe également des casques dit "semi-ouverts" qui sont entre les deux, mais ceux-ci sont surtout présents dans les casques gaming.
Sensibilité et impédance
Un casque donné a une sensibilité (présentée en décibels SPL pour 1 kHZ à 1 milli-watt) et une impédance (en ohms (Ω)). Ces deux caractéristiques sont importantes pour savoir quel amplificateur utiliser ; certains amplis sont par exemple très puissants et vont rendre le travail plus difficiles aux casques de plus faible impédances, là où d'autres n'auront qu'une puissance modeste et peineront à alimenter les casques les plus gourmands.
Globalement, une plus grande impédance ou sensibilité n'est ni une bonne ni une mauvaise chose, cela dépend du matériel que l'on emploie avec.
Les écouteurs
Les écouteurs partagent pratiquement toutes les caractéristiques des casques : ouverts ou fermés, l'impédance, la sensibilité, etc.
Une subtilité supplémentaire est la présence d'armatures à plusieurs voies, qui indiquent que les écouteurs sont dotés de plusieurs hauts-parleurs, ce qui est particulièrement utile pour la reproduction des basses fréquences à l'aide de plus grands transducteurs. Mais le nombre de voies n'est en aucun cas gage de qualité ; c'est une donnée technique à prendre comme une autre.
Les sonorités
Entrons à présent dans le vif du sujet. Le son d'un casque, d'écouteurs ou d'enceintes se décrit de la même manière, suivant une large terminologie dont nous allons voir les principaux termes.
Tout d'abord, il y a la scène sonore, qui représente la manière dont le son est reproduit spatialement. On parle de largeur de scène pour indiquer à quel point les instruments s'éloignent de la tête. La profondeur de scène indique à quel point les instruments se détachent pour apparaître devant ou derrière la tête, et la hauteur de scène à quel point les instruments peuvent se situer au-dessus de la tête.
Vient ensuite la séparation des instruments, utilisée pour décrire à quel point les instruments sont identifiables les uns des autres, apparaissant comme des sources sonores séparées et donc à quel point il est facile de se focaliser sur un instrument bien précis.
La signature sonore, quant à elle, caractérise le type de son produit. On parle de signature neutre ou linéaire lorsqu'elle reproduit le plus fidèlement possible le son qui lui est envoyé, que ce soit sur toute la chaîne audio ou juste l'appareil doté des transducteurs, ou à contrario de chaleureuse, dans le cas où l'on emploie un ampli à tube par exemple, ce qui se définit par un son plus chaud, c'est-à-dire une mise en avance des bas-médiums et souvent un adoucissement des fréquences aiguës.
Parlons maintenant de la réponse en fréquence, qui est intimement liée à la signature sonore. Elle indique à quel niveau, en décibels (dB) relatifs une fréquence donnée est reproduite. Un appareil parfaitement neutre aura une réponse de 0 dB relatif pour chaque fréquence, ce qui signifie qu'il restitue les fréquences au même niveau que le signal qui lui est envoyé. En pratique, ce n'est le cas d'aucun appareil, variant pour différentes raisons cette réponse. On découpe souvent les fréquences en cinq plage, en fonction de leur valeur en hertz (Hz) : les graves, les bas-médium, les médium, les haut-médiums, et les aigus.
Un appareil ayant tendance à mettre en avant les basses fréquences sera qualifié de basseux, là ou la mise en avant des hautes fréquences le qualifiera de brillant, voire d'acide si cette mise en avant est très prononcée, pouvant devenir gênante pour les personnes sensibles aux aigus.
On parle également de sibilance pour décrire les sifflantes (sifflement des sons en "s") causés soit par une sensibilité élevée du tympan à certaines fréquences, soit par une mise en avant trop forte de la chaîne audio dans son ensemble.
On peut aussi noter le cas des appareils de monitoring, qui sont conçus pour reproduire le son non pas pour être le plus agréable à l'écoute, mais pour être le plus fidèle possible à la source, servant essentiellement à travailler le son plus qu'à l'apprécier. On ne parle alors plus vraiment de produit "Hi-Fi" car même si ce sont les produits qui sont les plus fidèles à ce niveau, ils sont souvent moins agréables à l'écoute que leurs confrères moins neutres.
Les marques et leurs sonorités
Faisons maintenant un petit tour d'horizon des principales marques audio ; je vais ici me limiter essentiellement aux marques de casque, de DAC, d'amplis et de DAP, n'étant pas spécialiste des enceintes ni des écouteurs. Je précise que je vais uniquement parler de la sonorité des appareils fabriqués par ces différentes marques, que c'est seulement un cas général avec son lot d'exception et que cela ne représente en aucun cas la qualité desdites marques.
Les indications sur les circuits indiquent le type de circuits généralement employé dans les amplificateurs, et les signatures sonores s'appliquent à tous les produits amplis, casques, écouteurs et enceintes du fabricant en question, ceux-ci ayant tendance à partager la même signature sonore entre ces différents produits.
* Fiio: Circuits à transistors, tendance chaleureuse
* Shanling: Circuits à transistors, tendance linéaire
* Sennheiser: Circuits à transistors, mise en avant des médiums, adoucissement des aigus
* Alex Cavalli: Circuits à transistors ou à tube mais relativement neutres, légère mise en avant des graves et des médiums
* Cowon: Circuits à transistors avec tendance linéaire, ou à tubes avec tendance chaleureuse
* Sony: Circuits à transistor, tendance linéaire
* iBasso: Circuits à transistor, tendance linéaire
* Xduoo: Circuits à tube, tendance chaleureuse
* Focal: Circuits à transistor, tendance linéaire
* Astell & Kern: Circuits à transistor, tendance (très) linéaire
* AKG: Tendance très linéaire
* Audio-Technica: Tendance brillante
* HiFiMAN: Tendance linéaire mais variant selon les produits
* Meze: Tendance légèrement chaleureuse
Notons également les marques Fostex, Final Audio, Grado, Denon, Koss et Pioneer, dont je ne connais pas les spécificités audio, ne m'étant pas spécialement penché sur ces marques-là dans le passé. Si quelqu'un souhaite compléter cette liste, n'hésitez pas !
Où acheter son matériel ?
Acheter du matériel peut se faire de différentes manières :
* Sur les sites d'occasion (LeBonCoin, eBay...), idéal pour trouver du vieux matériel, du matériel rare ou du matériel récent lorsqu'on a un budget très serré ;
* Sur les sites en ligne français (Son-Vidéo, Audiophonics...), qui sont des références pour l'achat de nouveau matériel, mais souvent limités dans leur choix ;
* Sur les sites d'achat en groupe (Drop), parfait pour trouver du matériel exclusif ou à prix bien inférieur, avec l'inconvénient d'une livraison bien plus lente et d'un SAV à l'étranger ;
* Sur le site du fabricant, surtout utile pour les rares promotions, peu utile autrement car il est plus simple et sûr de passer par un revendeur pour faire jouer la garantie en cas de problème
Le mot de la fin
Nous arrivons à la fin de ce guide, j'espère qu'il vous aura plu ! Il est assez conséquent, malgré le fait que j'ai énormément simplifié et survolé beaucoup de choses. Un guide "en profondeur" serait bien plus imposant, mais j'estime qu'il y a ici l'essentiel des informations nécessaires pour débuter en Hi-Fi

Si vous trouvez une faute ou pensez qu'un passage peut être amélioré, n'hésitez pas à me le signaler !
En espérant que ce guide serve à quelqu'un
